Journée d’études des doctorants
Vendredi 8 février 2019
Salle D040, Maison de la Recherche, Sorbonne Université
Nous avons le plaisir d’annoncer la journée d’étude suivante sur « L’importance des enjeux minoritaires au Royaume-Uni et leur prise en compte politique dans la médiation par l’art, pour une compréhension sociologique du processus de construction identitaire comme cadre et outil d’établissement. » avec la collaboration de HDEA (Histoire et Dynamique des Espaces Anglophones) et de l’École Doctorale IV (Civilisations, Cultures, Littératures et Sociétés) de Sorbonne Université.
Les présentations des participants inviteront à réfléchir à l’intersection entre l’intégration des minorités au sein de la société britannique sous le prisme de l’art, qu’ils soient populaires ou impulsés par les pouvoirs publics et à nous interroger sur l’analyse filmique des minorités en compagnie de spécialistes tels que Rosalind Galt et Karl Schoonover. Nous nous efforcerons de comprendre dans quelle mesure la culture et les arts peuvent servir un processus social d’intégration et d’inclusion des minorités, ou au contraire essentialisent les différences de l’autre. Les propositions pourront éventuellement s’intéresser aux dimensions culturelles, socio-économiques et politiques de cette intersection complexe.
Pour tout renseignement, merci d'envoyer un email aux deux organisatrices :
louisa.hallaf@paris-sorbonne.fr
Conférenciers invités :
1. Rosalind Galt, Professor in Film Studies, Head of Department at King's College London.
2. Karl Schoonover, Associate Professor (Reader) in Film & Television Studies, Warwick University.
Réservations :
Si vous souhaitez assister à cette JE, merci d’envoyer un mail avant le 1erfévrier 2019 aux organisatrices. Une pièce d'identité vous sera demandée à l'entrée de l'Université pour des raisons de sécurité.
Postgraduate Colloquium
Friday 8th February 2019
Salle D040, Maison de la Recherche, Sorbonne Université
We have the pleasure to announce a one-day Postgraduate Colloquium on “Importance of Minority Issues and Construction of Identity in the UK : Socio-Political Discourses in Art as a Tool and Framework for Institutions” with the collaboration of Histoire et Dynamique des Espaces Anglophones (HDEA) and ED IV of Sorbonne University.
Please find below the CFP for the Postgraduate Colloquium. Participants are invited to reflect on the intersection between the integration of minorities in the British society under the prism of art, driven either by popular or political considerations and to question the issues around minorities with in-depth analysis of minority films by Rosalind Galt and Karl Schoonover, specialists in film studies. We will try and understand to what extent culture and arts can serve in the social process of integration and inclusion of minorities, or on the contrary, if they highlight the differences of the other. The proposals may focus on the cultural, socio-economic and political dimensions of this complex intersection.
For any information, please send an email to the two organizers :
louisa.hallaf@paris-sorbonne.fr
sarahviel.2000@gmail.com
Keynote speakers :
1. Rosalind Galt, Professor in Film Studies, Head of Department at King's College London.
2. Karl Schoonover, Associate Professor (Reader) in Film & Television Studies, Warwick University.
Registration :
Please send an email to register before February 1st, 2019. A proof of identity will be required at the entrance to the building for security reasons.
L’importance des enjeux minoritaires et leur prise en compte politique dans la médiation par l’art, pour une compréhension sociologique du processus de construction identitaire comme cadre et outil d’établissement.
Le Royaume-Uni, terre de diversité et d’immigration ancienne. Depuis l’après-guerre, la politique officielle britannique a favorisé l’expression des particularismes des différentes minorités. Longtemps plébiscité, le multiculturalisme britannique se définissait comme le moyen de faire coexister au sein de la société des groupes différenciés, dans un climat apaisé. Mais, depuis la fin des années 1990 et les émeutes urbaines de l’été 2001, ce modèle fait beaucoup moins l’unanimité qu’auparavant. Les récentes mobilisations minoritaires ont mis en évidence une réflexivité accrue de la conscience sociale dans un environnement structurellement complexe. Le multiculturalisme britannique semble désormais remis en question, accusé de nuire à la cohésion sociale, si bien que le Royaume-Uni évolue désormais vers une politique qui vise une plus grande intégration des minorités dans la société britannique. Les difficultés que rencontre la théorie politique pour donner un fondement général à l’ordre démocratique la conduisent dans ses traditions les plus influentes, à une exigence plus ou moins explicite d’homogénéité sociale. Or, une minorité se définie selon un contexte, et non fondamentalement de manière absolue. On peut l’analyser ici au regard de la population d’une nation, d’une zone géographique, des religions, des langues, de la culture, ou d’une catégorie sociale définie par discrimination comme les homosexuels, les femmes ou les gens du voyage par exemple. En outre, la définition des minorités dépend également des stratégies de la minorité elle-même, par son rôle géopolitique, économique ou culturel.
Lors de cette journée d’étude, il s’agira de réfléchir à l’intersection entre l’intégration des minorités au sein de la société britannique et la médiation par l’art. Qu’est-ce que cela signifie pour une société de s’ouvrir à des minorités par la culture et les arts ? En quoi est-ce que cela contribuent-ils à créer un dialogue, un échange, un rapprochement et un sentiment d’appartenance ? La culture et les arts, qu’ils soient populaires ou impulsés par les pouvoirs publics, peuvent-ils favoriser les processus d’intégration sociale et d’inclusion des minorités, de compréhension mutuelle et interculturelle dans un contexte de pluralisme et de diversité, ou au contraire essentialisent-ils les différences de l’autre (aspects esthétiques) ? Les productions artistiques, inspirées ou non par leur expérience de la discrimination, changent-elles et enrichissent-elles les cultures artistiques locales par des processus tels que le « métissage culturel », la fusion et l’invention ? Si l’engagement et l’expérimentation culturelle, politique et sociale semblent souvent conduire à différentes formes positives d’inclusion et à de meilleurs rapports sociaux, elles ont un rôle déterminant dans la transmission de la culture et des valeurs. Dans une large mesure esthétique, l’art sert un processus social, en facilitant des rencontres entre différentes populations qui partagent le même « espace ». Aussi, nous observerons dans quelle mesure les discours dominants peuvent être remis en question donnant lieu parfois à des conversations sociales et des débats politiques difficiles mais essentiels. La relation entre l’expression artistique et l’inclusion des minorités et de ces groupes disparates invitera donc à s’intéresser aux dimensions culturelles, sociales et politiques de cette intersection complexe dans l’inéluctable mutation de la société britannique.
Importance of minority issues and construction of identity in the UK : socio-political discourses in Art as a tool and framework for institutions.
Since the post-war period, British official policy has encouraged the cultural, especially the artistic, expression of different minorities in the society. For a long time, British multiculturalism was seen as a way to encourage different groups to coexist within the society in a peaceful atmosphere. However, since the late 1990s and especially after the urban riots in the summer of 2001, this model has fewer advocates. Recent mobilizations of the minority groups have highlighted an increased reflexivity of social consciousness in a structurally complex environment. British multiculturalism now seems to be in focus again, accused of undermining social cohesion and hence the nation is now looking for a social policy which will allow a greater integration of the minorities. A minority is defined according to a context, and is not fundamentally an absolute. It can be analyzed here in relation to the population of a nation, a geographical area, religion, language, culture, or a social category defined by stigma against groups such as homosexuals, women or traveler communities, for example. Furthermore, the definition of minorities also depends on the strategies of the minority itself, by its geopolitical, economic and/ or cultural role(s) and project(s).
The aim of this study day will be to reflect on the intersection between the integration of minorities in the British society and mediation through art. What does it mean for a society to open up to minorities through culture and art? How do they help create a dialogue, an exchange, a complicity and a sense of belonging? Can culture and arts foster processes of social integration and inclusion of minorities; mutual and intercultural understandings in a context of pluralism and diversity, or, on the contrary, focus on the aesthetic differences of the representation of the other? Do artistic productions, inspired or not by their experiences of discrimination, influence and enrich local artistic cultures through processes such as "cultural crossbreeding", fusion and invention? While cultural, political and social engagement and experimentation often seem to lead to various positive forms of inclusion and better social relations, they also have a determining role in the transmission of culture and values. To a large extent, art serves as a social process, facilitating encounters between different populations who share the same "space". Also, to what extent can the dominant discourses be questioned, since they lead eventually to challenging (yet essential) social conversations and political debates? The relationship between artistic expression and the inclusion of minorities and the disparate groups will therefore invite our attention to the cultural, social and political dimensions of this complex intersection which has inevitably transformed, and continues to model, the British society.
9.00-9.15 Accueil des participant.e.s/ Registration
9.15-10.00 Conférence plénière/ Keynote Address : Professor Rosalind Galt, King’s College London and Associate Professor Karl Schoonover, Warwick College, “The Politics of British Identities in Queer Cinema”
10.00-10.30 Discussion
10.30-10.45 Pause café/ Coffee break
SESSION 1 Modérateur.rice/ Chair : Professor Rosalind Galt, Professor Karl Schoonover
10.45-11.00 Anna Lloyd Hellier, Doctorante, Sorbonne Université, “Dramatising suffering : how the early Quakers brought accounts of perceived injustices into the public arena to seek constitutional reform”
11.00-11.15 Marie-Pierre Vincent, Doctorante,Sorbonne Université, “Future Hackney : the role of a photographic project carried out in a threatened local community market in the inclusion of Afro-Caribbean ethnic and social minorities”
11.15-11.30 Sophia Benmoussa, Étudiante en Master 2, Sorbonne Université, “The art of oral poetry in the British Somali community, a potential tool for integration in Great Britain?”
11.30-11.45 Karine Reuillon, Professeure certifiée d’anglais au collège-lycée Sainte Cécile (inscription en doctorat 2019), “Music and dancing : popular tools to help integrate in British society or a hindrance to genuine integration?”
11.45-12.30 Discussion
12.30-14.00 Pause Déjeuner/ Lunch
14.00-15.00 Table ronde : Modératrice/ Chair : Professor Claire Charlot, Sorbonne Université
15.00 Clôture de la journée d’étude/ End of the Colloquium
https://sagef.hypotheses.org/404
Si l’origine exacte de l’expression « good girls go to heaven, bad girls go everywhere! » est incertaine, tantôt attribuée à l’actrice et scénariste américaine Mae West tantôt à la rédactrice en chef du magazine Cosmopolitan, Helen Gurvey Brown, elle a été reprise comme slogan par les féministes qui dénoncent la double norme sexuelle imposée aux femmes par les religions.
Aujourd’hui quels que soient les intégrismes religieux (catholique, protestant, islamique, juif, hindouiste, bouddhiste, orthodoxe etc.) ils partagent tous la volonté de maîtriser le corps et la sexualité des femmes dont l’existence aurait, selon eux, pour but unique la maternité.
À une époque où l’influence des intégrismes religieux sur les politiques d’État semble gagner du terrain (recul sur les lois avortement aux États-Unis, en Pologne ; tribunaux de la Sharia en Grande-Bretagne, etc.), l’objet de cette journée d’étude sera d’interroger les articulations entre féminisme, antiféminisme et multiculturalisme d’État.
En Grande-Bretagne, depuis les années 1980, un réseau de conseils de la charia, fréquemment nommés tribunaux à tort, s’est développé afin de régler les différends entre les musulmans et notamment pour résoudre les problèmes familiaux. Les sharia councils révèlent ainsi plus précisément la place des femmes de confession musulmane au Royaume-Uni quant à la question du divorce.
Souvent patriarcaux, jamais féministes voire peu démocratiques, les sharia councils apparaissent comme des lieux de pouvoir masculin. Ces derniers sont souvent comparés à des tribunaux islamiques, des services religieux dits « de conseil » ou des « services familiaux islamiques » dans lesquels les musulmans souhaitant respecter la loi divine et leurs préceptes religieux se rendent - notamment les femmes.
Pourquoi les femmes musulmanes s’adressent-elles à ces conseils plutôt qu’à un tribunal britannique qui serait en théorie plus protecteur de leurs droits ? Qu’en résulte-t-il des questions liées à l’égalité, aux partages des biens et à la garde des enfants ? Que propose le gouvernement britannique pour ces femmes ? Le « pluralisme conservateur » peut-il vraiment faire l’économie des droits juridiques fondamentaux protégeant les femmes et acquis au prix de tant de luttes, par des accommodements dits « raisonnables » avec les autorités religieuses ?