Amicale des anciens de l'école normale de Douai
Ce titre peut paraître inadéquat. En effet, il n'y a pas réellement d'Ecole Normale de filles dans le Nord avant 1883, et l'Ecole Normale de garçons n'a jamais été dirigée par des congréganistes même si, établie également à Douai dès 1834, elle a failli être congréganisée à deux reprises : en 1850 et en 1858 ; elle fut dirigée pendant trois ans par un prêtre, l'abbé Loizellier, de 1855 à 1858 et l'on peut dire que la « laïcisation » s'opéra par le changement du directeur de l'école, en 1885 seulement.
Vingt-deux mois de service forcé sous la direction sévère de majors allemands, imagine-t-on ce que cela représente, pour une jeune infirmière française de vingt ans, d'humiliations, de tracasseries, de souffrances et même, par moments, de folles terreurs ? C'est pourtant l'existence qu'a dû subir Mlle Yvonne Guinard, de la fin de septembre 1914 jusqu'au 13 juin 1916.
Extrait : "Le 20 décembre au matin. Mme Rouzier et moi nous étions appelées chez le major-chef Baker : il nous informa que par décision de l'autorité militaire allemande, nous étions affectées toutes deux, à Douai, à l'hôpital de première ligne, organisé dans les locaux de l'École normale de garçons, près de la porte d'Arras."
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Tout a commencé par un article d'un ancien ministre des colonies en 1926 dans le journal le Temps, auquel H. Charton, directeur de l'école normale de Douai a répondu avec ironie ce qui lui a valu une réponse polie mais cinglante de M.Messiny dans les mêmes colonnes. L'amicale des professeurs d'histoire géographie a réagi de son côté fort opportunément en argumentant sur le fond
Lien vers la lettre de H.Charton en 2 versions : fac similé ou version texte
Lien vers la réponse de M.Messiny en 2 versions : fac similé ou version texte
Lien vers la réaction des professeurs de géographie : fac similé ou version texte
Alors qu'en 1914, rien n'avait été prévu en cas de guerre, en 1939, on avait organisé l'exode des deux Écoles Normales. C'est le 2 décembre 1939 qu'un train spécial emmena normaliens et normaliennes à Granville, dans la Manche.
Les garçons s'installèrent au Grand-Hôtel alors que les cours étaient donnés dans diverses salles du Casino. La formation « granvillaise » fut de courte durée ; l'avance rapide de l'ennemi força le Directeur à interrompre le cycle d'études le 8 juin 1940. livrant ainsi les normaliens aux vicissitudes d'un nouvel exode. Dès juillet 1940 les Écoies Normales étaient supprimées par le gouvernement de Vichy. Les élèves furent dispersés dans les lycées et collèges pour y préparer le baccalauréat.
En voici le récit par un témoin professeur anonyme en fac similé ou en version texte
Victor Hugo avait séjourné un siècle plus tôt en 1836 à Granville au même Grand Hôtel, ce qui lui avait inspiré un poème dans les Contemplations dont voici le lien, puis en 1852 juste avant son départ en exil à Jersey, puis Guernesey
Suite à la Loi du 28 juin 1833 imposant à chaque département l'obligation d'entretenir une école normale, c'est par délibération du 13 avril 1834 que la ville de Douai offre un local rue de la Charte (aujourd'hui rue Fortier). Ouverte le 16 mai 1834, elle accueillit 31 élèves-maîtres pour une durée d'études de deux ans, la moitié des effectifs venant du Pas-de-Calais. Cette situation dura jusqu'en 1850, date de la création d'une École Normale à Arras. Après 12 ans d'occupation des locaux, notre École Normale fut enfin transférée le 1er octobre 1846 dans des bâtiments plus spacieux rue des Carmes (aujourd'hui rue V. Hugo). L'effectif de l'école passe à 77 élèves-maîtres en 1873. La construction d'une nouvelle École Normale s'impose. Le Préfet approuve la proposition et la soumet au Conseil Général qui vote le 28 octobre 1874 le principe de la construction. La première pierre fut posée le 9 août 1875 et l'École Normale ouvrit ses portes aux élèves-maîtres le 26 septembre 1877. En voici le descriptif détaillé par Félix Narjoux, architecte de la ville de Paris dans un livre sur les écoles normales primaires. Lien vers le livre complet à la BNF
Le Monument destiné à perpétuer, dans l'École Normale et dans la Ville de Douai, le souvenir des Instituteurs et des Élèves-Maîtres du Nord, Morts pour la France, a été inauguré le dimanche 13 Mai 1923.
Ce Monument symbolise "La Victoire". Sur cette œuvre, nous ne croyons mieux faire que de publier quelques notes parues en 1922... (à suivre ci-dessous en cliquant sur les liens )
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Lien vers les noms des instituteurs et élèves maîtres morts au combat en 14-18
La tuberculose provoque des ravages jusqu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'école prend toute sa part dans ce combat comme on peut le lire dans ce document. Pour sa part, Michel Wencel (promo 54 58) se souvient sur notre blog des campagnes du timbre antituberculeux : alors que se pose en cette année 2020 l'épreuve de la pandémie liée au COVID 19 et que ressurgit le débat sur la vaccination.