Le programme DISPO, par Aurélien

Aujourd’hui, je vais te présenter DISPO, un programme d’égalité des chances mis en place par Sciences Po Toulouse à Victor Duruy. Tu vas ainsi découvrir cette « cordée de la réussite » à travers mon expérience personnelle.

DISPO est l’acronyme de « Dynamique de l’Innovation Sociale et Politique ». Derrière ce nom assez incompréhensible (et honnêtement, que je ne comprends toujours pas ;D) se cache un dispositif qui se caractérise dans ton emploi du temps comme une option (une heure par semaine). Tu peux l’intégrer tout au long de ta scolarité au lycée, même si en principe, on y entre dès la seconde.

Pour ce faire, tu dois rédiger une lettre de motivation et avoir un comportement en classe plutôt correct. Peu importe tes résultats scolaires ou tes choix d’EDS, mais tu dois être en capacité de rattraper des cours lorsqu’ils sont banalisés pour des sorties par exemple. DISPO visant l’égalité des chances, tu es prioritaire si tu es boursier·ère, en situation de handicap ou habitant en zone rurale (ce qui est le cas de Bagnères). La parité est également recherchée. Pour ma part, je ne suis pas boursier mais mon projet d’orientation (j’y reviendrai) m’a permis d’y rester de la seconde à la terminale. Et pour ce qui est de la parité, j’étais le seul garçon durant les deux premières années.

Sache qu’à partir de là, les travaux et les sorties dont je vais te parler varient d’une année à l’autre. De ce fait, chaque parcours à DISPO est unique !

En seconde, nous devions réaliser un travail sur le thème de «l’exil». N’ayant que cette consigne de départ, nous avons décidé de faire une sorte de dossier compilant des témoignages afin de montrer différentes facettes du sujet. Nous avons donc rencontrer et interroger de nombreuses personnes, allant d’une famille de réfugiés à des artistes en passant par une religieuse polonaise. Ce travail de recherche m’a particulièrement plu, étant donné que je voudrais devenir journaliste. En plus de cette production écrite, nous devions préparer une prestation orale, car à la fin de l’année, l’ensemble des secondes faisant DISPO en Occitanie devaient se rassembler à l’Hôtel de Région de Toulouse, et présenter leurs travaux respectifs. C’est ainsi que mon groupe s’est retrouvé à jouer une scénette dans un amphithéâtre accueillant plus de 200 personnes. Je garde de cette expérience un très bon souvenir, et je te laisse imaginer les bénéfices scolaires et personnels qu’elle apporte. Suite à une évaluation réalisée par un jury d’élèves (qui avait noté les travaux écrits avant le rassemblement), chaque groupe fut récompensé. Les secondes de Victor Duruy ont donc pu visiter l’année suivante la Halle aux machines de Toulouse.

Je ne te parlerai pas de la première, la crise sanitaire ayant chamboulé les objectifs de DISPO et les rencontres prévues.

Cette année, notre groupe DISPO est coupé en deux parcours. Le premier permet de préparer le concours d’entrée en première année à Sciences Po. Le second aide à peaufiner son orientation, en s’entraînant à parler de soi et de son projet, à l’oral comme à l’écrit. Souhaitant rentrer à Sciences Po l’année prochaine (idée que j’ai depuis la seconde), je me suis tourné sans hésiter vers le premier parcours. Je ne vais pas développer ici le contenu des épreuves ou de la formation que je vise, mais pour résumer, nous avons reçu des sortes de leçons pour réviser le concours, nous nous entraidons durant les heures DISPO et nous avons passé en janvier un concours blanc, choses qui nous seraient inaccessibles ou payantes si nous ne participions pas à DISPO. De plus, durant les vacances de février, nous avons été invité à un séminaire de préparation à Toulouse, avec les autres «dispos» voulant tenter le concours, qui a lieu en avril.


Au-delà de ces travaux spécifiques à chaque année, DISPO nous permet depuis la seconde de rencontrer à plusieurs reprises des «tuteurs». Ce sont des étudiants rentrés à Sciences Po Toulouse, parfois d’anciens élèves du lycée, qui viennent répondre à toutes nos questions sur leurs études, leur vie étudiante, leur parcours… Ils nous aident également sur l’avancée de nos travaux et nous posent eux-aussi des questions sur notre projet. En seconde, nous étions même allé voir un spectacle avec l’un d’eux à Toulouse.


J’ai conscience que c’est une longue présentation et je te remercie si tu es encore en train de me lire. Mais ce n’est qu’à travers le témoignage d’expériences personnelles que tu peux te faire une idée de ce qu’est DISPO. Tu l’as sans doute remarqué, ce programme est très utile pour aborder le Bac plus sereinement. L’oral de Français en première et le Grand oral de terminale ne te feront plus peur avec les prises de paroles répétées au sein du dispositif. Que tu sois timide ou déjà à l’aise en public, intégrer DISPO ne peut t’être que bénéfique.

Autre remarque : tu as bien vu que j’ai eu l’occasion d’aller à Toulouse plusieurs fois grâce à ce programme. En tant que campagnard, se rendre dans une grande ville, une métropole, permet de se projeter pour nos années post-bac, et de s’ouvrir à un milieu qu’on ne connaît pas forcément.

Enfin, que ce soient les tuteurs ou les autres «dispos» de la région, on se crée petit à petit notre «réseau», qui un jour ou l’autre nous sera d’un grand secours dans les études supérieures.


Pour plus de renseignements sur DISPO, tu peux aller sur le site de Sciences Po Toulouse et/ou sur l’ENT du lycée. Tu peux aussi en discuter avec les professeurs qui gèrent le dispositif à Bagnères : Mme Bonnefille et Mme Duprat.

11/03/21