Le 10 février 2020, lors de la 92ème cérémonie des Oscars, la statuette récompensant le meilleur film a été remis à Parasite de Bong Joon-ho, faisant de lui le premier film non anglophone à recevoir cette distinction. Il faut dire que malgré de sérieux concurrents (1917 de Sam Mendes ou encore Joker de Todd Phillips), le détenteur de la Palme d’Or 2019 du festival de Cannes a de nombreux atouts que nous allons aborder aujourd’hui.
On est d’accord, ce n’est pas parce qu’un film remporte de multiples récompenses (Palme d'Or / 4 Oscars / BAFTA, Golden Globes et César du meilleur film étranger) qu’il va forcément plaire au plus grand nombre. Il n’empêche que cette comédie noire mélange les genres cinématographiques, ce qui permet de se divertir tout en sortant de son style de prédilection. Allant du thriller au registre comique, en passant par le film d’horreur, Parasite livre également une critique des inégalités sociales présentes en Corée du Sud, notamment dans la banlieue de Séoul. Tu vas donc pouvoir réfléchir tout en ayant peur et en riant, ou l’inverse. À noter qu’une scène est particulièrement moqueuse envers la Corée du Nord voisine et son dirigeant Kim Jong-un, ce qui pourrait en faire une satire politique, donc un film engagé.
Une autre force du film est évidemment son scénario. Là encore récompensée par un Oscar, l’intrigue du film décrit l’engrenage incontrôlable qui va bouleverser la vie de deux familles socialement opposées : celle de Ki-taek, au chômage, et celle des Park, qu’ils vont servir sans dévoiler leur lien familial. Ce sont deux mondes qui se rencontrent, se côtoient, se jugent ; deux mondes représentant la lutte des classes à travers huit acteurs principaux, quatre dans chaque famille. On peut ajouter au sujet de ces derniers que, sans les connaître en tant qu’occidentaux, sans être spécialistes du cinéma sud-coréen, ils jouent à la perfection les différentes facettes de ce monde injuste.
Pour finir, on peut louer la qualité de la réalisation, donc le talent de Bong Joon-ho. Sans avoir vu ses autres films, on peut remarquer que la musique, le montage ou encore les décors sont utilisés de manière originale, sans être déplaisant. Les scènes de violence sont atténuées par des musiques classiques, rendant ces moments plutôt ridicules (pas dans un sens péjoratif). Des scènes-clés du film sont montées au ralenti, donnant une touche de légèreté à des passages assez durs. Le décalage entre les mondes des deux familles est accentué par leur habitat respectif : un appartement en sous-sol pour les uns (ambiance sombre, couleurs froides, milieu insalubre), une villa avec jardin pour les autres (ambiance lumineuse, couleurs chaudes).
Parasite est un film récent, que tu n’as peut-être pas eu le temps de voir en salle à cause du confinement de mars 2020. Mais si tu veux découvrir une part du cinéma sud-coréen, qui semble capable d’égaler les géants de Hollywood, comme le prouvent les Oscars qu’il a reçu, sache qu’il est disponible en DVD à la médiathèque de Bagnères-de-Bigorre.
Pour aller plus loin : tu trouvera ci-dessous la bande annonce de Parasite.
A.R.
14/01/2021