Léa, ancienne lycéenne à Lannemezan et détentrice d’un Bac S, a décidé de se réorienter après une première année en licence de physique-chimie. Elle est désormais en première année d’économie et gestion, et va donc te présenter ses deux formations.
Comment s’est passée ta première année d’étude à Pau ?
Ma première année était donc en licence physique-chimie. C’était assez compliqué au début car il y avait beaucoup de travail personnel. Après une fois qu’on décide de se prendre en main, ça peut aller mieux. Mais là où j’ai rencontré des difficultés, c’était dans les matières elles-mêmes. Je n’étais pas très forte, mais surtout, ça ne m’intéressait pas. C’est pourquoi cette année, je refais une L1.
Pourquoi as-tu choisi Pau ?
Premièrement, parce que c’est une petite ville, et surtout car l’université est à taille humaine. C’est pas non plus un lycée mais il y a une ambiance familiale. Tu peux poser des questions aux professeurs à la fin des cours, leurs envoyer des mails. Ils prennent le temps de te répondre. Notre promo est relativement petite : on est environ 800 sur les trois parcours liés, entre 200 et 300 pour chacun : droit, éco-gestion et AES (administration économique et social).
En étant à Pau, je suis très encadrée. J’ai presque l’impression d’être au lycée. Au moins, tu ne vas pas dans tout les sens, tu ne t’éparpilles pas trop. Les professeurs font attention à toi, ils t’accompagnent, ils sont là pour t’aider. Petite précision sur l’absentéisme : Pour les TD (travaux dirigés), c’est-à-dire l’application des cours magistraux, l’appel est réalisé au début du cours. Au bout de trois séances ratées, on reçoit un zéro.
De mon point de vue, les clichés sur les fac sont vrais pour Toulouse. Toulouse, c’est la « jungle » ! J’ai une amie là-bas, elle trouve que c’est le « bordel ». Les professeurs ne font pas attention au bruit dans les amphithéâtres. Et puis à Pau, tu fais le tour du centre-ville deux fois, c’est bon tu connais. C’est pas comme à Toulouse où il y a des quartiers qui craignent.
Peux-tu préciser un peu le contenu des cours en L1 physique-chimie ?
Il y a énormément de mathématiques, la licence repose dessus. Il s’agit du programme de terminale, mais en plus approfondi. On fait beaucoup de mécanique, d’optique. Il y aussi de la chimie générale (pression, môle...), de la chimie des solutions (comment faire des mélanges, utilisation d’acides et de basiques...), et de la chimie organique (structure des molécules). On a même besoin des mathématiques en chimie. Il faut tout maîtriser pour les TP (travaux pratiques) sinon tu peux rapidement te perdre. J’ai aussi eu des cours d’atomistique (interaction entre électrons, charges…) et d’état de la matière (agencement des molécules dans les matériaux). Mais ces deux cours sont particuliers, il faut aimer pour s’accrocher. Durant ma L1, j’avais également des cours supplémentaires et variés car j’avais rejoint le Cursus Master en Ingénierie (CMI).
Et en L1 économie et gestion ?
À Pau, contrairement à Bayonne ou Toulouse, la licence 1 est commune pour les licences droit, éco-gestion, et AES. Cela nous permet de changer durant le premier semestre en voyant ce que font les autres. J’ai donc un peu de droit en éco-gestion : du droit civil (ce qui traite des individus en tant que personnes = droit privé) et du droit constitutionnel (gestion de l’État, du gouvernement = droit public).
Après, je suis des cours d’économie (commerce international, monnaie, libre-échange, marchés…), de gestion (comment fonctionne une entreprise ?) et un peu de compta (bilans comptables, ce que possède et doit l’entreprise, répartition des richesses,…). J’ai également des mathématiques, mais c’est très facile car c’est seulement pour l’économie.
En langues, on peut prendre anglais ou espagnol, alors que je ne pouvais prendre qu’anglais en licence physique-chimie, et à un niveau moindre. Il y aussi un cours d’expression française, une sorte de remise à niveau en français, mais surtout pour les étudiants en droit et en AES.
Pour finir, on suit le cours suivant : IMQ (introduction méthode quantitative). On (ré)apprend à faire des additions, des soustractions, des multiplications et des divisions euclidiennes sans calculatrice. Beaucoup d’étudiants viennent de l’étranger (notamment d’Afrique)...mais ils ne sont pas encore arrivés à cause de la situation sanitaire actuelle. Ce cours leur est principalement destiné, ainsi qu’aux anciens L, qui ont abandonné les mathématiques, ou encore des étudiants qui ont arrêté leurs études pendant plusieurs années et qui ont perdu les bases. Néanmoins, ce cours reste obligatoire pour tout le monde.
Comment tes cours se passent-ils ?
J’ai moins d’heures qu’en licence physique-chimie car j’ai moins de matières. Mais la crise sanitaire fait que mes cours ont été coupés en deux. Exemple : au lieu de 3h de cours, je n’en ai qu’1h30. Une moitié de la classe suivait les cours en amphis, l’autre moitié sur une plateforme (iLearn). On est évalué en ligne (QCM limités dans le temps pour les partiels dans certaines matières), à l’écrit, ou en continu. Mais notre emploi du temps est bien particulier. Pour les TD, on va sur iLearn tel jour, et puis c’est la foire aux TD : on doit choisir son groupe, alors que plus de 600 étudiants se connecte en même temps ! Je vous laisse imaginer les problèmes de connexions. C’est un peu « premier arrivé, premier servi ». Personnellement, j'ai bien organisé mon emploi du temps en début d’année, contrairement à certains qui finissent à 20h45. Cependant, avec le confinement, les cours ne sont plus coupés en deux, et nos emplois du temps restent les mêmes. Résultat, voici mes horaires le mardi : 8h-13h 14h-19h. Bien évidemment, tout ceci dépend de notre université et de la situation sanitaire.
Peux-tu faire des activités extrascolaires, éventuellement organisées dans le campus ?
On nous propose ce qui s’appelle des UE libres (unités d’enseignement): séances de sport, cours de théâtre, renforcement linguistiques, cours sur le terrorisme (explication du processus de radicalisation), soutien entrepreneuriat (pour monter une boîte par exemple), tutorat auprès des plus jeunes. Ces sortes d’options ne débutent qu’au second semestre mais sont apparemment payés lorsqu'on les prend une seconde fois. Le sport est obligatoire : ski, escalade, badminton, volley...tu as le choix et ça peut rapporter quelques points, comme les enseignements facultatifs.
À propos de ton travail personnel, des cours en amphis, des cours à distance...?
En devoirs, on doit préparer les TD à l’avance, ce qui représente pas mal d’exercices. Mais il y a parfois des problèmes de cohérence entre les professeurs de TD et ceux de cours magistraux, qui sont différents. Quoi qu’il arrive, il faut beaucoup s’entraider entre étudiants, et réviser les TD pour les examens. On travaille plus qu’en terminale, mais le contenu n’est pas forcément comparable.
Pour les cours en amphis, ça dépend de la taille de la promo. En licence physique-chimie, on était une centaine, c’était donc calme et il y avait une certaine participation des étudiants. En droit, on est 300, donc il y a évidemment des bavardages. Mais le prof ne s’arrête pas. Pour suivre, il est recommandé de se mettre aux premiers rangs. Ces cours ne sont pas obligatoires, il faut y aller afin de poser des questions. En dernier recours ou en cas d’absence, la trace écrite peut se retrouver sur iLearn.
À distance, c’est cependant difficile de suivre un cours de 3h à travers un ordinateur, sans contact autour. Tu ne peux pas discuter du cours avec tes amis, donc le décrochage est fréquent au bout d’une heure. Mais on organise des appels via Microsoft Teams pour s’entraider pour les révisions et maintenir un contact social.
As-tu la possibilité d’avoir des expériences à l’étranger dans le cadre de tes études ?
En première année non. Mais en seconde année, on peut aller étudier à l’étranger dans des universités partenaires (comme en Chine, au Royaume-Uni, et un peu partout dans le monde). Cela permet de s’améliorer en anglais. Même en licence physique-chimie, on nous encourageait à partir. Dans mon parcours CMI, il y avait un stage obligatoire. Si j’étais resté dans cette licence, j’aurais pu partir à l’étranger pour deux ou trois mois, à condition d’avoir un bon dossier.
Qu’envisages-tu après ta licence ?
Pour le moment, je voudrais faire un master en gestion. Cela me plaît et j’ai de bonnes notes. Mais en étant en première année, on nous demande d’abord si on s’oriente vers l’économie ou la gestion pour se spécialiser en L2. On ne nous a donc pas encore présenté les débouchés qui viennent après la licence. Je pense faire minimum BAC+5 ou Bac+3 mais avec une licence pro, car une licence seule ne sert pas à grand-chose.
As-tu des conseils pour les futur(e)s étudiant(e)s qui souhaiteraient rentrer dans tes licences ?
Si tu veux aller en licence physique-chimie : sois matheux, accroche-toi, ne lâche rien, et bosse surtout les mathématiques.
Si tu veux aller en licence éco-gestion : sois bon en anglais, aime manipuler les chiffres, et aime comprendre l’économie. Surtout, sois organisé.
Dans tous les cas, sois autonome et communique. L’université est avant tout un lieu social, d’échanges.
M.T. et A.R.
18/12/20
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