Témoignage de Lauryne, étudiante en tri licence LHD à Arras, après une réorientation

Lauryne, ancienne lycéenne à Victor Duruy, est partie dans le nord de la France pour faire ses études. Ayant d’abord l’intention d’intégrer un Institut d’Études Politiques (aussi appelé Sciences Po), elle découvre la tri licence Lettres-Histoire-Droit, où elle est aujourd’hui en L2.

Peux-tu nous parler de ton parcours au lycée et de ton orientation avec Parcoursup...

J’ai fait un bac ES au lycée Victor Duruy, spécialité Sciences Politiques et sociales. Dès la seconde, j’ai également intégré le dispositif DISPO (présentation disponible après les vacances de février). Ce programme d’égalité des chances mis en place par Sciences Po Toulouse m’a beaucoup appris scolairement, mais m’a aussi permis de faire de belles rencontres lors des voyages et sorties organisées.

Dès la seconde, j’avais pour objectif de rentrer à Sciences Po, une idée à laquelle je suis longtemps restée attachée. En terminale, j’ai décidé de suivre la prépa Tremplin (prépa en ligne pour le concours des IEP) en plus des cours. Ce qui a été le plus difficile pour moi fut de rester assidue aux cours de prépa malgré les cours de Terminale. J’ai donc tenté le concours commun Sciences Po. Une bonne expérience, qui s’est cependant soldée par un échec.

À la sortie de mon bac, j’étais un peu perdue sur ce que je voulais faire. Je me suis inscrite sur Parcoursup en mettant un peu de tout. De plus, on était la première génération à découvrir cette nouvelle plateforme. J’ai postulé à des DUT, à des fac d’Histoire, de droit, de sciences politiques, à des doubles licences et à des prépas Science Po. Je me situais assez loin dans les listes d’attente, mais j’ai finalement été prise dans la majorité de mes vœux, et notamment en L1 Sciences Po à l’université d’Artois. Il s’agit d’une licence préparatoire aux concours des IEP située à Arras, dans le nord de la France (département du Pas-de-Calais).

Comment s’est déroulée ton année dans cette licence préparatoire ?

J’aime énormément voyager et découvrir de nouvelles villes avec de nouvelles personnes. Faire mes études à l’autre bout de la France était donc un défi que j’ai relevé avec plaisir.

Au début de la prépa, j’étais déterminée pour le concours Sciences Po mais j’ai vite été déçue de mes études ainsi que de Sciences Po. En effet, la charge de travail et la pression étaient assez éprouvantes et épuisantes. J’ai donc eu l’impression que, dès la sortie du bac, j’étais plongée dans des études oppressantes et compétitives. À la moitié de l’année, je ne voulais plus faire Sciences Po. Mais j’ai décidé d’aller jusqu’au bout de cette année et de passer le concours afin de tourner la page Sciences Po, définitivement et sans regrets.

Sachant que je n’irais pas à Sciences Po, j’ai pu réfléchir à mes ambitions pour l’année suivante. L’université d’Artois me proposait une licence préparatoire aux concours administratifs que je pouvais intégrer directement en L2. Cependant, bien que la charge de travail soit inférieure, je ne voulais pas me relancer dans une année de préparation de concours. S’est alors présentée à moi la tri licence lettres-histoire-droit (LHD) également à l’université d’Artois. Étant curieuse et perdue, cette tri licence était idéale pour moi. Aujourd’hui, je suis en L2 LHD et je m’y plais énormément.

En quoi consiste ta formation ?

En tri licence, on étudie le droit, les lettres et l’histoire. Celle-ci nous assure un bon niveau dans les trois licences, ce qui fait qu’elle est assez convoitée. De plus, il n’y en existe que très peu nationalement.

Pour intégrer cette tri licence, il faut passer par Parcoursup et faire un dossier. Ils vont évidemment regarder tes notes, mais également tes appréciations et tes loisirs. En effet, être en tri licence demande de l’organisation, du travail et de la curiosité : des points qui doivent obligatoirement être mis en avant dans ton dossier. Un élève qui est membre d’une association, qui fait plusieurs options ou qui suit des cours en parallèle sera largement favorisé dans la sélection.

En ce qui concerne le contenu de la LHD, nous avons des matières très diversifiées. Par exemple, en une journée, je peux faire du droit constitutionnel, de l’analyse de texte argumentatif, puis de l’Histoire moderne. Nous avons également beaucoup de cours interdisciplinaires comme littérature et histoire ou encore littérature et philosophie. Cela permet d'acquérir des connaissances transversales afin de les réutiliser dans différentes matières.

La tri licence nous prépare à l’obtention du Certificat informatique et internet (C2i). Nous avons aussi des cours de Tage-Mage qui préparent au test d’aptitude aux études de gestion. Il y a également une place importante accordée à l’apprentissage des langues. En effet, nous avons certains cours en anglais. Il est aussi possible d’étudier de nouvelles langues : personnellement, j’apprends le chinois depuis que je suis en LHD.

As-tu eu la possibilité de partir à l’étranger ?

Lors de la deuxième année de licence, il y a un Erasmus obligatoire. C’est-à-dire que nous devons partir étudier à l’étranger le deuxième semestre de la deuxième année. Cet Erasmus est à prendre en compte avant d’intégrer la tri licence. En effet, partir en Erasmus a un coût et nécessite une organisation : si nous ne pouvons pas partir, nous devons quitter la tri licence.

L’Erasmus est un atout fort de la tri licence car il permet une ouverture internationale. Nous pouvons choisir le pays et l’université en fonction de nos envies mais également en fonction des cours proposés par les universités. Personnellement, mon choix a été la République-Tchèque afin d’étudier les relations internationales. Malheureusement, je n’ai pas pu partir à cause de la situation sanitaire.

Peux-tu faire des stages ?

Nous avons un stage obligatoire à effectuer. Nous pouvons le choisir dans le secteur que nous souhaitons et nous devons rendre un rapport de stage.

Cette tri licence a-t-elle répondu à tes attentes ?

Ce type de formation est très enrichissant et complet, notamment lorsqu’à la sortie du bac on est un peu perdu. Personnellement, j’avais très peur de prendre une décision et de me retrouver encore une fois dans des études qui ne me correspondaient pas. Mais la tri licence ouvre beaucoup de portes et ne nous enferme pas dans un secteur précis. Cependant, si tu as une idée bien précise de ce que tu veux faire, je te conseille de t’orienter directement vers la filière qui t’inspire.

Pas trop dépaysée par ta vie étudiante dans le Pas-de-Calais ?

Non, je suis amoureuse d’Arras. J’ai vraiment aimé découvrir une nouvelle ville et de nouvelles personnes. C’est très joli et agréable à vivre. Avant de vivre à Bagnères, j’étais à Rennes, et j’étais triste de ne pas retourner dans une grande ville : finalement, je préfère. Arras est une ville d’étudiants qui bouge énormément et dont le niveau de vie est très correct, ce qui est un avantage comparé à une grande ville. Le plus difficile est de jongler entre la tri licence et les sorties. Mon emploi du temps est bien rempli, mais l’astuce est d’être bien organisée. Une fois qu’on a son rythme et son organisation, il est plus facile de s’accorder des sorties et loisirs.

Quels sont les débouchés proposés par la tri licence LHD ? Qu’envisages-tu pour la suite ?

Les débouchés sont vraiment nombreux. La tri licence offre la possibilité de faire beaucoup de choses. L'enseignement est une possibilité. Les métiers dans la communication sont également envisageables. Beaucoup d’anciens LHD travaillent aujourd’hui dans le journalisme : ils sont à France 3, au Quotidien, à France Télévision... Les métiers de l’édition sont également accessibles. Les possibilités sont presque infinies, et lorsque que l’on discute avec les anciens LHD, ils font tous des métiers totalement différents.

Pour ma part, je peine à me décider sur mes ambitions. Beaucoup de projets d’avenir me sont en tête, notamment les métiers dans la lutte contre le terrorisme. Il faudrait donc que je fasse un master sécurité nationale ou bien relations internationales. Je pense également au métier de commissaire de Police qui s’obtient grâce à un concours. Et dans un tout autre registre, être directrice d’un établissement scolaire : pour cela, je dois d’abord passer le concours pour devenir CPE pendant minimum 5 ans, et ensuite passer un concours pour être directrice. Toutes ces possibilités de parcours me sont accessibles mais il me reste à choisir.

As-tu des conseils particuliers à donner aux lycéens de Bagnères ?

Mes conseils sont assez basiques. Il faut s’écouter un maximum, et en priorité, afin de choisir les études qui vont te correspondre le mieux. Renseigne toi autant que possible. Il existe des multitudes de formations qui sont parfois peu connues mais qui pourtant peuvent répondre à tes attentes. Ne cherche pas forcément un métier, mais une filière avec des matières et une ambiance que tu aimes. Tu peux aussi te tromper et recommencer. Il ne faut pas craindre l’échec, au contraire, car savoir ce qu’on n’aime pas est la première étape pour trouver ce que l’on veut faire.

N’aie pas peur de ne pas savoir ce que tu veux faire plus tard. Il est tout à fait possible de ne pas s’enfermer dans des cases notamment par les doubles ou triples licences. J’ajouterais également de ne pas avoir peur de partir des Pyrénées. Car partir va te permettre de créer une nouvelle expérience dans ta vie et te découvrir toi-même.


A.R.

11/02/2021

Information supplémentaire :

Si tu souhaites en savoir plus sur la tri licence LHD ou si tu te poses d'autres questions, n'hésite pas à contacter Lauryne via l'adresse suivante : laurynebriand3565@gmail.com

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