RESUMÉE DETAILLÉE


Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas

Résumé


Chapitre 1 : Les trois présents de M. d’Artagnan père

Le roman débute le premier lundi du mois d’avril 1625, à Meung. Un attroupement

conduit les bourgeois de la ville à s’armer, comme s’ils devaient faire face à un

danger, événement fréquent en cette période troublée par les guerres de religion

et les conflits politiques.

Cependant, la cause de l’attroupement n’est que l’arrivée d’une jeune Gascon,

monté sur un cheval jaune ridicule. Il s’agit de d’Artagnan, dont le narrateur

dresse le portrait. C’est un gentilhomme à peine sorti de l’adolescence, à l’air

astucieux et fier, malgré la pauvreté de sa mise.

Le père du jeune homme lui a offert ce cheval, en lui recommandant d’en prendre

soin car il est dans la famille depuis treize ans. Il fait ensuite l’éloge du courage,

qui doit faire briller le nom de la famille. Il recommande à son fils d’obéir au roi et

au cardinal et de se battre dès qu’il le pourra. Il lui confie également une lettre de

recommandation pour M. de Tréville, gascon comme eux, désormais capitaine des

mousquetaires. Cette lettre, ce cheval et une bourse de quinze écus sont les trois

présents de M. d’Artagnan à son fils. La mère du jeune homme lui donne une

pommade qui soigne toutes les blessures qui n’atteignent pas le cœur.

D’Artagnan est présenté comme un nouveau Don Quichotte, prêt à se battre, non

contre des moulins, mais contre la moindre offense supposée. À Meung, il entend

un gentilhomme se moquer de son cheval devant un public hilare. Il le provoque en

duel. Cependant, les deux hommes qui écoutaient le railleur et l’aubergiste

frappent d’Artagnan avec des objets du quotidien (ce qui est infâmant pour un

gentilhomme). Malgré les coups, le Gascon continue à se battre contre ses trois

assaillants, jusqu’à ce que son épée soit brisée et qu’il tombe évanoui. On

l’emporte dans l’auberge tandis que la foule se masse. L’hôte fouille d’Artagnan,

trouve la lettre pour M. de Tréville et en parle au gentilhomme railleur. Ce dernier

ne veut pas que le jeune homme voie une certaine Milady avec qui il a rendez-

vous. D’Artagnan, étourdi, se lève et va dans la cuisine. Il voit son provocateur en

compagnie d’une belle jeune femme blonde, à qui il transmet l’ordre du cardinal

d’aller à Londres et de la prévenir si un certain duc quitte l’Angleterre. D’Artagnan

s’apprête à nouveau à dégainer son épée, mais au moment où le gentilhomme veut

répondre à sa provocation, la jeune femme l’arrête, disant que « le moindre retard

peut tout perdre ». Le gentilhomme s’élance donc au galop, la belle inconnue part

de son côté. D’Artagnan veut poursuivre l’homme mais s’évanouit à nouveau.

Lendemain, il est rétabli, grâce à la recette de sa mère. Au moment de payer sa

note, il constate que la lettre pour M. de Tréville a disparu. Il fait un scandale,sort son épée, mais se souvient qu’elle est coupée en deux. L’aubergiste comprend

que la lettre a été volée par le gentilhomme qui a fui.

D’Artagnan part à Paris, où il vend son cheval, loue une petite chambre près du

Luxembourg et fait remettre une lame à son épée. Le lendemain, il se rend chez M.

de Tréville, que son père considère comme le troisième personnage du royaume.

Chapitre 2 : L’antichambre de M. de Tréville

M. de Tréville est un homme brave, gascon, excellent escrimeur, séducteur. Son

père a vaillamment combattu aux côtés d’Henri IV, père de Louis XIII. Il est un

proche du roi, qui l’apprécie pour son intelligence et sa fidélité. Les

mousquetaires de Tréville sont entièrement dévoués au roi et sont les rivaux des

gardes du cardinal. Indisciplinés pour tout autre que Tréville qui les protège,

prompts à se battre et à boire, ils font grand bruit dans Paris.

D’Artagnan se présente dans l’antichambre de Tréville, au milieu d’une cohue de

mousquetaires, se sentant un peu ridicule. Des hommes se lancent des défis à

l’épée, d’autres se vantent de leurs conquêtes, d’autres enfin se moquent

ouvertement du cardinal. D’Artagnan est étonné et scandalisé car son père lui a

recommandé le respect du cardinal.

Il observe un mousquetaire nommé Porthos, qui parade dans un baudrier brodé,

acheté grâce à l’argent de sa maîtresse, mais garde son manteau en se plaignant

d’un rhume. Ce grand mousquetaire à l’air hautain en interpelle un autre, Aramis,

un jeune homme discret, délicat et élégant, qui étudie la théologie. Tous deux

vouent un respect évident à un autre mousquetaire, Athos, qui n’est pas présent.

Ils parlent du comte de Rochefort, espion du cardinal, responsable de l’exécution

de Chalais. Porthos mentionne les bonnes fortunes d’Aramis, qui le somme de se

taire. Alors qu’ils sont sur le point de se battre, d’Artagnan est appelé chez M. de

Tréville.

Chapitre 3 : L’audience.

D'Artagnan, après avoir vendu son cheval et loué une chambre à Paris, se rend chez M.

de Tréville, le capitaine des mousquetaires, avec la recommandation de son père. Il

attend longtemps avant d'être reçu, mais finalement, il est introduit dans le cabinet de

M. de Tréville où il exprime son désir de devenir mousquetaire.

Chapitre 4 : L’épaule d’Athos, le baudrier de Porthos et le mouchoir d’Aramis.

D'Artagnan se retrouve dans l'antichambre de M. de Tréville où il rencontre trois jeunes

mousquetaires : Athos, Porthos et Aramis. Ils se chamaillent et d'Artagnan provoque

un duel avec eux. Finalement, les duels sont interrompus par l'arrivée de M. de Tréville.

Chapitre 5 : Les Mousquetaires du Roi et les Gardes de M. le Cardinal.

D'Artagnan reçoit une lettre anonyme l'invitant à un rendez-vous dans un lieu isolé.

Méfiant, il s'y rend armé, mais découvre que c'était un piège pour le faire arrêter par

les hommes du cardinal. Il échappe de justesse à leur capture grâce à l'intervention

d'Athos, Porthos et Aramis.

Chapitre 6 : Sa Majesté le Roi Louis treizième

Tréville se rend chez Louis XIII pour justifier l’action de ses mousquetaires au

cours de cette altercation. Il laisse penser que les cinq gardes du cardinal étaient

eux aussi venus se battre en duel mais qu’ils ont changé d’adversaires en voyant

les mousquetaires. Il insiste sur le fait que trois mousquetaires, dont un blessé,

accompagnés d’un enfant, ont vaincu cinq gardes du cardinal. Cette victoire

réjouit le roi comme elle a réjoui Tréville. Louis XIII demande à voir les quatre

hommes pour les féliciter, le lendemain à midi.

D’Artagnan, impatient, se rend chez Athos dès huit heures. Le mousquetaire le

conduit au jeu de paume, avec Aramis et Porthos. Cependant, ne sachant pas

jouer, le Gascon préfère se promener dans la galerie. Il est pris à partir par un

garde du cardinal, Bernajoux, qui lui donne rendez-vous pour un duel. Ils se

battent dans la rue, déserte à cette heure. D’Artagnan blesse à deux reprises

Bernajoux, qui recule du côté de la demeure de M. de le Trémouille. Deux amis du

garde sortent et se précipitent sur le Gascon. Les trois mousquetaires arrivent à

leur tour et se joignent au combat. Les deux gardes du cardinal appellent en

renfort les gens de M. de Le Trémouille. Les mousquetaires appellent alors le

reste de leur compagnie. La bataille grandit démesurément. Les gardes se

réfugient dans l’hôtel de M. de La Trémouille, tandis que des mousquetaires

jettent des pavés sur la porte.

Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan se hâtent jusqu’au Louvre, afin de raconter

l’incident au roi avant le cardinal. Toutefois, ce dernier a organisé à l’impromptu

une chasse, au cours de laquelle il a parlé de l’affaire à Louis XIII. Tréville conseille

donc aux quatre jeunes gens de ne pas se montrer afin de ne pas essuyer la colère

du monarque. Le capitaine se rend chez M. de La Trémouille, décidé à se plaindre

contre les mousquetaires, qui ont maltraité ses domestiques et voulu brûler son

hôtel. Tréville propose de demander le témoignage de Bernajoux pour savoir ce

qui s’est réellement passé. Bernajoux, presque mourant, raconte toute la vérité.

Tréville se rend au Louvre. Le roi est de mauvaise humeur parce qu’il s’ennuie et

que la chasse n’a pas été bonne. Il reproche au capitaine la conduite de ses

mousquetaires. Tréville assure qu’ils ont été calomniés et suggère au roi de

demander le témoignage de M. de La Trémouille. Ce dernier disculpe les

mousquetaires. Le roi reçoit Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan et donne de

l’argent au jeune Gascon (qui partage la somme avec ses camarades). Louis XIII

recommande aussi à Tréville de trouver pour d’Artagnan une place dans la

compagnie des gardes de M. des Essarts.

Chapitre 7 : L’intérieur des mousquetaires

Porthos conseille à d’Artagnan de prendre un laquais, qu’il embauche pour lui.

Planchet n’a d’autres références de savoir cracher dans l’eau pour faire des

ronds. Le Picard est un déçu en voyant d’Artagnan : d’après la mise de Porthos, il

espérait un maître fortuné. Or le Gascon n’a qu’un lit : Planchet dort à même le

sol, sur une couverture.

Le valet d’Athos, Grimaud, criant son maître autant qu’il le vénère. Comme Athos

parle peu, il a habitué Grimaud à rester lui aussi mutique et à obéir à un simple

geste. Athos est décrit comme un bel homme de trente ans, volontiers taciturne,

qui n’a pas de maîtresse et se montre amer lorsque l’on parle d’amour.

Porthos, au contraire, est volubile et parle fort. Il a moins de prestance qu’Athos

et s’efforce de compenser ce trait par des vêtements somptueux. Sa vanité se

traduit aussi par les récits répétés et bruyants de ses conquêtes féminines.

Son valet, Boniface, a été surnommé Mousqueton par Porthos, afin qu’il ait un air

plus martial. Il ne demande d’autre salaire à Porthos que des vêtements superbes,

et consacre deux heures par jour à trouver des expédients pour s’enrichir.

Le valet d’Aramis, Bazin, paisible, est toujours vêtu de noir car il se prépare à être

le valet d’un homme d’Église.

Athos habite un appartement correctement meublé, peu riche, mais témoignant

par quelques objets de la grandeur de sa famille. Il a vraisemblablement un

secret : dans sa chambre, un coffret dont il a toujours la clé sur lui recèle des

papiers et des lettres. D’Artagan ne peut rien apprendre à son sujet, si ce n’est

qu’il a manifestement été malheureux en amour. Il joue beaucoup et paie toujours

ses dettes. Il est toujours prompt à offrir de l’argent à ses amis.

Porthos vit dans un grand appartement, apparemment luxueux vu de l’extérieur,

mais dans lequel il n’invite jamais personne. On peut supposer que cet

appartement est comme son baudrier, un reflet de sa prétention. Porthos, lui

aussi est joueur. Lorsqu’il perd, il a toujours besoin de deux ou trois jours pour

honorer sa créance.

Aramis vit dans un appartement élégant, contenant, outre la salle à manger, un

boudoir, une chambre à coucher et un jardin clos. Il ne joue jamais. Il prétend

n’avoir aucune maîtresse mais il se rend très souvent chez des dames de la haute

aristocratie. Par ailleurs, il s’absente souvent lors des dîners, sous prétexte qu’il

a du travail, mais il semble bien qu’il s’agisse de rendez-vous galants.

Lorsque l’argent du roi est épuisé, Planchet se plaint auprès de son maître.

D’Artagnan demande conseil à ses trois amis, qui jugent qu’un valet ne peut se

conduire ainsi. Il résout de battre Planchet et de lui interdire de quitter son

service ; cette méthode réussit.

Une solide amitié unit les trois mousquetaires et d’Artagnan, garde de la

compagnie de M. des Essarts.

Chapitre 8 : Une intrigue de cour

Les trois mousquetaires et d’Artagnan commencent à manquer cruellement

d’argent.

Le jeune homme reçoit la visite de son propriétaire, M. Bonacieux, qui lui

demande de l’aide car sa femme a été enlevée. Le bourgeois croit que cet

enlèvement a un motif politique : son épouse est la filleule de M. De La Porte, l’homme de confiance de la reine. Elle est au service de la souveraine et l’a

entendue exprimer ses inquiétudes car elle est poursuivie par la rancune du

cardinal. Anne d’Autriche pense que l’on a écrit une fausse lettre de sa part pour

attirer à Paris le duc de Buckingham. Mme Bonacieux a vraisemblablement été

enlevée car elle connaît les secrets de la reine. La description du ravisseur

correspond à l’homme de Meung. Bonacieux a reçu une lettre de menaces lui

intimant de ne pas rechercher sa femme. Il demande à d’Artagnan d’intervenir ; en

échange, il ne lui demandera pas les trois mois de loyer qu’il lui doit.

À ce moment de leur discussion, ils voient par la fenêtre l’homme de Meung.

D’Artagnan se précipite à sa poursuite.

Chapitre 9 : D’Artagnan se dessine.

D'Artagnan montre à Athos la blessure qu'il a reçue lors du duel avec les hommes du

cardinal. Athos reconnaît l'épée qui l'a blessé et révèle à d'Artagnan qu'elle appartient

à Milady, une femme qu'il connaît bien.

Chapitre 10 : Une Souricière au dix-septième siècle.

D'Artagnan rencontre Milady de Winter dans une auberge où elle lui demande de lui

rendre un service en échange d'une récompense. D'Artagnan accepte et se retrouve

impliqué dans une affaire complexe liée à l'espionnage et aux complots politiques.

Chapitre 11 : L’intrigue se noue

D’Artagnan rentre chez lui après s’être trouvé un alibi auprès de M. de Tréville. Il

pense à Mme Bonacieux, dont il est en train de tomber amoureux. Sa rêverie le

conduit à envisager qu’il s’enrichira grâce à elle. (Le narrateur précise que l’on

« faisait alors son chemin par les femmes ».) D’Artagnan se dirige vers la maison

d’Aramis. Il est onze heures du soir. Il remarque une femme, cachée dans un grand

manteau, qui semble chercher l’une des maisons. Il voit qu’elle frappe aux volets

d’Aramis. Elle montre un mouchoir blanc. D’Artagnan a la surprise de constater

que la visiteuse ne s’entretient pas avec Aramis mais avec une autre femme.

Quand elle repart, il voit qu’il s’agit de Mme Bonacieux. Jaloux, il la suit mais elle

l’entend et s’enfuit. Il la poursuit, la rattrape. Elle est soulagée de voit que son

poursuivant est d’Artagnan. Il l’escorte, lui promettant de na pas chercher à

savoir qui elle rencontrera ensuite. Il lui déclare son amour. D’Artagnan rentre

chez lui. Planchet lui apprend qu’Athos s’est fait arrêter. Les gardes l’ont pris pour

d’Artagnan et il n’a rien démenti, afin de laisser à son ami trois jours de répit.

D’Artagnan demande à Planchet de donner rendez-vous à Porthos et Aramis au

cabaret de la Pomme de Pin. Quant à lui, il part au Louvre pour prévenir Tréville.

En chemin, il voit deux personnes masquées, en qui il croit reconnaître Mme

Bonacieux et Aramis. Jaloux, il les suit, les aborde. L’homme n’est pas Aramis : il a

un accent étranger. Les deux hommes sont sur le point de se battre ; la mercière

intervient. D’Artagnan comprend que le faux mousquetaire est en réalité le duc de

Buckingham et il se met à son service.

Chapitre 12 : Georges Villiers, duc de Buckingham

Buckingham a obtenu une entrevue avec la reine. Constance lui fait emprunter un

chemin tortueux. Le duc est un homme de trente-cinq ans, beau, brave, riche,

influent, orgueilleux. La reine a vingt-six ans ; belle, majestueuse, elle est

comparée à une déesse. Buckingham déclare son amour de façon passionnée. Il

évoque une soirée qu’ils ont passée ensemble ; elle rappelle à son tour qu’elle

avait, à cette occasion, appelé ses gens pour ne pas rester seule avec lui. Il est

malgré tout revenu la voir ; le cardinal a fait naître des soupçons dans le cœur du

roi ; les proches de la reine ont été congédiés. Buckingham fait de la guerre (où

l’Angleterre s’allie aux protestants de La Rochelle) un prétexte pour venir en

France et voir la reine. En effet, la paix nécessitera son intervention en tant que

négociateur. Buckingham et la reine font régulièrement le même rêve : ils voient le

duc mort, frappé d’un coup de couteau au côté gauche. Pour le duc, le fait que

Dieu leur envoie les mêmes rêves est la preuve que la reine l’aime. Elle l’implore

de partir, craignant de causer sa mort. Il demande un objet lui appartenant, en

souvenir de leur entrevue. La reine lui remet « un petit coffret en bois de rose à

son chiffre, tout incrusté d’or ».

Chapitre 13 : M. Bonacieux

Bonacieux, prisonnier à la Bastille, subit un interrogatoire. C’est un homme

égoïste, avare et lâche. Il est accusé de haute trahison mais il nie. Il raconte que

sa femme a été enlevée et fait le portrait du ravisseur, tout en disant qu’il ne

connaît pas son nom. Il fait l’erreur de dire qu’il reconnaîtrait cet homme. Le

commissaire l’envoie au cachot. Le lendemain, on annonce à Bonacieux qu’il va

être confronté à son complice, d’Artagnan. En réalité, il s’agit d’Athos, ce qui

donne lieu à un passage comique. Le commissaire remet les deux hommes en

prison. Le lendemain, on conduit Bonacieux dans une voiture de police. Il croit

qu’il va être exécuté et s’évanouit.

Chapitre 14 : L’homme de Meung

Bonacieux est en réalité conduit devant Richelieu, occupé à étudier un plan de la

Rochelle. Le cardinal est décrit comme un homme de trente-six à trente-sept ans,

grisonnant mais actif, adroit cavalier, d’une grande force morale. Il interroge

Bonacieux, qui avoue avoir souvent conduit sa femme devant la porte de deux

marchands de toile, dont il donne les adresses. Le cardinal fait appeler le comte

de Rochefort ; Bonacieux reconnaît en lui le ravisseur de sa femme. Le cardinal

fait remettre le mercier sous les verrous. Rochefort et Richelieu demeurent seuls.

Le premier raconte au second que la reine a vu Buckingham et lui a donné un

coffret. L’informatrice de Rochefort, Mme de Lannoy, sait que cette boîte

renferme les ferrets en diamant que le roi a offerts à la reine. Richelieu fait revenir

Bonacieux, lui donne cent pistoles et le renvoie chez lui. Il en sait qu’il en fait ainsi

son espion. Il fait ensuite appeler Vitray, qu’il envoie à Londres remettre une

lettre à Milady, lui demandant de couper deux des douze ferrets que le duc

portera à un bal.

Chapitre 15 : Gens de robe et gens d’épée

Athos n’a pas reparu. Porthos et d’Artagnan en informent Tréville. Aramis a

demandé un congé de cinq jours et la rumeur le dit à Rouen pour régler une affaire

de famille.

Athos a subi un interrogatoire, au cours duquel il a déclaré être simplement venu

rendre visite à d’Artagnan. Il présente un alibi pour les heures précédant sa visite

à d’Artagnan. Le commissaire qui l’interroge voudrait « prendre la revanche que

les gens de robe aiment tant à gagner sur les gens d’épée » mais il craint

d’offenser les grands personnages que connaît Athos.

Le roi est préoccupé par la présence secrète à Paris de Mme de Chevreuse, car il

pense que cette dernière sert la reine dans ses intrigues politiques et surtout

amoureuses. « Capricieux et infidèle, le roi voulait être appelé Louis le Juste et

Louis le Chaste. » Or le cardinal a dit au roi que son enquête sur Mme de

Chevreuse a été troublée par un mousquetaire.

C’est à ce moment que Tréville entre chez le roi pour protester contre

l’arrestation d’Athos (et rappelle, dans un pique à l’encontre du cardinal que ce

mousquetaire est celui qui a blessé M. de Cahusac). Le cardinal rétorque que ce

mousquetaire n’est pas innocent, puisqu’il a frappé quatre commissaires

instructeurs. Tréville répond que c’est impossible : Athos était chez lui, en

compagnie du duc de la Trémouille et du comte de Châlus. Selon lui, un procès-

verbal de gens de robe ne vaut pas la parole de gens d’épée.

Richelieu met en cause d’Artagnan. Tréville, en toute bonne foi, dit que le jeune

garde était aussi chez lui, de neuf heures et demie à dix heures et demie. Le

cardinal ne comprend pas comment c’est possible. Il rappelle que la maison où

Athos a été arrêté est suspecte. Tréville proteste de la loyauté de d’Artagnan à

l’égard du roi. Il menace de démissionner si Athos n’est pas libéré ou jugé. Le roi

accepte de le faire juger, mais Tréville met en cause l’impartialité des gens de

robe. À force d’éclats, il obtient la libération d’Athos. Richelieu le laisse faire mais

Tréville s’en méfie.

Pendant que le capitaine se rend à For-l’Évêque pour délivrer son mousquetaire,

le cardinal révèle au roi que Buckigham est resté pendant cinq jours à Paris.

Chapitre 16 : Où M. le garde des sceaux Séguier chercha plus d’une fois la cloche

pour la sonner, comme il le faisait autrefois

La jalousie du roi est éveillée par la révélation du cardinal, d’autant plus que celui-

ci lui raconte que la reine a beaucoup pleuré et écrit. Louis XIII veut lire la

correspondance de la reine mais Richelieu objecte que l’on ne peut pas facilement

faire fouiller l’une des plus grandes princesses du monde. Le roi est persuadé que

Mme de Chevreuse et La Porte aident la reine à le tromper ; le cardinal suspecte

plutôt un complot politique.

La seule personne qui puisse demander la correspondance de la reine est le garde

des sceaux Séguier, que Richelieu a déjà convoqué. (On voit ainsi combien le

cardinal manipule le roi.) Louis XIII entre dans les appartements de la reine et lui

annonce, d’un ton glacé, la visite du chancelier Séguier, sans ajouter un mot.

Après son départ, le chancelier entre timidement. C’est un homme qui a lutté

toute sa vie contre les tentations de la chair. À la fin de son adolescence, il entra

dans un couvent, où son supérieur lui conseilla de sonner la cloche à chaque fois

qu’il sentirait venir une tentation : les autres moins prieraient alors pour l’en

délivrer. Après trois mois, il quitta le couvent et entra dans la magistrature. Il se

dévoua entièrement au cardinal.

Le chancelier annonce à la reine que le roi lui a ordonné de faire une perquisition

dans ses papiers. Elle est outrée. Après avoir fouillé la pièce, il ajoute gauchement

qu’il doit fouiller la reine elle-même pour récupérer la lettre qu’elle a écrite dans

la journée, si elle refuse de la lui donner. Elle est horrifiée mais refuse de donner

la lettre, jusqu’au moment où le chancelier avance la main vers son corsage. Elle

lui donne finalement le document, puis s’évanouit.

Séguier l’apporte au roi, qui est rassuré car « toute l’intrigue est politique » et

qu’il n’est « aucunement question d’amour ». La lettre est en effet adressée au roi

d’Espagne. La reine demande à son frère et à l’empereur d’Autriche de faire

semblant de déclarer la guerre à la France et de demander, en échange de la paix,

le renvoi du cardinal. Richelieu conseille hypocritement au roi d’accepter ce

marché mais Louis XIII se récrie, annonçant qu’il punira tous les coupables, y

compris la reine. Le cardinal refuse qu’elle lui soit sacrifiée, disant qu’elle est son

ennemie mais pas celle du roi. Il conseille au souverain de donner un bal pour se

réconcilier avec sa femme et lui demander de porter ce soir-là les ferrets de

diamants qu’il lui a offerts.

Richelieu attend un message de Milady pour fixer la date du bal. Ce sera douze

jours après l’envoi de ce message, le temps qu’il lui envoie de l’argent et qu’elle

rentre en France. Le bal aura lieu le 3 octobre.

Chapitre 17 : Le ménage Bonacieux

Comme Richelieu a parlé deux fois des ferrets, Louis XIII soupçonne que ces

bijoux ont une importance particulière. Ses soupçons sont confirmés lorsqu’il en

parle à la reine, car elle pâlit en entendant l’exigence du roi. Elle se croit perdue et

comprend que tout cela est l’œuvre du cardinal. Ne sachant à qui se fier,

persuadée qu’une de ses proches la trahit, elle éclate en sanglots. Mme

Bonacieux l’entend et lui offre son aide. Elle lui dit qu’elle trouvera un messager

pour apporter une lettre réclamant les ferrets au duc. Elle pense se servir de son

mari, récemment libéré, pour qu’il porte un message, sans en lire le contenu. La

reine lui donne une bague à vendre pour couvrir les frais du voyage.

Constance a à peine vu son mari depuis qu’il a été libéré. Elle ne sait pas qu’il est

devenu un espion du cardinal et qu’il reçoit fréquemment les visites de Rochefort,

dont il croit les flatteries. Quant à elle, elle pense beaucoup à d’Artagnan. En

effet, mariée depuis l’âge de dix-huit ans à Bonacieux, elle a résisté pendant cinq

ans à toutes les tentatives de séduction, mais la mercière est troublée par ce jeune gentilhomme courageux qui lui parle d’amour. Elle se montre froide envers son mari, ne se souciant pas de son emprisonnement.

Elle lui annonce qu’il recevra beaucoup d’argent s’il apporte une lettre en main

propre à une personne illustre à Londres. Cependant, il répond qu’il se méfie des

intrigues et que le cardinal l’a éclairé à ce sujet. Il proclame être l’ami de Richelieu

et se méfier de la reine, qui est espagnole. Hors d’elle, Constance finit par

l’insulter, lui reprochant sa lâcheté et sa cupidité. Elle présente sa mission comme

le seul moyen de retrouver son affection ; il est attendri mais il a trop peur de la

Bastille pour accepter. Il se précipite chez Rochefort pour l’avertir que la reine

veut envoyer un messager à Londres. Restée seule, Constance proclame sa haine

pour son mari. D’Artagnan, à travers le plancher, lui demande de lui ouvrir la porte

de l’allée.

Chapitre 18 : L’amant et le mari.

D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis se lancent dans une mission périlleuse pour

retrouver les ferrets de la reine, des bijoux compromettants qui pourraient mettre en

danger la réputation de la reine de France.

Chapitre 19 : Plan de campagne.

Les mousquetaires élaborent un plan pour récupérer les ferrets de la reine et ainsi

protéger son honneur. Ils se divisent en équipes et se lancent dans une série

d'aventures et de confrontations pour atteindre leur objectif.

Chapitre 20 : Voyage.

Les mousquetaires parviennent finalement à récupérer les ferrets de la reine, mais se

retrouvent confrontés à de nouveaux obstacles et à de nouveaux ennemis alors qu'ils

tentent de ramener les bijoux en sécurité.

Chapitre 21 : La comtesse de Winter

Buckingham s’empresse d’aller chercher le coffret, dans une chapelle où il a fait

placer un portrait d’Anne d’Autriche. Il remarque avec horreur qu’il manque deux

ferrets. Il soupçonne la comtesse de Winter de les lui avoir dérobés. Il ne reste

plus que cinq jours avant le bal. Buckingham donne l’ordre d’interdire à tout

bateau de quitter l’Angleterre, à moins qu’il n’ait une permission particulière. (Du

point de vue diplomatique, son geste peut être interprété comme une déclaration

de guerre de l’Angleterre à la France.) Il commande à un orfèvre deux ferrets

identiques à ceux qui manquent et les obtient deux jours plus tard. Il confie les

douze ferrets à d’Artagnan mais garde le coffret vide. Il lui donne la permission de

prendre la mer et quatre chevaux magnifiques. Grâce à sa protection, d’Artagnan

arrive sans encombre à Paris

Chapitre 22 : Le Ballet de la Merlaison

Le chapitre décrit les préparatifs pour le bal. Le roi arrive avec sa suite ; il semble

préoccupé. Trente minutes plus tard vient la reine, manifestement affligée. Le

cardinal, quant à lui, se réjouit de la mine abattue de la reine. Le roi reproche à

Anne d’Autriche de ne pas porter les ferrets. Elle dit qu’elle va les envoyer

chercher. Le cardinal donne au roi deux ferrets, en lui recommandant de compter

ceux de la reine. Celle-ci reparaît avec les ferrets ; le roi est trop loin pour les

compter. Il essaie de le faire durant une heure, pendant qu’elle danse. Finalement,

il l’aborde avec les deux ferrets, lui disant qu’elle a dû en perdre. Elle feint la

surprise, s’exclamant qu’elle en aura ainsi quatorze. Le cardinal prétend avoir tout

prévu pour faire ce cadeau à la reine. Peu après, Mme Bonacieux fait signe à

d’Artagnan de la suivre jusqu’à une antichambre. La reine paraît dans la pièce

adjacente et tend au jeune homme une bague à travers la tapisserie.

Chapitre 23 : Le rendez-vous

D’Artagnan rentre chez lui. Planchet lui annonce qu’une lettre a été déposée en

son absence, quoique l’appartement fût fermé. C’est une lettre de Mme

Bonacieux, qui donne rendez-vous à d’Artagnan le lendemain à dix heures du soir

à Saint-Cloud. Le jeune homme est éperdu de bonheur et d’amour. Le jour du

rendez-vous, d’Artagnan rencontre Bonacieux en sortant de chez lui. Le mercier

l’interroge sur son voyage et lui demande si une maîtresse l’attendait

impatiemment à Paris. Le jeune homme répond que c’est le cas, sans remarquer

que Bonacieux s’assombrit : il est manifeste que le mercier sait que c’est avec sa

femme que d’Artagnan a rendez-vous.

Le jeune garde se rend chez Tréville, qui lui apprend que, lors du bal, le roi et la

reine étaient radieux et le cardinal maussade. Le capitaine lui conseille de se

méfier de la vengeance de Richelieu et de cacher le diamant de la reine pour ne

pas attirer les soupçons. Il lui recommande de se méfier de tous, notamment de

sa maîtresse. Il lui suggère enfin d’aller en Picardie pour prendre des nouvelles de

ses trois compagnons, qui ne sont pas rentrés à Paris. D’Artagnan répond qu’il le

fera dès le lendemain car il est attendu le soir. Son capitaine renouvelle ses

avertissements contre les femmes et lui souhaite bon voyage.

Dans l’écurie de l’hôtel des gardes, d’Artagnan trouve Planchet, qui le met en

garde contre Bonacieux, dont il a analysé les changements de physionomie

pendant sa conversation avec son locataire. Le jeune homme néglige ses

avertissements et lui ordonne de se tenir prêt à neuf heures.

Chapitre 24 : Le pavillon

À neuf heures, d’Artagnan et Planchet partent à Saint-Cloud. Le jeune homme

donne de l’argent à son domestique pour qu’il l’attende dans un cabaret jusqu’au

lendemain matin, à six heures. Quant à lui, il attend longtemps devant le lieu du Depuis, il empêche l’aubergiste d’accéder à sa cave, si bien que celui-ci ne peut

servir ses clients. Entendant la voix de d’Artagnan, Athos accepte de sortir, non

sans avoir consciencieusement vidé la cave. Athos est ivre quand il paraît mais commande encore six

bouteilles pour d’Artagnan et lui. (L’aubergiste pense : « C’est un foudre, cet

homme. ») Cette ivresse intense conduit Athos, généralement très secret, à

conter son passé à d’Artagnan. Amoureux d’une belle jeune fille, qui était la sœur

d’un curé, il l’épousa, quoiqu’elle fût pauvre, sans lui poser aucune question sur

son passé. Mais un jour, il vit qu’elle était marquée d’une fleur de lys, c’est-à-dire

qu’elle avait été condamnée pour prostitution. Il décida de la pendre, arguant qu’il

avait le droit de haute justice sur ses terres. D’Artagnan est horrifié par ce récit.

Chapitre 25 : La maîtresse de Porthos

D’Artagnan va demander conseil à Tréville, qui voit dans cette affaire une intrigue

politique du cardinal. Il recommande à d’Artagnan de quitter Paris, comme prévu,

et s’engage à avertir la reine de la disparition de Mme Bonacieux. En rentrant chez

lui, il voit Bonacieux, dont il remarque la mine hypocrite. Le mercier plaisante sur

ses bonnes fortunes et son retour tardif, en lui demandant dans quels chemins il a

traîné. Les bottes de d’Artagnan, en effet, sont fort sales, mais le jeune homme

remarque que celles de Bonacieux sont dans le même état. Il comprend que son

logeur est le gros homme qui est monté à l’échelle. Il s’efforce de ne rien laisser

paraître mais le mercier surprend sa rage et s’effraie. D’Artagnan plaisante à son

tour et, sous un faux prétexte, entre chez son hôte pour confirmer ses soupçons :

le lit n’a pas été défait.

Il rentre chez lui, où Planchet lui annonce qu’il a reçu la visite de M. de Cavois, le

capitaine des gardes de Son Éminence, venu lui annoncer qu’il était attendu chez

le cardinal, bien disposé en sa faveur. Planchet a pensé qu’il s’agissait d’un piège

et a prétendu que son maître était à Troyes. D’Artagnan lui ordonne de préparer

leur départ pour prendre des nouvelles des mousquetaires et, avant de partir, se

rend chez ses amis pour savoir s’ils sont rentrés. Il n’apprend rien au sujet

d’Athos et Porthos. Aramis est absent mais a reçu une lettre de femme, que

d’Artagnan emporte pour la lui remettre.

Planchet et lui partent avec quatre chevaux, dans l’espoir de revenir avec les trois

mousquetaires. Ils arrivent à Chantilly et s’arrête dans l’auberge où ils avaient

laissé Porthos. D’Artagnan commande un repas, invite l’hôte à boire avec lui et le

questionne au sujet de Porthos. Il apprend que le mousquetaire, blessé, n’a pas

quitté l’auberge, et n’a toujours pas réglé ses fastueuses dépenses. D’Artagnan

s’apprête à aller voir son ami mais l’aubergiste lui conseille la prudence : Porthos

se montre très agressif. Il a perdu tout son argent et son cheval au jeu. D’Artagnan

rassure l’aubergiste en lui assurant que Porthos est le favori d’une grande dame

qui lui enverra bientôt de l’argent. Cependant, son interlocuteur a appris que

cette duchesse est en réalité la femme d’un procureur, âgée de cinquante ans et

que cette Mme Coquenard refuse de payer pour son amant car elle pense qu’il a

eu un duel pour une autre femme. L’aubergiste ajoute que Porthos ne veut pas que

ses amis sachent qu’il a été blessé par son adversaire car il s’était vanté de le

pourfendre. Il fait le récit du combat : l’adversaire du mousquetaire l’a épargné

quand il a appris qu’il s’appelait Porthos et non d’Artagnan.

Le jeune homme entre dans la chambre de Porthos, remplie de bouteilles vides. Il

feint de croire à ses forfanteries. Mousqueton raconte comment il a braconné

pour nourrir son maître et attrapé des bouteilles au lasso. Les tirades comiques

de Mousqueton permettent d’en apprendre plus sur ce personnage, fils d’un

voleur de grand chemin qui profitait de la confusion des guerres de religion pour

détrousser tous les passants.

Chapitre 26 : La thèse d’Aramis

D’Artagnan se rend à l’auberge où il a laissé Aramis. Ce dernier, à la grande joie de

Bazin, a décidé de quitter la carrière de mousquetaire pour revenir vers l’Église.

En compagnie de deux ecclésiastiques, il s’interroge sur le sujet de sa thèse.

D’Artagnan est ainsi entraîné malgré lui dans une dispute théologique qu’il

comprend à peine. Les deux visiteurs partent. Aramis raconte à d’Artagnan

pourquoi il a autrefois quitté le séminaire. Ce récit dessine son caractère

séducteur et fier. Âgé de vingt ans, peu avant son ordination, Aramis se trouvait

chez une dame, à qui il lisait les Vies des Saints, tandis qu’elle l’écoutait dans une

« pose […] quelque peu désordonnée ». Un habitué de ce salon entra. Jaloux, il

provoqua Aramis, qui fut incapable de relever le défi car il ne savait pas manier

l’épée. Le séminariste prit des cours d’escrime pendant un an, puis revint

provoquer cet homme. Il le tua en duel, aussi ne put-il devenir prêtre à ce

moment-là : il entra dans le corps des mousquetaires. Après ce récit, Aramis se

dit lassé de sa vie impie et estime que la blessure qu’il a reçue est un

avertissement du Ciel. D’Artagnan le perce à jour : il comprend qu’Aramis veut se

retirer du monde à cause d’un chagrin d’amour. Il lui donne une lettre de Mme de

Chevreuse. Fou de joie, Aramis ne pense plus à la piété : en jurant, il partage un

plantureux repas avec d’Artagnan, ce qui fait le désespoir de Bazin. D’Artagnan

paie la note de Porthos, lui offre l’un des chevaux de Buckingham et se remet en

route.

Chapitre 27 : La femme d’Athos

Les deux jeunes gens entreprennent de prendre des nouvelles d’Athos. Toutefois,

Aramis est trop faible pour monter à cheval, en raison de sa blessure. D’Artagnan

part seul, s’inquiétant pour Athos. Le narrateur propose un portrait élogieux

d’Athos, marqué par la vaillance, la prestance, la noblesse, la culture

et l’honnêteté. Toutefois, Athos est souvent sombre, absent, notamment en été,

et il boit beaucoup. D’Artagnan arrive à Amiens, prêt à en découdre avec

l’aubergiste qui a accusé Athos à tort. L’aubergiste raconte qu’il a été trompé par

une personne lui ayant affirmé qu’un faux-monnayeur arriverait prochainement,

déguisé en mousquetaire. Il ajoute qu’Athos, après s’être battu bravement contre

plusieurs hommes, a trouvé refuge dans la cave. Le mousquetaire n’en est pas

sorti depuis l’assaut, même après que l’aubergiste a reconnu qu’il était innocent.Depuis, il empêche l’aubergiste d’accéder à sa cave, si bien que celui-ci ne peut

servir ses clients. Entendant la voix de d’Artagnan, Athos accepte de sortir, non

sans avoir consciencieusement vidé la cave. Athos est ivre quand il paraît mais commande encore six

bouteilles pour d’Artagnan et lui. (L’aubergiste pense : « C’est un foudre, cet

homme. ») Cette ivresse intense conduit Athos, généralement très secret, à

conter son passé à d’Artagnan. Amoureux d’une belle jeune fille, qui était la sœur

d’un curé, il l’épousa, quoiqu’elle fût pauvre, sans lui poser aucune question sur

son passé. Mais un jour, il vit qu’elle était marquée d’une fleur de lys, c’est-à-dire

qu’elle avait été condamnée pour prostitution. Il décida de la pendre, arguant qu’il

avait le droit de haute justice sur ses terres. D’Artagnan est horrifié par ce récit.

Chapitre 28 : Retour

Le matin, Athos prétend qu’il a raconté un conte de nourrice pendant qu’il était

ivre. D’Artagnan feint maladroitement de le croire. Athos annonce qu’il a perdu au

jeu leurs deux chevaux, ainsi que le diamant que d’Artagnan porte au doigt. Le

jeune homme est fou de colère ; Athos ajoute, scandalisant son ami, qu’il a aussi

joué Grimaud et ainsi, gagné à nouveau le diamant et les harnais des chevaux. Il

incite d’Artagnan à jouer à son tour, pour récupérer les chevaux ou cent pistoles.

Il le persuade de choisir l’argent et achète pour tous deux des chevaux de moindre

valeur. Retrouvant Aramis, ils apprennent qu’il a, lui aussi, vendu son cheval.

Porthos a fait de même. (Athos savait que tous deux agiraient ainsi.) À son retour

à Paris, d’Artagnan apprend que le roi accepte de le faire mousquetaire. Joyeux, il

se rend chez ses amis, qu’il trouve sombres car, l’armant partant en campagne, ils

doivent trouver beaucoup d’argent pour préparer leur équipage.

Chapitre 29 : La chasse à l’équipement

Les quatre amis sont toujours préoccupés par la recherche des huit mille livres

nécessaires pour leur équipement. D’Artagnan observe le manège de Porthos, qui

va à l’église pour séduire une femme d’âge mûr. Il feint d’en désirer une autre,

plus belle et plus richement vêtue. En observant cette dernière, d’Artagnan

reconnaît la femme appelée Milady par l’homme de Meung. Pendant ce temps, le

manège de Porthos a porté ses fruits : il a reconquis sa procureuse, qui lui

propose une stratégie pour extorquer de l’argent à son mari.

Chapitre 30 : Milady

D’Artagnan suit Milady jusqu’à ce qu’elle monte en carrosse pour Saint-Germain.

Bien qu’il soit curieux de cette belle inconnue, il est aussi préoccupé par la

disparition de Constance. À Saint-Germain, sur la terrasse d’une maison, il

aperçoit Lubin, le valet du comte de Wardes. Suite à un quiproquo, la suivante de

Milady donne un message à Planchet, qu’elle prend pour Lubin. D’Artagnan

apprend ainsi que Wardes n’est pas mort et que Milady veut le rencontrer. Il suit le l’attendent au rez-de-chaussée de l’auberge.

Chapitre 31 : Anglais et Français

 L’heure est venue pour d’Artagnan et les trois mousquetaires d’affronter Winter

et ses compagnons. Les Anglais refusent de se battre contre des hommes dont ils

ne connaissent que le pseudonyme. Athos chuchote son nom à l’homme contre

lequel il doit se battre puis lui dit qu’il devra le tuer, car tout le monde le croit

mort : il doit rester incognito. En effet, Athos tue son adversaire. Porthos blesse

le sien, Aramis met le sien en fuite et d’Artagnan épargne Winter, « pour l’amour

de [sa] sœur ». Winter donne aux mousquetaires la bourse du défunt, qu’Athos

jette aux laquais anglais.

Winter propose à d’Artagnan de lui présenter sa sœur, lady Clarick, que le gascon

veut séduire pour connaître ses projets. Il ne craint pas de se mesurer, dans le

cœur de cette femme, au duc de Wardes, tant est grande sa confiance en lui. (Le

narrateur estime que « ce n’est pas pour rien que l’on a vingt ans, et surtout que

l’on est né à Tarbes. »)

L’Anglais présente d’Artagnan à sa sœur, qui feint de l’intérêt mais est rongée de

dépit – d’Artagnan s’en rend compte en l’observant à la dérobée dans un miroir.

L’Anglais se retire. Milady explique au Gascon que cet homme n’est pas son frère

mais son beau-frère et qu’elle est veuve. Il comprend, en écoutant sa façon de

parler, qu’elle est française.

D’Artagnan fait plusieurs visites consécutives à Milady. À ces occasions, chacun

essaie d’interroger l’autre. Le jeune homme plaît à la domestique, Ketty, mais il

n’y prend pas garde.

 Chapitre 32 : Un dîner de procureur

 Porthos se rend chez la procureuse, se faisant passer pour son cousin. Le mari

n’est pas dupe mais il est devenu physiquement trop faible pour s’opposer à sa

femme, dont il dépend entièrement. Le repas est fort maigre, au dépit de Porthos.

La négociation avec le procureur au sujet de l’équipement est âpre. Porthos

repart de mauvaise humeur.

 Chapitre 33 : Soubrette et maîtresse

 D’Artagnan, de plus en plus épris de Milady, va souvent chez elle. Un jour, Ketty le

prend à part pour le prévenir que Milady ne l’aime pas et lui montre un billet que

sa maîtresse a écrit pour le comte de Wardes. D’Artagnan comprend enfin qu’il

plaît à Ketty. Il en profite pour rester dans sa chambre, contiguë à celle de Milady,

et s’y enfermer dans une armoire. Il entend ainsi la suivante et sa maîtresse parler●

de lui. Milady lui en veut pour deux raisons. Tout d’abord, il a failli lui faire perdre

son crédit auprès du cardinal en faisant échouant l’affaire des ferrets. En outre, il

n’a pas tué lord de Winter en duel, de sorte qu’elle n’a pas pu en profiter pour

hériter de son beau-frère. D’Artagnan apprend aussi qu’elle est responsable de la

disparition de Constance. Ketty revient dans sa chambre. D’Artagnan profite du

fait qu’elle ne peut faire de bruit sans alerter sa maîtresse pour abuser d’elle.

Plus tard, grâce à la complicité de Ketty, il intercepte une lettre d’amour de Milady

pour Wardes. Il fait un faux pour lui donner un rendez-vous à onze heures. (Il a

l’intention de la surprendre pour abuser d’elle en se faisant passer pour Wardes,

grâce à l’obscurité.)

 Chapitre 34 : Où il est traité de l’équipement d’Aramis et de Porthos

La maîtresse d’Aramis lui fait remettre, en secret, une forte somme pour qu’il

puisse s’équiper. Il se préoccupe bien moins de l’or qu’il ne se réjouit de la lettre

de la femme qu’il aime. Désormais riche, il offre un repas à ses camarades, chez

Athos puisque ce dernier a fait le serment de ne pas sortir de chez lui avant la

campagne. En allant chercher Porthos, ils voient Mousqueton tenant en bride

l’ancien cheval de d’Artagnan et un pauvre mulet, achetés par l’avare procureuse.

Jouant sur la jalousie de sa maîtresse, Porthos obtient la promesse d’un don plus

conséquent.

Chapitre 35 : La nuit tous les chats sont gris.

D'Artagnan et ses compagnons sont confrontés à une lettre de cachet qui les envoie en

mission périlleuse à la frontière espagnole. Ils se lancent dans cette nouvelle aventure

avec détermination, prêts à affronter tous les dangers.

 Chapitre 36 : Rêve de vengeance

 Croyant Wardes malhonnête envers elle, par dépit, Milady envoie une invitation à

d’Artagnan. Malgré les avertissements d’Athos et la douleur de Ketty, il l’accepte.

Leur rencontre est une conversation d’hypocrites : ils jouent le jeu de la

galanterie, tout en se méprisant mutuellement. D’Artagnan sent le désir le

dominer à nouveau. Milady lui demande de la venger de Wardes, en échange de

ses faveurs.

Chapitre 37 : Le secret de Milady.

D'Artagnan découvre la bibliothèque secrète de M. de Tréville où sont conservés des

documents compromettants pour certains membres de la cour. Il réalise que leur

mission est liée à la protection de ces documents et s'engage à les défendre.

 Chapitre 38 : Comment, sans se déranger, Athos trouva son équipement

D'Artagnan et ses compagnons sont confrontés à une lettre de cachet qui les envoie en

mission périlleuse à la frontière espagnole. Ils se lancent dans cette nouvelle aventure

avec détermination, prêts à affronter tous les dangers.

D'Artagnan découvre la bibliothèque secrète de M. de Tréville où sont conservés des

documents compromettants pour certains membres de la cour. Il réalise que leur

mission est liée à la protection de ces documents et s'engage à les défendre.● D’Artagnan, sans se préoccuper du sort de Ketty, se précipite chez Athos. Le fou

rire de celui-ci passé, d’Artagnan lui raconte tout. Athos comprend que Milady est

en réalité sa femme. Tous deux craignent la vengeance de cette femme mais se

rassurent en se disant qu’ils partiront dans deux jours pour la guerre, où ils

n’auront « que des hommes à craindre ». Ils projettent de mettre en gage la bague

de saphir pour acheter leur équipement. D’Artagnan rentre chez lui et trouve

Ketty affolée, lui demandant sa protection. Il s’en remet à Aramis, qui l’envoie

chez une dame qu’il connaît, en province. On apprend également que Bonacieux

est allé régulièrement chez Milady et l’a probablement prévenue de leur présence

chez lui.

Chapitre 39 : Une vision

D’Artagnan reçoit deux lettres, l’une d’une dame (il croit reconnaître l’écriture de

Constance) lui donnant rendez-vous vers sept heures, l’autre du cardinal lui

demandant de venir le voir à huit heures. Ses compagnons prévoient du danger

mais d’Artagnan veut honorer les deux rendez-vous. Les mousquetaires se

préparent à l’épauler. À sept heures, d’Artagnan aperçoit un carrosse d’où une

femme lui fait signe ; il pense que c’est Constance. À huit heures, il va chez le

cardinal.

Chapitre 40 : Le Cardinal

Le cardinal fait comprendre à d’Artagnan qu’il sait tout de ses faits et gestes

depuis qu’il a quitté sa province. Il lui propose d’entrer dans le corps des gardes

du cardinal. D’Artagnan s’efforce de refuser sans le froisser : il demande un délai

(après la campagne militaire). Le cardinal est déçu, vexé, mais se comporte

noblement. Il prévient d’Artagnan qu’un danger le guette. Lorsque le jeune

homme retrouve ses compagnons, Porthos et Aramis le félicitent de sa décision ;

Athos craint des représailles.

Les mousquetaires et les gardes de M. des Essarts font leurs adieux à leurs

proches (quant à Athos, il fait ses adieux, si l’on peut dire, à une bouteille de vin).

D’Artagnan ne voit pas que Milady le désigne à deux hommes.

 Chapitre 41 : Le siège de la Rochelle

Le narrateur livre des explications historiques au sujet du siège de la Rochelle.

Cette ville est la dernière place-forte protestante en France. Elle accueille des

mercenaires étrangers et représente « la dernière porte ouverte aux Anglais dans

le royaume de France ». Le propos historique rejoint le romanesque lorsque le

narrateur ajoute que le cardinal a été amoureux de la reine de France. En

combattant l’Angleterre, Richelieu a aussi le sentiment de combattre son rival,

Buckingham. Ce dernier veut, lui aussi, plaire à la reine, et pour ce faire entrer en

France en conquérant.

Les Anglais ont débarqué sur l’île de Ré. Le cardinal envoie la compagnie de M.

des Essarts au fort de La Prée, pour lutter contre les Anglais. Pendant ce temps,

les mousquetaires restent auprès du roi, arrêté à Villeroi pour cause de maladie.

D’Artagnan est donc séparé de ses camarades.

Le 10 septembre 1627, d’Artagnan arrive au camp établi devant La Rochelle. Lors

d’une promenade en solitaire, il tombe dans un guet-apens et échappe de

justesse à trois coups de feu. Il suspecte une vengeance de Milady.

Le lendemain, son capitaine lui propose une mission dangereuse pour le compte

du duc d’Orléans. Il s’agit d’observer un bastion pris la veille par les Rochelais.

D’Artagnan part avec quatre hommes. Au cours de la marche, deux d’entre eux

disparaissent. Une nouvelle embuscade a lieu. Un garde est tué, l’autre fuit.

D’Artagnan feint d’avoir été touché pour observer ses agresseurs. L’un est tué par

les Richelais. L’autre, capturé par d’Artagnan, avoue qu’ils ont été payés par

Milady et que son camarade a dans sa poche une lettre contenant des

informations importantes. D’Artagnan va la chercher sur le corps, malgré les

balles des Rochelais. Il y apprend que Constance s’est échappée et s’est réfugiée

dans un couvent. Il épargne son agresseur et rentre au camp avec lui.

 Chapitre 42 : Le vin d’Anjou

Les trois mousquetaires ont fait envoyer à d’Artagnan douze bouteilles de vin

d’Anjou. Il invite deux gardes à les partager et fait organiser un repas par

Planchet, secondé par Brisemont (l’agresseur épargné par d’Artagnan, qui est

entré à son service). Au moment où les convives s’apprêtent à boire, un vacarme

retentit : le roi arrive, accompagné de ses mousquetaires. Le banquet est

interrompu.

D’Artagnan retrouve ses amis et les remercie pour leur cadeau. Ils sont surpris :

aucun n’a fait envoyer de vin. Athos conseille de ne pas le boire. Brisemont, le

seul qui en ait bu, est empoisonné. Il meurt en maudissant d’Artagnan. Athos

suggère à d’Artagnan d’aller voir Milady pour négocier une trêve, faute de quoi il

la dénoncerait comme flétrie (c’est-à-dire marquée par la fleur de lys infamante).

Les mousquetaires projettent également d’enlever Constance du couvent lorsque

la guerre sera finie.

Chapitre 43 : L’auberge du Colombier-Rouge

L’armée française s’organise, malgré les dissensions des chefs. Elle repousse un

assaut des Anglais, qui sont obligés de fuir. Une ligue unit l’Empire, l’Angleterre,

l’Espagne et la Lorraine contre la France. Mme de Chevreuse semble compromise

dans cette affaire, ce qui rend également la reine suspecte. Richelieu reçoit la

visite de nombreux espions ; il échappe à des assassinats.

Les trois mousquetaires, de retour d’une sortie nocturne à une buvette,

rencontrent deux cavaliers qui les interrogent. L’un d’entre eux est le cardinal. Il

leur demande de l’escorter. Athos le prévient qu’ils se sont battus contre quatre

hommes à l’auberge du Colombier rouge car ces rustres voulaient forcer la porte

d’une dame. (On trouve ici un récit comique du combat.) Le cardinal se rend

précisément dans cette auberge, pour rencontrer cette dame. Les mousquetaires

l’attendent au rez-de-chaussée de l’auberge.

Chapitre 44 : De l’utilité des tuyaux de poêle.

Les mousquetaires découvrent que les ferrets de la reine ont été remplacés par des

copies pendant leur mission à la frontière espagnole. Ils doivent maintenant retrouver

les vrais bijoux et déjouer les complots qui les entourent.

Chapitre 45 : Scène conjugale.

D'Artagnan et ses compagnons se lancent sur la piste de l'ambassadeur de France,

soupçonné d'être impliqué dans le vol des ferrets de la reine. Leur enquête les mène

dans les cercles les plus secrets du pouvoir, où les complots se multiplient.

Chapitre 46 : Le bastion Saint-Gervais

Les mousquetaires cherchent un endroit isolé pour raconter ce qui s’est passé

pendant la nuit à d’Artagnan. Cependant, l’auberge qu’ils choisissent est remplie

de soldats qui les saluent. Athos lance un pari avec des membres de l’assistance :

il assure que ses compagnons et lui pourront déjeuner pendant une heure dans le

bastion Saint-Gervais, pris par les gardes de M. des Essarts la veille et objet de

tentatives de reconquête par le Rochelais ce jour. Ils partent tous les quatre,

accompagnés de Grimaud, à sept heures et demie du matin, pour cette aventure

leur permettant de converser loin des espions du cardinal.

Chapitre 47 : Le conseil des mousquetaires.

À la recherche du comte de Wardes

D'Artagnan et ses compagnons poursuivent leur enquête pour retrouver les ferrets de

la reine et découvrir la véritable identité de l'homme derrière les complots contre la

couronne. Leur quête les conduit sur des chemins dangereux et imprévisibles.

Chapitre 48 : Affaire de famille

Les mousquetaires préparent leur plan. D’Artagnan s’efforce de rédiger la lettre

pour lors de Winter mais Athos ne cesse de l’interrompre, révélant ses

maladresses. Aramis est finalement chargé de la rédaction, après que d’Artagnan

lui a expliqué qui est Milady, sans toutefois révéler l’identité de son mari. Il écrit

aussi la lettre destinée à « l’habile personne de Tours », amie proche de la reine,

en des termes si voilés que sa lettre peut passer pour un éloge du cardinal.

Planchet est envoyé à Londres, Bazin à Tours. Huit jours plus tard, le domestique

d’Aramis revient, porteur d’une réponse montrant que ses avertissements ont été

compris. Pendant les huit jours suivants, l’angoisse de d’Artagnan, Porthos et

Aramis grandit, tandis qu’Athos reste flegmatique. Planchet arrive finalement,

exactement à l’heure où il devait être de retour, avec une réponse laconique mais rassurante de Winter.

Chapitre 49 : Fatalité

Sur le bateau la menant en Angleterre, Milady ne cesse de ruminer sa vengeance.

Juste avant qu’elle ne débarque à Plymouth, un bâtiment militaire anglais arrête le

navire marchand où elle se trouve. Un officier la fait monter dans une chaloupe

pour la conduire dans un lieu où sont conduits, en temps de guerre, tous les

étrangers. Dans la voiture qui est censée la conduire dans cette hôtellerie, elle

s’inquiète du sort qui lui est réservé, d’autant plus qu’elle voit que le véhicule

s’éloigne de la ville. Elle est conduite dans un château, où elle devient prisonnière.

Entre l’homme qui est responsable de son arrestation et propriétaire du château :

son beau-frère, lord de Winter.

Chapitre 50 : Causerie d’un frère avec sa sœur

Milady et lord de Winter s’entretiennent, chacun essayant de découvrir les

intentions de l’autre, au cours d’un dialogue qui prend la forme d’un

interrogatoire. Peu à peu, elle comprend qu’il en sait beaucoup à son sujet. Il

évoque, comme incidemment, le fait qu’elle soit sa seule héritière, ses liens avec

le cardinal, sa bigamie (qui suppose l’illégitimité de son mariage avec le frère de

lord de Winter), son épaule marquée. En fureur, elle est prête à se jeter sur lui ; il

la menace du bourreau. Il affirme ne la laisser en vie que par respect pour la

mémoire de son frère. Il la laisse sous la garde de Felton, le jeune officier du

chapitre précédent, un homme incorruptible et pur qui doit la vie à Winter et le

considère comme un père.

Chapitre 51 : Officier

Le siège dure ; le cardinal attend des nouvelles de Milady, car Buckingham est le

seul espoir des Rochelais. Il ne souhaite pas lancer l’assaut contre la ville car il

craint que cela ne ressemble à une guerre civile. Il s’efforce de diviser les

Rochelais pour créer une révolte contre les nobles protestants qui tiennent la

ville. Son stratagème est sur le point de réussir quand les assiégés sont informés

des préparatifs de Buckingham pour venir au secours de la ville. Pendant ce

temps, l’armée française mène une existence relativement insouciante. Un jour, le

cardinal aperçoit de loin « les inséparables » et trois de leurs laquais en grande

conversation autour d’une lettre. Il essaie de s’approcher discrètement pour

écouter leur conversation mais Grimaud donne l’alarme. Le cardinal est furieux et

flaire quelque complot. Athos réagit d’abord avec son sang-froid coutumier, puis

devient provocateur : il dit au cardinal que la lettre de femme qu’ils étaient

occupés à lire ne le concerne pas, puisqu’elle n’est ni de la maîtresse du cardinal,

Marion de Lorme, ni de sa sœur, Mme d’Aiguillon. Le cardinal est furieux mais,

jugeant que ces hommes sont capables de l’assassiner puisqu’il n’est escorté que

de deux soldats, il feint l’indifférence et les quitte. Aramis reprend alors la lecture de le lettre de sa prétendue cousine. Elle leur apprend, à mots couverts, que la

reine les remercie et a fait intervenir un émissaire auprès de Buckingham et que

Constance, en sûreté dans le couvent de Stenay, espère recevoir une lettre de

d’Artagnan. Athos demande à Grimaud de manger la lettre, pour en faire

disparaître toute trace.

Chapitre 52 : Première journée de captivité

Enfermée dans sa chambre, Milady remâche sa haine contre d’Artagnan. Elle feint

de s’être évanouie pour mesurer son influence auprès de ses geôliers. Elle essaie

de séduire Felton qui reste imperturbable. Son manège amuse Winter, qui attend

« le second acte de la comédie ». Milady ne se laisse pas décourager : elle pense

pouvoir manipuler Felton, parce qu’il est un être vertueux et sensible. (Elle

apparaît ainsi comme un démon méditant de perdre un innocent.)

Chapitre 53 : Deuxième journée de captivité

Milady, après avoir vainement essayé d’attendrir Felton, change de stratégie.

Ayant reconnu en lui un puritain, elle feint de détester le catholicisme. Elle joue ce

jeu pendant plusieurs heures, feignant de connaître parfaitement les prières

anglicanes. Elle joue si bien son rôle que Felton la croit en extase mystique, la voit

presque comme un ange.

Chapitre 54 : Troisième journée de captivité

Milady prépare son rôle : elle feint la résignation et la piété devant Felton et

s’efforce de pousser Winter à bout, afin que le jeune lieutenant soit choqué des

accès de colère de son supérieur. À force de simagrées, elle persuade Felton

qu’elle est injustement emprisonnée, qu’elle est persécutée pour ses croyances

religieuses. Elle laisse également entendre que Winter est complice de

Buckingham, que les Anglais, et particulièrement les puritains, détestent. Elle

prétend vouloir se suicider pour éviter le déshonneur. Felton part. Winter entre

dans la cellule de Milady et lui montre l’ordre qu’il a rédigé pour qu’elle soit

conduite dans le lieu de son choix, loin de Londres, où elle restera en résidence

surveillée, sous peine de mort. Il a rédigé cet ordre en donnant à Milady un faux

nom, afin de ne pas déshonorer sa famille.

Chapitre 55 : Quatrième journée de captivité

Milady fait mine de vouloir se pendre pour émouvoir Felton. Jouant la vierge

exaltée, martyrisée pour sa religion, elle l’émeut de plus en plus, si bien qu’il en

arrive à douter de Winter, qu’il considère pourtant comme son bienfaiteur depuis

dix ans. Il promet de venir la retrouver à minuit.

Chapitre 56 : Cinquième journée de captivité .

Le chapitre rapporte d’abord les pensées de Milady. Felton représente pour elle

un défi : elle a l’habitude de séduire les hommes mais elle doit, cette fois,

manipuler un homme exalté, qui rejette la chair. Elle ne peut échouer car il ne lui

reste plus que deux jours avant la déportation dans les colonies, qui mettrait un

frein considérable à son ascension. Elle craint par ailleurs de mécontenter le

cardinal, son seul appui contre ses ennemis. À minuit, Felton entre dans la cellule.

Il apporte un couteau à Milady, comme il le lui a promis, en s’efforçant toutefois

de la dissuader de se suicider. Elle prétend avoir résisté à des tentatives de

séduction, avoir été puis droguée et enlevée, violée pendant son sommeil, enfin

emprisonnée dans une chambre ronde à l’ameublement somptueux. Dans ce récit,

le nom du prétendu agresseur n’est jamais donné mais tout est fait pour le

présenter comme un grand et puissant seigneur. C’est ainsi que Milady suscite la

curiosité et la colère de Felton à l’endroit de cet homme.

Chapitre 57 : Un moyen de tragédie classique

Grâce à son récit, Milady parvient à persuader Felton qu’elle a été injustement

marquée de la fleur de lys, parce que son persécuteur voulait l’empêcher de

révéler ce qu’il lui avait fait subir. En tragédienne, elle révèle la marque sur son

épaule à ce moment-là, ajoutant que sa flétrissure est d’autant plus grande qu’on

lui a imposé la fleur de lys, flétrissure de la France, et non celle de l’Angleterre.

Felton se jette à ses pieds, sincèrement émus et épris ; il la supplie de lui

pardonner d’avoir été complice involontaire de ses tourments. C’est alors qu’elle

prétend que son persécuteur est Buckingham. Le soldat qui garde la porte frappe.

Felton doit ouvrir. Au bruit, Winter arrive. Pour que l’on ait foi en son mensonge,

Milady se poignarde, en visant habilement une baleine de son corset : elle n’est

qu’égratignée mais Felton pense qu’elle a voulu se tuer.

Chapitre 58 : Évasion

Le lendemain, Milady constate avec dépit que l’on a changé ses gardes et apprend

que Felton est parti dès l’aube. Winter, se méfiant désormais de lui, l’a envoyé

faire signer par Buckingham l’ordre de déportation de Milady. Elle se désespère

pendant que l’orage gronde mais, au cœur de la nuit, Felton frappe à fenêtre, scie

les barreaux de sa cellule, l’emporte sur une échelle de corde et la conduit à une

barque. Celle-ci les mène à un navire affrété par Felton pour conduire Milady en

France, après l’avoir déposé, lui, à Porthsmouth, où il veut assassiner

Buckingham. Il est convenu que, s’il n’est pas pris, il rejoindra Milady au couvent

des carmélites de Béthune.

Chapitre 59 : Ce qui se passait à Portsmouth le 23 août 1628

Felton arrive devant la porte de Buckingham en même temps qu’un autre

messager qui refuse de dire qui l’envoie. Aussi Felton est-il invité à entrer le premier. Il exige que Buckingham signe l’ordre de remise en liberté de Milady mais

le duc refuse, surpris de l’audace du lieutenant. Celui-ci le poignarde, au moment

où l’on annonçait une lettre de France. Felton s’enfuit mais il est arrêté par Winter,

qui avait deviné ses intentions mais est arrivé « une minute trop tard ». L’autre

messager, comme on s’en doute est La Porte, envoyé par Anne d’Autriche ; le duc

se lamente car il pourra sans savoir ce que la reine voulait lui dire. Il s’évanouit.

Revenu à lui, il demande à La Porte de lui lire le message dont il était porteur. La

reine y demande à Buckingham de cesser la guerre contre la France, par amour

pour elle et pour assurer sa sécurité, car il est menacé. Mourant, le duc demande

à son domestique de confier à La Porte le coffret qui avait contenu les ferrets, un

sachet brodé des initiales de la reine contenant deux lettres et le couteau que

Felton vient d’utiliser. Puis « la mort arrêta sa pensée, qui resta gravée sur son

front comme un dernier baiser d’amour ». Interrogé par Winter, Felton prétend

avoir agi pour se venger de Buckingham qui avait refusé par deux fois de le

nommer capitaine mais Winter n’est pas dupe. Il surprend un regard de Felton

vers la mer où s’éloigne le sloop : Milady l’a trahi et avancé son départ d’une heure

et demie.

Chapitre 60 : En France

Charles Ier veut faire en sorte que l’armée anglaise parte tout de même au

secours de La Rochelle, donc que l’on ignore la mort de Buckingham. Cependant

deux bateaux, dont celui de Milady, parviennent à quitter le port avant que le roi

en ordonne la fermeture. Un retour en arrière concentre l’attention du lecteur sur

le roi de France, qui se lasse du siège et demande une escorte de vingt

mousquetaires pour retourner à Paris. D’Artagnan et ses amis s’en réjouissent car

ils veulent se rendre au couvent de Béthune, où est recluse Mme Bonacieux, avant

Milady. Ils ont reçu, grâce à l’amie d’Aramis, un ordre de la reine permettant de

libérer Constance de ce lieu. Arrivés à Paris le 23, ils obtiennent un congé de six

jours. Dans leur route pour Béthune, ils font halte à Arras, dans une auberge.

D’Artagnan en voit sortir l’homme de Meung et s’apprête à le poursuivre mais

Aramis l’en dissuade car l’homme part dans la direction opposée à la leur. Ils

récupèrent un papier envolé du chapeau de cet homme. Un seul mot y est écrit, de

la main de Milady : Armentières.

Chapitre 61 : Le couvent des carmélites de Béthune

Milady se rend au couvent de Béthune. Elle s’efforce de plaire à la supérieure pour

la sonder. Elle se fait passer pour une victime des persécutions du cardinal, afin

d’en apprendre plus sur la femme recluse comme elle dans le couvent. La

supérieure lui ayant dit que cette jeune femme se nomme Ketty, Milady s’endort

avec des idées de vengeance contre son ancienne camériste, d’Artagnan et

Athos. Elle espère obtenir l’aide du cardinal pour se venger. Lorsqu’elle se

réveille, la supérieure lui présente la recluse, vêtue en novice. C’est une belle

jeune femme, que Milady ne connaît pas. Milady la manipule afin de découvrir son

identité. Elle se fait passer pour une proche de la reine, persécutée par le cardinal. Elle finit par comprendre que son interlocutrice est Constance.

Maîtrisant sa rage, elle lui fait croire qu’elle est une amie et confidente de

d’Artagnan. Innocemment, Constance lui apprend que d’Artagnan sera au couvent

dès le soir, pour l’enlever. Elle lui montre une lettre de Mme de Chevreuse, dont

Milady reconnaît l’écriture. Entre la supérieure, annonçant à Milady qu’un homme

désire lui parler. L’intrigante se réjouit : il s’agit du comte de Rochefort, l’âme

damnée du cardinal.

Chapitre 62 : Deux variétés de démons

Milady raconte à Rochefort tout ce qu’elle sait des actions passées des

mousquetaires, opposées aux visées du cardinal, et de leurs projets. Elle

demande au comte de recommander au cardinal la plus grande sévérité à l’égard

d’Athos et d’Artagnan, de faire chanter Aramis au sujet de sa relation avec Mme

de Chevreuse mais de négliger Porthos, qui n’est qu’un fat. Elle demande à

Rochefort de lui faire envoyer sa chaise, le plus vite possible, pour qu’elle

échappe à ses poursuivants. Comme elle connaît bien la région, elle lui donne

rendez-vous à Armentières et, à sa demande, écrit le nom de la ville sur une feuille

de papier. (Ce chapitre constitue donc une analepse : l’action se déroule cinq

heures avant le chapitre précédent.)

Chapitre 63 : Une goutte d’eau.

D'Artagnan et ses compagnons sont capturés et emprisonnés à la Bastille, accusés à

tort de trahison. Ils doivent maintenant s'échapper et prouver leur innocence avant

qu'il ne soit trop tard.

Chapitre 64 : L’homme au manteau rouge.

Les mousquetaires parviennent à s'échapper de la Bastille avec l'aide de leurs alliés et

se lancent dans une course contre la montre pour empêcher un complot visant à

renvers

Chapitre 65 : Le jugement.

D'Artagnan retrouve Milady et la confronte, révélant ses plans et ses manipulations.

Dans un ultime affrontement, il parvient à la tuer, mettant ainsi fin à ses machinations

et vengeant les injustices qu'elle a commises.

Chapitre 66 : L’exécution.

Athos découvre que Milady était autrefois sa femme, et que sa trahison l'a poussée à

sombrer dans la déchéance. Animé par un désir de vengeance, il poursuit le comte de

Wardes, amant de Milady, et le tue dans un duel.


Chapitre 67 : Conclusion.

Les mousquetaires, après avoir déjoué les complots et les trahisons, retrouvent leur

honneur et leur place à la cour. D'Artagnan est reconnu pour sa bravoure et sa loyauté,

et devient un mousquetaire à part entière, scellant ainsi son destin aux côtés de ses

fidèles compagnons.

Épilogue

Le 28 octobre 1628, après un an de siège, La Rochelle, privée du secours de

Buckingham, capitule.

Le 23 décembre de la même année, le roi entre à Paris en triomphe.

D’Artagnan devient lieutenant des mousquetaires.

Porthos épouse la riche Mme Coquenard, à la grande joie de Mousqueton, qui

porte désormais une livrée magnifique.

Aramis cesse d’écrire à ses amis et entre dans les ordres à Nancy, sans doute car

il se sent trahi par Mme de Chevreuse. Bazin entre lui aussi dans un monastère.

Athos reste mousquetaire sous les ordres de d’Artagnan jusqu’en 1633 où, à la

suite d’un voyage en Touraine, il démissionne, disant qu’il a reçu un héritage dans

le Roussillon. Grimaud le suit.

D’Artagnan, après trois duels contre Rochefort, se réconcilie avec lui.

Planchet devient sergent chez les gardes du cardinal grâce à l’appui de Rochefort.

Bonacieux commet l’erreur de rappeler son existence au cardinal : il est embastillé