Guyaume Vollet LE MAÎTRE des trompes

Pour la troisième année consécutive, le Loirétain Guyaume Vollet est devenu cet été champion international de trompe de chasse. Une passion née dans l’enfance, dont il vit aujourd’hui, et qu’il fait partager au sein de différentes écoles de trompes en France. gaëla messerli

Vivre de sa passion n’est pas donné à tout le monde. En tout cas, c’est le pari réussi de Guyaume Vollet, qui a encore brillé au dernier championnat international de trompes de chasse qui s’est tenu à Lamotte-Beuvron, fin août. « J’ai toujours vécu dans le Loiret, raconte le bonhomme. Mes parents tenaient l’EHPAD Le Relais de la Vallée, à Seichebrières. C’est un ancien maire de Combreux, un ami de mes parents, qui m’a amené à la chasse à courre. J’avais 5 ans, et cela m’a beaucoup plu. » Vers 9 ans, Guyaume passe son temps à aller s’occuper des chiens au chenil, situé « à deux kilomètres de la maison. J’ai sept frères et sœurs, mes parents avaient une activité prenante… On était débrouillard », se rappelle-t-il. Un jour, celui qui lui fit découvrir la chasse à courre lui demanda de « sonner », comme on dit dans le milieu. Une découverte de l’instrument qui se transforma rapidement en passion, car le garçon était doué, et prit vite goût à la compétition. « Au début, je me suis inscrit à l’école de trompes de Mardié, explique-t-il. Les cours se déroulaient au château de Latingy. »

Aujourd’hui, l’instrument a pris le pas sur la chasse – faute de temps, notamment – mais le champion de trompes reconnaît qu’avoir tout de même connu la pratique cynégétique nourrit sa façon de jouer : « avoir chassé à courre permet de mieux comprendre ce que l’on veut dire lorsque l’on joue. Car la tradition orale de cet instrument est très forte ; il y a peu d’œuvres pédagogiques écrites. »

Un traité sur… la trompe

Ayant travaillé pendant un temps dans la vénerie et dans les travaux publics, sa vie professionnelle a vraiment basculé à partir du moment où une troupe, Les Échos de Chamerolles, lui a demandé de devenir son professeur. « Ils répétaient deux fois par semaine, faisaient déjà des prestations, mais ne trouvaient personne depuis deux ans. » Il accepta le défi et créa dans le même temps sa microentreprise. « J’en vis désormais depuis trois ans », révèle-t-il.

Depuis lors, Guyaume Vollet a multiplié les ouvertures d’écoles de trompes. Il s’en trouve aujourd’hui plébiscité par toute la France, voire même par l’étranger. Au musée de la chasse de Gien, à Besançon, au sein de la classe de trompes au conservatoire de Fontainebleau, mais aussi à Saint-Jean-de-la-Ruelle (par le biais de l’Amicale Sologne Blaisois*), au Domaine du Ciran, à Chilleurs-aux-Bois ou encore à Dhuizon… Il enseigne la trompe. Il continue également à Saint-Denis-de-L’Hôtel, là où il habite. Désormais, il donne aussi des conférences. « Quand on se professionnalise, on est obligé d’être bon », résume-t-il.

Selon lui, son domaine de compétence se démocratise de plus en plus. « Les femmes osent de plus en plus !, dit-il. À Dhuizon, 50 % de mes élèves ont moins de 25 ans et l’an dernier, j’avais huit femmes sur trente élèves ! Aujourd’hui, j’ai des élèves âgés de 6 à 81 ans ! » Le maître des trompes forme aussi les jeunes talents de cet instrument, qu’il coache à travers le groupe Les échos de la jeunesse. Une formation – qui rassemble des graines de champions – qui lui a valu un passage, il y a quelques années, dans l’émission de télé La France a un incroyable talent ! Autant dire que Guyaume Vollet prépare la relève : d’ailleurs, outre les nombreuses écoles de trompes dont il s’occupe, il a pour projet d’écrire à quatre mains, avec un autre passionné, un… traité sur la trompe. Un ouvrage qui devrait permettre à encore plus de sonneurs d’améliorer leur façon de jouer. La trompe a de beaux jours devant elle.

* Premier et troisième mercredis de chaque mois à 19 h.