Brève biographie

Gratifications

J’aimerai commencer par les titres honorifique, relatant bien les mérites de cet homme, toujours relativement peu connu du public, qui pendant plus de 10 ans, permit à ses semblables de communiquer entre eux grâce à ses timbres. Timbres qui sont toujours d'actualité pour les collectionneurs et la Poste.

1922 Le prix de Rome de gravure pour son Prométhée en Italie.

1926 Prix de la Ville de Paris en France .

1937 Hors concours au Salon des Artistes français, la médaille d'or des artistes français en France.

1953 Haute couture parisienne », prix de l’Art Philatélique en France

1954 Chevalier de l’Ordre du Mérite (arrêté du 15/01/1954) en France

1955 Établissements français de l'Océanie, prix de l’Art Philatélique

1959 Prix Europa en France

1961 Prix de l’art Philatélique en France

1962 Prix de l’Art Philatélique pour la Nouvelle Calédonie

1964 Prix de l’Art Philatélique en France.

Commandeur du Nicham-Iftikhar (je n’ai pas la date)

Chevalier de l'ordre de Saint Charles de Monaco (je n’ai pas la date)

Son timbre le plus marquant reste bien sur la Marianne qui porte son nom : la Marianne de Gandon.

Ses timbres représentent mon logo, émerveillé par leurs graphismes étonnants, imprimés en typo-rotative, sur galvanoplastique à 100 timbres par feuille on peut écrire sans trop de problème que leurs différences sont aussi nombreuses qu'il y a de timbres.


Atelier des timbres-poste à Paris boulevard Brune (1881-1970)



Né le 20 janvier 1899 à L'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, fils de Gaston et Amélie Gandon, on peut penser aisément qu’il suivit les traces de Son père, lui-même graveur de timbre dont le fameux « burelé ».

Étudiant à l'École Estienne, Pierre Gandon a été l'élève du maître graveur Dezarrois. Il entra ensuite aux Beaux-Arts de Paris dans l'atelier du peintre Cormon.

De cette école sont issus aussi d'autres graveurs tels que Piel, Decaris, Combet, Becquet et Betemps. Leurs maîtres étaient Laguillernie, Laurens, Cormon et Dezarois.

Mais laissons le parler de lui-même dans cette Interview. (Désolé mais je ne connais ni la date ni le journal éditeur, sources BNF)

Poursuivons

Avant d’border notre troisième à l’intention de nos lecteurs qui s’intéressent à nos artistes graveurs, auteurs de nos vignettes postales, nous remercions M.Pierre Gandon de l’accueil qu’il a bien voulu nous réserver, en répondant à une série de questions que nous lui avons posées, ainsi que M. Ch. Mazelin, qui a accepté de dessiner son portrait.


- Nous ne pouvons commencer autrement que par vous demander de nous dire quelques mots sur votre père qui a été un remarquable artiste et graveur de timbres-poste.

- Mon père Gaston était un prestigieux graveur, élève de Cheffer, le père du graveur Henri Cheffer, Il a gravé de nombreux timbres surtout pour l’étranger : Angleterre, Portugal, Belgique, etc . On lui doit entre autre le très beau timbre de Belgique : le Cardinal Mercier. Il n’a malheureusement gravé qu’un seul timbre pour la France : la cathédrale de Strasbourg.

- Voudriez-vous nous décrire vos débuts dans l’art difficile qu’ est l’exécution d’un timbre ?

- Quand j’étais enfant, je collectionnais les timbres. J’ai rêvé des heures entières sur ces petites vignettes qui donne aux enfants et aux poètes le goût de l’aventure avant celui de la géographie. Je contemplais ces petits rectangles de papier aux couleurs des plus ravissantes : couleur de pastèque, de grenade, de bétel, couleur des bleus des mers du sud qui m’apportait le parfum des pays lointains. Les noms prestigieux imprimés au bas des timbres ne enchantaient pas moins. Je me souviens des timbres du Rarotonga qui me rappelaient les voyages de Cook… Zanzibar, métropole des marchés d’esclaves…. Le Tonga et ses oiseaux exotiques… Tahiti et la douceur des îles… Tobago…. Le Mozambique.

J’avais le monde entier dans le creux de la main et mon esprit vagabondait par mille chemins où foisonnaient les émerveillements.

Je crois que dans tout artiste il y a une grande part d’enfance préservée et qu’il doit conserver dans l’âge mûr tout l’enthousiasme de la jeunesse.

Aujourd’hui que le destin m’a amené à composer et à graver des timbres, je voudrais mettre dans mes vignettes tout ce que j’ai ressenti devant mon album d’enfant, cherchant, et je suis bien heureux si j’y réussis parfois, que les jeunes qui regardent mes timbres ressentent les moments de rêve et d’évasion qui m’emportaient à leur âge.

Voilà qui montre bien quelle fut l’enfance de Pierre Gandon


Après quelques autres questions, il en est une qui me semble importante.

Qui a servi de modèle pour votre Marianne et dans quelles conditions l’avez-vous réalisée ?

- Quand j’ai reçu, par un coup de téléphone, la commande d’une effigie de la République, Paris était en pleine libération. Un soldat F.F.I. tirait de la fenêtre de mon atelier. Paris vivait des heures historiques. C’est dans cette atmosphère tragique que j’ai fait poser ma femme.

On a beaucoup critiqué cette Marianne, son air hagard, ses yeux cernés. Ce n’est pas il est vrai, une image de la vie facile. Si je refaisais une autre effigie de Marianne aujourd’hui, elle ne ressemblerait pas à celle-là.

Et L’interview se poursuit.....

Pierre Gandon dessiné par son ami Charles Mazelin

Raymonde ou Jacqueline Gandon posant pour la Marianne

M. Gandon s’est marié à Raymonde ou Jacqueline le 27 février 1928. Ce mariage, je pense à une grande importance, car dans l’histoire des timbres-poste le rôle de son épouse, à cette époque, demeure exceptionnelle. En effet :

  • La loi Française interdisait de matérialiser sur les timbres-poste une personne de son vivant, et son mari ne devait sûrement pas l'ignorer, ayant déjà réalisé quelques timbres.

  • Son beau visage correspondait exactement aux besoins de l'époque. Ses yeux regardent résolument vers l'avenir, mais avec une certaine inquiétude. (L'inquiétude ne se voit pas sur tous les timbres). Le général de Gaulle avait besoin d'un tel regard, souvenons-nous de ses paroles quand il rentra dans Paris à l'hôtel de Ville :

" Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même...." Il n'est pas étonnant qu'il ait déclaré c'est celui-là qu'il me faut en regardant l'épreuve de l'atelier.

  • N'aimeriez-vous pas retrouver votre visage, pendant 10 ans sur les enveloppes et pourtant combien les critiques au début furent dures et infondées. Ces censeurs provoquèrent certainement des angoisses dans le couple. Ils auraient du se souvenir de cet adage" L'Art est difficile, la critique facile". Tout cela fait maintenant partie de notre histoire, notre patrimoine, et cette Grande Dame y contribue largement, hier, aujourd'hui et sûrement demain.

Pierre Gandon au travail

Epreuve d'atelier signé

Pierre Gandon très jeune

Pierre Gandon et sa famille

Dilemme

Jaqueline ou Raymonde

Il est vrai que cela est difficile à déterminer pour moi, qui suit un sujet complétement hors de sa famille, mais on peut imaginer facilement qu'une personne n'aime pas son prénom, aussi elle s'en créait un qui lui plaît, et qu'elle utilisera toute sa vie, reste entendu que administrativement seul le prénom de naissance compte.

Je remarque que presque tous les ouvrages anciens sur Gallica mentionne Jacqueline et les revues modernes utilisent le prénom de Raymonde, sûrement suite à un regard sur son acte de naissance.

J'ai trouvé cette signature mais est-elle exacte si on la compare aux deux autres. le P de Pierre est ouvert, le D forme une boucle, et le O de son nom est quasiment inexistant

Maintenant on change de signature avec l'âge, elle devient en générale plus dure. Pourtant, je voie mal Pierre Gandon signer pour sa femme

Ce qui m'interpelle le plus c'est le G, la boucle comme le P est très ouvert. Maintenant je ne suis pas graphologue

En examinant les cartes postale de l'époque, je me suis aperçu, que généralement quand cela s'impose elles possèdent deux signatures mari et femme. Ici je fais suite à mes réflexions sur l'image centrale.

Comme j'aimerai supprimer cette interrogation de cette page.

Quoiqu'il en soit, j'utiliserai, jusqu'à preuve du contraire le prénom de Jacqueline, car je pense que ses contemporains détenaient une meilleure connaissance de sa personne.

Il me délecterai d'adopter le prénom qu'elle préfère. (si c'est le cas)

J' ai trouvé certaines réponses à mes questions, mais l'essentiel reste à déterminer.

Voir l'acte de mariage indiqué ci-dessous. On lit très bien :

-Pierre Gaston Gandon

-Raymonde Lucienne Uriol

Leurs difficultés

Pendant la guerre

Voici une lettre décrivant leurs problème à Paris durant la deuxième guerre mondiale et leurs interrogations.

Après la guerre

Timbre de France n° 565 chez Y§T

Note : Timbre de propagande allemande


Créateur et graveur : Pierre Gandon


Vente au public du : 12 octobre 1942 au 25 mai 1943

Valeur faciale : 1F20 + 8F80 en secours pour cette L.V.F.

Taille : 40 x 26 Dentelure : 13 Quantité : 240 000

Couleur : bleu

Imprimé en taille-douce

Affranchissement carte postale et divers.

Ce timbre émis pour inciter les français à s'engager auprès de l'armée allemande pour lutter avec eux contre l'armée de l'U.R.S.S.

Cette armée s'appelait "La Légion des Volontaires Français" (L.V.F.) Sa destination : Le Front Russe. Edité en triptyque avec trois couleurs, bleu, blanc et rouge. Le blanc sans figurine est visible de par sa taille-douce.


Ce timbre causa des problèmes à Pierre Gandon après la libération de Paris et une fois que sa Marianne trouva faveur auprès du général de Gaulle. Il fut poursuivi auprès d'un tribunal qui l'assigna à résidence pendant 3 mois. Pendant cet intervalle l'exécutif lui interdit de graver quoique ce soit.

A l'époque, on imagine facilement que ceux qui travaillèrent pour les allemands en subissaient les conséquences. Peut-être que sa fonction pendant la première guerre mondiale lui valut une sentence courte car il servit dans l'aviation en Belgique contre les Prusse.

Cet épilogue ne gêna en rien sa carrière.

Une autre difficulté:

Pierre Gandon n'imaginait pas imprimer son timbre-poste autrement qu'en taille-douce, pour La Poste le procédé coutait trop chère (surtout après la guerre, ou les économies étaient de mise), aussi pour elle, l'impression en typographie s'imposait. Cette belligérance traina jusqu'à ce que Notre Graveur fit lui-même son propre poinçon.

Pour le plaisir.

Pour ce document, je ne sais plus où je l'ai trouvé, quoiqu'il en soit, je suis prêt à le retirer si l'éditeur me le demande. Désolé c'est un peu flou, mais tout de même visible. J'aime ce document car j'espère qu'il encouragera de nombreuses personnes à aimer la philatélie.

J'ai également trouvé ce curieux document dans la presse canadienne.
Pierre Gandon a ainsi pris son enfant pour réaliser un autre timbre-poste.

Pierre Gandon décède le 23 juillet 1990 et sa femme Jacqueline le 12 mai 1997.

Que de souvenirs ils nous laissent encore.

Site à visiter : philatelie-annecy.fr/wp-content/uploads/2017/04/2017-04-LA-BELLE-MARIANNE.pdf

Il est vrai que j'aurais pu développer un peu plus l'histoire de sa vie, mais pour l'instant je préfère poursuivre mes recherches sur sa Marianne, je devrais dire, leur Marianne.

Pas d'humour pour cette page. Sinon que je pourrai dire humoristiquement en écrivant cette page tellement, il est difficile de trouver de bonnes informations. Je suis confus des lacunes de mon ignorance. Mais je ne désespère pas d'en trouver de meilleurs. (Comprendra qui pourra) A bientôt

PATJOA