Dans cet article, je vous propose de découvrir le fonctionnement de la prépa scientifique de Fermat à Toulouse, grâce au témoignage de Loris, un étudiant en deuxième année. Tous les principaux aspects de cette formation sont traités ici, et vous pourrez même obtenir quelques conseils si c’est ce que vous envisagez de faire !
Décris-nous rapidement ton parcours au lycée et ce que tu fais comme études maintenant.
Au lycée j’étais en filière S, avec l’option SI (sciences de l’ingénieur) et spé maths. J’avais des bonnes notes, j’étais à 17, 18 de moyenne selon le trimestre, et les appréciations étaient bonnes aussi. Maintenant je suis en prépa scientifique, au lycée Fermat à Toulouse. J’ai choisi la filière MPSI (maths-physique-sciences de l’ingénieur) en première année, et pour la deuxième année je suis passé en MP (maths-physique).
Quels concours vises-tu et quelles écoles aimerais-tu faire ?
Je prépare des concours pour rentrer en école d’ingénieur. Ces écoles sont regroupées en plusieurs banques. Ceux qui sont en classe étoilée vont viser les plus prestigieuses, essentiellement Polytechnique et Normale Sup’. En classe non-étoilée (là où je suis), on peut viser E3A CCP (concours commun d’accès à certaines écoles d’ingénieur), c’est normalement des écoles que tout le monde peut avoir. Et ensuite il y a des banques de concours pour lesquelles on peut essayer de se classer comme il faut, qui sont quand même plus difficiles. Donc c’est Centrale et le groupe Mines-Ponts. Moi j’aimerais bien viser ISAE-SUPAERO, une école d’ingénieur à Toulouse, et qui est dans le groupe Mines-Ponts.
Pourquoi voulais-tu aller à Fermat ? Quel métier projetais-tu de faire lorsque tu étais au lycée ?
J’ai choisi Fermat car d’abord, ça correspondait aux études que je voulais faire : une prépa, et puis c’est avantageux, parce que ce n’est pas loin de Bagnères. En plus, c’est une prépa qui est quand même assez prestigieuse et qui est bien classée.
Et pour le métier, je voulais faire ingénieur depuis assez longtemps, ça fait un moment que je me suis fixé sur ça.
As-tu été confronté à des difficultés au début de tes études ?
Je m’attendais à une chute des notes, j’y étais préparé. Il y a effectivement eu une chute des notes. Si je prends que les maths, j’étais à 19-20 de moyenne en terminale, et au premier DS de maths en MPSI j’ai eu 4, ça fait une belle différence ! C’est normal que les notes baissent, mais ça doit être une motivation pour essayer de faire mieux. Finalement, le fait d’avoir eu un choc à la première mauvaise note a peut-être été bénéfique.
Le rythme est aussi plus soutenu qu’en terminale. J’avais l’impression de bosser beaucoup, mais c’est possible de travailler encore plus. Mais on s’y fait. Cette année, je m’accorde plus de pause le week-end, et par contre je bosse beaucoup plus tous les soirs.
Comment organises-tu ta journée ?
Je me lève entre 7h et 7h10 en général, je prépare mes affaires, je vais tout de suite au lycée (j’essaie d’y être vers 7h30), je mange là-bas, puisque j’ai un régime d’interne-externé. C’est un régime qui permet d’habiter en dehors du lycée mais d’y prendre tous ses repas. En fait, je vis à la résidence Larrey, qui est une résidence universitaire et qui est juste à côté du lycée. Ensuite, à 8h, je vais en cours. À midi, il y a la pause, qui dure généralement une heure. Contrairement au lycée, on travaille le mercredi après-midi et le samedi matin, mais on finit vers 15-16h. Quand je rentre, j’essaie de me remettre tout de suite au travail. Je fais ça jusqu’au repas qui est très tôt, vers 18h-18h20. Ensuite, je rentre chez moi et je travaille jusqu’à 22h30, et j’essaie de me coucher à 23h.
Quelles sont tes matières ? tes horaires ?
L’essentiel du temps, j'ai des maths et de la physique. On a aussi un peu de SI : au milieu de la première année, il y a un choix qui se fait : soit SI, soit l’option informatique. On conserve aussi 2h d’informatique (différente de l’option). À côté de ça, on a 2h de français et 2h d’anglais par semaine. On peut aussi prendre une LV2, mais j’ai arrêté en première année car je n’arrivais pas à suivre.
Peux-tu rappeler ce que sont les colles et comment ça se passe à Fermat ?
Ce sont des interrogations orales dans différentes matières. Il y en a deux ou trois par semaine, elles durent une heure à chaque fois. En MPSI, on a systématiquement une colle de maths, et une semaine sur deux une colle d’anglais ou une colle de physique. Et de temps en temps, il y a une colle de français qui vient se rajouter.
C’est soit tout seul, soit en groupe, et elles servent à préparer les épreuves orales des concours.
En maths, on est par trinôme. Chaque semaine on a un programme de colle avec une liste de démonstrations qu’on a vu dans le cours, et on doit savoir les refaire. Une fois que la démonstration est passée, le colleur donne un exercice à chacun, et on cherche à résoudre le problème. De temps en temps, le colleur interroge l’élève pour demander où il en est. Les colles de physique, c’est le même principe.
En anglais c’est un peu différent, ça ne dure pas une heure entière, et on passe un par un. Chaque élève a 20 minutes de préparation sur un texte ou un audio. Il faut élaborer un résumé rapide, noter les grandes idées. Ensuite il faut être capable de faire une petite présentation sur un sujet qui est lié, et faire un petit développement avec une problématique et plusieurs parties. En français c’est le même principe, avec un peu plus de préparation.
Fais-tu d’autres activités en dehors de tes études ?
Je ne participe pas énormément aux activités qu’il y a à Fermat, mais il y en a. Il y a beaucoup d’activités sportives : on peut faire du volley, de la musculation, de l’escalade, de la danse de salon, de la zumba, il y a même des karaokés qui sont organisés… Moi j’essaie d’aller nager, mais il n’y a pas de piscine à Fermat.
Comment gérer vie sociale et travail ?
On travaille beaucoup, donc on peut travailler en groupe par exemple. Dès qu’on a du temps libre on peut organiser des soirées ou sortir, aller au cinéma…
Quelle est l’ambiance dans la classe ?
L’ambiance est excellente. Il y a des gens qui s’imaginent qu’en prépa chacun ne pense qu’à lui-même et à réussir ses concours, et s’il y en a un qui est malade, il ne faut surtout pas l’aider parce que ça fait un concurrent de moins… ça marchait peut-être comme ça il y a 30 ans, mais c’est plus du tout comme ça aujourd’hui. Tout le monde a envie de réussir ses concours, mais il n’y a pas de concurrence entre les élèves, tout le monde s’entraide. Au-delà de ça, comme Fermat est un vieux lycée, il y a beaucoup de traditions, donc ça contribue beaucoup à former une bonne ambiance de classe. Par exemple, il y a un cri de guerre le matin avant les DS, il y a une mascotte aussi qu’il faut protéger… Et la semaine d’intégration permet de faire en sorte que tout le monde se connaisse assez rapidement.
Quel métier veux tu faire maintenant ? As-tu changé d’avis par rapport à la terminale ?
Aujourd’hui je m’oriente toujours vers de l’ingénierie. À priori dans l’aéronautique, mais c’est encore très vaste. Par contre, ce qu’on apprend c’est qu’on n’est pas prisonnier d’une certaine filière, il y a toujours des ponts qui existent. L’enseignement pourrait aussi m’intéresser.
Quels seraient tes conseils pour un lycéen qui souhaite rentrer en prépa ?
Un truc que j’ai un peu regretté à mon passage en première année, c’est de ne pas avoir cherché plus loin que le cours que j’avais déjà. Si j’avais dû me donner un conseil à moi-même lorsque j’étais en terminale, ça aurait été de travailler les démonstrations qu’on avait dans le cours de maths par exemple. Un autre conseil que je pourrais donner, c’est s’entraîner à être plus efficace, avoir une bonne méthode, pouvoir calculer vite. Et il faut aimer le domaine que l’on veut étudier.
L.D.
24/11/2020