En tant que psychomotricienne, je rencontre régulièrement des enfants qui souffrent lors des activités de graphisme : douleurs au poignet, crispations dans le bras ou les doigts, gêne posturale... Ces douleurs, souvent incomprises, peuvent avoir un réel impact sur la motivation, l’estime de soi et les apprentissages scolaires.
Alors, pourquoi écrire peut-il faire mal ? Et surtout, comment aider votre enfant à retrouver du confort dans cet apprentissage fondamental ?
Les douleurs lors du graphisme ne sont jamais « juste dans la tête » de l’enfant. Elles sont souvent le signe d’un déséquilibre ou d’une difficulté dans l’un (ou plusieurs) des domaines suivants :
La prise du crayon
Une prise trop serrée, trop haute ou mal adaptée peut entraîner une crispation musculaire, qui se répercute dans la main, le poignet et parfois jusqu’à l’épaule.
💡 Parfois, un simple changement de crayon ou un travail sur la pince peut faire une vraie différence.
La gestion tonique
Certains enfants ont une hypertonie (muscles trop tendus) ou une difficulté à doser leur force. Résultat : ils appuient trop fort sur leur crayon, se fatiguent vite et ont mal.
La dissociation segmentaire
Écrire, c’est un vrai travail d’équipe entre l’épaule, le coude, le poignet et les doigts ! Si cette coordination est difficile, l’enfant peut surutiliser un segment, souvent au détriment des autres, ce qui entraîne tensions et douleurs.
La posture
Une position inadaptée à la table, une chaise mal réglée ou un mauvais ancrage corporel peuvent forcer l’enfant à compenser avec ses bras ou son dos.
L’environnement matériel
Une table trop haute, un siège instable, un crayon trop glissant… Tous ces éléments peuvent gêner le geste graphique.
💡 Adapter le matériel à la taille et aux besoins de l’enfant peut limiter l’apparition des douleurs.
La sphère sensorielle
Certains enfants sont hyperréactifs au niveau tactile : le contact du crayon peut être perçu comme désagréable, voire douloureux. Cela peut provoquer une crispation automatique de la main.
La sphère affective
Le stress, la peur de mal faire, la volonté d’aller vite peuvent amplifier les tensions. L’enfant entre alors dans un cercle vicieux : plus il a mal, plus il se tend, plus il a mal…
La sphère cognitive
Chez certains enfants, l’écriture devient une véritable double tâche : ils doivent penser à comment tenir leur crayon, comment se tenir, et en plus réaliser le geste d’écriture… Cela surcharge leur attention et complique le geste.
Il est important de comprendre que tous ces éléments ne fonctionnent pas de manière isolée. La posture, la prise du crayon, le stress, l’environnement... tout est lié. Une difficulté dans un facteur peut avoir des répercussions dans un autre.
On ne peut pas séparer le corps, les émotions et l’environnement : ils fonctionnent en réseau.
Soyez à l’écoute. Si votre enfant vous dit qu’il a mal quand il écrit, prenez-le au sérieux. Il ne cherche pas à éviter le travail, il vous parle d’un inconfort réel.
Observez. Regardez comment il s’installe, comment il tient son crayon, s’il se tend ou s’il se fatigue vite.
Adaptez le matériel. Un crayon plus ergonomique ou qui lui plait, une table à bonne hauteur, une assise stable, un marchepied... peuvent soulager l’enfant.
Laissez lui le temps, valorisez ses efforts plus que le résultat. Un climat détendu permet souvent un relâchement musculaire bénéfique.
Consultez un professionnel. Un bilan en psychomotricité peut permettre de mieux comprendre l’origine des douleurs et d’y répondre avec des outils adaptés et ludiques.
Les douleurs lors du graphisme ne sont pas une fatalité. En comprenant mieux leur origine, on peut mettre en place des solutions simples et concrètes.
👉 Si vous avez des doutes ou que vous observez que votre enfant souffre ou évite les tâches d’écriture, parlons-en : fpsychomot@gmail.com ou https://wa.me/message/DFBVZODDQN2IA1 Un accompagnement adapté peut faire toute la différence, à l’école comme à la maison.