Dans la tempête de mes tourments.
journal de bord.
ou comment se relever quand on a subit l'impensable ?
La séance.
Comme si de rien n'était.
Besoin de parler, pleurer à n'importe quel moment, hypersensible. Merci à mon amour de me soutenir. Je suis perdue. Besoin de parler. J' appelle tous mes ami(e)s.
rendez-vous chez ma psy. deux jours après la séance d'EMDR.
20h30 :Besoin d'écrire à ma psy. Son soutient m'est primordiale.
"Bonjour Claire,
Le volcan est en éruption,
je ne pense pas pouvoir tenir une semaine.
J'appelle beaucoup Mina. mais elle ne peut pas m'aider, ni m'apaiser.
Crise d'angoisse, pleure, colère, déconnection....
Je suis déconnectée, énervée, anxieuse au bord des larmes"
J'ai bien dormi. Le moral est bon, S'entourer, ne pas rester seule, même si les autres ne connaissent pas mon histoire, et n'ont pas une once d'idée de la tempête que je traverse, leur présence me fait du bien. J'ai l'esprit rempli. Je ne pense à rien. Ne jamais rester seule. Jamais. Quand il m'arrive de me retrouver seule avec moi même ne serait ce que quelques minutes, le temps d'un trajet, j'appelle. Mina, Lise, quelqu'un. Juste savoir que je ne suis pas seule.
j'envoie un message, à Claire.
"J'essaie, croyez moi d'activer toutes mes ressources mais j'ai l'impression d'être une funambule en représentation. Je suis sur un fil prête à tomber dans un gouffre sans fin, à tout moment. Je gît dans un inconfort incommensurable. Tout se répète en boucle dans ma tête. Mon esprit devient flou et fou. Mon corps parle, mon corps souffre. Nausées, maux de tête, maux de ventre, rage, colère, je suis un véritable tsunami. Comment faire pour ne pas frapper de toutes mes forces dans les murs blancs? Comment faire pour ne pas mourir à petit feu ?
Oublier, respirer, relativiser, se taire ?
Tout cela est passager, soit. Je vais patienter.
Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'aimerai vous écrire mes tourments, sans attendre forcément de réponse de votre part. Il me suffit de savoir que vous me lisez.
Jeudi je ne peux pas, j'ai une réunion jusqu'à tard, et je préfère ne pas trop empiéter sur votre emploi du temps. Vous avez aussi besoin de repos.
Je vous remercie encore, je vous souhaite une belle fin de semaine, et je vous dis à mercredi.
Bien à vous,
A."
j'ai transféré le début de mon message à mes deux amies proches. il faut qu'elles sachent.
Je n'ai pas très faim. J'ai l'estomac tout tordu. Mais je mange quand même. Une bonne soupe chaude. Un câlin à mon homme, et je vais essayer de passer une belle nuit. Sans cauchemar. Je vais puiser au fond de moi, pour trouver la force qui me permettra d'avancer. Aujourd'hui j'en ai l'énergie.
J'ai eu un message de mon amie Lise. Un message qui m'a fait beaucoup de bien.
" Essaye de t'entourer au maximum. Respirer me parait la meilleure solution pour l'instant. Oublier, un peu pour pouvoir vivre ta vie sans y penser. Relativiser, ça viendra ! et se taire sûrement pas, ce n'est pas toi. Reste naturelle, reste toi même. Un tsunami tu l'es, mais pas que dans le négatif ! La preuve tu as produit un très beau texte malgré les circonstances tu es toujours inspirée et inspirante. Tiens bon, courage, n'oublie pas qui tu es. Gros bisous.
Je suis dans les bras de mon amoureux. Je n'ai pas eu de crises d'angoisse, c'était bon. Ça fait du bien. Je me sens aimée, le temps d'une soirée, je suis accrochée à la réalité.
Mais quand arrive la nuit et que tout le monde est endormi, le sommeil ne vient pas. Toujours les mêmes questions qui se répètent en boucle dans ma tête. Pour palier à ça. J'ai eu envie d'écrire, j'ai encore cette force là. J'essaie un Slam. Juste une ébauche.
"bon ok, faut bien poser des mots sur ce que je vis, on n'y passe pas par 4 chemins dans la vie quand t'en a trop dans le cerveau, faut bien poser des mots.
pousser mes maux, étouffer mes sanglots ça ne marche pas, pourtant croyez moi; j'ai essayé...
à ne rien dire pendant 15ans, on finit par faire une amnésie et en quelques temps, d'un coup des images en série de glands, et un glaçant récit.
quand sonne le glas, à la trentaine, tes vieux souvenirs eux, se réveillent et lorsque"éclate la vérité, quand d'autres s'éclatent dans des virées, tu perçois que ton cerveau à dériver, tu vas consulter. parce que t'es con, faut t'insulter, tu sers à rien, c'est une évidence, ta vie est sans danse, sans sens, à contre sens,
t'es pas assez rangée , ou trop enragée, puis 'apparemment t'es tarée, parce que t'a raté le coche, que t'en a marre, et que tes nuits sont des cauchemars"
L'inspiration n'est pas à son apogée. Mais ça fait du bien. Un peu. Je voudrais demander à Claire si elle est sure d'elle. Sure a 100%", mais elle a déjà répondu 20 fois à cette question....
Bref. Je n'y crois pas. Elle a du se tromper. Et si c'est moi qui voulait de l'attention ? Si je voulais simplement tromper le monde, faire parler de moi ? J'ai du mal voir. Me tromper faire une erreur. J'ai envie de hurler. De frapper.
1h30. Je retourne attendre Morphée en espérant qu'il soit dans les parages.
6h45.
Il a mis du temps arriver Morphée. La nuit à été courte. La journée elle va être longue. Je commence à me connaître un peu, quand le manque de sommeil se fait sentir, la mauvaise humeur viendra pointer le bout de son nez. Je n'ai pas fait de cauchemars, mais un rêve étrange qui veut dire beaucoup de choses. Je me souviens juste de ma mère, qui m'appelle, et qui m'annonce d'un ton grave : j'ai eu le vétérinaire au téléphone, bon, ton chat est un chat abandonné. " voilà le seul souvenir qu'il me reste de ma nuit. Si j'interprète ce rêve, qui est le chat ? J'ose avouer que, c'est le surnom qu'ils me donnaient lorsque j'étais enfant. Putain, faut que j'arrête les analyses. Je ne suis pas psy. Et je n'y connais rien. Il est 7h du matin après tout, je ne suis pas encore bien réveillée, que déjà des centaines de questions galopent dans ma tête... Je ne veux pas que cette journée existe.
13h15.
j'ai eu un cours vraiment passionnant sur la pédopsychiatrie nous avons évoqués pleins de sujets notamment les névroses, les psychoses et l'autisme nous avons aussi évoqués le complexe d’œdipe avec l'interdit de l'inceste...
Ce n'était pas le bon moment mais j'ai maintenu ma posture professionnelle faire face de rien montrer.
Ne rien laisser paraître.
Beaucoup de choses faisaient sens en moi. Notamment les névroses dont je suis atteinte. Mais non. C'est impossible.
Je mets beaucoup de distance, j'essaie d'en mettre le maximum que je puisse. Le maximum dont je suis capable. . Ne pas être face à moi. toujours avec quelqu'un. Avoir l'esprit occupé, toujours.
Ne rien laisser paraître qu'est-ce qui s'est passé ? Mais rien de grave, rien de gravissime. L'inceste ?, c'est juste un interdit qu'on nous inculque. C'est rien. Et puis y a pire dans le vie. Et quand bien même ?
le mal a été fait. Qu'est-ce qu'il y a à faire maintenant ? rien, juste oublier, se mettre à distance.
Aujourd'hui j'arrive à faire face. Ce matin, j'ai réussi à faire face. J'ai été happée par le cours de pédopsychiatrie que j'ai eu. Car je ne crois pas l'avoir dit, mais je suis en formation pour devenir éducatrice spécialisée...
je ne laisse aucune place aux pensées négatives.
J'appréhende tout de même mon après-midi car je suis fatiguée.
j'ai peu dormi et le coup de barre de la digestion ne va pas tarder à arriver mais il faut que je prenne sur moi. Je n'ai pas le choix. J'ai réussis pendant 15 ans. Je peux continuer.
Ne rien laisser paraître ne rien dire rien faire, juste se taire.
18h12. Seule chez moi.
j'appelle un ami, N. pour lui expliquer.
je lui dis que je n'attends rien que je ne veux rien juste lui dire.
en raccrochant je m'effondre.
j'ai envie de frapper dans les murs je me retiens je ne veux plus rien je me sens très mal j'ai le cœur noué, j'ai mal au ventre.
oublier.
Ne pas y penser.
faire autre chose.
Mais bordel, ça tourne en boucle dans ma tête j'ai très très mal à la tête je ne sais pas quoi faire je ne veux plus parler.
19h50. Je sens l'énervement monter en moi. La moindre petite chose me met dans une colère noire. J'ai envie de tout exploser. De tout envoyer valser à l'autre bout de la pièce et je choisi mes mots car valser n'est pas le Bon terme. Et la, à un détail insignifiant, je m'effondre Dans un puits sans fond. 15 mins de larmes, ma mère me manque mais en même temps je la déteste, je hais le monde. Je hais les gens. Je me dégoûte. Tout est triste et tout est noir. Il n'y a pas de chemin dans ma tête.
Je vais écrire à Claire. J'en ai besoin. Non. En fait ça ne sert à rien. Il est 20h. Je dois la laisser tranquille. Elle ne peut rien pour moi.
20h10, ça va un peu mieux.
21h. Je discute avec Clément, il m'appelle par mon nom de famille, souvent pour plaisanter il le fait, sauf que là ça ne me fait plus rire. Ça m'insupporte profondément, mais le voilà qui argumenté, " c'est ton nom sur ta carte d identité"
c'est ce qu'il est écrit, d'autres t'appelleront ainsi…, je sens la colère monter en moi. Je-ne veux- plus- de- ce-nom. Je hurle. Je tape sur mes cuisses, je le supplie d'arrêter d'argumenter.
je veux qu'il me comprenne bordel, qu'il soit de mon côté, pas qu'il me trouve des excuses bidons. J'en ai marre.
je sombre de nouveau dans les méandres de ma colère. Y'a plus rien dans ma tête. Juste du noir, du flou, du fou. Je n'ai plus le contrôle, de rien. Je rassemble le peu de force pour me rendre dans mon lit. je me recroqueville dans la position du foetus. Je suis envahit par la colère. Laissez moi tranquille. Laissez moi mourir. Et puis j'ai plus d'inspiration pour mon Slam. Demain il fera jour. Peut être.
j'ai très bien dormie. j'étais très fatiguée hier soir. j'ai dormi d'une traite. Sans faire de rêve ni de cauchemar. je me suis réveillée sans problème et je suis parti à mon stage.
aucune pensée n'a hanté mon esprit ce matin.
Dans le cadre de mon stage avec un public sortant de psychiatrie, j'ai assisté à un atelier d'art-thérapie notamment en atelier d'écriture, auquel j'ai participé, ce qui m'a permis d'écrire
Moi qui écris souvent dans la noirceur, je me surprends à écrire un texte très positif. Le voici, sur le thème du voyage….
j'aimerai partir en voyage,
j'aimerai découvrir un monde sauvage,
un monde avec d'autres nuages,
un monde parsemé de courage.
Je pars semé mes rêves,
qu'importe si l'escapade est brève,
Je vais me balader dans des contrées,
explorer des chemins sacrés,
aller en Inde au Népal, ou au Pérou,
je pars danser avec Vishnou,
rencontrer Gandhi et lui dire,
à quel point j'ai grandie.
je veux partir en voyage,
tu vois, j'ai enfin l'âge,
je n'veux pas rester ici,
j'ai trop d'soucis, et trop d'ennuis
je veux aller voir ailleurs; comment elle est la vie.
J'ai entendu parler un jour,
d'un petit coin de paradis qui vaut le détour,
ou y'a un magicien qui joue des tours,
il fait disparaître la colère,
et fait apparaître un peu de lumière , au fond du coeur,
tu sais, c'est un magicien qui apaise la douleur...
je ne le connais pas, mais son endroit est pittoresque,
et je crois qu'il m'attends presque...
je pars en voyage,
je pars en voyage.
15h30. Je suis chez moi, et je me repose. J'ai l'esprit vraiment pris par mon travail ça me fait du bien, je ne pense à rien. je voudrais juste me reposer je vais faire une petite sieste, rien à signaler pour aujourd'hui en tout cas pour le moment. Vous savez, je pense à mon futur enfant et ça m'aide à tenir… Ce Soir je vais à un concert je pourrais me défouler un peu. Mais au fond,tout va bien. Il n'y a aucun problème.
18h20, Je suis en voiture, avec Clément , lorsqu'en regardant mon téléphone, je reçois un message de lui… putain, j'ai un haut le cœur. J'ai envie de vomir. J'ai la tête qui tourne. Mais je suis en' voiture avec Clem et un ami à lui, on va à un concert. Ne rien laisser paraître. Penser à autre chose. Tout va bien. Respires. Reste calme. Retiens tout. Ça va aller.
1h05. Je sors du concert de Zoufris Maracas, j'ai dansé, dansé, dansé, sans m'arrêter il me faut dormir maintenant.
Journée "normale", petite balade avec mon amoureux. Que tous les deux, dans notre bulle, sous les arbres, dans la nature … je suis en harmonie. Je pense a ma mère, elle me manque. Mais je ne peux rien lui dire. Ma pauvre maman, si tu savais… si je suis lui dis, c'est tout son monde qui s'écroule, le château de carte qu'elle a construit pendant tant d'années, partira en fumée en quelques phrases. Je ne peux rien lui dire.
J'ai bien dormi. J'ai fais un rêve étrange :
Un homme, jeune, professeur de théâtre, que je ne connais pas. Ma psy,qui évincera ma consultation, si je n'assiste pas au cours de théâtre proposé par le jeune homme. Tout se passe chez ma grand-mère, (décédée il y a quelques dizaine d’années.) Et il y a Léna aussi, une ancienne amie qui a coupé les ponts avec moi il y a trois ans de ça , pour des raisons qui lui sont sûrement propres a elle même, mais que malheureusement je ne connais pas. Et il y a moi, adolescente qui refuse d'assister au cours de théâtre. Je le fais, quand même par obligation, parce que Claire me l'a demandé. Et je hurle, je me rebelle. Claire est lassée, elle fuie, et refuse de me recevoir. C'est tout ce dont je me souviens, peut être qu'il n'est pas utile d'écrire ce rêve, peut être que oui. Je me dis que je suis parfois trop dans l'analyse. C'est juste un rêve après tout.
12h00 . C'est aujourd'hui que je décide de publier jour après jour mes ressentis, pour que vous puissiez me lire, pour que je ne me sente pas seule dans ce combat, pour que peut-être d’autres victimes comme moi, se sentent elles aussi moins seules. Je ne connais pas la finalité de cet écrit, car c’est ce que je vis au jour le jour, depuis que j’ai appris l’inimaginable. une semaine après, l’annonce, je ne réalise toujours pas. Je me sens plutôt bien, avec quelques phases de colère, de pleure, et de rage, mais qui sont minimes contrairement à ce que j’ai vécu pendant plusieurs années.
J’ai toujours été une ado colérique, à faire des crises de nerfs inimaginables. Depuis que j’ai appris, depuis que je sais, beaucoup de choses de mon passé font sens. Notamment les scarifications. En effet, je me suis scarifiée de mes 13 ans à mes 19 ans, pour quelles raisons ? je l’ignore. De la colère, de la tristesse, un profond mal être. Je mettais ça sur le fait que j’ai été adoptée, abandonnée à la naissance, pendant de nombreuses années jusqu'à il y a une semaine, je pensais que toute ma rage venait de là. Il est vrai, que certaines choses venaient de là, mais ma rage, ne venait pas uniquement de là. J’en suis sûre aujourd’hui.
21h. J'ai demandé à Claire si nous pouvons bloquer une séance d'EMDR pour mercredi, (ça va me coûter cher cette histoire....) Elle m'a donné confirmation par mail. J'angoisse un peu, mais je veux en finir. Tout comprendre, tout savoir, être sure, ne pas douter, pour pouvoir prendre les bonnes décisions.
Couper les ponts avec lui, couper les ponts avec tous les membres de ma "famille" ? Le dire à ma mère? lui écrire ? .... Trop de questions dans ma tête... Il est trop tôt pour prendre une décision. Il faut attendre un peu.
Si je fais le bilan de ma semaine je trouve que je ne m'en sors pas si mal, alors certes, j'y pense, et j'y penses beaucoup, mais les angoisses sont peu là. Je suis toujours un peu sur les nerfs et j'ai parfois quelques colères mais aux vues des circonstances, je me trouve plutôt bien. Je ne suis en rien déprimée, ni hagarde, ni recroquevillée ou que sais-je encore.
Je crois que l'écriture m'aide à combattre mes démons intérieurs.
7h. j'ai bien dormie. je m'apprête à passer une journée "normale". "je suis normale". Je me pose juste une question, j'ai l'impression que certaines personnes ignorent comment réagir à l'annonce de ce que je vis. je ne leur en veux pas, mais je me pose la question; comment je réagirais, moi, si quelqu'un m'apprenait une telle nouvelle? je ne sais pas je ne sais pas comment je serai avec cette personne. Même si certains de mes amis sont là, qu'ils prennent de mes nouvelles qu'ils me donnes des conseils qu'ils m'appellent… Je me sens quand même très seule. Et ça me rend triste. mais je sais bien que je ne peux pas en demander trop aux autres. D'ailleurs je ne sais même pas ce que j'attends des autres…
Clement part pour trois jours en déplacement pour le travail. Je vais me retrouver seule. Et j'appréhende énormément. La solitude laisse place à des crises d'angoisse terribles. et j'appréhende toujours ces instants où Clément est absent.
19h. Après une journée intense ou je n’ai laissé nulle place aux pensées négatives, je me retrouve seule chez moi. Et déjà je sens que je flanche. Comment je vais faire seule ? j’ai tellement peur, toutes les images vont revenir dans ma tête… Et puis il faudra bien que j’appelle ma mère un jour ou l’autre. Moi qui l’appelle souvent, elle ne va pas comprendre pourquoi je met autant de distances. Mais qu’est-ce que je dois lui dire ? Et pour les fêtes ? Elle m’attend aussi. Elle qui a l’habitude que nous passions Noël ensemble…Elle va être si seule… Je suis dans une culpabilité tellement grande. Que vais-je lui dire ? Comment va t-elle le prendre ? Elle va certainement se douter que quelque chose ne va pas…. Et puis merde ! J’ai bientôt 30 ans, je ne dois rien. Enfin, si en fait…. Voilà, j’ai mal à la tête. Respires, prends une grande inspiration. Tu verras bien. Et puis Clément te l’a dit : On partira en voyage tous les deux, loin de tout le monde, loin de nos familles” Il est tellement gentil mon homme, je suis si bien avec lui, il me comprends, m’apaise, et jamais il ne me brusque… j’ai beaucoup de chance de l’avoir. Grâce à lui je me raccroche à la réalité. Nous allons construire notre famille. Une vraie famille. Pas une famille comme celle dans laquelle j’ai grandis, ou le mensonge règne en maître, ou les non dits font la loi. Parce que j’ai grandis dans un schéma comme celui-ci, et si ma mère lit un jour cet écrit, je m’excuse d’avance, car je sais que je vais te faire de la peine, mais je n’ai jamais pu te le dire, tout été tabou, tout…. . Je dois partir, j'ai des amis qui m'attendent pour aller au restaurant heureusement que mes amies sont là. En fait ,les ami'(e)s c'est la famille. En tout cas une chose est sûre, Je suis tellement soulagée de pouvoir écrire, ne pas laisser le temps à mes pensées de s'emmêler les unes aux autres.
6h50: Rien à signaler. J'ai dormi. Lola était la avec moi. Je ne préfère pas imaginer comment aurait été ma soirée si j'avais été seule hier au soir.
13h30. Je ne laisse aucune place aux pensées. Je ne dois pas y penser. En fait, si j'y pense, ça me fait mal,comme si de terribles démons ou des mangemorts (ref, Harry Potter) aspirer mon âme.
Je ne sais pas d'où me vient cette force, cette rage de vivre, cette rage de m'en sortir. De ne pas m'apitoyer sur mon sort. Et puis je suis dans ma formation actuellement, personne ne doit savoir. Voilà que l'émotion me monte à la tête, personne ne doit savoir quoi ? Je ne sais même pas. Je n'arrive pas à poser un terme sur tout ça. Voilà , je suis énervée. PROTEGO TOTTALUM…. ou le bulle invisible de protection. Merci Jk. Rowling de me permettre de m'évader dans le monde magique que tu as créé. Ça m'aide. J'ai des douleurs à la poitrine. PROTEGO TOTTALUM…
17h. Parce que personne ne sait ce que je vis. Parce que les amies prétendent être là pour vous mais qu'au final c'est que du vent, parce que j’en veux au monde entier. Mais en même temps, je suis lucide, je ne peux pas en demander trop aux gens.Chacun a ses soucis, tout le monde est fatigué et moi, dans tout ça ? Je fais quoi ? Je vais me retrouver seule. Voilà ce qui va arriver. Et ça m'angoisse tellement…. Je devais passer la soirée avec des amies, mais au final, je vais me retrouver seule… Je m'effondre juste avant ma réunion. C'est qu'une broutille, c'est pas grave. Ressaisie toi. Reste calme. Respire. Ça va bien se passer. T'es juste a fleur de peau. T'es juste un peu fatiguée. Calme toi. Pense aux vagues. Aux aurores boréales, Protego totalum. Pourquoi ça marche pas. J'ai quoi dans la tête ?j'ai plus rien dans ma tête. Juste du noir. Du flou. Du fou. Des images qui reviennent de lui. Pas maintenant putain. Pas maintenant. Je sens la colère monter. La rage m'atteindre. Enfouie tout. Ce soir tu frapperas dans le mur. Pour l'instant avale ta salive,. Lève la tête, redresse les épaules. Un collègue arrive. Ne rien laisser paraître. Tout va bien. Lève la tête. Redresse les épaules. Bois un peu d'eau. Tu as une réunion à assurer. Fais pas ta merde. Sois pas une merde.
18h50. J'étais en réunion avec 20 personnes quand j'ai reçu une photo de ma mère, d'elle et lui. J'ai eu de nouveau un haut le cœur. J'ai supprimé la photo , je n'ai même' pas réfléchis. Et j'ai fais semblant. Quelques minutes plus tard, j'ai eu une terrible douleur à la poitrine. Elle n'a pas duré longtemps mais j'ai eu peur. J'ai cependant dû faire comme si de rien n'était.
22h15 . En rentrant de ma réunion mes amies de sont rendues chez moi. Je suis avec elles devant un dessin animé. J'ai envie de pleurer à l'intérieur de moi. Une fois de plus, je mets le masque. Ça va être difficile demain la séance.
23h. Seule face à moi même. Je ne sais plus où j’en suis dans mes émotions. Je suis fatiguée, énervée, épuisée, anxieuse, triste ? je ne sais pas. Je me sens vide. Je crois que je dois aller me coucher. Demain j'entame une séance d'EMDR...
J'ai bien dormi. Je pars chez ma psy. Aujourd’hui on a prévu une séance d’EMDR. J'ai rendez-vous à 10h, et je pars de chez moi à 10h … Ça doit être un acte manqué ou un truc dans le genre. Une volonté inconsciente de ma part d'être en retard pour ne pas me confronter à moi même. Mais, je vais arrêter de faire de la psychanalyse, je ne suis en rien psy.
Ce matin, j'ai répondu à un appel à projet d’un dessinateur. Il souhaite mettre en image des récits de vie. Sans hésiter une seule seconde, je lui ai envoyé mes écrits. Je me surprends à vouloir parler de cette histoire à tout le monde. Je ne sais pas pourquoi, mais je veux faire connaître cette histoire tout en restant anonyme car je ne veux pas blesser ma mère. C’est pourquoi je vais rester le plus anonyme possible. Le jour où j'y verrai plus clair alors peut-être que je dévoilerai mon identité, ou ma nouvelle identité ! il y a parfois des moments ou je ne sais plus si je suis entre la réalité ou la fiction.
12h20. Je viens de finir la séance. Autant vous dire que je me sens au meilleure de ma forme… (Percevez l’ironie dans mes termes.) Claire était un peu sceptique à l’idée de faire de l’EMDR, mais j’ai insisté. Je voulais savoir qui été mon agresseur. Je voulais en finir avec cette histoire. Je voulais juste avancer dans ma vie, ne plus avoir autant de choses dans ma tête. Je voulais simplement être apaisée. J’ai le droit d’être apaisée. J’ai le droit.
Nous avons donc fait cette fameuse séance. ...
Je ne m'attendais pas à avoir des images encore plus sordides que celles d’il y a 15 jours. Je vais oser l’écrire.
Ça se passe dans la maison de vacances de mon enfance, je dois avec six, sept ans. il me viole, il est sur moi, et il me viole et moi je ne dis rien. je vois maman, à ce moment dans l'entrebâillement de la porte d’entrée, il part lui chuchoter des mots à l’oreille, elle retourne se coucher., il revient et me viole une seconde fois. Ce sont les images que j'ai vu lors de cette séance d'EMDR.
j'avais déjà vu une bribe de ces images lors de la 1ère séance, le 27 septembre. J'avais alors été en état de choc. C'était vraiment très violent. MAis aujourd'hui, et une heure après ma séance je me sens vide, plate, sans sentiment, sans émotion. Comme le jour ou il m’a violé. Impuissante. La seule envie que j’ai, c'est écrire.
Je n'ai pas envie de pleurer, je n'ai pas envie de crier, je n'ai pas envie de frapper dans les murs, je dois être en état de choc , peut être différemment de la fois précédente, mais mon état d'esprit est incompréhensible. Putain ! C'est invraisemblable, c'est monstrueux, malaisant , choquant. je pense que c'est tellement choquant que je ne réalise pas que c'est moi qui ai subi ça. C'est étrange, j’ai des informations me concernant qui sont d'une extrême violences, et je ne sais que faire, je ne sais comment réagir, je ne sais que dire, je ne sais que faire. Je voudrais juste arrêter de penser et faire autre chose . J'ai du travail avec ma formation je vais travailler je n'ai pas assez de place dans ma tête pour réfléchir.
14h. Mina m’a appelé. Pour prendre de mes nouvelles, mais je n’arrive pas à en parler. Je préfère écrire. Bref. J’ai décidé, en plus de mes recherches pour mon boulot, de préparer mon anniversaire. Je fêterai donc mes 28 ans la semaine prochaine. Et j’espère qu’il y aura du monde !
17h. Bon je n'ai pas été très productive. J'ai fais une sieste de 2h… sans rêve sans rien. Je me rends chez Marie. Je vais l'aider à préparer la soirée quelle organise ce soir. Je vascille encore entre le monde des rêves et la réalité. J'espère sortir très vite de cet état qui n'est pas forcément très agréable.
19h. Je suis juste très fatiguée. Mais je suis bien entourée. Quand j'y repense, lors de la séance chez ma psy, tout s'est entremêlé dans ma tête, tout été flou.
19h40: Message à ma psy. Bonsoir Claire, est ce que vous pensez que je vais tenir psychologiquement parlant ? Parce que j'ai dormi 2h cet après midi, et je suis dans un état de fatigue assez critique avec des maux de tête assez violents. Que me conseillez vous de faire ? (hormis le fait d'activer toutes mes ressources ?) Merci. Alice.
00h40. Je sors de ma soirée. J’étais chez Marie. On a fait un repas entre filles, on était 5. C’était chouette. On a bien rigolé, on a pensé à autre chose, et je ne me suis pas focalisée sur mes petits problèmes. Mais un mal de tête assez assommant est venu, d’un coup d’un seul, m’ennuyer fortement (pour parler poliment). Si je ressens des douleurs physiques c’est plutôt embêtant. Je suis rentrée et j’ai retrouvée Clément. Quelle joie que d’être dans ses bras, on a discuté un peu, il a senti mon agacement, m’a posé quelques questions, et je me suis mise à pleurer. J’ai tout lâché dans ses bras. Je n’ai rien ressenti de la journée et voilà que je pleure toutes les larmes de mon corps dans les bras de mon homme. Avec sa gentillesse inégalable, il me dit ; “autorise toi à pleurer. Je suis là” et c’est vrai, je suis tellement rassurée lorsque il est près de moi. Je me sens en sécurité.
Je regrette d’avoir fait de l’EMDR aujourd’hui. Je suis maintenant sûre à 100% que j’ai été agressée sexuellement et ce, à deux reprises, mais je suis sûre à seulement 98% de l’identité de mon agresseur. Hors, si j’ai voulu faire cette putain de séance, c’est pour mettre un visage sur mon agresseur, en être sure à 100% et pouvoir enfin entamer les démarches qu’il faut. Maintenant, je suis juste dans un autre flou, avec des images encore plus nauséabondes à mon esprit… Qu’est-ce que je fais avec ça maintenant ? Qu’est-ce que je dis à ma mère ? Comment je suis sensé réagir là ? Je suis réellement perdue… La funambule est de nouveau en représentation. Je vais essayer de dormir. Peut-être que demain j’y verrais un peu plus clair. Actuellement, y’a plus de chemin de ma tête.
13h. Je me réveille. J'ai passé une nuit, ni bonne, ni mauvaise. je n'ai rien à dire. Je ne pense rien, ne ressens rien. Je suis juste très très fatiguée. Sans énergie. Aujourd'hui je ne travail pas. Clément rentre ce soir. Je suis toute seule à la maison, et pour une fois, ça me fait du bien. J'ai été envahit de tout pendant 15 jours, j'ai l'impression de pouvoir souffler un peu. Je vais lire, regarder un film, prendre soin de moi, améliorer la décoration de mon appartement, faire des recherches sur mon travail. Bref, aujourd'hui, j'aspire à un peu de paix. Du moins, je vais essayer.
15h25. ça me fait beaucoup de bien de faire du rangement et du ménage chez moi. Mais quand je regarde la propreté de mon appartement, le bien être dans lequel je me sens, chez moi, quand je regarde la vie que je me construite avec Clément, j’ai un énorme coup de blues. Que va advenir ma “famille” ? Que va devenir ma mère? Je ravale mes larmes, je dois être forte. Que dois-je lui dire ? Elle doit s'inquiéter de ne pas avoir de mes nouvelles, mais qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce je dois dire ?
"Maman, ton mari est un violeur et pédophile? Maman, ton mari a violé ta fille. Maman, regardes moi, pourquoi n’as tu rien fait ? Et quand il t’a trompé pendant des années avec des femmes, et des femmes plus jeunes que lui, pourquoi n’as tu rien dit ? Pourquoi tu t’es accrochée à cet être immonde ? Pourquoi tu continues à croire que c’est quelqu’un de bien ? Pourquoi tu continues à croire que nous sommes une famille unie ? Maman, qu’est-ce que t’a fait ?"
Je n’ai plus de force.
16h30. J'ai écris une lettre à ma mère. Il ne me reste plus qu'à l'envoyer…
Coucou Maman,
J'espère que tu vas bien.
Je t'écris cette petite lettre, pour te dire que je traverse une période difficile en ce moment. Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails pour le moment. J'ai besoin de me recentrer un peu sur moi-même.
Nous avons décidé, avec Clément, de passer 15 jours ensemble tous les deux pour les fêtes. Nous n’irons ni dans sa famille, ni chez toi. Noël et nouvel An compris. Nous partons 15 jours en voyage ensemble.
Ne t'inquiète pas, je suis bien suivi (par ma psy), et bien entourée.
Prends soin de toi , entoure-toi de tes copines et continue tes activités, que tu fais si bien.
Je te demande s'il te plaît, de respecter mon choix et si tu souhaites m'appeler, s'il te plaît, ne me pose pas de question.
je t'embrasse affectueusement.
Alice.
14h. j'ai eu ma mère au téléphone… Je lui ai expliqué que j'étais dans une période très compliquée de ma vie et que c'était une des raisons pour lesquelles, j'étais un peu plus distante. Elle ne se doute de rien, et m’a souhaité bon courage. Cependant, elle insiste quand même pour que j’aille les voir… Chose qui m’est impossible actuellement, même si je culpabilise beaucoup de la laisser seule. Je dois, pour une fois, penser à moi et me sortir de cette pression familiale que j’ai depuis des années. Comme dirait ma psy, si ils ne sont pas contents, ou si ils se sentent trop seuls, qu’ils fassent une thérapie. On n’a pas des enfants pour les garder éternellement auprès de nous. Et je rajouterai, surtout si on leur fait du mal…
Je vais quand même lui envoyer ma lettre à ma mère, mais il faudrait que je la modifie. Je dois lui dire, que je ne compte pas revenir tant qu’il sera là, mais que si elle veut elle peut se déplacer, pour me visiter, elle est la bienvenue. J’insiste, sur le fait, que ça fait plus d’un an que je suis installée dans ma ville actuelle, et qu’elle n’est encore jamais venu me voir, préférant rester auprès de son mari malade… Bref, j’ai trop pensé à lui… ça y’est mon esprit est un peu trop embrouillé… je vais respirer et essayer de décoincer le haut de mon dos qui s'est complètement bloqué depuis hier au soir…. Et puis, je dois retourner avec mes patients, je n’ai pas le temps de penser.
21h40. Je n’ai pas grand chose à dire. Je ne sais pas si le fait d'avoir parlé à ma mère m’a soulagé, ou stressé. Ce dont j'ai besoin actuellement, c'est de penser à autre chose. Regarder un film, et être heureuse. J’ai oublié de l’être depuis 15 jours. Et pour une fois que j’ai l’esprit un peu détendu, je préfère en profiter. Sans oublier, que je me suis levée à 6 h ce matin, je n’ai pas arrêté de la journée, je mérite, une douce nuit. Chacun d’entre nous, mérite de la douceur. Surtout quand on en a été privé, une bonne partie de sa vie.
12h35. Et la vie suit son cours.
20h. J’ai le dos bloqué depuis ce matin, des douleurs assez inconfortables. Mais je n’ai rien à dire. Je ne pense à rien. Je fais des choses que j’apprécie, et je me repose. Sans penser. Comme dirait Lola “essayes de ne pas trop te faire envahir par cette histoire” et elle a totalement raison. Je crois que je lui ai accordé trop d'importance ces derniers temps. Il est temps pour moi, de reposer mon esprit, et de me concentrer sur le positif.
18h. Je n'ai pas envoyé la lettre à ma mère... Je prends un peu le temps de me poser et d'écrire même si je n'en ai pas spécialement envie.
J'essaye de passer outre, j'essaye de ne pas y penser, je focalise mon attention sur d'autres choses et ça m'aide. Cependant, j'ai énormément de culpabilité vis-à-vis de ma mère. Ne pas passer les fêtes avec elle. Je sais qu'elle va m'en vouloir, et qu'elle va me le reprocher, mais non ! Je n'ai pas la force, et pas l'envie. Il m'arrive parfois de vouloir faire comme si de rien n'était, pour éviter les problèmes, pour éviter d'en parler, comme cela a été fait pendant des années... Les questions que je me pose sont; Est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je vais réussir à faire semblant ? Est-ce que je vais réussir à être gaie ? A être joyeuse ? Et à faire comme si rien ne s'était passé ? Quels impacts auront mes absences ? mais non dis ? Est-ce que cela sert vraiment à quelque chose ?
Il m’a encore écrit…. Me demandant encore des nouvelles, et insistant sur le fait, qu’il n’avait pas eu de réponse à son précédent message…. Je n’ai pas répondu. j’aurais eu envie de dire : Tout va bien. Pour qu’il me laisse tranquille. Pour le laisser croire que tout va bien. Quand je pense à lui, à son caractère, à sa personne, je ne ressens rien. Je n'ai pas envie de me confronter à lui, car ça ne servirait à rien. Puis autant dire les choses clairement, il va bientôt mourir. Enfin ça fait 10 ans qu'il doit mourir, il s'accroche … Il est encore là. J'ai l'impression que le jour où il ne sera plus là, c'est à ce moment que je serai enfin délivrée, de tout. Tant qu'il est là, j'ai encore la sensation d'avoir une pression familiale sur moi. Comme si j'étais redevable de quelque chose, comme si je devais être parfaite, comme si nous devions être une famille “parfaite”. Ma pauvre maman, si tu savais…
Si je vais à leur rencontre, à lui comme à elle , je sais que ça ne posera que des problème. C'est comme s'ils avaient, une influence psychologique sur moi (à des degrés différents). Je n'arrive pas à me défaire d’eux depuis tant d'années, alors que je sais, au fond de moi, que ça me ferait le plus grand bien.
Lui, ha ! Rien d'y penser, j'ai envie de le cogner, de le pousser dans les escaliers. J'ai juste envie qu'il crève. Mes mots sont violents, et c’est assez contradictoire, car je n'ai pourtant aucune haine envers lui. Je ne ressens pas de haine, je veux juste qu'il ne soit plus là pour être enfin libre. Écrire, me rend triste, profondément triste.
Ils ont voulu m'offrir une belle vie. Qui est le problème alors ? Est-ce que c'est moi est-ce que ce sont eux ? Financièrement et matériellement je n'ai manqué de rien , mais lui il m'a toujours dégoûté, son caractère, ces non-dits, il n'a jamais parlé, il a toujours tout caché, et je n'avais rien à dire, je n'avais rien à faire, j'avais juste à me taire. Alors si vraiment il a abusé de moi, qu'est-ce que je fais maintenant ? A bientôt 30 ans, qu'est-ce que je fais ? Quelles décisions dois-je prendre ? Je suis mieux, quand je n’y pense pas. Maintenant j'ai qu'une envie c'est frapper dans un mur. Respirer, ne penser à rien, se relaxer, se détendre, oublier... Je n'y ai pas pensé pendant deux jours, j'ai focalisé mon attention sur autre chose et ça m'a fait du bien…. Plus maintenant. Il faut que je sorte, il faut que j'aille marcher. Il faut que je prenne l'air. Laissez-moi tranquille.
17h30. Je suis en train de faire des crêpes. A priori tout devrait aller. J'ai passé une bonne journée. Je suis allée en ville m'aérer l'esprit avec Lola. On a bien rigolé. J’ai eu envie de faire des crêpes ce soir. Je fais ma pâte, de la farine, des œufs, du lait…. Et d'un coup, tout va mal. C'est le flou. Je pense; Comment ils peuvent se regarder en face ? Je me dis; Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Comment je vais élever mes enfants ? Putain ! Mais j'ai pas d'enfant. Je ne sais pas d'où vient mon mal-être, si c'est le fait que je n'ai pas encore d’enfant, ou si c'est le fait que j’ai été une mauvaise enfant. Si je ne règle pas cette histoire, elle va se répéter à l'infini, elle va rester dans ma mémoire, elle va se perpétuer comme tout secret de famille, elle va moisir au fond d’un trou, et va resurgir dans quelques années, je vais faire une dépression, je vais me défenestrer, car y’aura trop de mal autour de moi. Mes futurs enfants, auront ce mensonge à porter, le mal être de leur mère… Il faut que j’arrête tout. Maintenant. Je dois lui dire, à ma mère.
Mais il elle savait ? Si elle était au courant ? Et si elle n'a rien dit pendant toutes ses années ? Peu importe, il faut que... Non ! "Je dois". Je dois arrêter de la protéger. Je dois penser à moi. Mais si je lui dis, et qu'elle le prend mal ? hé bien, tant mieux !! Au moins , j'aurai dit les choses. Si elle ne veut plus me parler, hé bien ! Tant pis ! Au moins, j'aurai réglé cette histoire. Il faut que je lui dise. Je ne sais pas comment, mais il faut que je lui dise. Il faut que j'assume. Je ne peux pas faire semblant, ce n'est pas possible. Je veux avancer. Je veux fonder une vraie famille. En fait, le boulet que je traîne, depuis des années, c'est lui… Celui qui m'a fait du mal. Comment peut-il se regarder dans une glace ? Comment peut-il continuer à vivre ? Ma grand-mère elle le savait aussi ? J'ai juste envie de les oublier, J'ai juste envie de changer d'identité, de faire ma vie et d'avancer. Etre en paix. Je veux juste être en paix. Je veux envoyer la lettre à ma mère en lui disant que je ne passerai pas les fêtes avec eux, que je vais penser à moi et que si ça lui plaît pas, qu'elle aille suivre une psychothérapie.
13h. Tout allait bien. J'étais en train de vaquer à mes occupations sur mon ordinateur, j'écoutais de la musique, tout allait bien. Je repensais à ma soirée d'hier, absolument fabuleuse où j'étais accrochée à la réalité, avec des gens gentils et remplis d'amour. Une soirée qui m'a fait le plus grand bien. Et puis j'ai reçu un message; à l'instant. Un sms de lui qui me demande si je reçois les messages sur What'sApp, car il n'a pas de retour. J'ai senti un gros pincement au niveau de mon cœur, et de ma poitrine comme si tout se serrer. Comme si, j’allais m’effondrer. J'ai un peu du mal à respirer, j'ai mal à la tête, j'ai chaud, j'ai peur…. Je ne sais pas de quoi j'ai peur, je ne sais pas quoi lui répondre, je crois que j'ai peur de ces mots. Il va finir par comprendre ….Si je ne lui réponds plus, il va se poser des questions ? En fait, je pense, que j'ai peur de ça. Je ne sais pas pourquoi, je sais pas ce qui m'arrive. C'est comme si j'étais sous emprise. J’ai envie de lui répondre, de lui dire que tout vas bien. Je crois que je vais faire ça. Je vais lui répondre, je vais lui dire que tout vas bien, que effectivement, mon What'sApp a eu un problème, que j'ai dû, par inadvertance, désactiver, une fonction, sans le vouloir…. Parce que, si je ne lui réponds plus, il va comprendre. Je ne sais pas ce qu'il va comprendre d’ailleurs…. Voilà que c'est flou dans ma tête, je sais pas quoi faire. J'ai besoin d'aide. Aidez-moi. Que dois-je faire ? Ne pas répondre? Qu'est-ce que je risque si je réponds pas? Des représailles, des mots violents, de me faire culpabiliser, qu'il découvre que je sais ? Et après ? De toute façon, il est infirme. Quand bien même; si je réponds, au moins il pensera que tout va bien, il me laissera en paix, me laissera tranquille , et je pourrais encore réfléchir à quelle décision prendre. Je vais faire ça. Je vais lui répondre. Je vais essayer de limiter nos échanges, mais je vais lui répondre. Putain ! Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi faire. Je suis fatiguée. Cette histoire me fatigue. Je n’arrive pas à trouver de solution. Je n’arrive pas à penser. Je n’arrive pas à réfléchir. Quand je n’y pense pas tout va bien, et voilà que ça revient. Comme un couteau planté au fond de mon coeur.
19h30. Je n'ai quasiment rien fait de la journée. Je n'arrive à rien de toute façon. Je suis extrêmement fatiguée. J’ai mal partout, je passe mon temps à ruminer, et je suis triste profondément triste. J'ai juste envie de dormir, et ne plus jamais me réveiller. L’énergie que j'avais hier à pris trop de place dans mon corps. Si bien aujourd’hui je ne suis en capacité de rien. Il faudrait juste que j'aille dormir pour remettre mes idées en place. Je ne sais toujours pas quoi faire… Je ne lui ai pas répondu. Jj'ai juste envie de couper les définitivement les ponts mais je ne suis pas sûre que j'y arriverai. Ma mère me manque un peu. Il faut que j'arrive à sortir de cette emprise mais c’est tellement difficile. C'est comme si j'avais l'impression que je leur devais la vie et que je leur devais tout. Que je leur suis redevable de quelque chose. Mais je suis redevable de quoi ? Ils vont me faire culpabiliser comme ils ont fait pendant tant d'années je suis fatiguée de tout ça, fatiguée de regarder le passé. Mais quand je regarde l’avenir, je ne vois rien non plus … Pourtant j'ai une belle vie. J'ai un homme merveilleux qui me comble de bonheur, des amis en or, je fais des choses que j'aime, financièrement ça pourrait être pire, j'habite dans une belle ville, je vais bientôt fonder une famille… Tout va bien quoi !!! Alors pourquoi je suis comme ça ? Je sais pas quoi faire ! J’essaie de relativiser au maximum mais j'ai l'impression que relativiser ne me fait que du mal, comme si je n’avais pas le droit d'être malheureuse. Mais, j'ai juste besoin d'être triste aujourd'hui. Je n’ai besoin de personne. Je veux juste que mon cerveau s'arrête.
Ça fait quelques temps je n'ai pas écrit. Je crois que j’'avais besoin de me recentrer un peu sur moi, pendant quelques jours. Oublier un peu cette histoire…
J'ai soufflé mes bougies récemment J'étais bien entourée, et ça me fait du bien ça m'a permis de ne pas penser… J’ai fais la fête, je me suis échappée sur les étoiles, j’ai bu, j’ai fumé, sans dépasser mes limites, j’aurais voulu les dépasser, me mettre “à l’envers” plonger dans le coma, boire à en devenir imbuvable, me battre, cogner, déverser ma colère… C’était dans mon “plan” en organisant ma soirée. Mais je suis si bien entourée… Je ne peux pas me mettre plus bas que terre. J'aurais eu l’air de quoi dans les yeux de Clément ? Et dans ceux de mes amies ? Non ! un peu de respect quand même ! Et puis je n'ai pas soufflé mes 18 bougies, c’est fini le temps des conneries, avec l’âge tu te ressaisies un peu !
Avant ma soirée, je suis allé chez ma psy et heureusement que j'y suis allée ! J'avais des maux de tête assez intenses. J'ai énormément pleuré. Tout était flou. Je répétais sans cesse, “je ne sais pas”, “je ne sais pas”, “j’ai peur”, “je ne sais pas quoi faire”…. je pleurais tellement…Je me suis rendue compte à quel point j’étais sous pression, sous emprise. Ne pas leur répondre, prendre mes distances, ne plus leur parler, je suis tirailler entre deux choses : Soit couper les ponts définitivement, avec tout ce que ça engendre, soit garder le contact et souffrir. Et je n’arrive pas à prendre de décision. Pourquoi ? Car je pense, que je suis réellement sous emprise. Quand j’y réfléchis bien, quand je fais une rétrospective de mon passé: Ils m’ont toujours fait culpabiliser, l’un comme l’autre, depuis toujours. J’ai grandis dans la culpabilité et les non dits. Et que quelle que soit la décision que je vais prendre, elle aura toujours des répercussions néfastes. Bon, difficile à expliquer…
Aussi contradictoire que cela puisse paraître, aller chez ma psy, m'a fait beaucoup de bien. J'ai besoin d’y aller au moins une fois par semaine pour pouvoir m'exprimer. Car écrire est un bon remède, mais déverser la parole l'est également. Et je suis actuellement en suspend, j'ai l'impression de tourner en rond, je n'arrive pas à prendre de décision, il va me falloir du temps. Beaucoup de temps. Il va falloir que j'accepte la situation. Je n'ai toujours pas envoyé la lettre à ma mère …. Je ne sais pas si je le ferai un jour, mais il le faudra, car je ne compte pas passer les fêtes avec eux. C’est dingue ! Je me rend comptes à quel point le réaction me fait peur, d'après ma psy, la peur, est le sentiment que j'ai gardé au fond de moi le jour où il m'a agressé, j'ai ressenti de la peur, et c'est pourquoi maintenant, j'ai peur face à eux. C'est contradictoire, car, je suis quand même réputée pour avoir un mauvais caractère, je dis les choses, que ça plaise ou non, je n’ai pas peur des autres, dans mon travail par exemple, il m’est arrivé de taper du poing sur la table, en réunion car je n’étais pas d’accord avec ce qui avait été mis en place. Je m’affirme, même un peu trop, mais alors face à eux… Je suis véritablement effrayée. Si tu lis ce texte un jour, maman tu risques de tomber des nues, et j’en suis désolée, mais j’écris ce que je ressens, sans filtre, pour une fois, je m’exprime…
Maintenant que j'ai toutes ces informations, il faut que j'arrive à m'en sortir et c'est extrêmement difficile, bien plus difficile qu'il n'y paraît. Alors oui, j'ai la tête haute, oui j'ai des ressources, oui j'essaye au maximum d'être positive et de m'entourer de gens positifs, mais j'ai toujours ces pensées dans le coin de ma tête, il y a des jours avec, et il y a des jours sans. C’est un peu décousu comme vous pouvez le lire, mais j'ai un peu du mal à m'exprimer , rien n'est rangé, rien n'est ordonné...
Je vais me coucher. En plus, j’ai une angine… Elle est risible la symbolique émotionnelle de l’angine… L’’angine exprime la colère ou la rébellion face à une personne, ou face à une situation qu’il nous est compliqué d’exprimer, (d’avaler). On préfère ravaler ses paroles plutôt que de dire ce que l’on pense, par peur de la réaction de l’autre. L’émotion, reste au niveau de la gorge, elle est bloquée…
En fait, tu te réveilles un matin, à bientôt 30 ans, et tu te rends compte, que tu es une victime de viol. Tu te rends compte, que tu t'es fait violer par ton père. C’'est quasiment toute ta vie qui s'écroule d'un coup, sous des yeux, sous tes pas. J'ai l'impression parfois de flotter. Il y a un gouffre sous mes pieds, ou de la lave… Si je tombe encore plus bas, c'est fini pour moi… Mais si je regarde en haut, je vois un peu de lumière, elle est très très loin, mais, au moins je vois de la lumière… oui, c’est ça, je flotte. Parfois je me retrouve un peu seule face à moi-même, comme aujourd'hui, à cause de mon angine ; j'ai pas pu sortir. Alors je m'occupe, je travaille, je révise, parce que oui à bientôt 30 ans j'ai repris mes études… C'est bizarre non ? Je reprends mes études pour devenir éducatrice spécialisée et i y a cette information qui me tombe sous la tête… Qu-est ce que ça signifie ? Que c'est le bon moment pour me battre avec mes démons, et aspirer enfin à un peu de bonheur ? Que je peux enfin, côtoyer la sagesse ? C'est le bon moment ? Je ne sais pas, j'en ai marre de ne pas savoir. J’en ai marre de ce bordel permanent dans ma tête.
J'ai eu ma mère au téléphone, pour des histoires de mot de passe, un truc un peu bidon, on a parlé de la pluie et du beau temps, c’est profond comme conversation non ? Je lui ai dit que je partais une semaine en vacance, j'ai bien ressenti dans sa voix qu'elle était déçue que je ne vienne pas, même si elle ne me l'a pas dit. Il y a du progrès. Après, c’est peut-être moi qui me fait des allusions ? Peut-être que je crois des choses fausses…
Je ne parle jamais de “lui”, d’ailleurs, je vais lui donner un prénom, je vais le nommer, Je vais l’appeler “le rapace”. Non ! J’ai trop de respect pour les rapaces. Je vais garder “lui” ou “l’autre”, il ne mérite pas que je le nomme, et puis, je suis en train de le rayer de ma vie. Je me sens soulagée de le rayer de ma vie ! Même si ce n'est pas encore fait, rien que le fait d'envisager de le faire,et de poser des mots me fait du bien.
J’ai eu un message de Lise, elle a informé Rose, sa maman. Une dame, que j’aime beaucoup, chez qui j’ai passé une bonne partie de mon adolescence. Apparemment elle va m'appeler. Rose me crois. Je me sens soutenue. Çà me fait tellement de bien. Rose pense, que ça explique toutes les crises que j'ai eu quand j'étais enfant. J’ai hâte qu'elle m'appelle et qu’on puisse en discuter. Elle m'a connu enfant, elle pourra me donner d'autres informations que j'ai oublié. Mon cerveau a oublié beaucoup de choses, j'ai très peu de souvenirs de mon enfance , j'ai très peu de souvenirs de “lui”, j'ai très peu de souvenirs heureux, c'est quand même bizarre non ? On devrait tous avoir des souvenirs de son enfance, je ne me souviens quasiment de rien. Mon cerveau m'a bien protégé je crois.
Ce matin, en faisant mes recherche de stages, j'ai appelé une assistance sociale, dont on m’a donné le contact, pour qu’elle me donne elle même des contacts. En discutant avec elle, elle m’a informé qu’elle était bénévole, dans une association qui aide et qui accompagne les victimes de viol, enfants et/ou adultes. Elle m'a dit mot pour mot: “on essaie de libérer la parole, pour éviter que les gens se réveille à 30 ans, et se rendre compte qu'ils sont victimes de viol…” Çà a fait écho dans mon cerveau
Dans le cadre de mes études, je dois effectué un stage, et j’ai la possibilité de le faire dans cette association. Çà m'intéresse vraiment, beaucoup. Mais est-ce que je serai en capacité ? Est-ce que je vais réussir ? Est-ce que ça va pas trop me toucher ? Est-ce que je pourrais écouter des témoignages similaires au mien sans m'effondrer ? Est-ce que je vais réussir à garder la tête haute ? à faire preuve de professionnalisme ? J’ai préféré être transparente avec elle. Je lui ai dit: je suis une victime. On a beaucoup discuté, elle m'a dit que je pouvais me rendre à l'association quand je le voulais. Elle m'a dit aussi, que je pouvais effectuer mon stage. En tant que victime que ça ne pose, pas de problème. Elle a été contente d'avoir cette information. Si je fais mon stage dans cette association là, j'allais être beaucoup soutenue et beaucoup accompagnée, par l’équipe et par la psychologue. Çà peut être, professionnellement enrichissant et personnellement thérapeutique. J'ai un mois pour réfléchir, mais l'idée me plaît bien.
Elle est marrante la vie quand même. Tout est lié, tout se croise. Je découvre cette structure et ce stage au moment où j'en ai le plus besoin. Je dois avoir une bonne étoile au-dessus de ma tête, malgré tout…
Affaire à suivre
19h. Quand même, je trouve que je vais bien, malgré les circonstances… C’est comme si, on avait enlevé une partie de moi. Mais je me pose pleins de questions…. Comment j'ai pu oublier ? Comment mon cerveau a-t-il pu oublier ? Comment j'ai pu vivre jusqu'à maintenant en oubliant ? Comment est-ce possible ? Je vais bien, mais parfois, j’ai envie de me mettre en danger, de boire, de fumer, prendre la voiture, et rouler sans m’arrêter, très vite…. Je sens une profonde colère en moi.
Hier je suis allée en séance chez ma psy; pendant 1h. Ça m'a fait énormément de bien. J'ai évoqué les sujets de ma “famille” notamment de ma mère qui a toujours été sous l'emprise de cet homme, son mari. Depuis des années, elle n'a jamais pu s'en défaire, aujourd’hui encore, elle vit pour lui, à travers lui, elle le porte à bout de bras… Je trouve ça beau d’aimer autant, mais paradoxalement, ça me rend totalement perplexe… Mais, cette séance m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses sur son comportement ainsi que sur mon enfance.
On a évoqué un sujet très important pour moi, qui peut paraître risible ou sujet aux moqueries mais qui est d'une importance capitale pour moi. il s'agit d’un chanteur, que j'appellerai G. Un chanteur, aux yeux bleus et à la voix rauque. Cet artiste, cet homme m'a sauvé la vie. Sa carrière a commencé en 1998. Un jour, j’ai entendu une chanson à la radio, une magnifique chanson, interprété par un homme avec une voix si rassurante. …. Oui. il est arrivé comme ça dans ma vie, et je me suis réfugiée dans son monde, comme un oiseau qui étend ses ailes pour s'envoler, à l’âge de 7 ans.
Quand j'étais enfant ma chambre était placardée de posters de cet artiste, beaucoup pensait que c'était passager ou juste une petite amourette d'enfant, mais c'était bien plus profond que ça. C'était un refuge. J’ai choisi une figure paternelle, fraternelle, attachante, rassurante. Un homme avec une voix tellement apaisante… Encore aujourd'hui, à 28 ans, quand je l’écoute, je me sens rassurée je me sens bien. C’est une toute autre dimension, comme s'il i pouvait réellement me protéger, alors il n'en sait rien, il n'en sera peut-être jamais rien, mais cet homme de par sa posture, son statut d’artiste, a protégé une petite fille.
Sans m’en rendre compte, je plongeais dans son univers. Je suis allée le voir plusieurs fois en concert, j'avais des classeurs entiers le concernant ! Ça pouvait faire peur, et quand j'y repense, je souris aujourd'hui en me disant, que c'était peut-être un petit peu ridicule, mais l'importance que j'y mettais à l'époque était essentielle à ma survie. C'était comme une drogue, il me fallait quelque chose ou quelqu'un à qui me rattacher, à qui me raccrocher, pour survivre. et ce fût lui. G. Sa voix m'a bercé, sa musique m'a apaisé, l'homme qu'il était, me rassurait. Alors, je ne le connaissais, et je ne le connais pas, certes, mais c'était comme un frère pour moi. Un frère imaginaire. Je me suis installée dans un monde complètement onirique; un monde où personne ne pouvait me faire du mal. Je voudrais le remercier du plus profond de mon coeur, il ne sait pas, il ne s'en doute pas, et je me doute que ce soit difficile à imaginer et à concevoir, mais il a réellement sauver une petite fille de 7 ans. Je lui en serai éternellement reconnaissante.
Oui ! ça peut prêter à sourire et quand je dis que je suis fan de G. aujourd'hui, je peux percevoir un petit rictus au coins des lèvres, quelques personnes se moquent un peu, mais s'ils savaient… S’ils savaient la dimension qu'il y a derrière… Merci mon frère de cœur, d'avoir été là dans les moments de ma vie les plus sombres et les plus difficiles….
un certains montant la séance de thérapie pour parler de G. peut paraître dérisoire, ridicule mais ça me fait du bien. Ça donne un sens à ce que j'ai vécu, ça donne un sens à ma vie. J'ai beaucoup évoqué mon adolescence qui a été tellement compliquée.. Scarification, mythomanie, anorexie, boulimie, fugues, rébellion… J'étais dans un mal-être incommensurable, incompréhensible. Aujourd’hui, grâce à la thérapie, j'arrive enfin à comprendre le fonctionnement que j'ai eu pendant des années j'arrive enfin à comprendre pourquoi j'étais si mal, pourquoi j'étais dans le conflit, dans l'autodestruction, dans la violence et dans la rage et aujourd'hui avec les informations que j'ai, j'ai l'impression de respirer.
18h. Demain, je pars en voyage.
Une semaine coupée du monde. Coupée de cette histoire fatigante. Une semaine, où je vais pouvoir me ressourcer, respirer, penser à autre chose et oublier. Parce que j'ai beau garder la tête haute, il y a parfois, des moments, ou c'est extrêmement difficile.
J’errais en ville tout à l'heure, et je pensais à Maman. Pauvre petite Maman… Je voyais des mères avec leurs filles faisant les magasins, mangeant une crêpes, se baladant tout simplement, et je me disais que je n'aurai plus jamais ça. Je n'aurai plus jamais de relation “normale”. Je n'ai jamais eu de relation normale avec ma mère, mais je pensais que les liens s’étaient améliorés avec le temps, mais maintenant, ce ne sera plus jamais pareil. Et c’est un deuil à faire.
J’ai beau réfléchir, j'ai beau cogiter, je connais la réaction de ma mère. je la connais par cœur, jamais elle ne me croira. Elle me tournera le dos, elle restera avec lui coûte que coûte ! Peut-être que j'anticipe trop, peut-être que je me trompe. Mais est-ce si important de libérer la parole? Qu’est-ce que ça va nous apporter à toutes les deux au final ? Et si ne rien dire était la bonne décision ? Je ne sais pas !
Parfois j'ai envie de monter au sommet d'une grue, et de hurler… “Maman ! Regarde-moi ! Maman ! Regarde ce qu'il s'est passé ! Maman regarde comment j'ai été détruite ! Mais maman, regarde comment je me suis relevée. Maman, regarde comment j'évolue ! Maman, j'espère que tu es fière de moi. Maman; je t'aime. Malgré tout ce qui a pu se passer entre nous, malgré tout ce que tu as vécu, malgré tout ce que je t'ai fait subir, malgré tout ce que je vais te faire subir, je t'aime de tout mon coeur. Et même si je n’ai jamais su l’entendre, même si je ne l’ai jamais vu, je ne t'en veux pas, ce n’est pas grave parce que je t'aime. Mais maman, de cette histoire , je ne sais pas si on en ressortira indemne, parce que le mal est fait. Il faut que tu l'accepte. on ne sera jamais une famille.
Maman, maintenant la balle est dans ton camp. A toi de voir quel est ton choix. Si tu veux me renier, soit, je l’accepterais, si tu veux me parler, j’écouterais. si tu veux fuire, je t’aiderais… Mais sache, que quelle que soit ta décision, je l’accepterai, tant que tu acceptes la mienne.
Je crois que ma décision va être la suivante. Je vais le lui dire. Et je vais lui laisser le choix. elle décidera.
Dans ma tête mon choix est fait. je veux rester en contact avec elle. je veux continuer à la voir. je veux passer des moments avec elle. mais lui je vais le rayer de ma vie. Maintenant, ce sera à elle de choisir . Je n’ai plus de décision à prendre.
A présent, il faut que j'y arrive.
Bon, à la base, je disais que j'allais partir une semaine en voyage… je me suis un peu perdue dans mes pensées,
Je vais pouvoir me couper du quotidien, je vais pouvoir penser à moi. pour une fois, je vais pouvoir oublier tout le reste, ne plus être dans ma routine, ne plus penser à rien, ne plus penser à ma mère, ne plus penser à l’autre, me recentrer sur moi. danser sous les aurores boréales et respirer…. Quoi de mieux que le voyage comme thérapie? je peu d’argent, je suis à découvert, mais peu m’importe.
JE PARS EN VOYAGE !
Quand tu pars en voyage, tu as très peu le temps, pour laisser place à tes pensées. Les moments où je penses, c'est quand je suis seule, et quand je n'ai rien à faire, ou rien à voir. Je suis toujours avec Clément , et je n'ai pas le temps de penser! J'ai trop de choses à observer, trop de choses à voir ! La vie est tellement belle, je n'ai pas envie de me congestionner l'esprit avec des histoires comme celle-ci. Et puis d'être loin de tout ça, ça me fait énormément réfléchir. Quand je regarde la vie autour de moi, je me dis que j'ai le droit d'être libre. Je vais le dire à ma mère. Elle sera libre de faire ce qu'elle veut elle aussi. Moi, j'ai décidé, je vais couper les ponts avec lui et je leur dirai. Je n'ai pas envie de faire un procès, de me battre avec la justice, et d'avoir une quelqueconque reconnaissance, ou autres, j'ai juste envie d'être libre. Et le meilleur moyen de l'être; c'est de se défaire de cette pression familiale et de ce secret de famille qui m'a perturbé, qui m'a tué, pendant toutes ses années. J'espère juste continuer sur ma lancée, ne pas revenir en arrière, avoir le courage de le faire. Oser prendre la parole. Ainsi, l'une comme l'autre, ma mère et moi seront libres. Et si ma mère m'en veux , et bien tant pis ! Je ne leur dois plus rien. Je me sens libre de ne pas y penser, il faut juste que j'ai le courage de le faire. et c'est extrêmement hasardeux.
Il me reste encore un avion à prendre avant de rentrer. Ca fait 4 jours environ, que je me sens extrêmement énervée, très souvent fatiguée. Pourtant je voyage. Je vois des choses magnifiques, des paysages à couper le souffle, je suis très heureuse d'être avec mon amoureux, mais il y a quelque chose au fond de moi qui veut sortir. Il m'arrive très souvent de rêver de courir pendant des heures sans m'arrêter. Comme s'il y avait une boule de feu en moi, tellement profonde, tellement puissante, qui grossit, elle brûle, à l'intérieur de moi comme si rien ne pouvait la calmer rien ne pouvait l'apaiser j'ai envie de frapper contre les murs j'ai envie de m'enfuir tu m'énerves tu m'agaces et je culpabilise et plus je culpabilise plus ça m'énerve de culpabiliser je devrais être heureuse je devrais être épanoui j'ai un amoureux je voyage quoi de plus beau dans la vie mais non c'est trop difficile pour moi je ne serai jamais épanouie je n'attendrai jamais le bonheur j'essaye de toutes mes forces j'essaye mais j'ai l'impression d'être une petite fille capricieuse à qui rien ne va j'en ai marre d'être comme ça j'en ai marre d'être en colère j'en ai marre d'être fatiguée j'en ai marre d'être triste de pleurer pour rien j'ai tellement envie de frapper dans les murs j'arrive plus à respirer tout est bloqué.
J'ai rêvé de lui cette nuit, c'est flou mais je sais que j'ai rêvé de lui. Peut-être est-ce parce que J'ai revu une photo de lui récemment… Ça m'a dégoûté. Je l'ai regardé, et j'ai essayé de me dire: C'est ton père. C'est ton papa. Mais non je ne ressens que du dégoût. Sa vue me dégoûte. De penser à lui, me dégoûte, me donne réellement des nausées. J'essaie de me rappeler des bons souvenirs de mon enfance avec lui mais je n'en ai aucun, J'ai très peu de souvenir de mon enfance. Comme si j'avais tout oublié. Tout occulté. Et je n'ai pas encore de souvenir de quoi que ce soit. Cet homme me répugne.
Encore un cauchemar le concernant . Je reçois une lettre de ma mère la plus émouvante possible. Elle me dit qu'elle s'ennuie, que je ne donne plus de nouvelles, qu'elle ne comprend pas… je suis avec elle, et je lui dis que je compte couper les ponts avec, "papa" c'est le mot que j''emploi. Elle me questionne, je lui dit la vérité. Je perçois dans sa gestuelle un profond malaise, dans son regard une incompréhension, et des larmes dans le coin de ses yeux mais les mots qui sortent de sa bouche, sont complètement différents. C’était tellement réaliste, que c’est perturbant.
J’ai eu ma mère au téléphone, c'est toujours une angoisse de l'appeler car j'ai peur qu'elle me parle de lui. J’aimerai lui raconter plein de choses ! Notamment mon voyage ! Mais j'ai toujours cette appréhension, qu’elle me parle de lui…. J'ai pris mon courage à deux mains, et je l'ai appelé. Ça s'est très bien passé, et j'ai été rassuré. j'ai pu lui raconter mon voyage. On a parlé un petit peu, pas très longtemps. Elle ne m'a pas parlé de lui. Elle ne m'a posé aucune question le concernant ça m'a fait beaucoup de bien ! Je me dit qu'elle serait peut-être en capacité de l'entendre, peut-être pas de le comprendre, mais de l'entendre. J'aimerais partir avec elle. Deux jours, ou trois jours. Toutes les deux, couper de tout. Rien qu'elle et moi. Pour que l’on puisse parler, et poser les choses dans un endroit neutre. Sans personne. Je ne suis pas sûr d'avoir le courage de le faire. J'aurais peut-être besoin de quelqu'un pour m'aider, pour m'accompagner, pour tempérer les réactions. Je pense encore beaucoup trop à elle. Je dois penser à moi, mais c'est vraiment, vraiment très difficile. C'est comme si j'avais besoin de la protéger. Et elle ? M’a t-elle protégé ?
Je suis seule chez moi, et je cogite. J'ai quand même l'impression d'être apaisée par rapport à cette histoire, d'aller un peu mieux, elle me prend légèrement moins la tête. J'angoisse moins, je pense un peu moins à lui. Alors même si les décisions ne sont pas complètement prises, je me sens un peu plus sereine.
Il y a en revanche des choses qui me gênent. Je me sens très seule face à cette histoire. Alors, certes, j'ai mes deux amies Lise et Mina qui sont très présentes pour moi. Mina m'écrit tous les jours, et on s’appelle très souvent, et ça me fait beaucoup de bien. Concernant Lise je sais qu'elle me lis régulièrement. De temps en temps, elle m'écrit assez suffisamment pour me dire qu'elle pense à moi. Je les remercie du plus profond de mon coeur.
En ce qui concerne mes autres amis, à qui j’ai raconté cette histoire, ils ne m’appellent pas, ne me questionnent pas, alors peut-être que je devrais venir vers eux pour leur parler, leur dire ce que je ressens, que j'ai besoin de d’aborder le sujet, que j’ai besoin de m'exprimer, mais c'est comme si ça n’avait pas d’importance. Ça me fait un peu de mal. On dit pouvoir compter sur ses amis, mais ils ne sont pas là dans les moments où on en a le plus besoin… Je ne leur jette pas la pierre, peut-être qu'ils me lisent, peut-être qu'ils pensent à moi peut-être qu'ils ne savent pas comment réagir, peut-être que c'est difficile pour eux à entendre, peut-être qu'ils n'ont pas les mots, après tout ils ne travaillent pas dans le social, peut être que moi j’ai plus de facilités à aborder les histoires de vis complexes avec les principaux intéressés. Je ne leur en veux pas, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir au fond de moi, un peu de peine. Pourtant je ne sais pas ce que j'attends d'eux. Peut-être un message, peut-être une pensée, qu’ils me demandent où j'en suis. Mais je me doute, que ça doit être très délicat pour eux. J'essaie de me mettre à la place de quelqu'un d'autre. Et si une ou un de mes ami(e)s me racontait cette histoire, qu'est-ce que je ferais ? Comment je réagirais ? Et bien, je pense sincèrement, que Je serais comme Mina. Présente. Je me positionnerais en tant qu’éducatrice, et je serais là, nuit et jour jusqu’à ce que la personne aille mieux. Je serais à son écoute si elle en a besoin, je serais là.
Pour être honnête, je suis un peu en colère contre tout le monde.
Notamment contre Clément.
Après la première séance d’EMDR, j’étais tellement en état de choc, que j’ai demandé à Clément de venir chez ma psy, pour qu’elle lui explique la situation. C’est donc, Claire, qui lui a expliqué ce qu’il m’est arrivé. Elle a su trouver les mots justes. Suite à ça, Clément m'avait promis qu'on partirait en vacances que tout les deux. Et vu, que l’ont n’irait pas dans ma famille, on n’irait pas dans la sienne non plus. Je me suis dis que j'avais beaucoup de chance, d’avoir mon mec, qui me propose ça. Mais la semaine dernière, il me dit vouloir passer Noël dans sa famille… Il veut qu’on aille tous les deux passer noël avec ses parents, sa soeur, ses neveux, ses cousines… Pourquoi il veut passer les fêtes avec sa famille, alors qu’un mois auparavant il me dit l'inverse ? Après je ne peux pas lui en vouloir, et c'est important pour lui, j’en suis consciente. Mais je ne peux, encore une fois, pas m’empêcher de lui en vouloir. Je suis vraiment qu'une égoïste ! Je suis vraiment nulle, d’oser penser que ça m’emmerde profondément. C'est important pour lui de passer Noël avec sa famille. Mais je lui en veux de m'avoir faire miroiter qu’on pouvait passer les fêtes couper du monde, juste lui et moi, je lui en veux de ne pas être solidaire. Peut-être que je suis juste jalouse. Jalouse qu’il ait une famille aussi soudée et moi non. Et puis j'ai l'impression qu'il ne comprend rien à mon histoire, que ça ne le touche pas, il ne m'en parle pas, il ne m'écoute pas, ne me questionne pas… En fait je me sens vraiment très seule et très triste. Je n'ai pas de famille, pas d’enfant, mes amis ne sont pas intéressés par moi, et mon mec s'en fout ! Comment je fais pour surmonter tout ça ? Comment je fais pour le surmonter toute seule ? Comment j'avance ? Comment je fais pour passer à autre chose ? Il a violé son enfant putain ! Vous entendez ? Vous comprenez ?
Mais qui comprend ma douleur ? Et qui comprend ma peine ? Est-ce que quelqu’un sur cette terre comprend qu’il a abusé de moi ? Qu’il m’a volé mon innocence ? Je n’étais qu’une enfant à l’innocence incarnée, Aujoud’hui c’est ma vie qui est incarcérée à tout jamais… J'ai grandi avec lui alors qu'il m'a fait du mal, et personne n'est là pour moi. Pourquoi je ne reçois pas des appels ? Des messages? Comment vas-tu Alice ? Que fais-tu Alice ? Est-ce que tu vas mieux Alice ?
Ma vie et mon histoire sont sans importances … J'ai été abandonnée à la naissance, de base, on n’a pas voulu de moi, mais ça s’est encore un autre sujet. J’ai été adoptée par un couple dont l'homme m'a violé, j'ai grandi dans les mensonges et dans les non-dits, j’étais complètement seule, sans frère, ni soeur, avec deux adultes contre moi, j’ai eu des relations conflictuelles avec ma mère toute ma vie, les tensions se sont apaisées quand je suis partie de chez elle. Adolescente, j’ai fait des fugues, je me suis scarifiée, je me suis fait du mal, on m’a violé, et tout le monde s'en fout ? Je me réveil à bientôt 30 ans et j'apprends qu'on m'a violé, que mon père m'a violé, et tout le monde s'en fout. Alors oui ! J’en veux à la terre entière. Et oui j'ai envie d'être égoïste, oui j'ai envie d'être le centre du monde, pour une fois, oui, j'ai envie qu'on pense à moi, qu'on s'occupe de moi, qu'on prenne soin de moi… Respire, souffle, calme-toi. Fais quelque chose, occupe-toi l'esprit, calme-toi, ça va aller…
Il y a des hauts et des bas. J'ai eu un appel de Rose, la maman de Lise. On a beaucoup discuté. Sa présence me fait du bien. Je sais qu'elle me soutient, mais j'ai quand même l'impression que ce sont des notions très vagues et très floues qui ne parlent pas à beaucoup de monde. Hormis, Mademoiselle Omerta…
Je ne crois pas avoir parlé de Mademoiselle Omerta, C'est quelqu'un d'anonyme qui me “follow” sur les réseaux sociaux, et qui a vécu la même chose que moi à quelques détails près. Elle réalise des dessins sur l'inceste. Nous échangeons de temps en temps, elle prend de mes nouvelles, et je sais qu’elle me lis, très souvent. Elle me comprend.
J'ai discuté avec Clément. On a beaucoup parlé, on a mis les choses au clair. C'était important. il m'a avouer que s’il ne m'en parlait pas trop, où ne me posait pas trop de questions, c'était simplement par pudeur; par peur de me déranger, par crainte de dire des choses déplacés. Depuis, il a commencé à me lire, et j'ai l'impression qu’il comprend un peu mieux ce que je ressens. L’écriture , a vraiment des vertus plus que positives. Je me rends compte, que j'écris moins, est-ce parce que j'en ai moins besoin ? Est-ce parce que je vais un peu mieux ? ou est-ce parce qu’écrire, me fait du mal? Quand j’écris, je me livre, je me libère, j’affronte mes démons, et ma colère. Et c’est tellement difficile parfois…. Mais il le faut, sinon j’ai des maux de tête, j’explose, et j’ai peur de ne jamais ressortir des méandres tortueuses de mes pensées.
Le concernant, je n'ai aucune nouvelle. Si je ne lui écris pas, il ne m'écrit pas! Et c’est bien mieux comme ça. Je n'ai toujours pas pris de décision concernant les fêtes, j'aimerais le dire à ma mère, me retrouver avec elle, rien que toutes les deux. La démarche est encore difficile à faire… Ça va venir, je me laisse du temps. Et puis, si je n'y arrive pas, je repousserai l’échéance. Je lui dirai simplement que je ne passerai pas les fêtes avec elle, (en l'occurrence, lui) car j'ai d'autres choses qui me préoccupe, et qu'on se verra plus tard. Si elle n'est pas capable de l'entendre et bien tant pis…
Je suis profondément triste. D'après ma psychologue; je suis triste pour la petite fille que j'étais...
Mais si vous saviez, à quel point la tristesse que je ressens, est immense. J'ai envie d'appeler des gens, et de parler. Mais je n'ose pas. J’ai peur de ne pas être entendue, de ne pas être comprise, de déranger, d’embêter, de gêner… Je suis très triste. Et très seule. Je ressens énormément de peine.
Tout m'énerve, tout m'agace. Les gens sont égoïstes. Ne pense qu'à eux. J'ai l'impression d'être transparente, de n'intéresser personne. Journée très difficile aujourd’hui. Je me sens complètement transparente. C'est vrai que j'ai du mal à parler de moi, à parler de mes émotions, à parler de mes sentiments en général. J'ai du mal à me livrer, je suis plutôt une bonne oreille pour les autres, j'écoute leurs soucis, leurs problèmes, et la plupart des gens se confient à moi. Mais me confier aux autres c'est extrêmement compliqué.
Aujourd'hui, j’étais très fatiguée, sur la défensive j'ai vraiment eu l'impression d'être transparente. C’est le terme adéquat. J'aurais juste eu besoin que quelqu'un ou quelqu’une vienne me faire un câlin. u’il ou elle me dise que ça va aller, que j’ai de l’importance… Mais je n'intéresse personne. Je crois que je n'ai jamais ressenti autant de tristesse… Je n’arrive pas à savoir pourquoi je suis aussi triste, je n’arrive pas à savoir ce qui me rend dans cet état. Ma psy m’a dit; vous êtes triste pour la petite fille que vous étiez. Elle a tellement raison je suis triste pour cette petite Alice… J'ai envie de la prendre dans mes bras, et de lui dire: “ Ne t'inquiète pas, ça va aller.” J’ai envie de la cajoler et lui dire: “je t'aime. Pauvre petite Alice… c'est trop difficile d'écrire, j'ai trop d'émotion, je suis envahie par un mélange de sales trucs qui pullulent en moi. Je crois que je n'ai plus une seule ressource à activer, j'ai épuisé mon stock. Je n’ai plus de force.
J'ai de la fatigue en ce moment, ce qui peut expliquer ma tristesse de ses derniers jours. Aujourd'hui ça va un peu mieux. Je ne dirais pas que j'ai une forme extraordinaire, mais ça va. Je sens que Clément est plus présent pour moi concernant cette histoire, et ça me fait beaucoup de bien.
J’ai eu un appel de ma belle-sœur (la soeur de clément) qui m’a énormément remonté le moral. Elle a pris le temps de m'écouter, m'a posé beaucoup de questions, m'a donné quelques conseils, je me suis sentie vraiment écouté. Je me suis sentie comprise, et elle a su, de par ses mots, me rassurer. Elle est d'une gentillesse et d’une douceur extrême. Elle m'a dit des mots extrêmement forts : “Sache que tu as peut-être perdu un membre de ta famille, mais tu as gagné toute une famille de notre côté et chez nous la famille c'est sacré. Tu pourras toujours compter sur moi.” J'ose avouer que j’ai versé une petite larme!Une famille ! Une vraie famille ! Je la remercie infiniment, et je pense que je n'hésiterai pas à l'appeler dans les moments sombres.
Cette discussion avec elle m’a fait beaucoup de bien, mon avenir est devant moi ! Ma vie commence! Je suis comme un phénix qui renaît de ses cendres ! Tout n’est pas réglé, mais je suis sur la bonne voie ! T’inquiète pas Maman, je vais réussir un jour, à prendre mon courage à deux mains, et à tout te dire ! Laisse moi encore un peu de temps !
Je n'aurais pas dû autant parler hier, ni autant m’exprimer. J'ai eu des énormes crises d'angoisses vraiment énormes. J’ai eu beaucoup de mal à m'endormir, j'étais très en colère, j'avais énormément de colère au fond de moi, je me suis énervé contre Clément. Je lui ai crié dessus alors qu'il ne m'avait rien fait. Mon pauvre Clément, il n'a pas à subir ma colère, lui qui est si gentil. Je culpabilise tellement, je suis encore très triste. C’est extrêmement difficile. Je suis dans une reconstruction, une acceptation, et c'est à la fois difficile de ne rien dire car, je garde tout au fond de moi, et c’est d’autant plus difficile d'en parler, car je pleure beaucoup. Quand je suis chez ma psy, je peux lâcher toutes mes émotions sans crainte, mais je crois qu’hier en discutant avec ma belle-sœur, j'ai voulu être forte, et lui dire que j'allais bien malgré les circonstances. Je n’ai pas voulu lui faire entendre ma peine, quoi qu’il en soit, hier, je n’avais pas de peine. J'ai voulu lui faire croire que tout allait bien, mais c'est faux ! Car aujourd’hui, j’ai très mal physiquement. Et j’ai mal à mes émotions. J’ai peur, et ça me fait mal, je suis en colère et ça me fait mal, je n’ai pas de joie, et ça me fait mal…
18h30: Grosse journée de merde ! J'ai juste envie d'être seule. Ce soir il y a l'anniversaire de Lola, je n’ai pas envie d'y aller, je n’ai pas envie de voir des gens, je n’ai pas envie de faire la fête. J'ai envie d'être seule. La conversation d'hier avec ma belle-sœur m'a un petit peu, (trop) bouleversée. J’ai passé ma soirée à pleurer, tout comme aujourd’hui, tout comme à l’instant ou j’écris…
Mon amie, Marie a dit que je m'isole. Je n’ai pas l'impression de m'isoler. J'ai juste l'impression que personne ne me comprend. J'ai envie que quelqu'un vienne chez moi, me prenne dans ses bras, me secoue de toutes ses forces , qu’il ou elle me dise, que ça va aller, j’ai besoin d’être rassurée.
Mon cœur est complètement fissurée. Je ne comprends pas ce qu’il m'arrive. Pourtant j'ai reçu des messages. Mais je n’ai pas répondu. Lise m'a écrit, je ne lui ai pas répondu…
J'ai juste envie de dormir pendant des mois, et me réveiller dans dix ans. J’aimerai avoir mes idées au clair, parce que tout est embrouillé dans mon cerveau, parce que je n’arrive plus à penser, parce que je n’arrive plus à écrire, parce qu’il y’a du flou dans ma tête. Moi qui croyais allait mieux, j'ai l'impression d'être encore plus sous terre. Je ne comprends pas ce qu’il m'arrive. J'ai envoyé un message à Claire en lui demandant si je pouvais la voir en urgence, mais elle ne m'a pas répondu. Je ne sais pas ce dont j'ai besoin, je ne sais pas de qui j'ai besoin,
Je ne suis qu’une emmerdeuse, qui je sais que se plaindre, et déprimer j'ai des maux de tête, Et je ne fais plus face…
Je pars en Allemagne demain dans le cadre de ma formation, et je crois que ça m’angoisse beaucoup. Je vais dormir dans une auberge de jeunesse, je serai complètement en insécurité, ça m'angoisse énormément… Je n'aurais aucun repère. Je serais sans Clément et ça m'angoisse énormément. Il faut que j'arrive à me blinder, Je ne dois pas montrer aux autres à quel point je suis faible, je dois être forte, je dois avoir la tête haute pendant une semaine, ne rien montrer, ne pas faiblir ne pas pleurer, mais c’est dur ! Je n’ai plus de force.
Je m'en veux parce que, d'un côté je demande de l'aide, je demande du soutien, et quand j'en ai, je ne réponds pas. Quand on me demande comment je vais, je ne réponds pas…. Je ne sais pas pourquoi, surement parce que c'est par message, par sms. Les relations ne marchent pas par message….
Je veux parler à ma mère, je veux avoir ma mère au téléphone, je veux lui dire, je veux mais je ne peux pas l'appeler maintenant elle va prendre peur, j’arrive à peine à m'exprimer correctement. Je sanglote, je pleure, c’est vraiment très compliqué dans ma tête… Je dois me ressaisir, Clément arrive bientôt, j'ai trop pleuré hier, je ne veux pas qu'il me voit pleurer tous les jours.
Je suis en pleine crise de nerfs mes nerfs sont en train de lâcher, mais je vais me ressaisir…
Quand nous sommes en voyage, nous n’avons pas le temps de penser. Surtout en ce moment, je pars dans le cadre de ma formation, et les journées sont extrêmement chargées.
Nous sommes jeudi et j'ai à peine dix minutes devant moi où je suis complètement seule. Il est vrai que d'un côté, ça me fait un bien fou, et d'un autre côté, je pense à mon histoire et aux décisions que je dois prendre. Mais tout de même, je me sens bien de ne plus y penser, je me sens bien de me dire, que je n'ai pas de décision à prendre.
je partage ma chambre avec 3 autres filles elle ne savent pas ce que je vie, elles n'ont pas une once d’idée de la tempête que je traverse. Je ne saurais dire, si je me sens bien, ou mal, tout ce que je sais, c’est que j'ai l'esprit occupé à autre chose. Il va pourtant falloir que je prenne une décision.
En fait ma décision est prise, ce n’est pas une décision que je dois prendre, c’est du courage. Le courage d’écrire à ma mère, et de lui dire la vérité. Lui dire ce que j'ai vu, ce que je traverse. Je pense que le plus difficile est juste trouver le courage de le faire. Claire a dit qu'elle allait m'accompagner dans cette démarche.
Concernant les angoisses, et l'insécurité elles ont été bien présente les premiers jours, maintenant ça va un peu mieux mais j'ai hâte de retrouver mon homme.
Angoisses, sur angoisses. Je bois, je fumes, je reprends mes vices. J'essaye d'échapper à la réalité, je me déconnecte du monde, mes sens sont décuplés à leur maximum. Je suis si triste, je vois tout en noir, je me fâche avec beaucoup de monde, je m'isole. Clément me manque ses bras me manque, sa douceur me manque. Il m'apporte tellement dans ma vie, je regrette d'être aussi triste, j'ai peur qu'il me quitte, qu'il m'abandonne, je ne sais pas ce que je ferais sans Lui. Si je n'avais pas fait cette découverte, j'aurais été en paix avec moi même. Aujourd'hui, rien ne va , cela fait des semaines que ça dur, je n'en peux plus. Pardon mon amour, de t'apporter que des ondes négatives en ce moment je t'en supplie, ne me quitte pas. La tempête dans laquelle je suis, je ne sais pas si je vais en sortir. Je suis plus bas que terre... alors pardon, ça va passer. PROTEGO maxima...
Séance chez ma psy. Ma psy, est formidable. Un ange tombé du ciel. Je vais mieux, aujourd'hui, grâce à elle.
Je vais un peu mieux, je suis rentrée de Berlin. Autant vous dire que j'ai passée une semaine de merde. Tout a été extrêmement difficile, je ne rentrerai pas dans les détails, car ce serait vraiment trop long à expliquer; mais j'étais tellement dans un état d'esprit très mauvais que rien n'a pu être bien.
Mais maintenant que je suis rentrée, chez moi, ça va un peu mieux. J'ai eu une séance chez ma psy, elle a su me rassurer et j'ai pu parler de mes angoisses, ça m’a fait du bien.
Ces derniers temps, j’ai ma mère au téléphone et je suis heureuse; je suis contente car elle ne me parle pas de lui. Je ne lui pose aucune question le concernant, On parle de tout et de rien, mais pas de lui.
Je n’arrive toujours pas à lui dire, ou à aborder le sujet avec elle. Jj'ai envie de lui écrire, pour lui demander qu'elle vienne me voir chez moi, car ça fait un an et demi que j'ai déménagé, dans ma nouvelle ville que je me suis installée, et jamais elle n'est venue me voir.
Coucou maman,
j’ai envie, et j’ai besoin de te voir. que tu viennes, dans ma ville, que tu vois mon chez moi, ma maison, ma vie, ici. C’est important pour moi. ça fait plus d’un an et demi, et tu n’es encore jamais venue. Viens passer quatre, cinqs jours avec nous, s’il te plait. Ca nous ferait plaisir.
clément et Alice.
Le message, est prêt à être envoyé mais je n'ose pas. Mais le courage n’est pas loin…
Je n'ai qu'une envie, partir quelques jours en Italie ou en Espagne avec elle et Clément. Que l'on soit éloignées toutes les deux de nos lieux respectifs, que l'on se retrouve dans un endroit neutre, et que l'on puisse vraiment parler, mettre carte sur table, et enfin évoqué le sujet . Car la seule chose dont j'ai besoin maintenant, c’est d’elle, c'est de lui dire la vérité. J'aimerais vraiment qu'elle m'écoute, et qu'elle me comprenne, mais un jour, j'y arriverai…
Parfois, j'en ai un peu marre d'avoir des montagnes russes émotionnelles. Un jour je vais bien, Un jour je vais mal, Un jour je vais bien, un jour je vais mal, mais je crois que ça fait partie de moi, j'ai toujours été instable dans mes émotions. Je n’en connais pas la cause, il faut juste que j'arrive à l'accepter.
Comme toujours, il y a des hauts et des bas. Bon, il y a plus de bas que de hauts, je me sens encore profondément triste, profondément salie. Le deuil est difficile à faire, les mots encore difficile à trouver, mais je commence à en avoir un peu marre, d'être dans cette tristesse permanente. J'ai l'impression qu’elle dure depuis trop longtemps, ça en devient épuisant. Il va vraiment falloir que j'affronte le démon, peut-être, un jour. Mais avant d'affronter le démon (dixit mon père), je vais avant de voir affronter ma mère. Je pense que tant, que je ne lui aurait pas dit la vérité, tant que je ne me serais pas confrontée à elle, je ne pourrai pas avancer. Je serai toujours dans ce malheur, dans cette tristesse et dans cette déprime constante.
Je vais donc appeler ma mère, et lui demander à ce qu'on se voit après Noël, aux alentours du 28 décembre, pour qu’enfin nous puissions discuter. !je vais lui demander, de venir chez moi me rendre visite, et je prendrai le temps de lui parler. Comme dit mon amie Marie, elle se doutera forcément de quelque chose et elle me questionnera.
Voici donc, ma stratégie; dans deux jours, j'envoie le message à ma mère, ou je l'appelle, et ensuite; j'ai un mois pour me préparer psychologiquement à lui dire droit dans les yeux: “ton mari est un pédophile, ton mari a violé ta fille” il faut qu'elle l'entende. Bon, peut-être pas de cette façon, j’essayerai d’y mettre un peu de tact et de délicatesse ! Marie a raison, c'est bien de parler à ma psy, de parler à mes amis, et de parler à Clément, certes ça me fait beaucoup de bien mais ça ne suffit pas. Ce n'est pas suffisant. Je dois parler à ma maman, Je dois lui dire. Il est important de penser à moi, à mon bien-être pour pouvoir avancer. Je dois me défaire définitivement de mes chaînes et de ce boulet que je traîne depuis tant années.
Je suis le phénix qui renaît de ses cendres. Et quand j'aurai fait ça quand j'aurai dit à ma maman, quand je me serai libérée de ce poids qui me tue à petit feu, je me ferai tatouer un phoenix. Pour la symbolique. Pour renaître de mes cendres, et commencer ma nouvelle vie.
Alice, respire ! Prends ton courage, c'est une nouvelle étape, un nouveau chapitre.
Je viens d'appeler ma maman…
J'ai passé plus d'une heure au téléphone avec elle. J'ai commencé par lui annoncer, que j'avais envie de la voir car j'avais quelque chose d'important à lui dire.
Elle s'est tout de suite doutée de quelque chose et elle a fortement souhaitée que je lui parle.
Je lui ai alors tout expliqué.
La séance d'EMDR que j'ai eu le 27 septembre, ce que j'y ai vu. Ma pauvre maman, elle était tellement abasourdie…Elle me croit, elle ne sait pas quelle décision prendre, elle ne sait pas que faire, elle est profondément triste, et triste, que je ne passe pas les fêtes avec elle, on s'est dit tellement de choses…
J'ai très mal à la tête, j'ai trop de choses dans ma tête. tout est flou rien n'est précis. J'ai l'impression qu'une bombe explose à l'intérieur de moi, tout est décousu. Je suis seule ce soir et maman à peur pour moi. Elle m'a même demandé si j'avais des cachets pour m'aider à dormir, elle m'a demandé quand Clément allait rentrer. (il est en déplacement jusqu'à lundi) Elle est inquiète pour moi. Elle me croit mais, elle ignore qu'elle décision prendre, elle ne sait pas quoi faire, elle est très triste, elle me dit que si elle avait su quelque chose, si elle avait su quoi que ce soit, elle m'aurait protégée. Elle m'a dit vouloir me serrer très fort dans ses bras, elle m'a dit qu'elle regrette de ne jamais être venue me voir, mais qu'elle envisage de venir bientôt. Elle ne remet pas ma parole en question mais elle ne sait pas quoi faire, elle me dit de lui parler et de lui dire que c'est un vrai je cite "salopard" "Si ton père t'as fait du mal, il faut lui dire que c'est un salopard" !
Je crois qu'elle est dans le flou, autant que moi. Elle regrette de n'avoir rien vu, elle ne sait pas quoi penser, je crois qu'elle est profondément triste, je ne sais pas quoi penser je suis profondément triste…
J'ai vraiment l'impression que je suis en train de faire un rêve et que je vais me réveiller et que tout cela n'aura jamais existé.
Mais ce n'est pas un rêve c'est bien la réalité.
Je dois dormir je n'ai pas les idées très claires je ne sais pas quoi écrire je ne sais pas que dire, je ne sais que penser, j'ai très mal à la tête…c'est émotionnellement trop éprouvant…
Je crois que je suis réellement dans un nouveau chapitre…
Je viens de me réveiller.
j'ai bien dormi. c'est dingue à quel point je me sens légère, j'ai l'impression de pouvoir de nouveau respirer. bien sûr beaucoup de choses s'emmêlent dans ma tête, mais c'est différent. Le fait que ma maman soit au courant change beaucoup de choses , je me sens un peu moins seule et j'ai l'impression de démêler un peu le fil de cette histoire. D'y voir un peu plus clair. Je ne sais pas quelle sera la prochaine étape, le prochain chapitre de ma vie, mais ce dont je suis sûre, c'est que je ne passerai pas les fêtes avec eux, et que je ne me sens pas prête de l'affronter, de lui dire ou encore de le voir. Je n'en ai pas la moindre envie.
Ma mère m'a quand même un peu culpabilisé, en me parlant de son état, est en me disant qu'il était triste de ne pas avoir de mes nouvelles depuis 3 mois et demi. Je pense qu'au fond de moi, ça m'a un peu touchée, mais je suis une victime, et il m'a fait du mal. Je ne dois pas l'oublier. Je ne dois pas. Je ne dois pas avoir de pitié pour lui.
Voila là où je suis…La où je suis également un peu inquiète, c'est que ma mère m'a dit n'avoir eu aucun souvenir. je re-contextualise; Lors de ma deuxième séance d'EMDR j'avais vu ma mère furtivement. Lorsqu'il, me violait, elle est passée près de la chambre. J'étais à ce moment-là face à lui en train de lui faire une fellation, il est allé la voir, et elle est repartie se coucher. Elle ne se souvient pas de ça. Moi je pense qu'elle n'a pas pu voir la scène, car il était face à moi, il n'était pas sur moi, à ce moment-là…
Il faut que je fasse une pause, ça me dégoûte.
Ca m'angoisse un peu, parce que ça remet beaucoup de choses en questions.
Est-ce que tout ceci est vrai ? est-ce que je n'accuse pas a tord ? Est-ce que l'EMDR marche vraiment ? Mais je reste convaincue, que cette histoire est vraie, et qu'il m'a vraiment fait du mal lorsque j'étais petite. Malheureusement je ne peux rien prouver, et si ma mère n'a pas de souvenir c'est encore plus compliqué. Après peut-être que lors de la séance d'EMDR, mon imaginaire a voulu qu'elle soit là, mais si je fais cette hypothèse alors je peux tout remettre en question… c'est tellement compliqué…
Le stresse s’empare petit à petit de moi. Je n'ai aucune nouvelle de ma mère. Pas un seul message, aucun appel. Je ne sais pas ce qu'elle pense, je ne sais pas ce qu'elle compte faire, je ne sais pas ce qu'il en est. Ca tent un peu à m’inquiéter. Parfois je me dis que j’aurais du me taire. Faire comme si rien n'était, ça aurait été tellement plus simple.
Je ne sais pas dans quoi je me suis lancée, je ne sais pas ce que j'ai fait, je crois que j'ai tout détruit. Que peut-elle bien penser ? je ne sais pas. Comment réagit-elle ? Je ne sais pas. Que va t'elle lui dire ? je ne sais rien… Elle ne m'appelle pas, elle ne pense pas à moi, que fait-elle ? A-t elle parlé ? Et moi qu'est-ce que je fais? Je dois m’occuper l’esprit. Ne pas y penser. Penser à moi.
Mais, c’est plus fort que moi. J'imagine des scénarii, tous aussi glauques les uns des autres. Alors, certes je me sens plus légère qu'avant mais quand bien même… Qu'est-ce que ça apporte ? qu'est-ce que ça fait ? qu'est-ce que ça va changer ? Je suis là dans ma vie, ma mère est à l'autre bout de moi, elle a cette chose immonde sur le cœur , qu'est-ce qu'elle va en faire ? Comment peut elle réagir ? Était-ce une bonne idée de parler ? j'ai trop de questions dans ma tête … Les migraines reviennent. J'occupe mon esprit comme je peux. J’écris ça me libère un peu. Mais il est difficile de garder à l'esprit que la victime c'est moi. J'ai l'impression d'être un imposteur, de tout détruire autour de moi….
Je vois ma psy lundi.
Hier j'étais en séance chez ma psy ça a bien débuté. Je me sentais bien! Je me sentais heureuse ! Puis j'ai commencé à lui raconter en détail toute la conversation que j’ai eu avec ma mère. On en a conclu que ma mère ne sait pas quoi penser.
Je me pose la question.Qqu'est-ce que je fais avec tout ça ? Comment moi je me positionne ? Comment j'avance ? J’'ai encore cette impression d'avoir tout détruit , alors que non je n'ai rien détruit. Il faut vraiment que j'arrête de la protéger.
Quelques jours après la discussion que j’ai eu avec ma mère, je lui ai envoyé un message lui disant : “ je pense à toi”. Elle ne m'a pas répondu. Je dois la laisser décanter, je sais; mais ça fait quand même longtemps. Clément dit que ça peut prendre des semaines… Je suis tellement dans l'incertitude. Que pense-t-elle ? Que fait-elle ? A qui a t-elle parlé ? C'est terrible d'être dans cette incertitude, c'est terrible de se dire, que tout est parti en éclat, que plus rien ne sera jamais comme avant.
En fin de séance thérapeutique, j'avais l'impression de devenir complètement folle, j'avais très mal à la tête, j'étais complètement désorientée et complètement perdue. J'ai repris mes esprits petit à petit, mais cette histoire est tellement compliquée… J’ai besoin qu'elle se termine, je ne veux plus y penser. Je pourrais, tourner le dos à mes parents, faire ma vie et ne plus y penser. Ne plus penser à lui, ne plus penser à elle, avancer, regarder vers l'avenir, ne pas regarder en arrière, tout oublier. Partir vivre à l’étranger, reconstruire une nouvelle vie… Pourquoi je ne fais pas ça ? Ce serait tellement plus simple. Mais qu’est-ce que la simplicité ? Et puis quand bien même ! Tout s'est passé…. Ai-je bien fais ?
Quel est l'intérêt de dire les choses ? Ne vaut-il pas mieux, au final tout garder pour soi ? Parfois j'en veux tellement à ma psy. J'ai l'impression qu'elle me manipule, qu'elle se nourrit de mon malheur pour pouvoir vivre… Je la vois quasiment chaque semaine, elle vit grâce à moi. Je lui ai dit. Sans vouloir, vous blesser Claire, et je m’adresse à votre statut de psy; mais vous vous nourrissez du malheur des autres pour vivre votre vie. Et j’ai l’impression que vous me manipulez” Ce à quoi elle a répondu, “Je ne vous en veux pas, c’est normal d’avoir ce genre de pensée, et c’est bien que vous puissiez les poser, ici, en séance. C’est une question de transfert…” Je transfert mes émotions sur ma thérapeute. En fait, ce n'est pas à elle que j'en veux, au fond de moi je le sais bien, mais c'est elle qui a fait ressortir tout ça, c'est elle qui m'a mis le nez la tête la première dans la pourriture, c'est elle qui m'a dit “Regardes ce qu'il y a au fond de toi, je vais le faire ressortir, regardes toi maintenant pauvre Alice, tu es envahie d’une pourriture immonde, elle est là, tout pullule, et maintenant débrouille-toi avec ça !” Pardon Claire, ce n'est pas à vous que je m'adresse, ce n'est pas à vous que j'en veux, vous savez que j'ai beaucoup d'affection pour vous, mais j'ai encore cette colère d'avoir tout bousiller. Je m'en veux. N'aurais-je pas été plus forte si je n'avais rien dit ? N'aurais-je pas été plus forte si j'avais fait semblant ? Qu'est-ce que c'est difficile de se résilier, d'avancer et de dire : NON ! La victime c'est moi ! C'est tellement difficile… Je comprends les victimes de viol, les victimes d'inceste, et les victimes d'agression, parce que c'est tellement plus simple de ne pas parler, de tout enfouir, de dire qu'on est plus fort, de dire : Je ne peux rien dire. C'est tellement plus simple de se taire, parce que finalement, tout se réglera avec le temps non ?
Mais, aujourd’hui j’ai tout dis. J’ai avoué. Je suis passée aux aveux.
“Oui Maman, il a abusé de moi quand j’avais 7 petites années”.
Je l'ai ressorti cette putain de souffrance que j’avais au fond de moi depuis des années…. Alors oui je me sens plus légère, oui j'ai changé oui je suis plus apaisée, oui je suis plus zen, oui j'ai moins de crise d'angoisses, oui, j’ai moins de colère, mais quand bien même ?
A quoi ça sert ? Si je n'ai plus de famille, si je n’ai plus ma mère ? Déjà que ma première mère m'a abandonnée , la deuxième va-t-elle aussi m'abandonner ? Mais qu'est-ce qui me fait le plus mal dans le fond ? Perdre ma mère ? Ne plus avoir de famille? Qu'est-ce qui est compliqué en fait ? Qu'est-ce que je voudrais ?
Je voudrais que tout ça n'est pas existé. Je voudrais tout oublier. Je voudrais être quelqu'un d'autre. Je voudrais avoir une autre histoire, une autre vie. Je voudrais ne plus être moi.
Les angoisses reviennent, le dos se bloque, rien ne va. Depuis que j'ai parlé à ma mère, elle m'écrit très peu et de façon très froide, elle répond par “oui “, “ok” , elle ne m'appelle pas, je me suis dis, que j'allais la laisser digérer tranquillement. La seule chose qu'elle m'aie dite, est “je serai disponible le weekend du 14” je lui ai répondu, que je ne comprenais pas son message, et je lui ai demandé si elle voulait que je vienne la voir. Elle m'a répondu “oui” ça commence sérieusement à m'agacer. Une mère est censée protéger son enfant, je ne reçois aucune protection de sa part.
Je veux bien être indulgente, je veux bien admettre que ce soit difficile à accepter, mais elle ne sait pas ce que j'endure. Alors certes, je ne sais pas non plus ce qu'elle endure, et j'ai beau être conciliante, je l'ai été pendant une semaine, ça commence à me faire royalement chier; elle ne m'écrit pas, elle ne m'appelle pas, elle est très froide avec moi. Je ne sais pas ce qu'elle pense, elle ne sait pas ce que je pense, je vais faire 400 km pour aller la voir et je ne sais pas comment va être l'ambiance. Ce qui fait que, mon dos est bloqué, que j'ai des grosses crises d'angoisse, que j'ai énormément de colère en moi, et que j'ai envie de frapper dans les murs. De nouveau, cette situation m'emmerde royalement. Je pense que je vais couper définitivement les ponts avec eux, comme ça je n'aurai plus aucun problème. Mais avant, je vais commencer par me calmer.
Alors il est vrai, je pourrais l'appeler; mais elle peut m'appeler aussi, et puis l'appeler pour lui dire quoi ? Si je l'appelle, je risque d'être un peu agressive, avec elle. Il faut que je sois calme, mais je n'arrive pas à l’être. Comme dirait Phèdre, de Jean Racine. Tout m’aspire et me nuit, et conspire à me nuire.
18h. Bon, j'en ai eu tellement marre, que j'ai appelé ma mère pour lui demander où elle en était, ce qu'elle pensait, et comment aller se passer, pour elle, notre rendez-vous de ce weekend. Elle avait vraiment l'air bouleversée au téléphone. Ce qui est étrange, cest qu’elle emploie encore le terme “on” en parlant d'elle et lui.
Elle veut qu'on discute. J'ai l'impression qu'elle des réticences. je n'ai pas réussi à savoir son état d'esprit je n'ai pas réussi à savoir si elle me croit, Si elle est de mon côté ou du sien, je sais que la formulation “de mon côté ou du sien”) est mal appropriée, mais je n'en ai pas d'autre en tête actuellement.
En fait, je crois qu’elle est dans le flou autant que moi. Quand je lui demande : “quel est ton état d’esprit” elle me répond : “ mon état d’esprit, ce sont des points d’interrogation”.
Donc nous allons nous voir, mais je ne sais pas ce que ça va donner. Mon dos est complètement bloqué. J'allais bien, je vais mal. Je crois qu'il y a tellement de sentiments que je n'arrive pas à faire la part des choses. Mais je vais me calmer. Je vais respirer et me calmer.
18h50: Je suis au téléphone avec une amie, qui m’aide à me rassurer. Et je reçois un message de “lui”.... Honnêtement, j’ai ri, ça m’a tellement exaspéré!
Ton dernier message date du 19 octobre depuis plus rien. Je sais que tu as beaucoup de travail mais prendre 3 minutes une à deux fois par mois ne me semble pas impossible.
Donc maman récupère de son anesthésie et décompense l'anxiété de savoir que son défibrillateur était déficient voir dangereux. L attente a été longue mais la troisième hospitalisation fut la bonne. Elle est à nouveau sécurisée. Elle m a dit que tu ne souhaitais pas ou plus me voir. Non seulement cela me peine énormément mais c est des décisions graves que tu prends. J espère que tu en mesures la portée et les conséquences. J ose espérer que les mots ont dépassé ta pensée.
Et puis pourquoi ce rejet? Tu as détesté ta mère pendant des années mais j'étais ravi que tu aies changé sur ce plan. J'espère ne pas être à mon tour détesté pendant x temps. Je me demande bien ce que j'ai fait ou dit pas fait ou pas dit ce que j aurais du dire où faire. Le seul souvenir est un message où tu disais être très en colère mais je ne me souviens même plus pourquoi Cela n'a donc pas été suffisamment grave pour que j'oublie aussitôt. Cela peine aussi beaucoup maman qui n'avait pas besoin de ça en ce moment en particulier. Et puis en me privant de te voir on ne verra pas non plus Clément que j aime beaucoup ni Sirius (mon chat) dont je me demande comment il réagira face à Salem (leur chat). C est en gros la double ou triple peine. J espère néanmoins que cela a dépassé tes pensées et que rapidement tu auras de meilleures dispositions à mon égard. Je t'embrasse. Embrasse Clément et des câlins à Sirius. Bisous
Je n'en pense rien. Il est fidèle à lui même. A me faire culpabiliser, et à ma manipuler. Je n'ai aucune envie de répondre.
22h. j’ai transféré le message de Mr à Mlle Omerta, une gentille dame avec qui je converse depuis quelques mois sur les réseaux sociaux qui est aussi une victime d'inceste, elle a vécu plus ou moins la même chose que moi, et aujourd'hui c'est son combat. Elle aussi me lit tous les jours, et me soutient. Ses mots sont une grande aide pour moi. Et voici sa réponse concernant son message à “lui” (a noté, qu’elle ne le connaît pas, ne la jamais connu, elle a donc un regard totalement extérieur à la situation)
“Alice, quand les incriminés se voient mis au devant de la scène leur première réaction c'est l'attaque par la culpabilité. Au lire de ce texte,il s'en prend affectivement à tout ce qui va t impacter, ta maman, ton amoureux, ton "vos"chats.! Et pourquoi pas dire que tes crêpes lui manque. Alors si après quelques lignes tu doute sur son jeu. Un papa saint aurait pris son tel pour avoir une discussion. Alice mes mots ne sont pas forcément une vérité. Mais je comprends que tu sois affectée.”
Je répond donc à Mlle Omerta
“Merci. C’est ce que je crois au plus profond de moi”
Hier soir, j'étais très triste j'ai beaucoup pleuré. Je me suis dit que j'avais vraiment une famille de merde ! Et je me suis dit surtout que je n'avais pas de famille en fait.
J'ai tellement envie de couper les ponts ! Ce serait vraiment l'option de facilité ! Parfois j'envisage aussi de l'attaquer en justice, mais je me dis que ce serait une perte de temps et surtout une perte d'énergie. C'est dingue à quel point il ne me manque pas ! Je ne peux plus le voir. Pour moi, il est mort. Dans ma tête, il est vraiment mort depuis très longtemps. Je n'arrive pas à savoir depuis combien de temps j'ai cette cette colère envers lui. Il est vrai que, d'après mes souvenirs certes très floues, quand j'étais jeune et quand j'étais petite, nous étions proches. Quoi qu'il en soit ce n'est pas un homme qui m'a inspiré.
J'ai encore le dos bloqué à l'idée de rencontrer ma mère samedi. Je ne sais pas comment ça va se passer.
J'avoue que ça m'angoisse beaucoup. Ma mère est très forte pour me faire culpabiliser, je crois qu'elle ne le fais pas exprès. J'aimerais qu'elle puisse lire c'est ligne, mais en même temps j'aurais trop peur qu'elle me juge. Déjà qu'elle ne me crois pas, comment lui expliquer que j'ai eu des souvenirs en séance d’EMDR ? Comment peut-elle me croire ? Je peux admettre que ce soit difficile à concevoir
Et pour répondre au SMS de l'autre.
Non. mes mots n’ont pas dépassés ma pensée ! Et oui ! Je suis amplement consciente des conséquences que ça engendre. Et je suis même heureuse d'avoir eu ses souvenirs car maintenant grâce à l’EMDR et grâce à toutes les personnes qui me soutiennent, je peux enfin avancer. Et tu ne me fais pas peur ! Tu ne me fais plus peur Je ne t'aime pas. Je ne t'ai jamais aimé. Je t'ai en horreur. Tu me dégoûtes. Je ne souhaite pas ta mort car ce serait te donner de l'importance. Simplement, tu n'existes plus pour moi, car tu es un pervers, pédophile, manipulateur. Tu as bousillé la vie de ma mère, mais tu ne détruiras pas la mienne. et peu importe ce qu'il s'est passé dans ta vie, dans ton passé, peu importe si c'était un acte réfléchi ou non, tu n'auras plus rien de moi, et je n'attends plus rien de toi.
Alors maintenant, si samedi ça se passe mal avec ma mère, je couperai les ponts également avec elle. Ca me fera mal, ça me fera très mal, mais ce sera nécessaire. Car j'ai ma vie devant moi, qu'il faut que j'avance et que je n'ai plus envie de souffrir. Donc ma chère maman la balle est dans ton camp. Parce que moi j'en ai marre d'être gentille et conciliante.
Alice, le Phoenix.
J'ai l'impression que demain sera le premier jour du reste de ma vie.
Demain, samedi 14 décembre, je vais devoir dire droit dans les yeux de ma mère une chose terrible. Une parole qui brisera notre lien à tout jamais. Je n'ai pas envie que demain existe. J'ai peur de demain. Je suis stressée, angoissée. Comment dire une telle chose à sa mère ? Par téléphone c'était bien, j'étais protégée mais, là, de visu, de vive voix, j'ai tellement peur. Je suis dans une angoisse, comme si j'allais monter sur scène et me produire devant 200 000 personnes. J'ai tellement peur. Comment vais-je lui dire ? Comment va t-elle réagir ? .... Mais pourquoi ai-je enclenché ça ? J'aurais du rester dans mes angoisses, dans mes crises de nerfs, dans mon mal être, et dans mon dégoût de lui.... Aidez moi. Je ne suis pas du tout un Phoenix.
je vais essayer de résumer ce weekend abscons, étrange, difficile, merdique.
N’ayant pas eu de moment, complètement seule, je n’ai pas pu écrire mes ressentis. Je vais donc écrire, mes impressions avec un peu de recul.
Nous sommes arrivés samedi matin après avoir fait 400 km. Ma mère nous attendait dans la maison de vacances de mon enfance. Je tiens à préciser que c'est dans cette maison qu’à eu lieu l'agression. Mais j'ai réussi à passer outre ce détail. Ma mère nous a donc accueillie, nous avons bu un thé, et puis Clément est parti se reposer. Ma mère m'a donc demandé d'aller marcher. Nous sommes donc parties nous balader sur le chemin, et sans plus attendre elle m'a demandé de lui expliquer.
Elle m’a dit :” je voudrais que tu me racontes tout dans les détails.”
Je commences à lui expliquer que ça fait très longtemps que je vois des psy, notamment pour mes crises d'angoisse, et que depuis que je suis installée dans ma nouvelle ville, j'ai trouvé une très bonne psy qui pratique l’EMDR. Elle me répond, qu’elle ne connaît pas l’EMDR. Elle ne s’est même pas renseigné…
Bref! Je lui raconte alors toutes mes angoisses et le travail fait avec Claire depuis un an et demi en lui expliquant que toutes mes séances s'articulaient autour de son mari et non pas autour de l'adoption. Je précise que pendant des années j'ai mis mes angoisses sur le compte de l'adoption. J'étais en pleine crise identitaire et que c'est pour cette raison, je faisais beaucoup de crise d'angoisse. Du moins c'est ce que je croyais avant d'avoir cette révélation. Je lui expliques donc tour mon parcours d’analyse avec ma psy, et j'en arrive au fait. Ma mère me dit de façon très cru: “ tu vas me les expliquer et en détail’.
Je lui ai répondu alors que c'était difficile pour moi de raconter ce genre de chose, elle a insisté. Je lui ai dit d'aller doucement car c'était vraiment une tâche très compliquée à faire mais j'ai l'impression qu'elle ne s'en est pas rendu compte.
J'ai dû faire face à une mère froide voire glacial, même la mer du nord est à meilleure température.
Je lui ai donc expliqué en détail ce qui s'était passé. elle m'a demandé des détails du lieu, de la chambre, de l'endroit, comme si c'était vraiment important pour elle. Et puis elle m'a parlé de Freud et de la psychanalyse comme quoi les mots sont d'une importance extrême elle a essayé d’analyser la moindre de mes paroles. Elle a évoqué qu'elle avait eu à faire dans sa carrière à des enfants victimes de viol et qu'ils ne réagissait pas comme moi, et que les pères incestueux avaient des obsessions pour les enfants, que les pères incestueux, violent leurs enfants à répétition, et que la mère le sait, mais qu’elle ne dit rien. (je précise, que ce sont les cas qu’elles à rencontré lors de sa carrière, et que, ce genre de chose est mentionné dans de nombreux livres portants sur la psychanalyse Freudienne) donc que ce n'était pas possible car si les viols avait eu lieu à répétition elle s'en serait aperçu.
Elle essayait vraiment de se trouver des excuses du moins c'est ce que j'ai ressenti. Elle m'a ensuite évoqué de nombreuses choses de mon passé. Que j'avais été une enfant très difficile, que j'avais eu une adolescence compliquée, elle m'a parlé des malaises que je faisais à répétition quand j'étais au collège et au lycée. Elle cherchait une autre excuse comme si tout ça n'avait jamais existé.
C'était vraiment étrange et vraiment malaisant. Elle a continué à dire “ton père, ton père, ton père”, et c'est à ce moment-là, le seul moment, ou je me suis un peu énervée en lui disant que ça m'était très supportable d'entendre à chacune de ses phrases “ton père” que ça fait des années que j'entends dans sa bouche “ton père” et que ça m'insupporte au plus haut point. Je me suis un peu énervée à ce moment-là et c'est de là, qu'elle en a conclut, que j'avais de la haine envers lui. Je lui ai alors expliqué que je n'avais aucune haine envers lui car la haine se rapporte forcément avec l’amour, quand il y’a de la haine, il y’a de l’amour. Hors, cet homme, ne m’inspire que du dégoûts, de la honte, du mépris. Mais elle a insisté sur le fait que j'avais de la haine envers lui, donc, selon elle, de l'amour. J'ai essayé de lui faire comprendre tant bien que mal le contraire, mais elle n'a jamais voulu l'accepter.
Elle m'a également parlé du complexe d’Oediepe. Et a sous-entendu que, j'ai pu fantasmer le fait de me faire violer par mon père lors de mon flash. Car dans le complexe d’Oedipe, qui est quelque chose d'universel, les petites filles rêvent de coucher avec leur père, donc selon elle, d'après ses dires, j'aurais fantasmer mon flash lors de ma séance d’EMDR. Excusez-moi, mais ça m'a donné envie de vomir.
Pour en conclure sur cet échange, elle ne remet pas en doute ce que je dis, mais la méthode employée ne lui convient pas. L’EMDR, pour elle n'est pas une méthode fiable. Et, que c'est impossible que j'ai pu avoir un flash de la sorte; qui incrimine son cher et tendre mari. Mais. Que si il s'avère que c’est vrai, alors la pire des choses pour elle, serait de n’avoir rien fait, rien vu pour me protéger.
Merci maman de ton soutien. Je tiens à préciser qu'elle ne m'a pas pris une seule fois dans ses bras, et ne m'a pas demandé une seule fois comment moi j'allais. Pourtant je lui ai dis et répétée, “ je suis une victime” mais elle n’a pas voulu voulait l'entendre.
À plusieurs reprises elle m'a dit: “ Donc, si je comprends bien, tu viens ici pour me dire que tu vas couper les ponts.” Ce à quoi j’ai répondu “je n'ai aucunement envie de couper les ponts sinon je ne serai pas là, ma porte t’est grande ouverte. Evidemment que nous allons continuer à nous voir” mais apparemment ce n'est pas possible pour elle car je cite “je n'arriverai pas à faire comme si de rien n'était”.
Le soir nous sommes allés au restaurant. Clément, ma mère et moi. L'ambiance était d'une tristesse infinie. Heureusement Clément était là pour faire des blagues, pour lancer des sujets de conversation, car nous n'avions strictement rien à nous dire. Son téléphone à sonné, elle s’est exilé, quelques instants, et, est revenue en disant: “ton père t'embrasse” Je n'ai pas répondu. Ensuite je ne sais plus vraiment comment ça en est arrivé là, mais nous avons parlé de lui, et j'ai continué à lui dire que son état m'indiffère que sa vie m'indiffère et que lui; m'indiffère elle m'a répondu ironiquement “alors qu'il crève”
droit dans les yeux, je lui ai dit : “ça me fait beaucoup de peine ce que tu dis. Je suis peut-être méchante, mais pas au point de souhaiter la mort de quelqu'un” elle est restée silencieuse. J'étais très fière de moi car c'est la première fois de ma vie que je lui tiens tête et que je ne me laisse pas faire par sa culpabilité. Et honnêtement ça m'a fait beaucoup de bien.
Elle a aussi évoqué le fait que quand ils m'ont adoptés elle a eu une défaillance. Elle ne pouvait pas s'occuper de moi pendant plus de 6 mois, et que c'est lui qui a pris le relais il paraît qu'il avait une dévotion un amour incommensurable pour moi. Je ne sais que en penser.
A la fin du repas, elle m’a aussi évoqué la notion du pardon. “Alice, tu devrais lui pardonner, si il t’a fais du mal” Et puis, tu ne t’imagine pas la tristesse qu’il a. L’état dans lequel il est…” Culpabilité du jour, bonjour!
En ce qui me concerne, lors de cet échange, je n'ai pas versé une larme j'étais très forte, j'étais très droite, je suis restée digne. je lui ai dit que j'allais bien, même, si elle ne m'a pas posé la question. J'ai eu l'impression d'être Harry Potter qui allait combattre Voldemort mais que j'avais avec moi la pierre philosophale c'est-à-dire toutes les personnes qui me crois car aujourd'hui je peux le dire j'ai du soutien de mes amis, mais je n'ai aucun soutien de ma mère. Je vais donc entamer un processus de deuil. Ou alors, je vais laisser faire le temps. J’estime avoir fait ma part de travail, et que je ne vais pas aller chercher des gens qui ne veulent pas de moi. Quand nous étions au restaurant nous avons trinqué à l'avenir. Je crois que c'est la seule chose de positif et de rassurant qu'elle ait dit de tout le weekend alors je clôturerai ce weekend par :
A l’AVENIR !
à noter en plus quelques détails que je n'extrapole pas et que je ne comprends pas forcément:
je lui ai parlé de mon poème sur l'inceste, elle n'a pas demandé à l'entendre
elle m'a offert des cadeaux de noël comme ci de rien n'était
elle a dit que quand j'étais petite, j'ai dit : "mon père il est plus fort que Mac Gyver"
elle m'a fait promettre de prendre soin de Clément.
elle n'a pas évoqué de choses positives du passé.
on a parlé du chanteur G... [voir jeudi 24 octobre] elle a voulu savoir ce qu'il m'apportait quand j'étais enfant: une protection.
J'ai attrapé un bouton de fièvre...
je lui ai palé du blog, elle n'a pas voulu le lire.
Et pour finir, comment je me sens.
Soulagée, agacée, énervée, en colère contre elle, blasée... Mais j'ai foutrement envie d'aller de l'avant.
Malgré le weekend très compliqué que j'ai passé, je trouve que j'allais plutôt bien mais ça c'était avant de voir ma copine Marie qui m'a dit des choses assez désagréable à entendre et surtout sans aucun tact. Désolée, Marie, si tu me lis, mais tu ne sais pas vraiment mettre les formes, et le fond et un peu vide. Il faut savoir qu’elle est très peu au courant de la situation et je trouve qu'elle se permet de dire des choses assez déplacées. Alors je ne sais pas si ma colère vient du fait que ce qu'elle dit est tout de même intéressant à analyser, ou si, ce qu'elle dit me blesse profondément. Elle a parlé de mon histoire à sa sœur, qui est psychologue. Une psychologue qui est; Je cite: “ Très forte dans son domaine” et sa sœur, aurait dit cette phrase: (je cite de nouveau) “L’EMDR c'est la nouvelle psychothérapie à la mode ou tous les patients qui la pratique on tous des visions de viol. L’EMDR c'est de la merde!”
Voilà ce qu'on aurait dit sa sœur.
De plus, selon elle, il est possible que j'ai pu faire un transfert d'une toute autre agression. En gros, je suis en train de l’accuser pour rien, et je suis une mythomane. Je vous avoue qu'entendre ça, et assez frustrant, déstabilisant, énervant, et ça me retourne le cerveau. Donc, je ne la remercie pas.
Je suis en train de faire mon deuil, de me battre avec mes démons, et voilà qu'une jeune femme qui n’y connait pas grand chose, soyons claire, arrive, et en une phrase me remet face à mon problème alors que je suis en train de le régler. Et pour couronné le tout, selon elle, un enfant adopté, et forcément moins aimé qu’un enfant biologique. Il était sympathique le repas au restaurant avec ma copine Marie… (Percevez, l’ironie dans mes termes.)
Me voilà encore plus chamboulée je ne sais pas quoi penser. J'ai de nouveau mal à la tête, je suis très énervée, je dois tout remettre en question. Est-ce que l’EMDR est vraiment fiable, parce que ma mère non plus n'y crois pas, et si c'est moi qui me trompe, et si effectivement c'est moi qui invente , si effectivement j'aurais pu faire un transfert alors il n'y est pour rien, et je l'accuse pour rien.
La situation est grave mais pourtant bien avant l’EMDR j'avais des doutes. Puis je ne peux pas inventer une chose pareille, faut être complètement barjot, pour inventer un truc aussi tordu. Je ne peux pas avoir ce genre de flash à 7 ans, une petite fille ne s'imagine pas ce genre de chose…. Voilà donc je ne suis pas bien. Alors que j'allais mieux maintenant je culpabilise. Tout ce qu'elle a réussi à faire c'est à me faire culpabiliser il faudrait vraiment que je m'écoute et que j'arrête d'écouter les autres. Il faudrait vraiment que je n'en parle plus…
Les temps sont compliqués. Et je vais essayer de résumer, ce qu’il s’est passé depuis 10 jours.
La lettre ou le coup de poignard.
Chez ma psy
Noël sans ma “famille” pour la première fois
de la tristesse, de la colère, et des faux sourires
Commençons par la lettre. Après, mon éprouvant restaurant avec ma copine Marie, le lendemain, je reçois une lettre. si j’avais reçu un coup de poignard dans le ventre ça aurait été la même chose. Cette lettre, c’est Blandine qui me l’envoie. Blandine c’est la meilleure amie de ma mère. J’ai un peu grandie avec elle, elle était souvent là. Elle est peu comme sa soeur. Elles se voient presque tous les jours, font des activités ensemble… Blandine est très proche de ma mère et de “lui”.
Je reçois donc sa lettre. D’après ses dires, et sans entrer dans les détails, voici ce qu’elle écrit (dans les grandes lignes)
Petite, tu n’avais pas le profil ni le comportement d’une petite fille violentée par son père.
Il te faut une thérapeute, compétente, formée, et au clair avec son propre inconscient.
Un seul conseil, change de méthode et vite !
Lis des ouvrages sur la psychanalyse freudienne, sur la question de la réalité des souvenirs, les faux souvenirs, la complexité de notre amour/haine, le syndrome d’abandon…
Ta haine m’inquiète, tout comme ta jalousie…
un pas de géant serait le bienvenu.
Lorsque j’ai lu cette lettre, j’étais abasourdie. Qui est-elle pour me dire de telles choses ? Est-elle dans ma vie, dans mon quotidien ? Sait-elle ce que je traverse depuis des mois ? Cela fait près de 7 ans que l’on ne s’est pas vu, que nous n’avons pas échangé vraiment, de quel droit se permet-elle d’entrer dans ma vie, et de me faire des leçons ? J’ai eu la sensation d’être à l’école primaire. Ma mère, qui dit à sa copine,
‘“alors elle m’a dit ça, et ça, et ça…. "
Et sa copine qui répond:
“Mais non ? c’est dingue ! je suis choquée".
"Franchement, tu veux pas lui parler toi "?
"Si ! c’est lamentable, je vais lui écrire"…
Et ça donne ce genre de lettre. Une lettre qui ne fait pas de bien, qui ne remonte pas le moral, et qui déprime. C’est un peu comme si j’avais un couteau dans une plaie et qu’on le remuait tout doucement, pour que la douleur soit des plus intenses.
Je stipule qu’aucun mot gentil, ou tendre à mon égard n’a été mentionné dans cette lettre. Si j’avais lu par exemple: “Bonjour Alice”, “Comment vas-tu ?” “ Je t’embrasse”, “J’espère que tu vas bien”, “Je pense à toi”, ou des phrases de la sorte, ca aurait peut-être encouragé ma reflexion. Mais j'au eu à faire face à une lettre emplie de mépris, et d’indifférence. J’ai donc beaucoup pleuré face à tant d’incompréhension, et de solitude et puis j’ai répondu un simple sms à Blandine.
“Je n’apprécie pas ta lettre, ni la démarche employée” tu ne sais pas de quoi tu parles. Merci de ne pas me conseiller sur des choses que tu ne connais pas.”
Evidemment, je n’ai pas eu de réponse, et heureusement.
Quelques jours après, je suis allée chez ma psy. A mon étonnement, je n’ai pas versé une larme. Je me questionne. Suis-je devenue insensible? Détachée de tout ? J’ai évoquée le week-end avec ma mère, le restaurant et les mots foudroyants de Marie, la lettre de Blandine, et mes craintes… Claire à su, comme à son habitude et grâce à son talent, me rassurer. La séance est trop loin maintenant, pour l’expliquer en détail. Mais je suis tellement fatiguée, j’ai juste besoin de me recentrer sur moi, d’oublier, de parler d’autres choses, de penser à autre chose, de tirer un trait sur tout ça… Je n’en peux plus. C’est trop.
Et puis est venu le temps de fêter Noël. Dans ma belle famille…
C’était bien, il y avait du monde, je n’ai pas trop eu le temps de penser tout ça… Mais, je confirme. Je n’en peux plus. C’est trop…. C’est trop difficile pour mon petit coeur. Noël loin de ma mère, sans protection, sans amour véritable, Noël entourée en apparence, mais tellement seule à l’intérieur. Pardon, belle famille, si tu me lis, tu as été formidable mais c’est trop difficile… Un mélange de sal émotion. Entourée mais seule, heureuse de vous voir, mais tellement triste de ce qu’il se passe à l’intérieur de ma famille. Heureuse de vous voir si unie, si soudée et tellement honteuse d’avoir tout gâché, de laisser mes parents seuls dans leur chagrin… Je suis honteuse, jalouse, triste, en colère… Mais je garde la tête haute, parce que face aux autres, faut rien montrer, faut rien dire, faut rien faire. Mais j’ai tellement envie de hurler, hurler de tout mon être… J’ai envie de courir et de ne jamais m’arrêter…. d’aller loin, très loin… encore plus loin que l’imaginaire… Mais face aux autres, faut rien montrer, faut rien dire, faut rien faire. Juste se taire, et sourire. Le masque est mit, demain, il fera jour.
Nous aurions dû fêter le nouvel an en présence de “mes deux parents”, Nous aurions dû être unis et soudés pour clôturer cette année 2019. Mais au lieu de ça, nous restons chez nous, et je n’ai plus de contacts avec eux. Ca m’attriste autant que ça m’apaise. Je n’ai pas à subir cette présence pesante, cette atmosphère lourde, ces non dits, ces “Tout va bien dans le meilleur des mondes” L'abcès a été percé, un abcès pleins de pue immonde, qui infectait mon cerveau. Je l’ai percé, et la cicatrisation se fait, doucement, lentement, mais sûrement. Je ne sais pas ou cela me mènera. Ce que je peux dire, c’est que, quatre mois après cette terrible découverte, je me sens mieux. Le chemin est encore très long à parcourir… . C’est difficile de croire en soi quand tes proches ne te croient pas. Je suis pourtant persuadée d’avoir dit la vérité mais y’a des gens qui ne me croient pas, et c’est très difficile à accepter.
j’ai reçu une seconde lettre de Blandine. La voici en entier (avec mes commentaires en gras et en Italique) :
Alice,
Te téléphoner je suis bien trop choquée et attristée par ce que tu as fait.
Mon dieu, qu’ai-je oser faire ? Mettre enfin des mots sur mes maux…
Pourquoi avoir parlé à ta mère de cette histoire ? Dans quel but ? tu peux me téléphoner si tu as une réponse à cette grande question.
Parce que j’étais choquée, peut-être ? Et que j’aurais bien eu besoin d’une mère à ce moment là pour m’aider à comprendre, pour m’accompagner, pour me soutenir… Et parce que je l’aime, et que j’avais besoin qu’elle me protège… j’espère que la réponse est à la hauteur de tes attentes.
j'ai fait de l'hypnose bien avant toi, je connais. Et je suis entourée par des personnes qui en font et qui connaissent des thérapeutes.
je n'ai pas fais d'hypnose....
Tu as vécu, et tu n'es pas la seule un épisode visuel effrayant alors que tu as été dans une situation D'ECM. Comme on dit les images terrifiantes au sublimées qui apparaissent sont une création de notre cerveau. (et rien de plus complexe que le cerveau)
c'est un peu comme dans le rêve. Par exemple, tu rêves que tu es renversée par une voiture et qu'un loup te poursuit pour te manger. Le temps du rêve de ce cauchemar et une réalité. tu comprends au réveil qu'il n'en n'est rien, pourtant l'effet de vérité et en entier. images = réalité - virtuelle = réel et tu le sais bien, c'est plus complexe que cela et si tu étais retournée voir ta psy, elle t'aurais expliqué que le cerveau n'est pas un disque dur tout le monde le sait.
Si tu savais, les nombre de séances que j'ai eu avec ma psy, avant et après l'EMDR... j'y suis retournée et plus d'une fois ! Une fois de plus, tu parles de choses que tu ne connais pas.
Les neuroscientifiques font des expériences sur des sujets depuis des lustres, avec l'apparition de l'imagerie médicale aujourd'hui. Renseigne-toi. personne ne t'en a parlé ?
Je vais me renseigner, toutes expériences sont bonnes à prendre. Et effectivement, tu as raison, j'ai eu vent de certaines choses avec l'imagerie médicale notamment le fait que les chocs émotionnels peuvent être visible dans le corpus cérébral avec de l'imagerie médicale. Mais je vais pousser la connaissance, ça m'interesse.
Je ne t'en veux pas je te porte mon affection, personne n'est à l'abri d'une erreur mais je reste attristée, sidérée, accablée par ton agir impulsif et irréfléchi
Peu m'importe que tu m'en veuilles ou non, je ne cherche en rien ton pardon, je n'attends rien de toi. Mais, une fois de plus, tu ne sais pas de quoi tu parles. Peut-on parler d'acte impulsif suite à des années de thérapie ? Peut-on parler d'acte irréfléchi dans mon cas ? Ce sont tes phrases qui sont choquantes et irréfléchis. Tu n'es pas dans ma tête, tu ne sais pas de quoi tu parles ! c'est risible à souhait !
D'ailleurs si tu souhaitais parler avec moi de cette histoire, c'est que tu avais toi-même des doutes.
Effectivement, j'avais des doutes, qui n'en aurait pas ? c'est normal d'en avoir, quel choc que celui là ! Et pour te rassurer, j'en ai encore aujourd'hui ! Car c'est extrêmement difficile et complexe à croire, à concevoir.Mais si tu savais l'évolution qu'il y a dans ma vie, tu tiendrais un tout autre discours je pense.
Tu peux me téléphoner si tu le souhaites pour avancer, pas pour tourner en rond.
Non, merci, je ne pense pas que ce soit très utile. Renseigne toi d'abord pour l'EMDR, ait un peu de considération pour ma personne, et peut-être que je prendrais le temps de t'appeler.
il va bien falloir que tu arrives à sortir de ce merdier. Disons' plus légèrement de cet imbroglio.
Si je peux t'y aider...
Je pense que pour m'aider, il faut être un peu plus ouvert d'esprit. Là tu m'aides juste à aller mal. Autant prendre un couteau et l'enfoncer directement dans ma plaie. Ce serait la même chose.
bises
Contrairement à ta précédente lettre, j'apprécie, un peu plus, le "bises" qui en tout de même agréable à lire, malgré ta lettre choquante et intrusive.
Ps : ECM = état de conscience modifié (on dit quelquefois altérée)
PS: l'annonce faite à ta mère, ce n'est pas toi Alice. tu étais encore sous influence. Le lieu, le moment, l'état de santé de ta mère???
Sous influence de quoi ? De qui ? ....
L'état de santé de ma mère... Oui, j'aurais dû la préserver, effectivement, mais je ne regrette en rien de lui avoir dit, une mère est censée protéger son enfant non ? le fait-elle ? non. Est-ce à moi de la protéger ? Je ne sais guère... à méditer.
Voilà. Je ne lui jette pas la pierre, mais elle ne sait pas de quoi elle parle. Elle commence sa lettre par une accusation : “ce que tu as fais”
Je ne lui enverrai ni lettre, ni message. Elle aura une réponse de moi, si elle lis un jour mon livre:
Chère Blandine, qu’ai-je fais ? Dire tout haut ce que j’avais au fin fond de mon corps ? Mettre enfin des mots sur mes maux ? Alors désolée, je sais que c’est terrible à concevoir, et j’entend ta colère, elle est normale. Dans le fond, qui suis-je pour porter des telles accusations ? Comment j’ose traiter ma famille ainsi ? Comment puis-je être aussi odieuse avec ma mère? Va t-il falloir que je m’excuse, que je revienne sur mes dires ? J’entends, et je comprends, tes réticences, tes croyances en d’autres thérapies, je les conçois, et les accepte. Mais tu n’es pas dans ma tête, tu ne sais pas ce que je vis, ce que je traverse. Il est facile d’écrire des lettres, et de me blâmer, mais Blandine,ça fait combien d’années que nous ne nous sommes pas vues ? 10 ans peut-être ? Il s’en passe des choses en 10 ans… Je ne répondrais pas à ta lettre, car je n’ai pas envie de perdre mon temps, et je connais ton entêtement, notre échange ne mènera à rien. La seule chose, que je peux écrire, c’est que je vais me recentrer sur moi, et que je ne te donnerai pas suite. Je ne lirais plus tes lettres car elles me font du mal plus qu’autres choses. Ca me fait du mal, de ne pas avoir une once de compréhension de ta part, et je n’ai plus envie que ça me fasse du mal… Je veux enfin vivre pour moi, penser à moi et me reconstruire. Tes lettres ne servent qu’à me détruire un peu plus. Il y a beaucoup de chose que tu ignores, dont le fait aussi, que je suis un phénix.
Alors ! Que la vie continue. Nous fêterons la nouvelle année, tous les deux, Clément et moi, en amoureux.
Et nous trinquerons,
A l'AVENIR !
Je ne sais pas vraiment où j'en suis dans le processus. Je ne sais pas si je suis à la phase de deuil, à la phase de colère, à la phase du, “je laisse tomber” à la phase du “regarde devant toi et pas derrière”, je ne sais pas…. Je ne pense pas trop à mes parents, de toute façon ma mère ne m'appelle pas, et ne m'écris pas. Et je n'ai aucune envie de le faire. Je suis en colère contre elle. Je persiste à croire qu'une mère est censé protéger son enfant. Elle ne me protège pas. Pourquoi ferais-je des efforts ? En général je garde un peu tout pour moi, j'en parle pas trop, je ne sais pas comment je me sens. Je pense que mon corps parle à ma place. J’'ai des gros problèmes de dos, un énorme torticolis depuis plus d'une semaine. Je suis allée chez l'ostéopathe, il n’était pas très content ! Mon dos est est bien abîmé. Ne dit-on pas que le corps parle quand l'esprit se tait?
J'ai rêvé de cette nuit. Un rêve très étrange qui m'a un petit peu chamboulée. J'étais dans la maison de mon enfance, ma mère avait un cancer. Elle était très malade, j'avais très peur pour elle.
L'autre était aussi dans mon rêve. ça va paraître risible, mais voici la scène: J'étais dans le jardin, lui était au premier étage de la maison, avec un tuyau d'arrosage en train de m’arrosé. J'étais trempée.
Je pense que , comme moi, vous percevez la symbolique ? Ou alors je dois avoir l'esprit très mal tourné. J'en parlerai à ma psy vendredi elle pourra peut-être me dire ce que mon subconscient essaie de me faire comprendre.
C'est la première fois que je rêve d’eux depuis le début de la découverte. Raison pour laquelle, je ne sais pas où j'en suis dans mon processus. Ni comment je me sens. J'ai toujours envie de regarder face à l'avenir, devant moi. Parfois je suis triste quand je pense à mon passé. Je repense à certaines choses, et ça me rend très nostalgique. Voilà comment je commence l'année 2020, dans la mélancolie.
mais je garde toujours en tête que je suis un phénix.
Cela fait plus de 2 mois que je n'ai pas écrit.
Je pense que j'avais vraiment besoin de penser à autre chose de ne plus me focaliser là-dessus. Pourtant il s'est est passé beaucoup de choses en deux mois. Je ne souhaite pas tout relater. Car ce livre, je l’écris au jour le jour. Et si pendant deux mois je n’ai pas écris c’est que je n’en ressentais ni l’envie ni le besoin.
En revanche, les choses que je peux dire, sont que je n'ai pas de nouvelle de l'autre depuis des mois. A l’exception d'hier... Je n'ai pas revu ma mère depuis la dernière fois que nous nous sommes vues. Nous avons eu des contacts téléphoniques un peu houleux mais pas très peu.
Si je me remets à écrire maintenant, c'est parce que j'ai l'impression d'être en chute libre. comme si je plongeai dans des abysses infinies, Je suis dans un puits tellement profond, qu’il n’y a aucune lumière au-dessus de ma tête. Peut-être est-ce, parce que je suis très fatiguée. Je me donne un rythme intensif avec beaucoup de projets en même temps, tous ses projets me font du bien et m'évite de penser, mais j'ai l'impression que mon cerveau a atteint quelques limites.
J'ai beaucoup pleuré il y a deux jours chez ma psy. Je me suis rendue compte que j'en ai marre d'être forte, que j'en ai marre de montrer que je vais bien. Les gens se disent “ elle va bien, elle a su se relever de cette histoire, finalement elle est forte, on peut passer à autre chose” Mais je ne suis pas forte. Et je suis pas passer à autre chose, j'ai mal au fond de moi. J'ai envie de hurler de nouveau, j'ai envie de monter tout en haut d'une grue, et de hurler à la mort, que quelqu'un puisse m'entendre, que quelqu'un puisse entendre ma douleur, j'ai envie de me faire du mal tellement j'ai mal dans ma tête. Clément me maintient en vie. Clément me maintient éveillé. Mes projets me maintiennent éveillés, mes projets me maintiennent en vie. Si Clément n'était pas là, j'aurais des conduites à risque, j’ai envie d’en avoir. J’ai envie de boire à en perdre le contrôle, j’ai envie de prendre de la drogue pour planer très haut, j’ai envie de prendre la voiture et de m’écraser contre un arbre, (quand j’ai dis ça à ma psy, elle m’a dit : vous ne feriez pas ça à un arbre…, j’avoue, ça m’a fait sourire.) Mais Clément est là. Il est près de moi, et je ne peux pas lui faire de mal. Pourtant je crève d'envie de me faire du mal, et je n'arrive pas à l'expliquer.
Je suis happée par un trou noir. j'en ai marre d'être forte. Je ne sais pas comment m'exprimer, j'ai envie qu'on s'inquiète pour moi. J’ai envie qu'on me prenne dans ses bras, qu'on me fasse des câlins, j'ai envie qu'on me dise que ça va aller, que je suis pas tout seule. J'ai envie qu’une mère, me prenne dans ses bras et qu'elle me dise qu'elle m'aime, qu'elle me dise que ça va aller, et qu'elle me dise, “je suis là, ne craint rien”
Je n'ai plus de force. Je n'ai plus de courage. J'ai mal à mon âme…
Décidément, je n'ai pas envie de l'écrire ce livre. Moi qui ecrivais quasiment tous les jours … Je garde tout dans ma tête en pensant qu'écrire ne sert à rien. Ecrire ne soigne pas les fêlures. Mais en cette période de Corona virus, et de confinement, le temps est aux questionnements. Je lis, des biographies des récits de vie, et je me demande pourquoi moi je ne pourrai pas en parler ? Pourquoi moi je n'aurais pas le droit, pas la légitimité de m'exprimer, de parler de la vie que j'ai eu. De cette enfance si étrange, sans câlin, avec des non dits, moi cette petite fille face à deux adultes qui avais toujours raison. Quoi que je dise j'avais tord, quoi que je fasse c'était plus ou moins reconnu. Sans oublier le fait que tout ce qu'il faisait : "c'était pour moi" comme si j'avais demandé quoi que ce soit … Cette foutue culpabilité , et ma mère qui s'obstinait à me faire croire que c'est moi qui me la suis créer… Tous les problèmes que j'ai eu dans toute mon enfance, et adolescence c'était dans ma tête. En fait plus je pense a eux , plus je me dis que ce sont deux fous. Elle est aussi barge que lui. Comment on peut faire ça à sa fille ? Ne pas la croire, la faire culpabiliser tout le temps, ne pas lui faire de câlin, ne pas lui demander comment elle va? Ne rien dire, ne rien faire, juste se taire. C'est tellement plus simple. Mais la poupée au fond de moi elle hurle a plein poumons. Un jour je la ferais sortir. Pour l'instant je ne suis pas prête.
Mais malgré tout je vais mieux. Je me concentre sur mon avenir , sur mon couple et sur ma vie. Depuis le Corona virus. Je n'ai pas appelé ma mère. Elle non plus. Je lui ai demandé comment elle allait en guise de réponse j'ai eu : ça va. Pas de virus. No souci.
Bien. Moi je suis jeune, inutile de ce soucier !
Compliquée comme période. En plein Corona virus nous voilà tous confinés et comme toujours, j'ai très peu de nouvelles de ma mère. Ne ne nous sommes pas appelé depuis des mois. Je considère que ce 'est pas à moi de le faire. J'ai fais trop d'efforts ces derniers temps. J'ai eu le courage d'affronter tout ça, le courage de lui parler, j'ai eu le courage de me relever, le courage de mettre des mots sur mes maux, j'ai eu beaucoup de courage, le tout sans son soutient... Alors, non, ce n'est pas à moi de faire des efforts; je suis fatiguée de faire des efforts, et surtout, je n'en ai plus l'envie. Et puis je me rends compte que si je ne l'appelle pas. Elle ne m'appelle pas. Nous entretenons une relation très distante avec quelques messages de temps à autre. Mais rien de profond. "Bonjour ca va. Ça va pas de virus. Ok merci…" voilà nos échanges. Ils se résument à ça. C'est d'une tristesse infinie. Pourtant j'ai appelé, souvent, écris. Mais son humeur est en dents de scie. Un jour elle va être contente, et me poser des questions ( en surface) et la fois d'après elle va être froide et distante. Je ne la comprends pas. Je ne comprends pas son comportement ni son attitude que je trouve grotesque. Que pense t-elle ? Pourquoi ne m'appelle t-elle pas ? C'est cocasse.
Et moi dans le fond qu'est ce que j'attends elle ? Qu'elle me croit ? Qu'elle me soutienne, qu'elle fasse preuve d'un peu de compassion peut être ? Où qu'elle prenne ses responsabilités de mère tout simplement ? En fait je ne lui en veux pas, juste je suis sidérée. Car si je résume; dans les grandes lignes:
Septembre dernier, l'EMDR confirme mes doutes. J'ai été violée par mon père. Difficile à concevoir, innommable presque. S'en suit des mots, de questionnement, des doutes, des incompréhensions…
Février, je décide après une longue période de réflexion, de remise en question, de doutes, de peur, d'angoisse…., D'en parler à ma mère. Après tout c'est une mère, elle est censée comprendre, m'aider, me soutenir, me protéger…. Douce ironie… elle n'en fera rien.
J'ai droits à une douche froide, que dis je, glaciale. Elle ne comprend pas.
Alors, je fais preuve d'empathie. Je me mets a sa place. C'est vrai, ça doit être compliqué. Tout un monde qui s'effondre pour elle. Elle a besoin de temps pour encaisser le choc….
Avril. Point mort. Je ne sais rien. Ni ce qu'elle pense, ni ce qu'elle ressent. Elle me dit et elle m'évite. Comme si la méchante c'était moi. Comme si la coupable c'était moi. Alors quoi de mieux ma fille, que le silence et l'ignorance des faits. C'est vrai. C'est tabou. C'est secret. Plus tu te tais. Et mieux c'est.
Enfin, ça s'est ce que je crois parce que je ne sais rien. Elle ne me parle pas.
Et je n'ai pas le courage de prendre mon téléphone pour l'appeler.
Pourquoi ? Je ne sais pas. Peur de ses réactions, peur d'être mal après, pourtant il faudrait… Mais à quoi bon ? Peut-être que si je pars du principe que je n'attends rien d'elle, alors ça ira. Mais en fait, le problème est là; j'attend quelque chose d'elle quelque chose que je n'aurais jamais. Alors il faut que j'arrête d'attendre. Et juste que je l'appelle pour prendre de ses nouvelles. Points. Sans la moindre attente, sans le moindre espoir. Elle est peut-être là, la clé. (c'est que m'avais dis mes amies Omerta un jour.... et ça fait écho dans ma tête à l'instant T ou j'écris...) Elles m'avaient dit à peu près ça : " N'attends rien d'elle, car tu n'auras sûrement rien. Si tu as envie de l'appeler appelle là, mais à partir du moment ou tu as intégré que tu n'aurais rien d'elle, alors les choses seront plus faciles" N'oublies pas que tu es la cheffe de ta vie, c'est toi qui décide. C'est comme quand tu écris une histoire, tu choisis les mots, et les phrases des personnages. Là, c'est pareil, tu choisis les phrases de ton personnage. Toi" Comme quoi, disctuter avec autrui peut ouvrir l'esprits plus qu'on ne le pense. Merci mesdames, au passage, d'être toujours à mes côtés depuis le mois de septembre. Dans cette épreuve déroutante.
Le concernant, pas de nouvelle. Avec le Corona virus il fait parti du public le plus fragilisé. Mais je crois que je suis vide de tout sentiment à son égard. Je ne suis ni heureuse ni triste. Juste légèrement angoissée si je pense a la suite, si il succombe à la maladie, j'ignore quelle sera ma réaction. Donc je ne préfère ne pas y penser. Et lorsque le moment arrivera, je verrais. Je peux tout aussi bien pleurer toutes les lames de mon corps, être emplie de vu culpabilité, ou alors être totalement détachée, voir même délivrer. Je ne sais pas.
L'autre nuit, j'ai fais un rêve étrange. J'ai rêvé qu'une copine avait une visio Skype avec ma mère et que mère lui avérait les faits. En lui disant, qu'effectivement, j'avais raison. Elle confirmait ce que je crois depuis toujours.
Peut être que c'est cela que j'attends, une confirmation de sa part. Mais non. Je dois garder en tête, que je ne dois rien attendre. Je n'attends rien. Point.
Hier j'ai reçu un message de ma mère qui m'a beaucoup perturbé elle m'a écrit en me disant "tu me manques". Je n'ai pas pu répondre car je ne savais pas quoi répondre ça m'a fait plaisir mais je suis encore assez en colère contre elle pour lui répondre, du coup, j'ai préféré attendre.
Elle m'a envoyé un message aujourd'hui en me disant "donne des nouvelles". Alors j'ai pris mon courage à deux mains et je l'ai appelé.
Je suis ressortie de cette conversation en larme. j'étais en mille morceaux,complètement brisée.
Pour résumer ma mère ne me crois toujours pas. elle persiste à croire que j'ai eu une vision qui était complètement fausse. elle veut absolument que je revienne vers eux, que je renoue les liens. Je crois elle est dans une situation désespérée et qu' elle se sent vraiment très mal. Elle ne sait pas où se mettre. Et pour elle le souvenir que j'ai eu en EMDR est impensable.
Elle m'a dit "il faut que tu fasse un pas vers nous, Tu ne t'en rends pas compte mais moi je pleure et ton père pleure" je lui ai demandé si elle en avait parlé avec lui elle m'a dit qu'elle n'y arrivait pas et que ce n'était pas a elle de le faire.
Du coup, Je ne sais pas ce qu'il pleure….Étrange tout de même de me dire qu'il pleure.
Mais d'après elle je devrais et je dois aller le voir et lui poser la question. Et parler directement avec lui. Je lui ai dis que ce n'était pas envisageable. Elle semblait tellement triste… ça m'a fait tellement mal au cœur. Mais non, je ne veux pas. Je n'en ai pas envie. Elle m'a ensuite dit: "ton père a fait des pas vers toi, il t'a envoyé des messages, tu ne lui ai jamais répondu".
Effectivement, il m'a envoyé trois messages. Glacial. Auxquelles je n'avais rien à répondre. 3 messages en 1 an je n'appelle pas ça , essayer de reprendre contact…. Selon elle, c'est un homme et les hommes n'ont pas la même sensibilité que les femmes. Et puis "il est comme ça, tu pourras pas le changer".
Et puis quand bien même il m'aurait appelé, je n'ai pas envie de reprendre contact avec lui.
Elle m'a demandé où j'en étais par rapport à "ça" et quelle est mon évolution.(si je suis toujours sur ma position en gros).
elle ne semble toujours pas comprendre et accepter la vérité
Elle m'a dit ensuite,que c'était "un effet de mode" que c'était "dans l'air du temps" que l'on voyez des histoires de viol partout à la télévision, elle a évoqué l'affaire Polanski elle a évoqué Flavie Flament en disant que c'était ultra médiatisé et que forcément ce n'était que des visions qui ne pouvaient qu'être fausses. Suite à ça je me suis complètement fermée. Tellement ça m'a blessée. Et j'ai écourtée la conversation.
. Bon, elle a quand même reconnu le fait que notre rencontre en février (ou je lui ai tout raconté) a été très compliqué et que elle ne m'avait pas du tout soutenu et qu'elle avait été très froide dans son approche. Ça m'a touchée qu'elle le reconnaisse.
Pour conclure, ca m'a fait beaucoup de mal qu'elle m'appelle pour continuer à me dire qu'elle ne me croit pas et que j'invente.
La conversation n'évolue pas.
Elle semble désespérée. Ça m'a fait du mal.
2h après notre conversation, elle m'a envoyé un message :
"Je suis maladroite je t'ai fait de la peine sans le vouloir c'est bête. Comment faire."
Je n'ai pas répondu.
Pour rester un peu positive, malgré tout. je pense que les choses évoluent car elle revient vers moi.
même si c'est très maladroit est très perturbant elle commence à se rendre compte de certaines choses même si ce n'est pas forcément ce que j'attends…
… je ne sais même pas ce que j'attends réellement. J'arrive à me reconstruire et dès qu'elle ressurgit dans ma vie ça me brise en mille morceaux.
J'ai toujours dis que j'écrirais ce livre au fil de mes envies, et de mon besoin de m'exprimer. De l'eau a coulé sous les ponts depuis mon dernier article.
1 an sans écrire, est-ce le temps qu'il me faut pour panser mes plaies ? Pour oublier ? Ou pour me dire que je peux avancer comme si de rien n'était ?
Pourtant il s'en est passé des choses en 1 an. Sans spécialement rentrer dans les détails car il y a surement des bribes que j'ai occulté.
Je n'ai eu aucune nouvelles de "lui" depuis ... je ne compte plus. Jamais il n'a cherché à me contacter.
j'ai revu ma mère à quelques reprises, le lien s'et plus ou moins amélioré. On s'est revu, une première fois dans le sud à mi chemin entre nos deux lieux de résidences. Ce n'était pas un bon moment forcément agréable. beaucoup de tensions, et de non dits.
Puis une seconde fois, dans le courant de l'année 2021, cette fois ci, chez moi. Elle a fait le déplacement, je l'ai reçu avec énormément de plaisir. Et contrairement à mes craintes, ça s'est vraiment bien passé. Je me souviens avoir eu une énorme crise d'angoisse la veille, ou quelques heures avant son arrivée. Et puis, elle est venue. Ma psy m'avait rassurée me disant : "elle sera chez vous, dans votre environnement", " elle fait le déplacement pour vous voir, ça demande une certaine préparation" " je suis sure que ça va bien se passer" et effectivement, elle avait raison.
Ma mère est donc venue passer trois jours chez nous. Elle m'a dit qu'elle me trouvais très "équilibrée" et que je vie dans un environnement idéal et agréable.
Je dois tout de même dire qu'elle a évoqué son mari. Me demandant que j'aile les voir cet été. Pour la première fois j'ai osé dire non. Et il s'est passé quelque chose d'abolument déroutant....
Nous étions donc, assisses sur mon canapé, elle et moi. Et elle me demande donc de faire la démarche d'aller le voir cet été dans leur maison de vacances.
" Je te demande, de faire l'éffort d'aller le voir. Il a droit à la parole, tu reste juste un jour, on mange ensemble, on en parle pas, et tu repars, je te le demande car sinon tu vas le regretter"
" Non, je ne viendrais pas, désolée"
Suite à ça, j'ai ressenti un besoin d'aller au toilette. j'ai alors saigné. j'avais du sang dans mes sous vêtement, alors que je n'étais pas en période de règle. Et que je n'ai jamais saigné en dehors de mes cycles. Et puis quelques minutes après, je ne saignais plus. Je crois que mon corps a parlé....
Voilà, c'était il y a quelques mois.
Mais, alors pourquoi écrire aujourd'hui ? Hier j'ai vu une amie d'enfance que je n'avais pas vu depuis très longtemps. Une amie très proche qui m'a connu dans mes pires moments de vie. Une amie très proche que je porte dans mon coeur depuis tellement d'années. Nous avons beaucoup échangé à ce sujet. Et elle me soutient, elle me croit, et n'a jamais douté. Reparlé du passé, m'a fait ressurgir quelques angoisses,
"ok.
j'avance doucement, parfois à reculons. Moi j' brave les tempêtes,
oui j'en bave, et ma tête parfois peut exploser. Quelques fois, les souvenirs du passé
surgissent comme une gifle en pleine face, et j'ai l'âme à la surface, elle flotte, elle survie, à bout d'force, sans envie...
Puis l'angoisse prend place, comme une ombre imposante, qui m'affronte quoi que j'pense, elle happe sur son passage, les pensées, les présages, et les émotions telles la joies, s'évanouissent quand elle est là,
elle s'en va, puis se hisse à moi, elle s'agrippe, à mon corps, toi dis moi, comment j'm'en sors ? Elle floute toute, et je respire pas, tous mes doutes eux sont là,
alors je cris, recroquevillée, en position latérale de sécurité, mais ça ne s'arrête pas, des heures entières, à lutter, j'suis sa prisionnonière pour l'éternité, et puis j'plonge, dans un gouffre sans un fin, tout est noir, sans espoir, tout est sombre et l'ombre avance à grand pas, moi en transe, je me débat, j'essaye d'inspirer, de respirer, de retrouver du souffle, mais l'angoisse me bouffe, elle ne l'angoisse me bouffe, elle camouffle tout ....."
Mais voilà, pour la première fois aujourd'hui je me renseigne sur les modalités pour prendre un avocat, pour déposer une plainte. Je ne sais pas si je le ferais, simplement je me renseigne.
J'ai envie de me marier. De ne plus porter ce nom de famille, de ne plus rien avoir à faire à lui. Ma mère m'emmerde. Je repense souvent à ses mots. "C'est dans l'air du temps", " c'est un effet de mode" ça me donne envie de gerber. Comment ose t-elle ne pas me croire, ne pas me soutenir? je ne l'appelle plus, je n'en ai plus envie. On a quoi à se dire de tout façon ? Rien. Et puis j'en ai marre de lui courir après. Je me souviens un jour, ou elle m'a dit : t'as envie de me voir ? ok,, et bien si TU AS envie de me voir, alors voyons nous. Maintenant je ris !! Il fallait que je la supplie de me voir, que je lui courre après ... Merde ! Son mari m'a violé, elle le protège, et moi je lui courre après ? Je suis vraiment trop stupide. Elle ne mérite pas mon attention. Je dois me détacher d'elle .
Aujourd'hui, j'ai décidé d'adapter cet écrit en pièce de théâtre. J'imagine un seule en scène. Mais je ne serais pas l'actrice principale. Seulement l'auteure et la metteur en scène. Pourquoi maintenant ? Je l'ignore. Est-ce parce que je ne vois plus ma psy ? Pour des raisons personnelles que je ne souhaite pas évoquer ici, mes séances de thérapie se sont arrêtées il y a moins d'une semaine. Et je pense que ça me perturbe un peu. Peut -être est-ce une des raisons pour lesquelles je me remet à écrire.... Peu importe, j'ai contacté l'agent artistique d'une comédienne que je trouve formidable et à qui le personnage d'Alice irait parfaitement. Cette comédienne c'est Odile Vuillemin. Affaire à suivre donc...