Nous avons la conviction que les villes "moyennes" (agglomérations de plus de 20 000 habitants, n'appartenant pas à l'aire urbaine de l'une des vingt-deux métropoles régionales) ont un potentiel important et largement sous-estimé en matière de décarbonation, notamment grâce à leur taille raisonnable, mais aussi grâce à leur rôle pivot entre les territoires ruraux et les métropoles, comme nous cherchons à le montrer dans ce rapport.

Près d'un quart de la population française habite dans l'une de ces 200 villes moyennes. De plus, ces dernières années beaucoup de ces territoires gagnent en attractivité, une tendance qui semble se renforcer fortement depuis la crise du coronavirus, alors que de nombreux habitants des métropoles disent souhaiter déménager vers des villes moyennes. Pourtant, encore peu d'études synthétiques sont consacrées à leur décarbonation.

C'est l'objet de ce rapport, à travers deux principaux objectifs :

- identifier les chantiers prioritaires sur lesquels devraient se concentrer les efforts des politiques publiques pour décarboner ces villes, résumés en neuf propositions,

- permettre aux citoyens d'agir en se saisissant de ces enjeux.

À travers ces neuf propositions, nous abordons les quatre principaux secteurs d'émissions de gaz à effet de serre de ces territoire : les transports, le bâtiment, l'énergie et la Consommation. Chaque secteur est traité en trois étapes, chacune essentielle :

- la sobriété, c'est-à-dire la diminution de la consommation d'énergie par une diminution de la demande,

- l'efficacité, c'est-à-dire la diminution de la consommation d'énergie grâce à des améliorations techniques,

- la substitution, enfin, qui consiste à produire l'énergie restante grâce à des sources peu émettrices.