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LE RÔLE DES ÉMOTIONS DANS L'ADOPTION DE COMPORTEMENTS ÉCOLOGIQUES
Les émotions influencent nos perceptions, nos réactions et participent à notre adaptation au monde. En ce sens, elles joue un rôle important dans nos apprentissage. Qu'en est il dans l'écologie ? Dans les changements de comportement écologiques ? Dans l'adoption de nouveaux modes de vie ?
Selon Jeroen Kraaijenbrink de l'université d'Amsterdam, le changement prend du temps et c'est souvent un processus douloureux.
Le début du changement implique une perte et déclenche le déni, l’anxiété, le choc, etc. La pente descend d'abord pour se terminer par une contrainte importante. Il y a ensuite une période de transition pendant laquelle les gens commencent à accepter que le changement est inévitable. Durant cette période de troubles, la pente descendante s’inverse et se transforme progressivement en pente ascendante.
Une fois la période de transition passée, les choses apparaissent comme plus positives. Les gens commencent à utiliser leur créativité pour réfléchir à des solutions. L’acceptation vient, suivie par l’impatience, l’espoir, et finalement par l’énergie et l’enthousiasme.
Le changement implique donc de passer par des montagnes russes émotionnelles caractérisés par un succession d'émotions.
L’émotion traduit l’expression d’une préférence. Elle correspond à une brusque et intense réaction, par exemple « être pris aux tripes » (Channouf & Rouan, 2002).
Mais selon Lazarus, chacun possède ses propres intérêts. Ainsi malgré une émotion forte un individu peut juger que son intérêt est de ne pas agir.
Pour comprendre les différents rôles joués par les émotions dans la prise de décision, il faut distinguer deux types d’action.
Tout d’abord, l’émotion permet d'anticiper les conséquences de la décision et de composer les scénarios projectifs.
Puis, l’émotion immédiate, au moment de la prise de décision, de confirmer le bien fondé du choix.
C'est ainsi que les humains prennent des décisions non seulement en fonction de la logique, mais aussi en fonction des poids affectifs qu’ils attribuent aux différentes solutions possibles, en fonction de mécanismes biologiques innés et d’expériences passées.
Antonio Damasio donne le nom de “état somatique” à cette perception puisqu’elle concerne le corps. Cette perception est associée à une image particulière, comme un repère et c’est la raison pour laquelle Damasio l’appelle “marqueur”. Avec des sensations plaisantes (quand on réussit) ou déplaisantes (quand on échoue) à réaliser une action interviennent dans les processus d'apprentissage.
Un marqueur somatique oblige à faire attention au résultat néfaste que peut entraîner une action donnée. C’est une sorte de signal d’alarme automatique qui dit : “Attention, il y a un danger à choisir cette option”. Pour Damasio, les marqueurs somatiques accroissent la précision et l’efficacité du processus de prises de décision parce qu’ils permettent une présélection d’options possibles. (Antonio Damasio "l’ordre étrange des choses")
Ainsi les arts, les sciences et les technologies viennent de notre capacité à analyser le feed back émotionnel de nos actions, qui vient des émotions, afin de nous améliorer en continu.
Les émotions peuvent affecter l’apprenant à différents stades du processus d’apprentissage.
Comme cela a été démontré (source), elles peuvent avoir un impact soit positif soit négatif sur son attention, sa motivation, ses stratégies d’apprentissage et sa capacité à autoréguler son apprentissage.
Parmi les émotions désagréables susceptibles d’entraver à un moment ou à un autre le processus d’apprentissage on compte :
l’anxiété
la peur de l’échec
l’embarras
l’incapacité à comprendre un exercice
le découragement
l’ennui
Du côté des émotions agréables qui ont une incidence bénéfique sur ce processus, on retrouve principalement :
le plaisir d’apprendre en général
le plaisir d’apprendre sur une matière en particulier
l’enthousiasme vis-à-vis du matériel d’apprentissage
l’espoir de réussir
la fierté attribuable à des accomplissements
Une précision s’impose : ce n’est pas parce qu’une émotion est positive, au sens large, qu’elle est forcément bénéfique au processus d’apprentissage. Pour être utile à ce processus, elle doit être liée à l’apprentissage ou à des tâches d’apprentissage; autrement, elle peut nuire à l’attention et affecter la performance.
Dernièrement, dans le lien entre mémoire et émotions, il a été prouvé que la surprise joue un rôle important. Les neurosciences ont révélé que pour « encoder » un apprentissage, le cerveau a besoin de rétroactions sur ses prédictions, plus précisément d’un signal d’erreur qui doit entraîner chez l’apprenant un sentiment de surprise.
Ajoutons que c’est principalement sur la consolidation à long terme que les émotions agissent.
DANS LE CADRE DU FESTIVAL LEARNING PLANET
https://www.helloasso.com/associations/nous-sommes-vivants/evenements/sessions-de-decouverte