A René son mari, à son fils Rémi, à sa famille.
Eloge funèbre de Conrad de Guide à Josée Flavigny.
Nous voici réunis nombreux, saisis tous par l’émotion et le chagrin pour rendre à Joséphine l’hommage qu’elle mérite. Rare sont les personnes qui suscitent autour de leur nom une telle unanimité.
Josée est allée au bout de son combat pour la vie, mais la maladie qui la minait depuis longtemps a finie, malgré les soins, les traitements prodigués a avoir raison d’elle.
Elle a eu le courage de lutter jusqu’au bout tant que la vie, malgré la souffrance, lui était encore supportable. Sa passion du bridge qui l’a habité pendant une grande partie de son existence lui donnait des raisons de vivre et de lutter. Son cercle de bridge de Denain étant pour elle le temple de l’amitié, de la fraternité pour tous les joueurs où l’on était toujours bien accueilli avec un large sourire.
Elle estimait à juste titre que le bridge ne devait pas être l’apanage d’une classe sociale aisée, mais devait au contraire être la propriété de tous.
Denain, ville si chargée d’histoire qui fut l’un des fleurons de la métallerie et sidérurgie française, Denain, ville sinistrée garde un club de bridge très important grâce à Josée, grâce au dynamisme qu’elle lui a insufflée, qui je l’espère se maintiendra après elle.
Josée avait mis sur pied une école de bridge et dispensait un enseignement orienté principalement vers des jeunes.
C’est tout à son honneur d’y être arrivée grâce aussi au concours de joueurs bénévoles de la fédération des Flandres et de son président ici. Josée avait des convictions solides enracinées dans un idéal au service de la collectivité, c’est à dire des autres, des gens de toutes conditions pour lesquels elle savait se dépenser sans compter.
Denain qu’elle aimait tant, qui fut un bastion de la classe ouvrière a subi les effets meurtriers de la désindustrialisation liée à l’égoïsme des possédants et à la concurrence effrénée d’un hyper capitalisme débridé contingent d’une mondialisation sauvage et déloyale. Josée animée d’un idéal de justice ressentait vivement le spectacle de cette misère sociale qui s’étalait sous ses yeux.
Josée, ce n’était pas que le bridge, c’était cela aussi. Elle eut le malheur de subir le renoncement de Romain à la vie, mais elle fit front avec un courage admirable ainsi que René son mari et son second fils Rémi.
La voilà entrée dans la longue nuit, dans la longue nuit qui marche, celle de l’éternité. Elle qui aimait tant la vie, comme disait André Malraux (1), la vie n’est rien , mais rien ne vaut la vie, rien ne vaut une vie.
Sache Josée que tous ceux qui t’on connu, apprécié, aimé ne t’oublieront jamais.
Conrad de Guide
Le 31 mai 2018
(1) notre grand écrivain gaulliste