Biodiversité et agriculture

Préambule

Avant toute chose, je tiens à signaler que l’emploi des termes « Agriculture » et « Biodiversité » entraîne chez moi une réaction épidermique. En effet, je ne peux plus supporter ces deux termes. Je les ai utilisés car ils parlent à tout le monde mais à contre-cœur.

Le terme « Agriculture » fait appel à des notions de technique, de maîtrise et gestion du vivant or le vivant n’a pas besoin de nous pour se gérer, nous en faisons partie intégrante, c’est un tout, un équilibre. Je pourrai utiliser le terme « Paysannerie », mais au sens propre du mot, cela fait appel à l’ensemble des paysans. Aucun mot satisfaisant ne convient à remplacer le terme « Agriculture », alors je le conserve par défaut.

Le terme « Biodiversité » est trop flou et technique à la fois : il a tendance aussi à faire réagir de plus en plus négativement. Par ailleurs, il fait appel à des notions que tout un chacun ne maîtrise pas et qui sont pourtant essentielles : en effet, la biodiversité rassemble trois notions : la notion de diversité des écosystèmes, de diversité des espèces et de diversité génétique. 

Personnellement je préfèrerai employer le terme de « Vivant ».

Dans l’agriculture conventionnelle, les deux termes sont mis en opposition. La biodiversité est reléguée à un rang anecdotique voire inexistant car celle-ci gène, dérange. A regarder simplement les paysages de Beauce où l’agriBusiness a eu raison de toute la Nature : désherbage total par phytocides, élimination des insectes par insecticides, destruction des haies, arbres…même les sols sont exempts de vie et perfusés à coup d’intrants chimiques.
Cherchez bien toute trace de « Biodiversité », vous n’en trouverez pas !

Or, la « Biodiversité » ou le Vivant repose sur des notions d’équilibres, si fragiles. Les espèces et écosystèmes sont dépendants les uns des autres : cela fait appel notamment à la notion de chaîne alimentaire ou trophique. Supprimer un maillon, deux maillons et c’est tout l’équilibre qui est remis en question. Et devinez quoi, en tant qu’êtres vivants, nous sommes un maillon de ces chaînes !!!

En éliminant par exemple les insectes, à coup d’insecticides, la pollinisation des plantes à fleurs (entomophiles) n’est plus possible et ainsi plus de fruits, ni de légumes et donc plus d’humains. Exemple simple, concis mais qui parle ! Et qu’on ne m’évoque pas les abeilles domestiques : grosse erreur de gestion, celles-ci concurrencent les pollinisateurs sauvages et souffriront-elles aussi de l’agrochimie !

Voilà pourquoi il est essentiel de prendre en compte et d’optimiser la biodiversité dans l’agrosystème (écosystème agricole) : on parle alors d'agroécologie. Car même si la notion de service rendu par la « biodiversité » est très « anthropocentrée » égocentrique, elle reste importante pour sensibiliser à sa préservation et sa conciliation avec les pratiques agricoles. Cela fait appel à la notion importante d’agroécologie, où je le rappelle le terme d’écologie renvoie à la notion scientifique car l’Ecologie est une science et non un profil politique, dénué de tout fondement logique. L’écologie politisée a nuit radicalement à l’Ecologie scientifique et aux écologues, dont le discours n'est plus entendu : à titre d’exemple, prend on en compte les préconisations du GIEEC ?

Pourquoi préserver la biodiversité ?

🌼 Car comment ne pas s'émerveiller devant toute la vie qui foisonne !

🌼 En préservant les équilibres fragiles tels que les chaînes alimentaires, nous nous préservons également

🌼 Avec des gestes de bon sens, la biodiversité nous rend de multiples services : luttes contre les auxiliaires, épuration des eaux, limitation de l'érosion des sols, régulation du climat…

🌼 La diversité génétique est un maillon essentiel de la biodiversité : je cultive ainsi des Arnicas issus de graines prélevées en milieu naturel, adaptés et rustiques, que je multiplie et sélectionne de façon à obtenir des individus plus résistants aux sécheresses et fortes chaleurs.

🌼 Elle est une source de satisfaction quotidienne : contribution à préserver un coin de planète !

🌼 Elle nous le rend « économiquement »

Et concrètement que fait-on pour la biodiversité en lien avec nos usages ?

Bah TOUT !!! La biodiversité nous anime passionnément !
Observer chaque plante, chaque insecte, est source d’un plaisir intense !

Alors quand l’opportunité d’acheter 4,3 ha de prairies bocagères à 300 m de la maison s’est présentée, nous n'avons pas hésité une seconde !

Désormais, nous préservons ce petit bout de nature, vitrine du bocage des Combrailles.                       
Ce lieu est très intéressant pour nous car il est exposé au nord, renferme plusieurs sources, un linéaire important de haies créant un microclimat, mais aussi il présente deux vénérables mascottes.

Pour en savoir plus, écoutez ICI ce replay de l'émission de radio sur France Bleu Pays d'Auvergne. Nous parlons d'agroécologie, en accord avec la charte Paysan de nature, que nous avons signé l'année dernière.

Paysan de nature, c’est avant tout du bon sens : préserver la biodiversité pour elle-même et éventuellement pour qu’elle puisse nous aider dans notre activité agricole, tout en veillant à avoir une ferme économiquement viable.

Quelles actions allons nous réalisé pour la biodiversité sur notre lieu ?

Quelle biodiversité cela va favoriser ?

Et en retour, que va t'elle nous apporter pour notre culture d'Arnica ?

Quelques espèces de la faune et flore recensées sur notre ferme