Les Poèmes de
PASCAL BERNARD
Les cités, la vie, quelques mots, quelques rimes, couchés sur cette page Web: Que de souvenirs, que de choses joliment dites...
LES CITES PROVISOIRES
LA POMPE DU QUARTIER
Il fallait c’est vrai, même les jours de pluie
Parfois aussi quand il faisait nuit
Ou l’hiver quand le froid s’était installé
Qu'il fouettait les visages de ses fortes gelées,
S’enfiler un bon tricot sur le dos
Quitter la maison où il faisait chaud
Et aller chercher l’eau à la pompe
C’était ainsi pour beaucoup de monde.
Mais c’était là aussi quand il faisait beau
Que chacun avec son seau ou son broc
A la main s’invitait à s’attarder
Et prenait le temps de bavarder
Du travail et autre, de l’évolution des jardins
En passant des nouvelles des anciens, des voisins
Sans oublier l’enfant de la famille Untel
Qui avait été souffrant l’autre semaine.
Oui je me souviens, souvent j’y pense
Elle faisait partie de mon enfance
La pompe avec son gros bouton de laiton
Que j’allais tourner quand j’étais garçon ;
C’était vous savez il n’y a pas des éternités
C’était comme ça on était habitués
C’était comme cela dans tout le quartier
C'était pareil pour tous les gens de la cité.
Pascal Branly Bernard. Eté 2002.
Pompe de la rue Paul Bert, juste avant la démolition.
CHEZ MOI, CITE O.N.C.O.R.
Je suis née et j’ai grandi dans la cité ONCOR
Dans ce lieu où nous n’avions pas tout le confort
Et je ne sais pas pourquoi aujourd’hui encore
Je garde une partie de nostalgie de ce temps d’alors.
Nous avions notre traditionnel petit cabanon
Il fallait bien stocker quelque part le charbon
On ne parlait pas de chauffage central un convecteur
Chauffait suffisamment toute la demeure.
La bouilloire était toujours au coin du feu
L’eau chaude à la portée de la main et ce
Pour faire la vaisselle, sa toilette ou du café souvent
Quand passaient dire bonjour amis ou parents.
L’hiver sur la plaque brûlante du fourneau
Je profitais d’y faire cuire quelques marrons
J’y posais des pelures d’oranges ou de mandarines
Qui en grillant parfumaient toute la cuisine
Puis quand on avait bien entamé le printemps
On éteignait le foyer et le nettoyait minutieusement
La plaque du dessus était briqué et brillait
Par la finition d’un produit qu’on étalait.
Le linge était lavé dans la petite machine Calor
L’eau bouillait dans une lessiveuse alors
Posée sur un trépied, la lessive était une corvée
Qui vous prenait une bonne partie de la journée.
Chacun avait sa tâche à accomplir, son petit boulot
Cela faisait parti de notre vie, de notre éducation
Et c’était spontanément et naturellement
Que les enfants aidaient leurs parents.
Il n’y avait ni douches ni baignoires nous nous lavions
Comme les anciens dans une bassine ou un lavabo
Nous allions aux bains douches deux fois par semaine
On était strictes et sévères avec l’hygiène
Avec du courage un peu de goût et de la volonté
Nous avions un intérieur accueillant et coquet
Nul besoin d’avoir de grosses finances
Tapisserie et peinture ne représentaient pas une grosse dépense.
Je suis née et j’ai grandi dans la cité ONCOR
Dans ce lieu où nous n’avions pas tout le confort
Et je ne sais pas pourquoi aujourd’hui encore
Je garde une partie de nostalgie de ce temps d’alors.
Pascal-Branly BERNARD
Ecrit en Juin 2007-06-26
Sur un récit de mon épouse Sylvie VASSEUR.
Je dédie aussi ce texte à José CAPEZ, qui a habité également une autre cité, la cité BELLEVUE, en hommage au formidable travail qu’il accomplit , chaque semaine il nous surprend par de nouvelles pages toutes aussi attrayantes et riches d’histoires et de photos superbes…Merci José.
Et à tout ceux qui ont habité la cité O.N.C.O.R