Fatima-Zohra IFLAHEN (Marrakech): Building Soft Skills through Culture, A case study from Cadi Ayyad University
Cultural education is ultimately the possibility of reflecting on oneself, on what makes sense to oneself, but also on others and their culture. It is therefore a way of developing self-knowledge and knowledge of the Other fromideas, productions, knowledge and know-how, etc... . But cultural education is first and foremost a form of learning by doing; a kind of experiential education that puts reflection at the center of its concerns. This is a definition that perfectly matches the now famous "soft/power skills"; that is to say, in short, the ability to adapt, progress, innovate, "be in the world" (in the Heideggerian Sense) in a changing environment. In 1983, Jack Lang, then French Minister of Culture, described French universities as a "cultural desert". It was the time when the missions of the university did not yet embrace the ability to train graduates ready to berecruited. Sincethen, political voluntarism has made it possible to overcome this obstacle. In Morocco, apart from the few lessons related to artistic and cultural education (EAC) in secondary schools; music; plastic arts, theater, often supported by cultural facilitators (volunteer teachers) within the framework of clubs, the education system did not have, in principle, a policy of teaching of / by culture at any level, let alone tertiary until last year. This means that the experiment carried out at Cadi Ayyad University Form 2017 was a national exception and is worthy of being documented. Our communication will focus on the various openingsthatteachingfrom/through culture allows, its implications in terms of student empowerment, the strengthening of confidence and self-esteem, the development of their relational qualities, the transmission of values, etc...qualities which, beyond ensuring their easier integration into the labor market, are a guarantee of their ability to seize their destinies, to act and to transform.
Bio-bibliographie:
Fatima-Zohra Iflahen est professeure de l’Enseignement Supérieure à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Marrakech et membre permanent du Laboratoire LIMPACT. Elle est également Vice-présidente chargée de l’Innovation, la Recherche et la Coopération à l’Université Cadi Ayyad.
Lalla Khadija ALAOUI EL YOUSSEFI (Marrakech) : L’auto-apprentissage, une compétence transversale et innovation pédagogique
La notion d’apprentissage fait l’objet d’une longue dialectique dans le domaine d’apprentissage de toutes les disciplines, y compris les langues vivantes. Elle était sujette à plusieurs critiques, ridiculisée parfois de la part de nombreux adjuvants des méthodes traditionnelles sous prétexte qu’elle incarne une “hyper-compétence”qui dépasse parfois les capacités et les ressources des apprenants. Cette compétence est condamnée, d’autre part, d’être extrêmement mécanique parce qu’elle ne donne pas une grande importance aux savoirs car elle se base sur un usage abusif des techniques. A contrario, et récemment, l’auto-apprentissage apparaît fortement sur le champ de l’éducation et de la formation. c’est une compétence transversale qui signifie l’investissement d’un ensemble de savoir, savoir-faire, et savoir-être utilisés par un apprenant pour organiser son apprentissage individuel ou au sein d’une équipe en suivant un panorama de processus indispensables pour arriver à l’épanouissement de sa personne, à l'appropriation d’une méthodologie personnelle d’action et de développement d’une pensée critique et créative poussée par la curiosité intellectuelle. Mais pourquoi l’auto-apprentissage? Tout simplement car c’est une approche qui rend l’individu apte à poursuivre ses études, à gérer sa formation continue et à bien planifier sa vie personnelle et professionnelle en développant plusieurs habiletés. En ce sens, [l’auto-apprentissage] est nécessairement à relier à une approche par compétences et renvoie à la fois:
- à la capacité même de mobiliser des ressources [...];
- à une composante des ressources disponibles [...]
- au développement d'attitudes favorables aux apprentissages.
Bio-bibliographie
Lalla Khadija ALAOUI EL YOUSSEFI est Professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Cadi Ayyad, Marrakech après obtention d'un doctorat d'état en 2003. Elle est membre permanent du Laboratoire LIMPACT de la même faculté.
Rafah AKOUM (Paris) : Les Soft-skills au service de l’employabilité des jeunes: Une étude exploratoire auprès des étudiants universitaires
Dans un environnement professionnel bouleversé notamment par la crise sanitaire, réussir à décrocher un emploi, le conserver et pouvoir progresser, devient le challenge majeur des jeunes d’aujourd’hui (Filali et al., 2020). Pour être recruté puis être performant au travail, les seules compétences techniques « hard skills » ne suffisent plus. Les entreprises doivent accorder une importance accrue à des nouvelles compétences relevant du savoir-être, appelées « soft skills » (Theurelle-Stein & Barth, 2017). Face à cette situation, il est nécessaire de développer les softs skills pour faire face à l’obsolescence des compétences d’une part et pour améliorer l’employabilité sur le marché de travail d’une autre part (Tison, 2021). Dans ce contexte, l’objet de notre étude est d’étudier l’impact des soft skills sur l’employabilité des jeunes. Ainsi, nous étudions la contribution des compétences personnelles, sociales et méthodologiques (Succi & Canovi, 2020) à l’explication de l’employabilité des jeunes (Hategekimana, 2002). Nous adoptons une méthodologie quantitative afin d’expliquer la relation entre les variables de notre modèle. Un apport additionnel de cette étude consiste à mettre en évidence la multidimensionnalité des soft skills. Notre questionnaire est composé de quatre variables mesurées par vingt-trois items. A cela s’ajoutent sept questions afin d’identifier le profil des répondants. Notre collecte de données se déroule pendant le mois de novembre 2022 et concerne un échantillon d’étudiants universitaires de différents niveaux et spécialités. Notre étude empirique commence par une réalisation de tests statistiques afin de purifier et assurer la fiabilité de notre échelle de mesure. Ensuite, nous allons effectuer une analyse ACP afin de vérifier l’unidimensionnalité ou la multi-dimensionnalité de nos variables. Enfin, nous réalisons une régression linéaire permettant d’étudier l’impact de chacune des dimensions des soft skills sur l’employabilité des jeunes.
Bio-bibliographie
Rafah AKOUM est enseignante-chercheure à l’ILEPS, Ecole Supérieure des Métiers du Sport et de l'Enseignement, établissement composante de CY Cergy Paris Université, depuis septembre 2021. Elle a soutenu sa thèse le 13 avril 2012 à l'Université François Rabelais de Tours, mention très honorable. Ensuite, elle a occupé un poste d’ATER à l’IUT A de l’Université Lille 1 pendant deux ans. Après quelques années à l’Université Paris Est Marne la Vallée, elle a travaillé au Cnam –Liban et à la faculté des sciences économiques et de gestion à l’Université Libanaise pour devenir peu après cheffe de département management de la section V». En 2018, elle a été sélectionnée par le département culturel de l’ambassade Américaine pour participer au programme « Fulbright Junior Faculty Development Program » à l’Université d’Illinois à Urbana – Champaign aux Etats-Unis qui vise à développer les pratiques de pédagogie active basée sur l’interactivité, la motivation des étudiants et la réflexibilité. Ses axes de recherche se focalisent sur « la gestion de carrière », « le bien-être au travail », « les soft-skills », « l’entrepreneuriat » et « la performance sociale ».
Hakima MOUNIR (Paris): Former les étudiants aux compétences interculturelles via le théâtre forum : des compétences mobilisables pour l’insertion ?
Les établissements d'enseignement supérieur, dans leur ensemble, sont des espaces privilégiés pour promouvoir et enseigner les compétences interculturelles comme compétences transversales ou « compétences clés » ou « socle commun de connaissances et de compétences ». L’interculturel figure aujourd’hui en bonne place au programme de nombreuses filières des sciences humaines et sociales et des sciences de gestion.
Cette communication s’appuie sur une expérience pédagogique menée depuis 6 ans dans le cadre d’un enseignement portant sur la « diversité et les approches interculturelles»; enseignement transversal puisqu’il est destiné aux quatre parcours du Master 1 Sciences de l’éducation et Sciences sociales.
Au vu de la complexité des débats autour de ces concepts (diversité et interculturalité), nous nous sommes interrogés sur la manière de faire le cours, sur le contenu de nos enseignements et les objectifs. S’agit-il avant tout de faire un état des débats épistémologiques et méthodologiques de l’interculturel qui est souvent ambigu et se résume à une « grammaires culturelles »(Abdallah-Pretceille, 1986,1996) ou mettre les étudiants à l’épreuve de l’interculturel. Après deux ans de cours magistral classique, nous avons constaté que ce dernier ne permettait pas un échange et une communication réels avec des étudiant.e.s. Ils restaient des « consommateurs passifs » face à une question qui leur semble d’actualité mais aussi chargée de représentations et de contradictions car le terme d‘interculturel est beaucoup trop rattaché à celui de l’immigration.
Partant de ce constat et en tâtonnant, nous avons utilisé plusieurs outils et techniques pour former à l’interculturel et former à la réflexivité car la démarche interculturelle met en œuvre une compétence sociale. La formation à l’interculturalité suppose l’acquisition de cette compétence qui peut être mise à contribution dans la compréhension, le décodage ainsi que dans la gestion des situations de communication.
Pour cela, nous utilisons le théâtre forum développé par Augusto Boal (1973) comme outil pédagogique. L’enjeu n’est pas d’apprendre tout bonnement les notions de l’interculturel mais de développer une posture et des compétences proprement réflexives qui contribueront à développer des compétences interculturelles.
Dans un premier temps, en prenant appui sur le modèle socio-constructiviste des apprentissages, nous présenterons le contexte de l’expérimentation du théâtre forum pour co- construire des compétences interculturelles, ensuite nous exposerons les résultats qui montrent comment le théâtre forum amène les étudiant.e.s aux prises de consciences et permet d’explorer la pluralité des solutions sans en imposer aucune. C’est dans ce cadre-là, que nous inscrivons nos conceptions de l’interculturel, comme « une démarche de co-construction dynamique et ouverte à l’altérité ».
Bio-bibliographie
Hakima MOUNIR est Maîtresse de conférences en sociologie, responsable du Master Animation et Éducation Populaire & Master DOS en partenariat avec l'Andesi, UFR SESS-STAPS, Laboratoire LIRTES EA 7313, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).
Ayoub BOUHOUHOU (Marrakech) : La pratique rhétorique ou l'art de parler et les softs skills
Dans cette communication, il est question de montrer l’apport de la rhétorique dans les soft skills et l’enseignement universitaire et comment cette pratique permet-elle de développer chez les apprenants à la fois des compétences linguistiques et argumentatives qui les aideraient à une parfaite insertion professionnelle.
Bio-bibliographie
Ayoub BOUHOUHOU est professeur de l’Enseignement Supérieur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Cadi Ayyad, Marrakech. Directeur du Laboratoire LIMPACT (Langue, Identité, Média, Patrimoine, Culture, Tourisme) et responsable de la Licence professionnelle “Cinéma, Audiovisuel et Médiation”, FLSHM.
Yanita ANDONOVA/Christian BOURRET (Paris) : De la compétence à l’injonction créative : risques et opportunités pour le monde universitaire
Dans cette contribution, nous proposons d’interroger le recours incessant à deux notions qui semblent problématiques : celles de compétence et de créativité, sollicitées largement dans les discours managériaux, politiques, économiques, médiatiques, etc. comme si elles allaient de soi. Qu’en est-il dans le secteur de l’éducation et en particulier celui de l’enseignement supérieur ?
Les contraintes imposées au sein des universités françaises de penser les savoirs académiques en termes de« blocs de compétences» ne sont certes pas nouvelles. Apparue dans la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, cette notion est devenue prégnante, obligeant les enseignants à revoir leurs ingénieries pédagogiques selon des logiques peu, voire pas du tout, discutées collectivement. En outre, nous avons vu l’apparition, depuis les années 2000, d’une nouvelle injonction qui s’est progressivement répandue dans le monde universitaire, celle à la créativité. Cette dernière, née dans le management américain durant la période de guerre froide (Andonova, 2021), est sollicitée dans le monde du travail (coaching, ateliers créatifs) dans le but de promouvoir des pratiques innovantes, de susciter des capacités d’agilité et d’entrepreneuriat des salariés, souvent en souffrance (Clot, 2010) et en quête de sens au travail (Dejours, 2000).
Dans le cadre universitaire, très réglementé voire rigide et dirigé par des normes (Le Moënne), l’injonction à la créativité est mobilisée pour encourager les étudiants à apprendre à sortir du cadre prescrit tout en leur imposant paradoxalement de s’y accommoder. La créativité est devenue une compétence clé enseignée à l’école et à l’université, et attendue sur le marché du travail. Quels sont les enjeux de cette industrialisation de la formation (Moeglin, 2010) à travers le recours à la pensée créative (Torrance, 1970), aux techniques de design thinking(Brown, 2008) ou encore au vocabulaire de « l’économie de la connaissance » (Foray, 2000) et de la classe créative (Florida, 2002) ? Comment la tension entre soumission à des normes et à des outils,d’une part et injonction à la créativité pour acquérir de nouvelles compétences, d’autre part est-elle perçue, à la fois par les enseignants-chercheurs et par les étudiants ?Nous essaierons de répondre à ces questions en interrogeant ces acteurs après avoir examiné successivement la notion de compétences, à partir des travaux des sociologues comme Ph. Zarifian (2001)et ceux des chercheurs en SIC–P.Moeglin, Y. Combès, L. Petit (2012),V. Bullich, 2018), puis une thématique récurrente - celle de la créativité en tant qu’injonction (Kogan, Andonova, 2019) et enfin quelques enjeux liés aux mutations en cours, suite à la généralisation des modes pédagogiques hybrides, avec, en particulier, les conséquences de la crise sanitaire (Covid).
Bio-bibliographie
Yanita ANDONOVA est Professeure des Universités en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne Paris Nord où elle dirige le Master Communication & Ressources humaines. Chercheure au LabSic et au Labex ICCA, elle coordonne le réseau international Crea2S – Creative Shift Studies (https://crea2s.hypotheses.org). Docteur en communication du Celsa, elle y enseigne depuis plusieurs années. Ses recherches portent sur l’analyse de la communication organisationnelle, l’usage des dispositifs numériques, ainsi que sur l’approche critique des injonctions à la créativité dans les entreprises et les industries créatives.
Christian BOURRET est Professeur des Universités en sciences de l’information et de la communication à l’Université Gustave Eiffel (ex Paris Est Marne-la-Vallée). Diplômé HEC Paris, Docteur en sciences humaines et sociales, il est Directeur adjoint du Laboratoire de Recherche DICEN (Dispositifs d’Information et de Communication à l'ère numérique) IdF. Au sein de l'Institut Francilien d'Ingénierie des Services (IFIS) dont il a été Directeur et est désormais Directeur adjoint, il a développé les formations en alternance (apprentissage avec les entreprises). Il est responsable de la mention de Master Intelligence Economique. Il travaille sur différents aspects de l'Intelligence territoriale, notamment en protection sociale (en particulier en santé) et en éducation, en articulant approches d'information et de communication, notamment des organisations, avec des approches de co-innovation et de créativité.
Omar ZANNA (Le Mans) : Apprivoiser ses émotions et cultiver sa compétence à l’empathie pour être comme un poisson dans l’eau dans différents contextes sociaux
En France, le Grand oral, annoncé comme l’un des couronnements de la réforme du baccalauréat, est instauré en 2018. Cette épreuve a été conçue pour permettre aux candidats de faire la preuve de leur capacité à prendre la parole en public, à (s’)exposer - par corps -, en gérant au mieux leurs émotions sans en pâtir. Mais prendre la parole en public ne se décrète pas. Cela se cultive et passe notamment par le développement de la capacité à socialiser ses émotions, d’une part, et à faire preuve d’empathie, d’autre part. Car pour être en mesure d’entrer en communication avec autrui de manière sereine, faut-il encore être suffisamment à jour des émotions en œuvre en soi et en jeu dans la relation. Ainsi apprivoiser les émotions les transforme en compagnes pour naviguer, sans heurts, dans les différents mondes sociaux. Pourtant, le corps tout comme les émotions qui le traversent n’est pas (toujours), à l’école tout comme à l’université, considéré quand il n’est pas tout bonnement nié. Or, dans ces lieux, comme ailleurs, il ne se passe pas une journée au cours de laquelle élèves et étudiants ne rencontrent pas l’émoi né d’un regard, d’un texte, d’un compliment, d’une algarade, d’un passage au tableau… En un mot, les corps des jeunes apprenants sont à l’école comme à l’université sans cesse aux prises avec des émotions. Aussi, un système d’enseignement qui ambitionne de développer les compétences transversales de type socio-émotionnel notamment, afin de préparer au mieux ses candidats à se sentir comme des poissons dans l’eau quels que soient les lieux, devrait ouvrir davantage ses portes à une éducation émotionnelle et à une culture de l’empathie. Cette communication propose justement de présenter et de discuter une méthodologie d’éducation - par le corps- à l’empathie émotionnelle et cognitive, expérimentée depuis plus de 20 ans auprès de jeunes et d’enseignants.
Bio-bibliographie
Omar ZANNA est docteur en sociologie et en psychologie. Il est Co-Directeur du CREN, Professeur des universités Le Mans Université (France).
Bouchra OUCHNID/Hafid KHETTAB (Settat) : L’oral, une compétence transversale et multidimensionnelle : réflexions autour de son enseignement et évaluation
Omniprésent dans la classe de langue comme dans les classes disciplinaires, l’enseignement de l’oral est souvent mis, volontairement ou inconsciemment, à l’écart car il ne répond pas à la norme. Pourtant, il se présente comme une condition sine qua none à la réussite des étudiants lors des présentations orales (l’exposé, le débat, les entretiens etc).
Cette compétence dite transversale n’est pas enseignée en tant qu’objet autonome mais évaluée et exigée comme une compétence pour mesurer le transfert des savoirs et leur acquisition et qui présente des enjeux pédagogiques, didactiques (enseignant) et identitaires (apprenant).
L’étude, dans cet article, s’organise autour de la notion de transversalité, plus particulièrement celle de l’oral, des dimensions qu’il recouvre; elle vise alors à rendre compte de certaines difficultés que représente cette compétence quant à son enseignement et à son évaluation dans la classe de langue.
Bio-bibliographie
Bouchra OUCHNID a effectué des études supérieures en Communication, Expression et Ingénierie de la Formation à la Faculté des Sciences de l'Éducation, Université Mohammed V, Souissi, Rabat. Elle est professeure chercheure en didactique de français et enseigne depuis 2002 à l’université Hassan Premier. Elle a plusieurs publications autour de la didactique de l’oral et de la scénarisation des contenus pédagogiques.
Hafid KHETTAB est professeur Habilité à l’université Hassan Premier, Settat. Son habilitation porte sur l'autonomie de l’apprenant du FLE à la construction de la compétence interculturelle. Docteur en Didactique des Langues, communication et interculturel, Faculté des Sciences de l'éducation, université Mohammed V -Souissi RabatCentre d'études doctorales: PHOMME-SOCIETE-CULTURE, Formation doctorale: Analyse et Évaluation des systèmes d'éducation et de formation. Il enseigne depuis 2016 à la FST, Settat. Ses publications couvrent un large spectre de sujets. Il se spécialise dans l’enseignement-apprentissage par le numérique.
Marianne PEYROTTE (Nice) : Éprouver l’empathie à l’école : quand l’innovation (r)assemble
L’empathie est une compétence psychosociale définie par l’OMS (1993) et, à ce titre, elle est transversale de la vie scolaire à la vie de tous les jours. Les étudiants-enseignants de l’INSPE de Nice éprouvent ainsi depuis trois ans au sein de leur formation initiale quatre situations innovantes pour la classe impliquant de développer cette compétence dans l’objectif de « vivre ensemble ». Il s’agit du jeu du mousquetaire, du jeu du funambule, d’une vidéo et de l’écoute empathique. Ces dispositifs sont innovants en réalisant un transfert de pratiques depuis un autre domaine, celui des prisons, de l’éducation pour la paix ou encore de la psychanalyse. Ce transfert se comporte comme un processus d’assemblage (Brunel, 2019) dans l’intention de créer des expériences à vivre, nouvelles et utiles pour les enseignants. La présente étude porte sur 165 étudiants-enseignants du premier degré à l’INSPE de Nice au printemps 2022. Nous proposons d’examiner cette compétence transversale par le biais de ces pratiques innovantes en milieu scolaire, soit avec les enseignants. En effet, en éprouvant les effets de ces pratiques nouvelles, pourront-ils plus facilement les trouver « utiles à reproduire en classe »? Les préoccupations éthiques en formation centrées sur le bien-être à l’école trouveront-elles un écho avec les préoccupations des jeunes enseignants pour leurs classes ? Les résultats montrent que l’empathie, individuelle comme collective, aurait une place centrale pour traduire en mots ce que le corps ressent et ce que la conscience précise. Ces quatre paradigmes, que nous proposons de vous présenter, sont tous perçus par les étudiants enseignants comme utiles à reproduire en classe. Mettant en évidence un cercle vertueux entre pratique corporelle collective, compétence psychosociale et bien-être, ces résultats peuvent clarifier l’apport de ces formes scolaires innovantes pour l’être-bien collectif.
Mots-clés : empathie, compétence psychosociale, bien-être, innovation pédagogique
Bio-bibliographie
Marianne Peyrotte est formatrice à l’Université Côte d’Azur (professeur agrégé d’EPS à l’INSPE de Nice) et doctorante au Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN) le MANS.
Touria BADOUI / Mina KHALIL (Marrakech) : La contribution des soft skills à l’insertion professionnelle : mythe ou réalité?
Cette communication propose une réflexion sur le rôle des soft skills dans l’acquisition des langues. Elle vise plus particulièrement, l’illustration des différentes compétences acquises ou mobilisées par les étudiants à l’intérieur ou à l’extérieur de l’université et de mettre l’accent sur les apports et les limites des compétences transversales développées chez les étudiants marocains. L’objectif est de vérifier si les compétences acquises dans le cadre universitaire correspondent aux compétences requises par le marché du travail. Dans notre étude, il s’agira de présenter un état des lieux pour vérifier si l’université prépare les jeunes diplômés à intégrer l’environnement socioprofessionnel. Notre tâche sera donc de voir si les multiples changements qu’a connus l’enseignement supérieur ont contribué à la bonne maîtrise des compétences transversales. L’analyse des données nous permettra de mettre l’accent sur le rôle important des habiletés transversales dans l’insertion professionnelle.
Bio-bibliographies
Touria BADOUI est professeur de français à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Université Cadi Ayyad, Marrakech. Affiliation : Laboratoire « Linguistique et Référentiels Culturels » Faculté de la langue Arabe. Ses domaines de compétences sont la Sociolinguistique et la didactique des langues- TICE- la maîtrise de plusieurs didacticiels (Multimédia Builder, Hotpotatoes …). Parmi ses communications et articles publiés entre 2020 et 2022 :« L’usage pédagogique des réseaux sociaux numériques : Cas de Facebook avec les étudiants de la FSJES de L’UCA, à Marrakech, » Colloque international sous le thème : L’enseignement supérieur post-pandémique : Craintes, défis et perspectives Meknès les 24-25 juin 2021 à distance.Publié par en ligne par l’Association EPI https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a2204f.htm
« Les TICE : quel apport didactique pour les langues ? Colloque international sur « Enseignement/apprentissage des langues étrangères, soft-skills et digitalisation dans l’architecture pédagogique du nouveau système BACHELOR de l’Université marocaine : contraintes, défis et enjeux », Nador Les 24-25 Mai 2021 en présentiel.
Mina KHALIL est Professeure de l’enseignement supérieur assistant de communication à L’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion d’El Jadida, Université Chouaib Doukkali. Son domaine de compétences : Didactique des langues, Communication et Soft Skills, digitalisation. Parmi ses articles publiés :
« La maîtrise de la langue française et l’insertion professionnelle : une enquête auprès des étudiants marocains : Cas de la FSJES de Marrakech et ENCG d’EL Jadida 2022 (en cours de publication)
« Pour une application pratique d’une approche pilotée par la tâche et Internet en milieu informel. », publié en ligne par l’Association EPI Mars 2021. http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1911c.htm
L’efficacité de l’informel dans le développement langagier Le passage de l’input à la construction de l’output. Publié en ligne par la revue des "Langues, Cultures et sociétés en 2015 V1 https://doi.org/10.48384/IMIST.PRSM/lcs-v1i2.4824
Mohamed ZEMRANI, ENS (Tétouan) قياس الاحتياجات اللازمة من مهارات الدراسة الجامعية لدى عينة من طلبة الجامعة المغربية
تهدف الدراسة الحالية إلى التعرف على الاحتياجات التدريبية اللازمة لدى عينة من طلاب الجامعات المغربية في مهارات التعلم والدراسة الجامعية (STUDY SKILLS) وفق تصوراتهم الشخصية، معتمدا في ذلك على مقياس طوره الباحث لتحديد نسبة الاحتياجات من مهارات الدراسة الجامعية، وسيتم تطبيق أداة الدراسة على عينة عشوائية من طلبة كلية الآداب والعلوم الإنسانية بعين الشق جامعة الحسن الثاني بالدار البيضاء. واعتمادا على المنهج الوصفي والتحليل الاحصائي باستخدام برنامج الرزم الإحصائية في العلوم الاجتماعية (SPSS) من أجل حساب كل من المتوسط الحسابي، والانحراف المعياري، سيتم تقديم نتائج الدراسة ومناقشتها في ضوء الدراسات السابقة، من أجل تقديم الاحتياجات المعبر عنها وفق ترتيب تنازلي. على أن تخلص الدراسة في الختام إلى تسجيل مجموعة من التوصيات، والاقتراحات، في أفق أن يتم تلبيتها عبر مختلف المتدخلين وشركاء الجامعة، سواء عبر مساقات رقمية، أو دورات تدريبية، أو دلائل جامعية. الكلمات المفتاحية: مهارات الدراسة؛ تقييم الاحتياجات؛ الاندماج الجامعي.
ABSTRACT: The current study aims to identify the necessary training needs of a sample of Moroccan university students in the field of learning and college study skills (STUDY SKILLS), based on their personal perceptions, using a researcher-developed scale to determine the proportion of study skill needs. The study tool will be applied to a random sample of students from the College of Arts and Humanities at Hassan II University in Casablanca. Based on a descriptive and statistical analysis approach using the Statistical Package forthe Social Sciences (SPSS) program to calculate the mean, standard deviation, the results of the study will be presented and discussed in the light of previous studies in order to present the needs expressed in a descending order. The study will finally conclude with a set of recommendations and suggestions for implementation by various stakeholders and university partners through digital courses, training sessions, or academic materials.
Bio-bibliographie
Mohammed ZEMRANI est un Chercheur en éducation et technologie éducative, titulaire d'un doctorat de l'Université Abdelmalek Al-Saadi sur le thème de l'enseignement des soft-skills et développement personnel à l'université marocaine, professeur invité à l'École supérieure d'éducation et de formation, Université Hassan I, membre de la recherche L'équipe en Connaissances et Valeurs, et le Centre Marocain d'Etudes et de Recherches Pédagogiques, a de nombreuses contributions et apports Scientifiques.
Rachid EDDAMNATI (Marrakech) : Les soft skills et l’insertion professionnelle : le cas des élèves ingénieurs de l’école marocaine des sciences de l’ingénierie
Compte tenu de la place des compétences dans le marché du travail, aujourd’hui décrocher un travail et réussir à le conserver devient le plus grand défi que les jeunes doivent affronter dans un monde où la concurrence demeure rude. En effet, les recruteurs exigent des profils n’ayant pas seulement des compétences cognitives, communicatives et linguistiques, mais ils recherchent aussi des jeunes ayant des compétences non académiques relatives aux performances comportementales ou ce qu’on appelle « les compétences douces ».
Dans ce travail, nous tenterons de répondre aux deux interrogations suivantes : les soft skills seraient-ils une nécessité dans le marché du travail ? Et quelles sont les compétences douces requises pour assurer l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ? Pour répondre à ces interrogations, le travail d’étude et d’analyse entrepris dans cette recherche s'appuie sur une enquête de terrain (questionnaire) auprès des élèves ingénieurs (4ème année) de l’école marocaine des sciences de l’ingénieur.
Bio-bibliographie
Rachid EDDAMNATI est Enseignant Chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Marrakech, Université Cadi Ayyad. Il est également membre permanent du laboratoire de recherche LIMPACT de ladite faculté.
Hicham SADDOU (Safi) / Abdelali MOUTAWAKIL (Marrakech) / Abdelillah LISSANEDDINE (Essaouira) : Quelle place et quel rôle des Soft Skills dans l’enseignement supérieur ? Cas de l’Université Cadi Ayyad
Apparue en Californie, théorisée notamment par l’école de Palo Alto, la notion de "soft skills" est relativement ancienne. À partir des années 1990, leur enseignement s’est d’abord adressé aux dirigeants qui ont compris que la réussite d’une entreprise ne reposait pas uniquement sur l’expertise technique mais aussi sur un savoir-être, et qu’en progressant dans leur propre développement personnel, en sachant mieux gérer leur temps et leur rapport à leurs équipes par exemple, ils contribuaient à la performance de leur entreprise. La nouveauté, c’est que l’enseignement des "soft skills" sort du strict champ de la formation continue en entreprise pour prendre place dans l’enseignement supérieur.
Notre contribution se propose d’expliciter les raisons de développement de ces formations, initialement dédiées aux cadres et dirigeants d’entreprises, et l’origine de leur mobilisation au sein de l’enseignement supérieur ainsi que les rôles que ces compétences peuvent jouer?
Bio-bibliographies
Hicham Saddou est enseignant-chercheur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. Membre du Laboratoire de recherche en Linguistique et Référentiels culturels de l’Université Cadi Ayyad, un laboratoire de recherche multidisciplinaire axé sur la langue, principalement lié à la culture, au patrimoine et à l’identité.
Titulaire d’un doctorat en Tourisme, Patrimoine et Gestion Territoriale de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech en 2015.
Intéressé par les processus d’identification des éléments patrimoniaux (patrimonialisation) et de leur mise en tourisme et par l’interaction entre tourisme, culture et patrimoine tant matériel que immatériel.
Auteur de plusieurs articles dans plusieurs revues et ouvrages collectifs, entre autres: «Patrimoine et patrimonialisation : Processus et nouvel enjeu de valorisation territoriale. » en 2019, « Tourisme à Marrakech ; impacts économiques, socioculturels et environnementaux éminents », « Tourisme à Marrakech : locomotive de développement d’une économie en crise » en 2019 «Mobilisation des ressources territoriales dans les projets touristiques et développement des espaces marginaux.» en 2021.
Abdelali MOUTAOUKIL est enseignant chercheur à l’université Cadi Ayyad, faculté des lettres et des sciences humaines de Marrakech, département de la géographie, chargé de l’enseignement des cours de statistiques pour le cycle de la licence et les Soft-skills pour le cycle master.
Membre du laboratoire des études sur les ressources, les mobilités et l’attractivité (LERMA), un laboratoire qui s’adosse à plusieurs formations universitaires.
Titulaire d’un doctorat en sociologie du travail de l’université Cadi Ayyad Marrakech. Spécialiste de la sociologie de l’innovation en rapport avec la pédagogie universitaire et auteur de plusieurs articles sur le rôle de la sociologie du travail dans le développement des ressources humaines.
Expert en informatique et explorateur curieux de la Technologie de l'Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE)
Abdelilah LISSANEDDINE, enseignant chercheur à l’université Cadi Ayyad, école supérieure de technologie Essaouira, département de gestion, tourisme et communication. Membre du laboratoire pluridisciplinaire SAEED « sciences appliquées à l’environnement et au développement durable ». Titulaire d’un doctorat en tourisme patrimoine et gestion territoriale. Auteur de plusieurs publications sur le tourisme, le patrimoine culturel, et le développement des territoires. Intéressé par les thématiques de patrimonialisation et les dynamiques identitaires relatives au patrimoine ainsi que les enjeux de mise en tourisme et du déploiement des territoires. Président du centre de recherche et de la préservation du patrimoine et du développement territorial.
Kamal AGOUJGAL (Marrakech) : Les Soft Skills à l’Université marocaine : Nécessité pédagogique et institutionnelle ou simple concept en vogue?
On ne cesse ici et ailleurs de parler des Soft Skills, de leur nécessité et de leur importance pour les étudiants à l’Université. Né aux Etats-Unis au début des années 1960, ce concept, qu’on peine tant à définir qu’à traduire en français, revient comme un leitmotiv aussi bien dans les discours officiels que dans les recherches récentes.
L’histoire du terme de même que sa portée actuelle nous incitent à nous interroger sur sa nécessité. Est-il vraiment judicieux d’enseigner les Soft Skills à l’Université marocaine ? A-t-on les ressources humaines nécessaires pour relever le défi de ce nouveau chantier ? Prend-on vraiment au sérieux la portée d’un tel enseignement ou veut-on tout simplement ne pas être en marge de ceux qui l’ont adopté ? Est-il une nécessité pédagogique urgente ou un simple effet de mode ? C’est à ces questions et à bien d’autres que cet article essaie de répondre.
Bio-bibliographie
Kamal AGOUJGAL est Professeur Chercheur à la Faculté de Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Marrakech, Université Cadi Ayyad et membre du Laboratoire de Didactique et de Pédagogie Universitaire.
Rachid SAKRI (Marrakech) : Quand le jeu devient sérieux : vers un développement des soft skills
Depuis toujours, les jeux existent. Ils évoluent et se diversifient au gré des mutations que connaissent les sociétés, mais aussi en fonction des progrès réalisés dans plusieurs domaines, notamment technique et technologique. Avec l’apparition des ordinateurs et de l’internet, la gamification voit le jour et marque un véritable tournant dans l’histoire des jeux. Elle progresse ensuite de manière spectaculaire grâce à des concepteurs qui s’ingénient pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus friand de jeux vidéo.
De manière générale, l’industrie vidéoludique se destine à créer de l’amusement, mais il lui arrive parfois de mettre au point des applications ludiques conçues à des fins pédagogiques et utiles. On parle alors de Serious Games ou jeux sérieux. C’est justement sur ces derniers que portera cette communication. Après une brève rétrospective relative à la genèse des jeux vidéo de manière générale, et des serious games en particulier, on s’interrogera sur l’utilité de recourir à ces derniers en matière d’enseignement et de voir surtout quel serait leur apport quand il s’agit de parler de soft-skills.
Bio-bibliographie
Rachid SAKRI est docteur en littérature française, francophone et comparée, Rachid SAKRI est enseignant à la faculté des Sciences Semlalia, à Marrakech. En plus de son roman ‘’Ironie du Sort ‘’ (Edition Marsam 2016), il est aussi auteur de quelques articles comme ‘’Le bonheur chez Emmanuel Kant ‘’, ‘’Quand le roman rencontre l’Histoire : Le massacre de la Saint Barthélémy dans L’Épopée d’amour de Michel Zévaco’’, etc.
Zineb TCHAMEKH (Agadir) : L’intégration des Soft-Skills dans l’enseignement Supérieur: Quel avenir pour les jeunes lauréats de l’université marocaine ?
L’intérêt porté aux compétences transversales (Bouret et al. 2014 ; Theurelle-Stein & Barth, 2016), appelées en Anglais « soft skills » dans le milieu professionnel, a impliqué la prise de conscience de l’utilité de leur intégration dans les curricula. Néanmoins, dans le système LMD, l’on constate que le taux de décrochage est très élevé (49.4%) (Younsi, 2022) surtout durant les premier et deuxième semestres. Dès lors, quelle est la place des soft skills dans les modules enseignés dans le département de Langue et Littérature Françaises au sein de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d’Agadir ? Quelle utilité pour les étudiants ?
La réflexion portée sur notre problématique nous a conduit à émettre les hypothèses suivantes :
H1 : L’intégration des soft-skills dans l’enseignement supérieur favoriserait l’apprentissage et la réussite ;
H2 : L’acquisition des compétences comportementales faciliterait l’accès au marché de travail
Afin de vérifier ces deux hypothèses, nous avons opté pour une méthodologie quantitative moyennant deux questionnaires : le premier est à l’adresse des étudiants au nombre de 50. Le second est distribué aux enseignants au nombre de 15. Les données collectées auprès de l’échantillon, constitué d’enseignant(e)s et des étudiant(e)s de l’Université Ibn Zohr d’Agadir faisant partie du Département de Langue et Littérature françaises, seront analysées sur SPSS.
Bio-bibliographie
Zineb TCHAMEKH est doctorante en langues et communication, tutrice à la faculté des lettres et des sciences humaines d’Agadir, animatrice/ formatrice des ateliers sur les Soft Skills, titulaire d’un Master en Didactique Culture et Médiation. Enseignante de français dans une école privée.
Béatrice CHAILLEUX (Nantes) : L’apprentissage des langues, vecteur de développement des soft skills
Pendant très longtemps, une grande importance a été donnée aux compétences académiques ou techniques, termes qui renvoient aux connaissances et aux savoir-faire professionnels indispensables pour exercer une profession. Facilement identifiables et mesurables, ces compétences, que l’on appelle communément “hard skills” dans le monde entier, étaient restées jusqu’à peu les principales, voire les seules compétences que les recruteurs évaluaient en entretien d’embauche. Exceller dans son poste est une chose, mais être capable de s’adapter à son environnement de travail, de savoir communiquer efficacement avec ses collègues, ou de parvenir à travailler en équipe en est une autre. Ces “particularités” personnelles, qui n’étaient que très peu considérées jusqu’à récemment, sont désormais prisées par les entreprises.
Mais alors que sont concrètement les “soft skills”? A quoi correspondent-elles? Les “soft skills” sont souvent traduites par “compétences transversales” ou encore “compétences comportementales”. Nous pouvons les définir comme des “savoir-être”, c’est-à-dire un ensemble d’aptitudes, de comportements et de traits de personnalité que nous développons tout au long de notre vie, à travers les différentes expériences que nous vivons au quotidien, et en fonction de l’environnement et du cadre de vie dans lesquels nous évoluons.
L’apprentissage des langues s’avère être propice au développement de compétences transversales, mobilisables quel que soit le métier exercé. Communication, adaptabilité, capacité à travailler en équipe et créativité sont autant de compétences reconnues essentielles à la réussite dans la vie personnelle et professionnelle. Cette communication propose de discuter de l’atout que revêt l’apprentissage des langues dans le développement de différentes “soft skills”, de la manière dont le bagage linguistique peut constituer un avantage non négligeable d’employabilité dans un monde professionnel de plus en plus internationalisé.
Bio-bibliographie
Béatrice CHAILLEUX est enseignante vacataire à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de l’Université Ibn Zohr d’Agadir. Elle y enseigne des modules de langue anglaise au sein des filières de droit privé. Docteure en Sciences du langage, son travail de recherche a porté sur la potentialité du jeu théâtral dans le développement et l’amélioration des compétences d’expression orale chez des étudiants de FLE au Maroc.
Saadia RAHALI (Essaouira) Latifa OKHAYA (Marrakech) L’intervention des langues dans le processus de l’enseignement-apprentissage : Pour des compétences culturelles et communicationnelles
En réponse à un marché de travail en perpétuelle mutation, l’université marocaine se trouve confrontée à de nouveaux défis inhérents à l’intégration efficiente et active de ses futurs lauréats dans un environnement professionnel mouvant. L’enseignement supérieur semble alors se convertir aux exigences actuelles et urgentes du contexte professionnel et s’ouvrir davantage sur d’autres sphères économiques, culturelles et surtout linguistiques. En repensant les dispositifs et pratiques de cet enseignement à vocation inclusive, de nombreuses considérations sont mises en place afin de garantir un enseignement disciplinaire en langues étrangères. Offrir un cursus de formation en langues étrangères est perçu dès lors comme une opportunité qui permettrait à l’étudiant de se positionner par rapport à des critères de classement mondiaux et d’aller au-delà des enjeux purement fonctionnels. La maîtrise des langues demeure donc la pierre angulaire dans tout enseignement de spécialité car non seulement les langues forment un canal de transmission du savoir, bien plus, elles permettent de véhiculer une culture et de favoriser le rôle de la dimension interculturelle.
C’est dans cette perspective que le module de langues et culture constitue un des leviers importants de la réforme universitaire. Sa participation à l’institutionnalisation des passerelles entre l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et le marché de l’emploi s’inscrit dans la volonté de préparer l’étudiant à l’intégration propice dans son environnement. En adoptant cette approche pédagogique basée sur le développement des multiples compétences personnelles et professionnelles chez l’étudiant, la voie s’ouvre vers un meilleur ancrage social et culturel et ce, tant à l’échelle locale qu’internationale. En somme, la contribution des langues en tant que compétence transversale dans cette approche active de la pédagogie lui permet d’occuper le statut de médiateur interculturel, d’approcher les multiples structures symboliques inhérentes à un milieu professionnel donné et d’inclure par voie de conséquence, les futurs diplômés dans un contexte social global.
À travers cette communication, nous entendons étudier de près le statut que les langues occupent dans l’insertion socioprofessionnelle des étudiants. Il sera également question de voir comment cette compétence transversale: la langue, participe activement dans ce processus de formation linguistique et culturelle dans les contextes universitaire et professionnel.De facto, notre travail aura pour objet d’apporter des éléments de réponse aux questions cruciales suivantes : Est-ce que les cours de Langue et Communication répondent aux attentes et besoins des étudiants ? Comment peut-on repenser l’arsenal didactique et les applications pédagogiques relatives à l’enseignement-apprentissage des modules transversaux au sein de l’ENS de Marrakech et l’EST d’Essaouira ?
Afin de répondre à cette problématique, nous allons opter pour une enquête de terrain au sein de l’ENS de Marrakech et l’EST d’Essaouira. Deux outils d’investigation seront employés : le questionnaire et l’entretien semi-directif destiné aux enseignants chargés des modules Langues étrangères et culture et les modules de communication.
Bio-bibliographies
Latifa OKHAYA est Docteure en sciences du langage. Enseignant chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de Marrakech. Université Cadi Ayyad. Auteure de manuels scolaires et d’une dizaine d’articles entre autres « Vers une vision unifiée des langues en contexte plurilingue : le cas des élèves amazighophones de la région El Haouz », « La classe inversée : quel impact sur les qualités des apprentissages dans les classes de langue française (cas de la région de Marrakech) », «Intégrer la didactique du Bi-plurilinguisme dans la formation des futurs enseignants du primaire (cas des filières de l’éducation de l’ENS), « Les dispositifs hybrides à l’université marocaine : quelles approches pour le développement des compétences discursives à l’écrit ? », « « Enseigner à distance à l’université : enjeux de l’accompagnement et redéfinition de la fonction enseignante ».
Saadia RAHALI est enseignante-chercheure à l’Ecole Supérieure de Technologie d’Essaouira, Université Cadi Ayyad. Elle est affiliée au laboratoire LIMPACT et a préparé une thèse intitulée La poétique du désenchantement dans Les Fleurs du Mal et Les Paradis artificiels de Charles Baudelaire. Parmi ses dernières publications dans des ouvrages collectifs et revues, nous citons :
- Revue Philologie Romane, Numéro 28 Université de Pitesti. Article intitulé : Le corps féminin et ses fluctuations dans Les Fleurs du mal et Petits poèmes en prose de Charles Baudelaire. - Revue Frankofoni, No : 36 – 2020, ISSN 1016-4537, Titre de l’article : Les figures du bohème dans l’œuvre de Baudelaire.
-Ouvrage collectif Dialogues littéraires en Méditerranée, Université Moulay Ismaïl,
Année 2022, intitulé de l’article : L’image du Maroc dans les écrits des frères Tharaud ; Regard de l’autre sur soi.
Bahia NADEIF (Marrakech) : L’activité associative : tremplin pour jauger, juger et aiguiser ses Soft Skills
Nous « enseignons » les soft skills et après ??
Que se passe-t-il du côté des étudiants ? Les ont-ils intégrés? Se sont-ils appropriés les compétences visées?
« ENSEIGNER LES COMPÉTENCES COMPORTEMENTALES», ne serait-ce pas un jeu de mots ?
Peut-on faire des soft skills un module d’enseignement académique, limité dans le temps pendant une partie d'un semestre? Certes, c’est un module du cursus, il faut l’enseigner et…l’évaluer. Comment arriver à trouver entente entre l’esprit des compétences comportementales, « ouvert », "transférable",« individualisant » et la formation académique, cartésienne, « carrée » et « conformiste» ?
Ce n’était pas la bague magique, c’est notre pratique et l’accompagnement de nos étudiants qui nous ont illuminés …EUREKA !
Notre communication intitulée «L’activité associative: tremplin pour jauger, juger et aiguiser ses Soft Skills" se veut un partage, une réflexion, une analyse critique d'une expérience que nous avons mise en place à la Faculté des Sciences Semlalia de l'Université Cadi Ayyad". Preuve à l’appui, nous estimons que les projets associatifs conçus, élaborés et réalisés par nos étudiants est une manière appropriée qui a donné les moyens pour détecter les indicateurs comportementaux de changement aussi bien pour les formateurs que pour les étudiants dans un contexte authentique.
Bio-bibliographie
Bahia NADEIF : Directrice du Career Center de l’Université Cadi Ayyad,Coach certifiée Soft Skills , Coach certifiée Programmation Neuro-Linguistique (P.N.L.), Trainer of Trainers, formatrice en communication professionnelle.
Amara EL-AZHARI (Kénitra) : Les compétences communicatives de l’université au monde professionnel : le cas de la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech
L’université est considérée comme la phase finale du cursus d’apprentissage institutionnel des étudiants. Ainsi, ils doivent y acquérir un certain nombre de compétences qui leur facilitent l’accès au marché d’emploi, telles que l’autonomie, la collaboration, la gestion, la communication, etc. Cette dernière semble très décisive dans la vie de l’étudiant car c’est grâce à elle qu’il peut bien exprimer ses idées aussi bien en écrit qu’en oral. En effet, nombreux sont les étudiants qui trouvent des difficultés dans la présentation de leurs mémoires de fins d’études de licence, du master ou même leurs thèses de doctorat. D’autres, aussi, ratent leurs entretiens d’embauche à cause de l’incompétence communicative. Une telle situation incite à s’interroger sur le rôle que peut jouer la Faculté des Sciences pour se remédier à ce problème
Bio-bibliographie
Amara EL-AZHARI est un enseignant de Français au Lycée qualifiant de Demnate depuis 2008. Il est également doctorant inscrit en 6ème année de thèse au CED de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Kénitra où il prépare sa thèse de doctorat sous le titre : « L’enseignement/apprentissage du français à l’université marocaine, le cas de la filière SVTU à la Faculté des Sciences Semlalia à Marrakech », dans le laboratoire « Langage et Société". Le 10 juin 2022, il avait fait une communication dans le colloque international sous le thème « La didactique des langues et des cultures, entre recherche et intervention, à l’épreuve des bouleversements contemporains du monde », organisé par son laboratoire de recherche « Langage et Société ».
Kaoutar ELABIDI AMINE (El Jadida)/El Mehdi BELABBES (El Jadida) : Les soft skills : Passer d'une logique de formation à une logique de transformation
L’univers du monde professionnel et universitaire ont été focalisés depuis longtemps sur le développement des compétences techniques et savoir- faire. Les entreprises ont été plus regardantes et exigeantes en termes du renforcement des qualifications techniques et professionnelles de la main-d’œuvre. Les étudiants cherchaient à obtenir les meilleures notes et avoir le diplôme et la meilleure posture pour trouver un emploi. Avec l’avènement du nouveau paradigme, de complexité, de compétitivité et de recherche de l’excellence, les entreprises ont de plus en plus besoin de compétences orientées relations humaines et savoir- être. Ainsi, les soft skills revêtent une importance cruciale et constituent une réponse adéquate pour répondre à ces nouveaux besoins, notamment à l’heure de la 4ème révolution industrielle et parce que les robots et l’intelligence artificielle en sont, encore, dépourvus. Nous proposons donc, à travers notre contribution, d’analyser la conception et les enjeux de ces compétences, qualifiées de comportementales, transversales ou autres, et leur rôle dans la réussite d'une démarche de transformation à la fois individuelle et collective, ainsi que leur rôle dans le rapprochement université-entreprise.
Bio-bibliographies
Kaoutar EL ABIDI AMINE est Professeur Habilité à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’EL JADIDA, Université Chouaib Doukkali. Elle est membre du Laboratoire de recherche LARGESS (Laboratoire de Recherche en Gestion, Economie et Sciences Sociales)
El Mehdi BELABBES Professeur Assistant à la à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’EL JADIDA, Université Chouaib Doukkali. Elle est membre du Laboratoire de recherche LARGESS (Laboratoire de Recherche en Gestion, Economie et Sciences Sociales).
Abderrahmane KICH (Béni Mellal) : Langues, communication et soft skills : nécessité d’une trilogie de compétences complémentaires
En vue de préparer les étudiants à une insertion professionnelle de façon ad hoc, la nouvelle réforme universitaire, à travers la « Vision stratégique de la réforme 2015-2030 » stipule qu’il faut accorder aux jeunes la possibilité de maîtriser les langues, les connaissances et les compétences requises en harmonie constante avec les exigences de leur époque, comme elle insiste sur la nécessité de développer leurs capacités de communication, de dialogue, de l’innovation, etc. En effet, soucieuses de leurs images et de la rentabilité, les organisations et plus particulièrement les entreprises, recrutent des candidats qui maîtrisent les savoirs, les compétences et les qualifications relatifs au domaine de leurs spécialités. Pour optimiser leurs compétences, l’université aidant, il est dans l’intérêt des jeunes de s’imprégner des soft skills - qualités personnelles, humaines et relationnelles - qui fourniront au recruteur des informations précieuses sur le profil du candidat qui constituent une valeur ajoutée pour son organisation. Autrement dit, il faut être pluridisciplinaire, capitaliser des acquis linguistiques, posséder l’esprit d’entreprenariat… Pour faire face à un contexte très concurrentiel, il convient également de disposer d’autres compétences transversales. En vue d’acquérir les savoirs susmentionnés, il est judicieux de circonscrire les aspects des soft skills qui relèvent de la carrière professionnelle ciblée et de favoriser l’auto-formation et le développement de la personnalité. Pour ce, le passage de la méthode pédagogique classique à l’apprentissage individuel, à la construction du projet personnel et à l’autonomie entre autres, est la voie qui peut optimiser les chances d’embauche.
Bio-bibliographie
Abderrahmane KICH est enseignant depuis 1988 Recruté dans l’enseignement supérieur en 2019 à l’Université Sultan Moulay Slimane, Béni Mellal. Il est Professeur Habilité depuis 2021; Sa thèse a porté sur la communication interculturelle, mais il est ouvert sur d’autres disciplines comme les soft skills, le développement personnel.
Bahija TECHA / Amel NEJJARI (Tétouan) : Innovation pédagogique, quelles pratiques pour l’efficacité de l’enseignement-apprentissage des langues à la faculté des sciences
La volonté institutionnelle d’intégrer le numérique dans l’enseignement-apprentissage à l’université marocaine a fait des formations hybrides des incontournables de l’offre de formation. Les dispositifs de l’enseignement hybride combinent le présentiel et le distanciel. Berton, (2011) entend par dispositif d’enseignement ‘hybride’ « tout dispositif de formation qui se caractérise par la présence de dimensions innovantes (accompagnement humain, modalités d’articulation présence –distance…) liées à la mise à distance. Le dispositif hybride, parce qu’il suppose l’utilisation d’un environnement technopédagogique, repose sur des formes complexes de médiatisation et de médiation »
Par ailleurs, la problématique de l’intégration du numérique dans l’enseignement-apprentissage des langues à l’université doit avoir le souci pédagogique au cœur de sa réflexion, ce qui nous pousse à repenser la qualité et l’efficacité de cet enseignement.
Les recherches en didactique de langues tentent de proposer des modèles théoriques capables de réunir les conditions de développement des compétences langagières dans des dispositifs d'enseignement-apprentissage intégrant des technologies. Du « triangle pédagogique » au « carré pédagogique », la notion de la médiatisation se justifie par l’intégration des instruments agents qui constituent un quatrième pôle dans le processus d’enseignement-apprentissage. L’approche de l’ergonomie didactique est « une approche théorique de l'instrumentation technologique de la situation d'apprentissage, visant à l'adéquation entre la technologie, ses utilisateurs et (…) l'acquisition de nouveaux savoirs et savoir-faire. À partir des pôles de référence de la didactique (…), elle tente de décrire les interactions à l'œuvre dans l'enseignement médiatisé/apprentissage, pour en déduire un contexte d'intégration optimale des outils ». (Bertin cité par Guichon, 2004).
L’objectif de ce travail est de répondre au questionnement sur les pratiques de l’innovation pédagogique en décrivant le dispositif de l’enseignement-apprentissage de langue adopté à la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech. Rendre compte de la médiatisation exercée par les acteurs et la responsabilité de l’enseignant qui transforme et transpose les matériaux linguistiques pour en faire des contenus et des tâches ainsi que les pratiques des apprenants au sein de ce dispositif hybride de l’enseignement-apprentissage de langue.
Bio-bibliographie
Amel NEJJARI est professeure à l'Ecole Nationale des Sciences Appliquées de Tétouan (UAE) et mène des recherches sur les innovations pédagogiques dans l'enseignement des langues et de la communication. Auteure du livre : Langue, Culture et Communication dans la littérature d'immigration. cas du roman beur
Bahija TECHA est Professeur des Techniques d’Expression et de Communication à la Faculté des Sciences Semlalia, Université cadi Ayyad, Marrakech, depuis 2003, elle enseigne également les soft skills et les soft employment. Elle est doctorante en communication, traduction et linguistique à l’Université Abdelmalek Essaadi. Membre du département Humanités à la Faculté des Sciences Semlalia, elle travaille sur la production des dispositifs de l’enseignement de langue, et participe à l’élaboration des contenus en soft employment.
Najia GHANDOUR / Rachid MARZAQ (Kénitra) La pédagogie active au service du développement des compétences transversales : pédagogie de projet et classe inversée comme exemple
Actuellement, la notion de compétences transversales est utilisée dans plusieurs domaines (économique, professionnel, technique) et commence à faire aussi son jaillissement dans le domaine de l’enseignement. Il va sans dire que l’école permet l’acquisition des savoirs mais le défi et les enjeux actuels de la vie requièrent d’autres types de savoirs, il s’agit des savoirs solides (Séverine Walker) que l’élève peut solliciter dans n’importe quelle situation.
Dans notre intervention, nous allons aborder la notion de compétences transversales au lycée tout en essayant de répondre à ces questions : qu’entendons-nous par compétences transversales ? Les pratiques enseignantes favorisent-elles le développement de ces compétences ? Comment pourrions-nous faire acquérir ces compétences dites aussi compétences psychosociales à nos élèves ?
Pour répondre à ces questions, nous allons puiser notre réflexion dans les pédagogies actives qui, en général, cherchent à épanouir l’élève, à le doter de différentes compétences nécessaires à son insertion sociale, à mettre en accord les apprentissages scolaires et les apprentissages sociaux, à réconcilier le monde de l’école avec le monde social dans lequel l’élève vit, évolue et agit sur son environnement. Alors, nous allons mettre en exergue les apports de la pédagogie du projet et de la classe inversée et leur efficacité dans l’acquisition et le développement de compétences transversales. Ces pédagogies alternatives prônent des modalités de travail où l’élève devient acteur responsable de son apprentissage tout en alternant travail individuel et travail en groupe.
Bio-bibliographie
Najia Ghandour est professeure de français au cycle secondaire qualifiant et doctorante à l’université Ibn Tofail/Kénitra – Laboratoire : « Langage et Société ». Elle est auteure de deux articles : 1- « La perception du genre en français par les élèves : étude des productions écrites au cycle secondaire qualifiant marocain ». 2- « Vers une approche ludique du texte littéraire au cycle secondaire qualifiant marocain ». Elle a aussi participé à deux colloques nationaux, l’un au CRMEF de l’Orient avec une communication intitulée : « Vers une approche ludique du texte littéraire au cycle secondaire qualifiant marocain ». L’autre à L’ENS Rabat : « L’enseignement à distance : une alternative à encourager ou à bannir, représentations et perspectives ».
Marzaq Rachid : Enseignant de français au secondaire qualifiant et doctorant chercheur à l’université Ibn Tofail - laboratoire « Langage et Société ». Auteur de deux articles scientifiques :1 : « Les actes de langage dans le discours publicitaire de la télécommunication marocaine : une analyse pragmatique selon l’approche d’Austin ». 2- « L’impact des langues maternelles sur l’enseignement du FLE au primaire marocain, étude de cas : la région d’Al Haouz ». Il a aussi participé au 1er Colloque International sur« L’Education de Qualité et le Développement Durable au Maroc » à l’ESEF de Kénitra.
Khadija BENMAKHLOUF / Amel NEJJARI (Tétouan) : Les référentiels de compétences transversales : outil d’aide à l’employabilité des diplômés ?
D’après les statistiques publiés par les différents organismes tels que : Le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le Conseil Supérieur de l’Education de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS), Le taux de chômage au Maroc est toujours trop élevé chez les jeunes diplômés. Et ce malgré une économie en plein essor, dans des secteurs importants tels que : l’automobile, l’aéronautique, le tourisme, l’agroalimentaire, l’énergie ainsi que l'Offshoring.
Apparemment, l’existence d’un système éducatif assez varié, comprenant des universités publiques et privées (facultés, écoles supérieures) et qui engendrent un nombre de diplômés toujours en hausse, ne résout pas le problème du chômage des jeunes diplômés marocains (18,7 % en 2021).
En d’autres termes, il existe des secteurs d’activité qui peinent à trouver les profils adéquats alors que des centaines, sinon des milliers de diplômés se retrouvent au chômage, après une courte, moyenne ou même longue carrière.
Qu’est ce qui fait que les diplômés issus des universités marocaines n’arrivent pas à trouver leur premier emploi ou le font avec grande difficulté ?
Pourquoi est-ce que les recruteurs, dans des secteurs précis et ponctuels ont du mal à dénicher les profils adéquats ?
Pourquoi est-ce que des filières de facultés à accès ouvert engendrent chaque année des milliers de chômeurs?
Les différentes recherches effectuées durant les deux premières années de notre cycle doctoral sous le thème : « Quelles compétences communicatives pour une meilleure insertion professionnelle des étudiants ? Analyse des curricula et élaboration d'un référentiel de compétences nous ont permis de déceler quelques lacunes au niveau de l’adéquation formation universitaire et insertion professionnelle des étudiants universitaires, ayant rapport avec les compétences transversales (Soft Skills). Sachant que ces compétences sont de plus en plus prisées chez le recruteur, tant sur le plan national qu’international.
Dans cette communication, nous entendons faire le point sur le positionnement épistémologique de la notion de référentiels de compétences qui reçoit des compréhensions et des applications variées. Ce positionnement nous permettra de présenter les référentiels de compétences transversales existants et de proposer une grille d’analyse.
Bio-bibliographie
Khadija BENMAKHLOUF est doctorante en communication et insertion professionnelle. Elle est manager de diverses fiduciaires entre Tétouan et Tanger, formatrice consultante en communication et insertion professionnelle (Employabilité et entrepreneuriat), mais aussi en droit et organisation administrative. Elle est inscrite en cycle doctoral sous le thème:"Quelles compétences communicatives pour l'insertion professionnelle des étudiants ? Analyse des curricula et élaboration d'un référentiel de compétences"
Kamal CHAAIBAT (Meknès) : Exercer l’esprit critique. Une compétence au service de la créativité et de l’innovation
A l’école comme à l’université, les compétences à développer sont d’ordre disciplinaire mais aussi transdisciplinaire. Si les premières sont spécifiques à chaque discipline enseignée, les autres compétences dites transversales désignent des compétences didactiques que l’apprenant développe dans toutes les disciplines. Elles renvoient à des aptitudes intellectuelles, méthodologiques, communicationnelles et sociales. La compétence clé de ce référentiel est celle d’exercer son jugement critique. Car il s’agit là d’un exercice qui est censé être présent dans tous les domaines de la vie: études, travail, médias, art, etc. Il est vrai que l’école favorise l’émergence de l’esprit critique, mais l’université réussit-elle de le renforcer chez l’étudiant à tel point qu’il devienne un réflexe intellectuel ?
Il importe d’abord d’éclairer la notion d’esprit critique avant de s’interroger sur l’utilité d’une éducation à la réflexion raisonnée et l’esprit critique. Ensuite, l’enseignement supérieur s’ouvre-t-il à la compétence critique ou se limite-t-il à dispenser des savoirs et savoir-faire purement didactiques ? En quoi l’esprit critique constitue-t-il une compétence requise pour favoriser le bon choix du parcours de formation et par la suite l’intégration dans le monde socioprofessionnel ? D’ailleurs, comment articuler cette compétence avec les apprentissages disciplinaires d’une part, et d’autre part avec les autres habiletés transversales et transférables par l’étudiant en tant que futur employeur/employé? Pour ce faire, repenser les pratiques enseignantes s’avère un impératif avant d’expérimenter des méthodes actives et innovantes. En cela, la mobilisation des potentialités numériques présente-elle une opportunité à saisir ?
Notre communication tente de répondre à ces questionnements dans le but de mettre en avant l’importance de la compétence critique, tout en balisant, d’après expérience, des pistes d’investissement pédagogique à même d’amener l’étudiant à s’approprier l’esprit critique et de l’exercer en toute autonomie.
Bio-bibliographie
Kamal CHAAIBAT est docteur et chercheur en linguistique. Il est professeur de français au cycle secondaire qualifiant depuis 2008, a obtenu son Doctorat en Linguistique, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Kénitra. Il est également vacataire à l’OFPPT (Institut spécialisé en industrie agro-alimentaire et oléiculture à Meknès), Modules Langue et communication et Soft Skills, et chargé de l’accompagnement pédagogique au cycle secondaire qualifiant.
Parmi ses publications : « Le Cyberactivisme au Maroc : Focus sur la campagne de boycott en 2018 », in Langues, Cultures, Communication -L2C-, Discours contestataires et mouvements sociaux en Afrique et ailleurs, V.4 – N° 1, Janvier – juin 2020; « Enjeux et défis de l’interculturel dans l’enseignement-apprentissage du FLE au lycée marocain », Pédagogie interculturelle en FLE au Maroc, colloque national organisé par le CRMEF de l’Oriental, 18 septembre 2021 et “Maroc : Le rap contestataire à l’ère digitale” : en cours de publication dans Figures de l’Art n°40, revue d’études esthétiques (France).
Saloua EL BAKKIOUI (Marrakech) : Quelles mesures pédagogiques pour l’enseignement des compétences transversales? Cas de la FSJES-Marrakech
L’insertion des jeunes lauréats exige aujourd’hui, et plus que jamais, de revoir les pratiques enseignantes et de les reconfigurer de manière à répondre à la demande du marché d’emploi. En effet, les enjeux sociaux et économiques, se conjuguant à d’autres d’ordre politique, culturel et linguistique, impose une mise en œuvre d’une réorganisation pragmatiques des compétences nécessaires pour les futurs diplômés. Pour ce, le Maroc invoque des réformes de grande envergure dont la dernière date de 2009. La vision stratégique 2015-2030 constitue également un aboutissement de ces réformes qui cherchent à rénover les objectifs voire même la logique curriculaire en développant une articulation entre formation et emploi. Elle vise, dans le contexte universitaire, une pratique pédagogique innovante pour qu’il s’engage activement dans le projet d’ouverture et de développement du pays et sa compétitivité par rapport aux pays émergents. Ladite réforme accorde un intérêt considérable aux apprentissages transversaux en les combinant harmonieusement aux compétences disciplinaires afin de répondre convenablement aux exigences de l’employeur. Dites aussi « habilité transférables » ces compétences permettent de développer chez l’étudiant un savoir être, un « savoir-agir » afin de gérer les différentes situations complexes de la vie sociale et professionnelle.
Cependant, en l’absence d’un cadre référentiel, les méthodes d’enseignement de ces unités transversales dans le contexte universitaire restent inconvenables et suscitent plus d’une question. L’objectif de notre communication est de mettre l’accent sur les moyens pédagogiques de l’enseignement des compétences transversales dans le contexte de la FSJES.
Nous essayerons de toucher de près les dysfonctionnements qui traversent l’opération enseignement/apprentissage de la transversalité dans ledit contexte. Notre démarche, exploratoire, consiste donc à construire un outil de mesure des différentes compétences liées uniquement aux modules transversaux enseignés à la faculté afin d’évaluer l’adéquation entre formation et employabilité.
Bio-bibliographie
Saloua ELBAKKIOUI est Professeur Chercheur à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Université Cadi Ayyad, Marrakech. Elle est affiliée au Laboratoire : linguistiques et référentiels culturels de la Faculté De Langue Arabe, Université Cadi Ayyad, Marrakech.
Nabil ESSAHIB (Marrakech) : Compétences transversales au service des centres d’écoute universitaire : enjeux et perspectives.
Dernièrement, la discussion autour des Soft skills s’est intensifiée à l’université marocaine, que ce soit au niveau de leur utilisation dans le processus d’enseignement ou relativement à l’enseignement de ces compétences aux étudiants, au vu de leur importance dans le succès des apprenants. Cependant, les études sur cet axe restent inexplorées au niveau des centres d’écoute universitaires notamment celui de la Faculté des sciences Semlalia. Les chercheurs aussi bien sociologues que pédagogues ou d’autres disciplines transversales pourraient trouver des points d’intérêt au niveau de ces pépinières de données et les exploiter dans des recherches-actions de grande envergure. L’écoute active est une compétence transversale reconnue et primordiale pour les centres d’écoute et qui a besoin d’un environnement spécifique pour optimiser cette interaction. Il est intéressant d’observer cette pratique et de mesurer son impact sur les apprenants.
L’objectif de cette communication est d’explorer les enjeux et perspectives relatives à l’utilisation adéquate des compétences transversales, notamment l’écoute active, dans les centres d’écoute universitaires.
Bio-bibliographie
Nabil ES-SAHIB est un doctorant en deuxième année à l’Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Semlalia, Marrakech. M. Es-sahib est également enseignant dans une école publique marocaine. Il est membre du laboratoire de didactique et de pédagogie universitaire, il étudie le décrochage universitaire, l’intégration sociale des étudiants, l’éducation des adultes et le leadership pédagogique.
Sébastien BAUVET (Paris) : La légitimation des soft skills comme objet d’insertion professionnelle en France
Au croisement des problématiques de l’apprentissage et de la performance, les soft skills (ou compétences transversales non techniques, compétences psychosociales) sont devenues incontournables dans les discours et les projets publics d’accompagnement à l’insertion professionnelle. On constate des difficultés à en tracer les contours clairs au vu des multiples référentiels et répertoires émanant d’organisations variées (grandes entreprises, institutions internationales ou nationales, universités, associations, start-up promouvant l’approche par les soft skills, etc.).
Néanmoins, leur fonction semble être d’adresser ce qui échappe aux critères historiquement liés aux qualifications et aux performances techniques : en servant de clé de lecture à tout type de situation (de l’apprentissage à l’exercice professionnel, en passant par le bénévolat, les passions ou encore les épreuves personnelles de la vie), les soft skills ont pour objet d’habiliter ou de réhabiliter les individus là où le titre ou l’expérience formalisée n’est pas suffisante pour assurer leur reconnaissance, notamment en termes d’insertion professionnelle. Or les politiques publiques et les dispositifs associés aux soft skills font l’objet de nombreuses interrogations quant à leur légitimité sociale, au regard de leur association symbolique dominante avec le management : ceci pose la question d’un risque réel ou fantasmé de subjectivation et fait craindre un accroissement des inégalités dans les processus de recrutement.
Cette communication a pour objectif de présenter le processus de légitimation institutionnelle des soft skills comme catégorie de l’intervention publique dans l’insertion professionnelle. Elle s’appuiera en particulier sur l’analyse croisée de deux projets : l’élaboration d’un programme associatif d’accompagnement à l’insertion professionnelle par le prisme des soft skills pour les étudiants issus des milieux populaires, et la contribution à un projet de valorisation des compétences bénévoles événementielle dans le cadre d’un accord pluriannuel entre l’État et les branches professionnelles, dans la perspective de la préparation des Jeux de Paris 2024.
Bio-bibliographie
Sébastien BAUVET est diplômé de l’Institut d’études politiques de Lyon et docteur en sociologie de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), Sébastien Bauvet a consacré sa thèse aux conditions d’emploi et de travail dans le monde de la sécurité privée. Après deux années à l’Université de Silésie à Katowice (Pologne) dans le cadre d’une convention avec l’Agence universitaire de la Francophonie, il a rejoint FrateliLab, société de recherche et développement appartenant à l’association Article 1, où il travaille sur le sujet des soft skills (ou compétences transversales non techniques). En cherchant à faire dialoguer la sociologie avec la psychologie, les sciences de l’éducation et les sciences de gestion, il essaie de construire une réflexion autour de la place de ces compétences dans les processus d’apprentissage, de reconnaissance et d’intégration socioprofessionnelle. Tout en les déconstruisant en tant que notions devenues centrales dans les politiques publiques et le recrutement en entreprise, il en montre l’intérêt en termes de diversification des formes d’intelligence et d’excellence, pour les rendre accessibles d’un point de vue sémantique et pratique (candidatures, formations, projets) aux jeunes issu·e·s des milieux défavorisés.
Publications récentes
2022 « Les dispositifs de reconnaissance des compétences transversales non techniques, entre affranchissements subjectifs et déplacements des rapports de domination », Éthique en éducation et en formation, n° 12, été 2022, p. 92-110
– (avec Brieuc du Roscoät, Romaric Servajean-Hilst et Rémi Lallement) « Les soft skills pour innover et transformer les organisations », France Stratégie. Document de travail, n° 2022-02, mai 2022, 48 p. [en ligne] https://www.strategie.gouv.fr/sites/
strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2022-dt-soft_skills-mai.pdf
2019 « Les enjeux sociaux de la reconnaissance des compétences transversales », Éducation permanente, mars 2019, n° 218, p. 11-20
– « L'accessibilité aux outils d'identification et de développement des compétences transversales : un enjeu d'égalité sociale », Administration & Éducation, 2019, n° 161, vol. 1, p. 73-79
Saida BOUKAMCHA (Tunisie) : L’enseignement du français pour les filières scientifiques entre langue étrangère et compétence transversale. Quelle place pour l’art et la culture? (Cas de l’université tunisienne)
Dans le contexte tunisien, l’enseignement du français pour les filières scientifiques s’inscrit dans un module dit « transversal » incluant l’anglais et la culture entrepreneuriale. L’outil linguistique (français ou anglais) est perçu comme une compétence à acquérir préparant l’apprenant à l’environnement professionnel, pour être finalement un chercheur d’emploi bien armé, ou alors, idéalement, le créateur de son emploi. Ces enseignements dits transversaux permettraient à l’apprenant de dresser son plan de carrière de futur salarié ou de futur entrepreneur. Si aucun référentiel n’a été proposé par le ministère de tutelle précisant les objectifs institutionnels ou pédagogiques, les enseignants partent des intitulés figurant sur les plans d’études pour formuler leurs propres objectifs et concevoir leurs cours. Plusieurs entrées sont possibles à l’enseignement du français : français sur objectifs spécifiques, français langue étrangère ou alors, français comme compétence au service d’un ensemble de ressources (savoir, savoir-faire et savoir-être) devant caractériser le profil de sortie de l’apprenant. La tâche d’un enseignant de français se complexifie au fur et à mesure que la didactique s’enrichit des apports d’autres disciplines comme la linguistique, la psychologie, la psycholinguistique, la sociologie, la sociolinguistique. Comment l’enseignant de français peut-il retrouver sa vocation originelle afin de joindre, si on ose dire, le culturel au fonctionnel? L’art peut-il contribuer au développement de ces compétences transversales ? Comment trouver ce juste équilibre, aussi utile que subtile pour l’enseignement de la langue comme outil ou compétence au service du marché de l’emploi mais aussi comme vecteur de civilisation, de culture, d’une certaine éthique.
Bio-bibliographie
Saida BOUKAMCHA est Docteure en langue , littérature et civilisation françaises, enseignante du français langue étrangère( FLE), français sur objectifs spécifiques (FOS), et formatrice en techniques de communication professionnelle et interpersonnelle à l’Université de Sousse, (Tunisie).
Faustin BARBE (Paris) : De la formation continue à l’entraînement continu: l’usage de la réalité virtuelle (RV) pour la prise de parole en public
La prise de parole en public figure parmi les « habiletés transférables » les plus emblématiques, et constitue pour un nombre conséquent d’individus une source d’angoisse. Pourtant, cette compétence transversale ne fait pas l’objet d’une attention particulière dans le système scolaire et universitaire. Or, dans des sociétés de plus en plus caractérisées par l’injonction biographique et la singularité, où les individus sont enjoints à mettre en cohérence leur parcours et à s’exprimer publiquement, la compétence communicative revêt une importance capitale.
Cette communication interroge les liens entre l’acquisition d’une compétence transversale et l’usage d’une innovation pédagogique à partir d’une étude sur l’introduction de la Réalité Virtuelle dans une formation à la prise de parole. D’une part, elle entend montrer comment la RV, en tant que modalité pédagogique introduite dans un parcours de formation préexistant, peut être un outil pertinent afin de travailler et de façonner cette compétence transversale utile tant dans la sphère professionnelle que personnelle. En effet, seront mis en regard les liens qu’entretiennent les caractéristiques intrinsèques de la RV et les quatre piliers de l’apprentissage identifiés par les sciences cognitives. D’autre part, cette communication souhaite se départir d’une vision techno-centrée portant une attention accrue aux conditions socio-organisationnelles qui permettent à des individus de se former avec cette nouvelle modalité pédagogique. Pour se faire, sera mobilisée l’approche par les capabilités de l’économiste indien Amartya Sen , qui permet d’identifier des « facteurs de conversion » (individuels, sociaux, environnementaux) opérant dans l’usage effectif d’une modalité pédagogique dite « innovante ». Au regard de la grille analytique utilisée, les constats effectués dans le champ de la formation sont aisément transférables dans l’univers de l’éducation.
Bio-bibliographie
Faustin BARBE est chargé d’enseignement à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est doctorant en Convention Industrielle de Formation par la REcherche (CIFRE) entre l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Centre Georg Simmel EHESS-CNRS), sous la direction de Bénédicte Zimmermann, et au sein du département des sciences sociales d’Orange Innovation (SENSE), encadré par Anca Boboc, sociologue. Sa thèse de doctorat, débutée en octobre 2020, porte sur l’analyse de l’introduction de la réalité virtuelle (RV) dans la formation professionnelle continue. A ce titre, il a pu étudier plusieurs formations professionnelles (prise de parole en public, sensibilisation au sexisme, processus d’étiquetage) dans différentes entreprises en France. Ses publications :
- BARBE Faustin, BOBOC Anca, « Intégration de la réalité virtuelle dans une formation à distance en contexte de crise sanitaire : étude de l’hybridation d’un parcours de formation », Phronesis, 2022/4 (Vol. 11), p. 57-74. URL : https://www.cairn.info/revue-phronesis-2022-4-page-57.htm
- BARBE Faustin, BOBOC Anca, « La réalité virtuelle dans la formation professionnelle à la lumière des environnements capacitants », Travail et Apprentissages, 2022/1 (N° 23), p. 116-129. DOI : 10.3917/ta.023.0116. URL : https://www.cairn.info/revue-travail-et-apprentissages-2022-1-page-
116. html
Ses communications dans des colloques :
- Colloque international “La formation à distance, résolument ? Modalités, enjeux, ouvertures et perspectives », organisé par le Cned, la revue DMS et The Open University, 20-21 octobre 2022 o Communication orale : BARBE Faustin, BOBOC Anca, « Hybridation de la formation professionnelle continue (FPC) : la réalité virtuelle (RV) à l’épreuve des usages »,
- Colloque international DEFI’22, « Digitalisation, Education, Formation et innovation : digitalisation et mutations éducatives », organisé par l’Ecole supérieure de l’éducation et de la formation d’Oujda, 15-16 novembre 2022 o Communication orale individuelle : BARBE Faustin, « L’introduction de la réalité virtuelle (RV) dans la formation professionnelle continue (FPC) : entre promesses technologiques et réalité empirique »
Oifâa MTAFI (Oujda ) : L’intégration dans le monde professionnel via les soft skills
Aujourd’hui, les besoins du marché de l’emploi font appel à diverses compétences qui ne sont pas toujours enseignées aux étudiants lors de leurs formations professionnalisantes. De ce fait, les étudiants obtiennent leurs diplômes sans avoir toutes les compétences nécessaires et indispensables pour intégrer le monde professionnel, c’est pourquoi, il y a inadéquation entre les programmes de la formation universitaire et les nouveaux besoins professionnels requis par les entreprises et sociétés. Les soft skills, contrairement aux hard skills qui sont des compétences techniques, dites compétences dures et spécifiques à un métier, sont des compétences transversales et non techniques, qui entrent dans la catégorie du savoir-être. En effet, alors que les hard skills sont acquises par un apprentissage spécifique, les soft skills représentent les compétences humaines et comportementales d’une personne, qui comprennent diverses capacités telles que : la gestion du stress, la gestion du temps, l’organisation, l’empathie, l’intelligence émotionnelle, ou encore la communication. En l’occurrence, les soft skills répondent de plus en plus aux besoins du marché du travail car ce sont les compétences transversales, douces, comportementales et humaines, et non plus uniquement les compétences techniques, qui distinguent un candidat d’un autre lors d’un entretien d’embauche. Ainsi, la question qui se pose est : Dans quelle mesure les soft skills contribuent-elles à une meilleure intégration professionnelle ? Notre étude démontre que les compétences transversales et comportementales permettent une meilleure employabilité et une meilleure intégration dans une équipe de travail avec un épanouissement professionnel, lequel permet de travailler dans de meilleures conditions en étant motivé.
Bio-bibliographie
Oifâa MTAFI est Docteure en communication et didactique. Elle est rattachée aux laboratoires : Langues, Cultures et Communication, FLSH, Université Mohammed Premier, Oujda et Laboratoire techniques de Management et de Communication, Ecole Supérieure de Management, Télécommunication et Informatique d’Oujda (SupMTI). Ella 16 communications aussi bien en langue française qu’en langue anglaise, et 7 articles publiés. Elle a également écrit une série de quatre ouvrages didactiques en grammaire, conjugaison, orthographe et lexique, dont le titre de la collection est « Français à Nous Deux», éditée par la Maison d’édition Dar Nachr El Maarifa, Rabat, Maroc.
Jules Yvon NDJOH NKOUTE (Cameroun) : Développement de l’esprit critique des apprenants à partir de la classe d’histoire : compétences transversales et innovation pédagogique
L’esprit critique est un concept polysémique régulièrement utilisé par de nombreuses disciplines dont l'histoire et les sciences de l’éducation.Dans un travail récent (Ndjoh, 2021), la question du développement de l’esprit critique à partir de la classe d’histoire est abordée. Elle questionne la nature (signification, point d’ancrage épistémologique, didactique, pédagogique et rapport avec les compétences) de ce concept, et elle éclaircit aussi les conditions qui font de lui une compétence transversale (Gagnon, Stéphane et Bouchard, 2019 ; Ethier, Lefrançois et Audigier, 2018). Dans un contexte d’innovation pédagogique, le développement de l’esprit critique présente un intérêt soutenu pars es atouts en tant que compétence (Hours, 1971 ; Kerhom, 2016 ; Audigier, 2018 ; Ennis, 1985 ; Norris et Ennis, 1989). Ces derniers s’appréhendent mieux du point de vue pluridisciplinaire (Thuillier & Tulard, 1991).Ce qui exige une manière particulière d’enseigner, avec pour finalité visée des attitudes différentes capables de rendre l’apprenant compétitif pour l’insertion socioprofessionnelle ; tel est le problème que se propose de résoudre cette communication. Il s’agit de tirer de ce concept ses atouts essentiels : construction chez les apprenants d’un raisonnement intelligible, d’une citoyenneté aboutie caractérisée par l’autonomisation et le développement d’aptitudes à la délibération rationnelle (Barton et Ho, 2021). Cependant, comment les acquérir à partir de l’enseignement-apprentissage de l’histoire ? Quelle approche pédagogique pour atteindre le résultat escompté? À travers une démarche méthodologique semi-expérimentale, il s’agit de mettre en œuvre les résultats des approches didactiques actives et participatives obtenus et qui présentent leur adéquation aux enjeux d’insertion socioprofessionnelle.
Bio-bibliographie
Jules Yvon NDJOH NKOUTE est un jeune chercheur, titulaire d’un Ph. D. en sciences de l’éducation, spécialisé en didactique de l’histoire obtenu à la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) de l’université de Yaoundé en juin 2021. A la base, il est un produit de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Yaoundé où il est double lauréat en 2011 et 2013, lui donnant ainsi accès au grade le plus élevé des enseignants du secondaire au Cameroun. Amoureux de la recherche, il s’investit au même moment que sa profession de professeur des lycées dans diverses activités académiques à travers le monde dont les colloques, les conférences et les cours de vacation aux étudiants de la faculté des sciences de l’éducation de l’université de Yaoundé 1. Dans cette lancée, il est l’auteur de 3 articles publiés et nombreux autres en attente de publication. Au-delà de son champ de base qu’est la didactique, son champ de réflexion et d’intervention se veut de plus en plus large. Ses nombreuses interventions dans la recherche en sciences de l’éducation lui ont permis de se situer dans les champs de recherche suivants : didactique de l’histoire ; gouvernance et administration scolaire ; éducation au raisonnement autonome et à la citoyenneté (développement de l’esprit critique, pensée critique, analyse critique) ; étude des pratiques de classe ; Analyse des systèmes éducatifs ; Méthodes et techniques de recherche en histoire, histoire contemporaine ; conception, conduite et planification des enseignements, éthique et déontologie professionnelle (éducation), gouvernance scolaire.
Khalid TADILI (Kelaa Sraghna) : Théâtre d’entreprise et compétences transversales : Enjeux professionnels et pédagogiques
Dans cette intervention, nous mettons l’accent sur l’apport particulier du théâtre d’entreprise dans l’acquisition des compétences transversales et dans le renouvellement des méthodes d’enseignement dans le contexte universitaire. Une telle orientation pédagogique, de nature artistique, se veut une démarche innovante qui inscrit le processus de l’apprentissage dans la logique de l’interdisciplinarité afin de s’adapter aux mutations perpétuelles du marché d’emploi. Il est question de clarifier les enjeux pédagogiques et professionnels de cette pratique théâtrale qui prône les assises d’une culture professionnelle, celle de l’entreprise et de ses démarches managériales et ses stratégies de communication motivationnelle. Il s’agit de mettre en exergue cette corrélation entre le pédagogique et l’artistique au profit d’une formation professionnelle et de l’acquisition de compétences interactionnelles.
Bio-bibliographie
Khalid TADILI est professeur de français à l’Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Kelâa des Sraghna. Membre du laboratoire de recherche LIMPACT. FLSH. Marrakech. Docteur en littérature française. Sa spécialité est le théâtre et la critique artistique. Ses recherches ont pour toile de fond la question de la représentation de l’objet ; ses valeurs culturelles et ses qualités artistiques et théâtrales. L’intitulé de sa thèse est L’esthétique de l’objet : De la matérialité quotidienne à la représentation scénique.(2019) Dans la même perspective, il a publié des articles concernant des thématiques artistiques et pédagogiques : « L’apport de l’objet dans l’orientation subversive de l’art » (2018), « L’esthétique théâtrale de l’objet récupéré »(2019), « Théâtre d’objets : Théâtre de témoignage et de mémoire collective »(2020), « Théâtre d’objet : Une poétique hybride au service de la théâtralité » (2021), « Enseigner le français par le ludique : Une créativité pédagogique au service de l’apprentissage »(2022), « La représentation artistique et théâtrale à l’ère du numérique : Hybridation et transgression esthétique »(2022).
Meriem KHALIL (Rabat) : Art et compétences transversales: Quels sont les apports du jeu dramatique pour l’étudiant?
Collaborer avec une équipe de travail, prendre la parole en public, justifier ses choix, exprimer ses opinions sont parmi les compétences qui constituent de réels atouts d’un individu aussi bien dans le monde professionnel que personnel. À l’heure actuelle, il ne suffit point d’avoir un Curriculum Vitae riche en termes de formations et d’expériences professionnelles, puisqu’en général ‘’une tête bien faite’’ est capable d’apprendre par la pratique ou ‘’en faisant’’, mais il y a des compétences dites «transversales» qui permettent à l’individu de gérer des situations complexes, de travailler en développant un bon relationnel avec ses collègues mais aussi de créer et de proposer des idées nouvelles. Nous savons que l'enseignement des pratiques théâtrales dépasse la transmission d’un savoir et d’un savoir-faire artistiques. Il met aussi en jeu la personne et sa capacité à être, du moins si l’on s’efforce de ne pas se satisfaire de pratiques superficielles, mondaines ou gentiment culturelles.» (Théâtre et éducation, 1988).
Dans la présente communication, nous tenterons de mettre en lumière les apports du jeu dramatique pour l’étudiant en s’arrêtant particulièrement sur les compétences liées à la communication, au développement social et aux compétences d’ordre intellectuel et ce, en citant des exercices inspirés des techniques d’entraînement de comédiens adaptés à des non comédiens. La question de l’évaluation des compétences transversales présente une grande problématique au vu de la nature desdites compétences et du regard porté sur celles-ci, considérées comme facultatives et difficilement associables à des comportements observables. A cet effet, nous présenterons le fruit d’un travail scientifique (thèse sur le développement des compétences transversales par l’art) qui nous a permis de mettre en place une grille d’observation et d’évaluation des compétences transversales.
Bio-bibliographie
Meriem KHALIL est docteure en sciences de l’éducation spécialisée dans l’éducation artistique et professeure à la Faculté des Sciences de l’Education de RABAT. Elle est également lauréate du Conservatoire Municipal de Casablanca -Section Art dramatique français- et a exercé en tant que professeur d’art dramatique dans plusieurs établissements publics et privés. A son actif plusieurs publications et communications au Maroc et à l’international (Université de Montréal, Université de Bordeaux, Université d’Amsterdam) sur l’éducation artistique et assure des modules de formation sur les soft skills et la pratique artistique. Elle est actuellement membre de la commission pédagogique chargée de la nouvelle réforme au Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation.
Radouane LAAOUINAT (Marrakech) : La médiation muséale au profit de la créativité au sein du musée Tiskwin de Marrakech
Le musée a le pouvoir d’être un établissement à plusieurs missions : préserver, sauvegarder, transmettre, etc. Cette transmission insuffle vie et personnalité aux objets exposés tout en les rendant accessibles. Comment s’effectue cette rencontre entre ces deux instances nécessaires pour l’acte de médiation, à savoir le produit culturel et le public ? Comment le même discours du médiateur peut-il être interprété différemment par les visiteurs, selon leurs imaginaires ou leur vision du monde ? Les questions de cette étude seront illustrées à travers l’étude du musée Tiskiwin et son rôle de médiation qu’il promeut entre le patrimoine Nord-Ouest africain et l’Afrique sub-saharienne en rapport avec le public. Le musée Tiskiwin envisage de construire des passerelles et des ponts entre des cultures d’altérité, au même titre qu’il constitue l’héritage d’une identité à la fois singulière et plurielle.
Bio-bibliographie
Radouane LAAOUINAT est Docteur en littérature française, francophone et comparée, enseignant chercheur à l’université Cadi Ayyad-Marrakech, membre chercheur du laboratoire « Linguistique et référentiels culturels » de la faculté de langue arabe. Il a publié des articles sur l’altérité et les représentations de l’Autre dans la littérature. Il a publié en 2021 un livre portant sur l’art et la culture des jardins au Maroc.
Mohamed MARZAGUI (Marrakech) : L'art à l'université : une voie vers le développement des compétences cognitives, émotionnelles et sociales
La place qu’occupent les arts dans le monde contemporain, quoique vulnérable qu’il soit advenu, est primordial dans la mesure où ils permettent non seulement aux gens de rester connecter à leurs cultures, mais aussi d’acquérir, de développer et de consolider des compétences transversales allant de la confiance en soi à l’empowerment en passant par l’empathie, la pensée critique, la communication, la créativité ; l’observation, l’analyse et autres.
L’internationalisation de l’université et le contexte actuel post-pandémique invitent les universités, de toutes disciplines confondues, à remettre en question les pratiques enseignantes, et les dispositifs pédagogiques permettant de contribuer à une insertion sereine des lauréats de l’enseignement supérieur dans le monde de l’emploi en leur octroyant l’occasion de développer leurs compétences transversales.
Notre communication se veut une réflexion, inspirée par notre expérience en tant qu’enseignant intervenant aux modules transversaux Langues étrangères et Culture et Soft Skills à la faculté des Sciences Semlalia, sur l’éventuelle contribution des arts comme la peinture, la musique, le théâtre, la photographie, et le cinéma (quoiqu’il soit l’expression de plusieurs arts) dans le développement des compétences transversales des étudiants. La réflexion que nous envisageons de partager, dans le cadre de ce colloque, s’articulera autour d’un ensemble de situations concrètes, s’inspirant de quelques arts, qui favoriseraient l’accompagnement des étudiants dans leur développement des compétences cognitives, émotionnelles et sociales.
Bio-bibliographie
MARZAGUI Mohamed est enseignant-chercheur, intervenant aux modules transversaux Langues étrangères et Culture et Soft Skills, département Humanités, Faculté des Sciences Semlalia - Université Cadi Ayyad -. Docteur en littérature (2021) affilié au laboratoire de recherche en Linguistique et Référentiels Culturels (LLRC) domicilié à la Faculté de Langue Arabe - Université Cadi Ayyad. Ses recherches portent essentiellement sur la traduction et la littérature mystique, mais s’étendent aussi à la didactique, au cinéma ainsi qu’à la culture. Sa dernière publication est intitulée « Traduction et Culture : le cas du lexique technique soufi » in La traduction en sciences sociales et en littérature : représentations et limites, ISBN 978-9920-615-47-1 (Novembre 2022)
Abdeladim TAHIRI (Safi) : L’enseignement de la littérature à l’université marocaine entre les cours magistraux et le développement des compétences socio-professionnelles des étudiants
Notre étude s’intéresse à l’enseignement de la littérature française à l’université marocaine. Il est question de mettre en rapport les pédagogies préconisées dans ces contextes universitaires avec le développement des compétences socio-professionnelles méthodologiques, culturelles, et communicationnelles des étudiants.
Notre réflexion est basée, d’un côté sur l’analyse des textes officiels gérant l’enseignement de la littérature à l’université et de l’autre sur les conclusions de l’enquête que nous avons menée auprès des enseignants de la littérature française de trois établissements de l’université Ibn Zohr d’Agadir.
Bio-bibliographie
Abdeladim TAHIRI est enseignant-chercheur à la Faculté Polydisciplinaire de Safi, Université cadi Ayyad. Spécialité : Littérature française et comparée. Membre associé, Laboratoire Littérature, Langage, Arts et Ingénierie pédagogique de l’Université Ibn Tofail. Membre de la Coordination des Chercheurs sur les Littératures Maghrébines et Comparées. Secrétaire Général de l’Association Marocaine de Recherche Académique en Cinéma.
Mohamed HAMMANI (Marrakech): The necessity of turning university student – Leadership into employability
The world has changed so dramatically that the roles of teaching and learning processes have come across significant changes. Higher education should shift its focus from the traditional skills to the 21 st century skills such as critical thinking, communication, collaboration, leadership and creativity in order for learners to face the challenges and seize the opportunities of today’s world. The 21 st Century Learning lays emphasis on developing learners’ real life social skills to meet up the demands and challenges of professional life. In fact, successful interaction involves more than the ability to speak a language; soft skills are required for university students to be effective communicators in the workplace. As a result, the necessity of turning university student soft skills into employability has become a must. However, this cannot be achieved if we, as academics, do not develop soft skills such as leadership and flexibility skills in university students. This paper aims at discussing the leadership and flexibility skills that should be developed in Moroccan university students before their graduation.
Bio-bibliographie
Mohamed HAMMANI is a professor at the Faculty of Letters and Human Sciences, Cadi Ayyad University, Marrakech. He obtained his doctorate degree in linguistics from Ibn Tofail University, Kenitra. He has been teaching English for 13 years. He is currently a MATE board member (Moroccan Association of Teachers of English). He is a permanent Member of “Langue, Médias, Patrimoine, Culture et Tourisme (LIMPACT)” laboratory, FLSH, Cadi Ayyad University, Marrakech. He is an associate Member of the Language and Society Research Laboratory, FLLA, Ibn Tofail University, Kenitra. He has published articles on leadership, speaking skills, cross-cultural pragmatics. He has participated in many national and international conferences/webinars. His main research interests are neurolinguitics, applied linguistics, pragmatics, educational psychology and psycholinguistics.
Marouane AIT HAMMOU (Kénitra): Acquisition of Soft Skills and Linguistic Proficency through Problem-Based Learning
During the last decade, Morocco has realized the importance of soft skills and language acquisition. In this respect, the ministry of higher education issued a statement that incites higher education institutions, both public and private, to expand their nontechnical subjects such as focusing more on soft skills and linguistic proficiencies. However, many institutions both public and private find difficulties to cope with these changes, particularly finding the right approach or method that combines both linguistic proficiency and soft-skills acquisition. For this very purpose, this paper offers an alternative pedagogical approach, namely Problem-Based Learning (PBL) which seems to be the ultimate solution as it combines learning language skills and acquiring or sharpening soft-skills.Problem Based Learning falls under the constructivist theoretical framework, precisely social constructivism initiated by Vygotsky who views knowledge as a social event that takes place through social interactions(Vygotsky, 1978) and exchanges of viewpoints (Tran, 2013) where learning cannot be done alone (Greeno et al., 1996). Problem-Based Learning was established on the basis of the aforementioned statement i.e., to bring social interactions in the learning process. It is an active, interactive, and student-centred approach that requires students to work in small groups to figure out and solve a given problem relying on their own capacities and prior knowledge. This means that the students’ role is highlighted while the teacher’s is reduced. The instructor is no longer the exclusive source of knowledge; he/she becomes a facilitator that scaffolds (Boud, D. & Feletti, G., 1991) and guides the students. As a method of teaching and learning, PBL offers a myriad of benefits: connecting theory to practice (Davis & Wilcock, 2003), improving students' communication abilities (Wood, 2003), acquiring conflict resolution abilities (Peterson, 1997; Musa et al. 2012), developing managerial skills(Peterson, 1997; Azer, 2005), fostering leadership (Peterson, 1997; Wood, 2003), enhancing problem-solving abilities(Ribeiro, 2011) and contextual awareness(Wood, 2003; Ribeiro, 2011) and cultivating learning passion(LaForce et al., 2017; Schmidt 2012).
Bio-bibliographie
Marouane AIT HAMMOU est doctorant à la Faculté des Lettres Ibn Tofail, Kénitra au sein du laboratoire Langage et Société. Il détient sa maîtrise en Technologie de traduction et traduction spécialisée et il est traducteur en freelance. Il est aussi enseignant à l’EMSIM (École Marocaine des Sciences de l'Ingénieur Marrakech). Son travail de recherche doctoral se porte sur les pédagogies innovatives d’enseignement d’anglais ainsi que la réduction de disparité entre les études et le marché du travail à travers Problem-Based Learning (L'apprentissage par problèmes) et English for Specific Purposes (Anglais à Objectifs Spécifiques) au profit de l’apprentissage et l’enseignement d’anglais ainsi que l’acquisition de soft-skill tout au long du cursus éducatif.
Mohamed EZZAIDI (Marrakech): Topic: Soft skills for employment: A value over or equal to the technical savoir-faire?
Soft skills are a mix of social skills, interpersonal communication, knowledge, and character traits that help one in their social and professional lives. Besides technical knowledge, soft skills are believed to greatly improve employability prospects and help job candidates raise their competitiveness in job hunting and career success. While many research projects assume that technical knowledge is less significant in job interviews than soft skills, many other academics see that both skills should enjoy equal treatment for a sophisticated graduate profile. In this regard, this paper intends to investigate the subject in a three-pronged manner. First, to explore how far soft skills overpower technical knowledge in the view of employers in the Moroccan sphere; second, to reveal how engaged Moroccan university students are in learning about and obtaining soft skills; and third, to highlight the role(s) higher education teachers play in the development of soft skills in their instructions. This work is an exploratory endeavor that uses secondary data sources from scientific journals in addition to questionnaires given out to teachers, enterprise managers, and students to analyze the situation in the Moroccan context. The results show some contrast between what exists in the literature and the Moroccan context. It seems that the interest in soft skills in Morocco is more governed by personal and functional variables than institutional recommendations.
Bio-bibliographie
Mohamed EZZAIDI has been a dedicated EFL instructor since 2003. He is currently a language and communication instructor at Essemlalia's science faculty in Marrakech. Ezzaidi, an alumnus of Delaware University's EFL program (USA, 2007) and a former pedagogical councilor at Kenitra CPR, gives the profile of a TEFLer interested in growing knowledge in the area of education in general and specifically in the field of teaching English as a foreign language. He is interested in neuro and historical linguistics in addition to TEFL. Ezzaidi's intellectual credentials have always been matched by his unwavering commitment to the advancement of scientific research in his professional setting.
Hasna FALLAKI/ Khadija AKHARRAZ (Mohammedia), La didactique des soft skills à l’université marocaine: vers une employabilité des futurs lauréats
Ce travail a pour but de réfléchir sur le concept des soft skills en rapport avec l’employabilité et l’entrepreneuriat. L’étudiant marocain éprouve beaucoup de difficultés à accéder au marché de l’emploi. Les recruteurs font désormais appel aux compétences comportementales parce que l’ère des hard skills est révolue. Il serait donc judicieux d’intégrer les soft skills en bonne et due forme dans la formation académique pour préparer les candidats à faire la différence lors d’un recrutement. Dans notre article, nous allons démontrer que la didactisation des soft skills facilitera l’insertion des futurs diplômés dans la vie active. Nous proposerons des méthodes innovantes pour gagner en efficacité afin de garantir une employabilité facile et réussie.
Pour traiter ce sujet, la première partie va mettre l’accent sur les problèmes de l’employabilité des jeunes en lien avec les systèmes éducatifs. La seconde partie sera consacrée à l’étude et l’analyse des données collectées lors des enquêtes et sondages. Pour cela, nous opterons pour une recherche-action qui sera à la fois qualitative (entretiens, observation, focus group, étude de cas) et quantitative (sondages et questionnaires).
Cette recherche-expérimentation va interpeller des étudiants, des enseignants, des responsables des ministères de l’enseignement supérieur et de l’emploi et également des dirigeants de certaines entreprises pour un traitement efficace et exhaustif de notre problématique.
Bio-bibliographie
Hasna FALLAKI est Professeur Habilité à la Faculté des Sciences et techniques, Mohammedia.
Khadija AKHARRAZ est enseignante de Français. Elle est titulaire d’un master spécialisé en didactique du Français Langue Etrangère et Français sur Objectifs Spécifiques en 2014. Actuellement, elle est doctorante en deuxième année, CEDOC : Espaces, Sociétés, et Cultures. Laboratoire : langues, littératures, et traduction. Sujet de doctorat : La didactique des Soft Skills à l’université, vers une employabilité des futurs lauréats.
Mouad ADHAM (Marrakech) : Le travail en groupe et l’enseignement de l’être-coopératif/collaboratif dans l’Université marocaine
L’universitaire est appelé, plus que d’autres, à s’adapter au marché du travail et aux besoins spécifiques de son écosystème, de son pays. Les efforts déployés par ce dernier pour la formation et l’instruction de ses étudiants ne reflètent pas assez ce qui est demandé par la société et le tissu économique marocains, ce qui nécessite une interrogation honnête et sans langue de bois. Où réside le « déficit universitaire » ? Certainement, pas que dans les budgets et les efforts déployés par les instances nationales et locales pour les fonctionnements des universités et l’enseignement des disciplines dans ces mêmes établissements, mais aussi dans le développement humain et personnel des futurs diplômés. A quoi sert un universitaire/diplômé s’il est incapable de gérer un projet avec une équipe de dizaine de personnes après son insertion professionnelle ? En quoi c’est important de maîtriser une discipline (hard skills) si cette maîtrise est intransmissible aux autres membres d’un groupe travaillant sur la même tâche ? Le travail en groupe est une compétence transversale majeure enseignable qui peut réduire l’écart de ce déficit que l’université marocaine doit s’en débarrasser.
Bio-bibliographie
Mouad ADHAM est Enseignant Chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Marrakech, Université Cadi Ayyad. Il est également membre permanent du laboratoire de recherche LIMPACT de ladite faculté.
Houda BOUHLOU (El Jadida) : Les Soft Skills, bouée de sauvetage pour l’insertion professionnelle des lauréats de l’Université marocaine?
Les perpétuelles transformations que connaît le secteur de recrutement influence sans cesse l’employabilité des jeunes lauréats, notamment ceux de l’Université marocaine. Cette dernière, souvent critiquée de dispenser un enseignement inadéquat à l’exigence du marché de l’emploi, essaye de se conformer aux normes standardes. Ainsi, les différentes réformes de l’Université au Maroc visent un enseignement de qualité par l’adoption de nouvelles méthodes et approches ainsi que par l’intégration de nouveaux modules. L’ouverture sur les langues étrangères et les Soft Skills apparaît comme une bouée de sauvetage pour l’insertion professionnelle des jeunes étudiants. Toutefois, le développement des compétences douces dans un terrain où la massification règne avec force est un vrai défi. Notre contribution interroge, par le biais d’une enquête qualitative, les enseignants et les étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’El Jadida. Les questions de recherche portent sur l’enseignement des Soft Skills au sein de cet établissement, sur l’apport de ces enseignements et sur les obstacles rencontrés.
Bio-bibliographie
Houda BOUHLOU est enseignante-chercheure à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’El Jadida, Université Chouaib Doukkali. Laboratoire de Recherche en Gestion, Economie et Sciences Sociales.
Yassine BAGGAR (Marrakech) : Soft skills : un atout indispensable pour l’intégration socio-économique des jeunes diplômés
Dans un monde complexe, en pleine mutation et hyperconcurrentiel, les directeurs des entreprises et les recruteurs accordent une importance accrue aux compétences relevant du savoir-être, autrement appelées soft skills. Ces derniers, sont devenus indispensables pour l’intégration socio-économique des jeunes diplômés des établissements universitaires et de la formation professionnelle. Les soft skills visent donc, à côté de ces autres formations dispensées dans les différents établissements supérieurs, à donner à l’étudiant des outils pour apprendre à résoudre des problèmes et des tâches complexes, développer son sens critique, sa créativité, sa prise de parole en public, son sens de l’initiative, son leadership, développer son intelligence émotionnelle et sa confiance en soi, sa capacité d’arbitrage et de prise de décision, ce qui va faciliter son insertion au sein du marché du travail. Dans cette perspective, l’obtention d’un diplôme actuellement n’assure plus nécessairement l’embauche et l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, la question des besoins en compétences recherchées par les recruteurs se pose : Quelles sont les conditions pour que les apprentissages servent au développement des compétences ? De quelles compétences s’agit-il ? Comment ces apprentissages doivent-ils s’agencer ? Pour trouver des éléments de réponse à ces interrogations, nous devons chercher une approche qui tient compte des besoins spécifiques du marché du travail, pour définir et identifier les apprentissages à faire et les objectifs à atteindre au cours de chaque formation
Bio-bibliographie
Yassine BAGGAR est Professeur de l’enseignement supérieur assistant à la faculté des lettres et des sciences humaines, Université Cadi Ayyad de Marrakech. Affiliation : FLSH de Marrakech, département études françaises Laboratoire de recherche : LIMPACT « Langues, Identité, Médias, Patrimoine, Culture et tourisme ».
Hanae GHAILAN (Marrakech) : L’éducation interculturelle à l’université : Quel impact sur l’étudiant ?
L’éducation interculturelle est une approche pédagogique qui devient une priorité pour promouvoir le respect et la coexistence citoyenne des jeunes étudiants tant dans les espaces d’apprentissage que dans l’environnement professionnel. En effet, étudier ou travailler en groupe, quand les origines socioculturelles, les systèmes de valeurs, les orientations et les moyens de communication ne coïncident pas, nécessite la mise en jeu d’un panorama de soft skills qui repose sur l’éducation interculturelle, afin de faciliter l’ouverture de nouveaux espaces d’interaction et d’améliorer les relations sociales. Ceci dit, il nous semble opportun de passer en revue ses caractéristiques et ses objectifs, de nous interroger sur sa valeur ajoutée dans le secteur éducatif et de suggérer ainsi comment les établissements d’enseignement supérieur peuvent ajuster leurs pratiques pour être davantage orientés vers la l’éducation interculturelle. Nous soutenons que tous les enseignants devraient être conscients de la nécessité d’intégrer l’éducation interculturelle dans les systèmes éducatifs et tenter d’adapter leurs pratiques d’enseignement à des approches pédagogiques orientées vers la diversité. Cette approche, selon nous, peut, d’une part, contribuer à un meilleur environnement d’apprentissage pour tous les étudiants et, d’autre part, faciliter leur éventuelle insertion professionnelle dans un contexte social désormais influencé par la mondialisation économique et la diversité culturelle.
Bio-bibliographie
Hanae GHAILAN est professeure chercheure à la faculté des sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad Marrakech, membre permanent du Laboratoire : Langue, Identités, Médias, Patrimoine, Culture et Tourisme (FLSHM), membre associé du Laboratoire : Traduction, Medias et Communication interculturelle, (ESRFT). Parmi ses publications : - Teaching Arabic as a Foreign Language : The Use of Machine Translation, « Revue : Linguistique et Référentiels Interculturels » ISSN 2658-9206, volume 3, n° 1, Juin 2022, p. 85 - 95. Parmi ses communications: "Les Règles du Marketing sur LinkedIn pour les Jeunes Entrepreneurs Traducteurs" au cours de la formation en gestion des projets au profit des jeunes organisée par le Forum Méditerranéen de la Jeunesse d’Assilah en partenariat avec le bureau Konrad Adenaur au Maroc, Octobre 2020. - "Le sous titrage arabe des références culturelles dans le film français", École Supérieure Roi Fahd de la Traduction de Tanger, Mai 2022.
Said LAARABI (Tétouan) : L’impact du numérique sur les médias : comment les journalistes s’adaptent-ils à la mouvance et s’imposent des soft skills pour mieux s’acquitter de leurs nouvelles tâches ?
Le raz de marée de la digitalisation venant impacter les différents métiers agit comme une révolution qui emporte tout sur son chemin. Les médias ne sont pas en reste quant à cette numérisation tous azimuts ayant modifié les processus de production de l’information et sa diffusion. Le métier de journaliste, étant au cœur de l’action d’informer dans les médias, voit les lignes de son profil sans cesse bouger au gré des technologies, elles aussi sujettes à des évolutions continues. Les hard skills du nouveau journaliste telles que imposées par la contribution réformatrice et déformatrice des nouvelles technologies de l’information nous amènent à interroger ses capacités (le journaliste) à s’y adapter : les diverses compétences transversales, dites soft skills (anglicisme très répandu chez les spécialistes de l’emploi), entrent alors en jeu. Au moment où les rédactions se transforment à vue d’œil voyant les méthodes de production de l’information se mettre au goût des utilisateurs des réseaux sociaux et des consommateurs de la vidéo et du texte ultra rapide (HTML), le journaliste, façonneur de cette information, se trouve dans l’obligation d’acquérir de nouvelles compétences lui permettant de garder sa place dans la rédaction, et répondre aux exigences incessantes des patrons des médias. Ces derniers étant obligés de repenser leur modèle économique dans le but de ne pas voir disparaître leurs entreprises médiatiques. L’acquisition de nouvelles compétences techniques et éditoriales (Hard skills) doit en effet s’accompagner, chez le journaliste, d’une adaptation dont les maîtres mots sont : l’enthousiasme, la créativité, la souplesse, l’autonomie et la collaboration.
Dans ce travail, nous nous assignons la mission de délimiter les tâches du journaliste d’aujourd’hui à la lumière des nouvelles technologies de l’information, dont l’usage s’est imposé aux « forçats de l’information » à travers les rédactions, dans le but de mettre en exergue les efforts qui lui sont demandés pour s’en acquitter.
Bio-bibliographie
Said LAARABI fait partie de l’équipe de recherche doctorale en science de la communication, art et culture affiliée à la faculté des lettres et sciences humaines de Tétouan et est crédité d’une carrière de plus de 25 ans dans le domaine du journalisme télévisuel.
Fatima Zahra MRABBI (Mohammedia)/FAKIR Souad (Mohammedia) : Les technologies mobiles au service des compétences transversales
Les outils technologiques mobiles n’ont pas manqué de soulever, en entrant en classe de langue étrangère, des questionnements sur leurs apports dans le développement de la compétence communicative des étudiants universitaires marocains. Par ailleurs, les technologies mobiles sont fortement plébiscitées par les étudiants vu les possibilités qu’elles offrent dans et en marge de l’établissement universitaire comme espace de discussion et de partage entre pairs (groupes de discussion virtuels). En outre, les pratiques numériques sont aussi un vaste champ d’innovation. Dans la présente étude, l’innovation se situe au niveau ascendant (l’innovation ascendante, Von Hippel 2005). Elle émane de l’étudiant-usager qui se saisit de son appareil mobile, l’instrumentalise et crée avec un environnement d’apprentissage et de collaboration. Ces usages inventifs débutent certes par une stratégie de bricolage et vont jusqu’à mettre leurs capacités de détournement à l’épreuve (Jouët, 2000).
Ces technologies mobiles offrent aux étudiants une ouverture nouvelle sur le monde, elles remodèlent l’organisation du travail, rendent accessibles des tâches complexes et contribuent à structurer la pensée. Elles représentent, pour la recherche, le traitement de l’information, la création, la communication, un potentiel qui se trouve encore décuplé par la possibilité d’échanger des idées ou de partager et de traiter des données à distance et dans l’instant, au sein de « communautés d’apprentissage ».Mises à profit dans l’enseignement des langues étrangères, elles concourent au développement de compétences transversales sollicitées dans d’autres domaines de formation (Ministère de l’Éducation du Québec 2006 : 33).
Quel(s) apport(s) des technologies mobiles dans l’acquisition des compétences transversales ? La mise en action et en relation des étudiants est-elle suffisante pour installer l’esprit d’équipe, le sens critique, l’auto et la co-évaluation, etc. dans une synergie à même de garantir la transferabilité de ces compétences intra et extra muros ?
Dans le dessein de défricher ces questionnements, nous avons opté pour une méthodologie mixte. Pour le volet qualitatif, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs avec les enseignants de FLE au sein de l’Université Hassan II. Dans le volet quantitatif, nous avons procédé par questionnaire adressé aux étudiants inscrits en première année, dans les filières à accès ouvert. Les résultats de l’étude ont montré que le smartphone peut être instrumentalisé à des fins d’apprentissage. Tel un couteau suisse, il regroupe des applications éducatives, des moteurs de recherche, des dictionnaires, des espaces d’échange,… il supporte également des « communautés d’apprentissage » devenues indispensables aux étudiants du troisième millénaire.
Bio-Bibliographie
Fatima Zahra MRABBI est docteure en didactique des langues et en sciences de l’éducation, elle est enseignante de «Langue et Terminologie » à la FSJES à Mohammedia, université Hassan II. Ces recherches portent sur l’apprentissage mobile, les communautés d’apprentissage, le tutorat et l’enseignement à distance.
Souad FAKIR est professeur des techniques d’expression et de communication. Ses centres d’intérêt s’articulent autour de l’établissement d’un « concept de soi », l’identification du stress, le désamorçage des hésitations et des peurs,…bref, à établir un voyage mental à travers une pratique efficace et innovante. Elle est également doctorante affiliée au laboratoire : Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines, Faculté des Lettres et des sciences Humaines-Mohammedia.
Yassine EL HAJOUBI (Béni Mellal) / Souhad SHLAKA (Rabat) : Les compétences transversales au prisme des dispositifs numériques : cas de la Faculté des Sciences de Rabat
La présente communication s’inscrit dans le cadre d’un projet portant sur un dispositif de formation en ligne de type SPOC. Il s'agit d'un cours portant sur la terminologie scientifique, destiné aux étudiant-e-s (N=125) inscrit en première année (S1) à la Faculté des Sciences de Rabat (FSR) et programmé dans le cadre du module « Langue et Terminologie ». Le cours a été conçu par une équipe d’enseignant-e-s chercheur-e-s à la FSR et dispensé à travers la plateforme OpenEdx de l’Université Mohammed V (http://mooc.um5.ac.ma/). Nous cherchons à travers cette étude à questionner le potentiel des dispositifs numériques dans le développement des Soft Skills nécessaires à l’insertion universitaire des étudiants de la première année de licence à la FSR. Ancré dans une approche connectiviste et sociocognitive, nous avons analysé, selon une approche qualitative, les traces des étudiant-e-s sur deux plateformes éducatives durant cinq semaines de cours. Les résultats obtenus dévoilent que le numérique pourrait être un moyen efficace pour rehausser les Soft Skills chez les étudiants universitaires marocains tels que la prise d’initiative, l’autonomie ou encore la créativité.
Bio-Bibliographies
Yassine EL HAJJOUBI est Professeur à l'Ecole Supérieur de l'Education et de la Formation, Université Sultane Moulay Slimane, docteur en Didactique des langues et ingénierie pédagogique et membre du laboratoire de recherches Appliquées sur La Littérature, la Langue, l’Art et les représentations Culturelles (LRALLARC), Béni Méllal.
SHLAKA SOUHAD est professeur à la Faculté des Sciences. Université Mohammed V de Rabat , docteur en Didactique des Langues et Ingénierie pédagogique.
Yassine BOUROUAHA (Marrakech) : Enseigner les softs skills à l’ère du transhumanisme : Réalité ou leurre ?
Une nouvelle idéologie s’est développée aux États-Unis sous le nom de « transhumanisme », un courant de plus en plus puissant, soutenu par les géants du Web à l’instar de Google, et doté de centres de recherche aux financements quasi illimités. Les transhumanistes militent avec l’appui de moyens scientifiques et matériels considérables, en faveur d’un recours aux nouvelles technologies (surtout à l’intelligence artificielle), à l’usage intensif des cellules souches, au clonage reproductif, à l’hybridation homme/machine et aux manipulations germinales qui pourraient modifier notre espèce de façon irréversible, en vue d’améliorer la condition humaine et de passer à l’ère de l’Homme-augmenté. Cette nouvelle idéologie a un impact considérable sur le monde de l’emploi. Beaucoup d’entreprises ne se contentent pas seulement d’évaluer les hard-skills (la connaissance, le savoir-faire), mais cherchent des profils dotés de compétences transversales, les soft-skills (savoir-être, adaptabilité, capacité à s’auto-évaluer, leadership, motivation...). Les employés sont donc demandés à se perfectionner même au niveau de leur subjectivité et à se conformer à certains modèles de comportements humains. Or, comment peut-on évaluer une soft-skills ? Peut- on réduire le collectif à une collection d'individus ? N’y-a-t-il pas un risque dans la « rationalisation des subjectivités » ? Tout l’objet de cette communication serait de poser ces questions, de les expliciter en analysant leurs tenants et aboutissants afin d’en faire ressortir les enjeux essentiels.
Bio-bibliographie
Yassine BOUROUAHA est un enseignant chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines à Marrakech, Université Cadi Ayyad et membre du Laboratoire LIMPACT (Langue, Identité, Média, Patrimoine, Audiovisuel, Culture, Tourisme.)
Hicham MAHTANE (Marrakech) : L'applicabilité de SoTL dans l'enseignement du Français: cas de la FSSM
L’enseignement du français à l’université Cadi Ayyad, plus particulièrement à la Faculté des Sciences Semlalia Marrakech (FSSM) s’inscrit, désormais, dans un cadre didactique précis, celui de la répartition du cursus en périodes organisant les apprentissages de manière progressive et convergente. Il s’agit d’un français conçu dans le but de répondre aux besoins spécifiques des apprenants. Il met en application des méthodologies et activités au service des disciplines en question et il vise l'appropriation linguistique de ces activités. Dans ce contexte, nous avons déterminé ce qui va donner du sens à notre projet d’innovation. Ainsi, ce projet consiste en un défi à relever ou en une réalisation à accomplir avec des étudiants de la FSSM et c’est dans cette perspective, nous nous intéressons à l’approche Scholarship of Teaching and Learning (SoTL) qui constitue une démarche scientifique qui vise à développer une expertise sur l’enseignement et l’apprentissage chez les enseignants. Bien implanté dans les universités anglophones, le SoTL est diffusé à large échelle afin de contribuer à l’avancement des connaissances et à l’amélioration des pratiques liées à l’enseignement et à l’apprentissage. Cette démarche se décline en six étapes itératives : Analyse de la pratique – Appropriation de connaissances – Conception du changement – Implantation du changement – Évaluation du changement – Diffusion du projet d’innovation. Dans le cadre de présentation d’un cours de Langue et Communication en français, les étudiants manquent très souvent d’engagement, surtout sur le plan comportemental et cognitif. Ils font toujours un handicap langagier et communicatif. Généralement, ils ne sont pas motivés et leurs difficultés insurmontables sont apparentes (analyse de pratique). Dans une activité, qui associe des objectifs linguistiques, communicatifs et de savoir-faire, et après avoir cerné le contexte et avoir défini les objectifs qui seront poursuivis par des activités, les étudiants auraient dû prendre des notes aussi que prendre la parole, un mariage heureux entre l’oral et l’écrit. Cette activité s’est présentée selon des consignes (implantation du changement). En effet, les participants élaborent et présentent une argumentation pour avancer une position et poser cette question rhétorique et directrice : « C’est quoi mon problème de ne pas communiquer lucidement ? ». Une interrogation qui constitue un point de départ. Il s'agit donc de construction du problème, tel qu'il peut être perçu par diverses personnes, puisqu'il n'est pas donné au départ dans la situation-problème. Cela dit, les étudiants élaborent leur propre stratégie ou procédure afin de résoudre le problème. Une expérimentation est très satisfaisante par le fait que les étudiants se sentent motivés par la nouvelle approche. Ils sont de toute évidence plus intéressés et engagés dans les séances. Les étudiants y sont activement impliqués. A travers cette étude, nous avons pu constater que chacun a fait le bilan de ses acquis, de ses progrès et de ses points à améliorer. Enfin, une évaluation est intégrée au projet et a porté autant sur la démarche que sur les résultats (évaluation du changement). De surcroît, nous souhaitons la partager avec nos collègues, en vue de, peut-être, les amener à innover sur le plan pédagogique, et ainsi améliorer leur enseignement (Diffusion du projet d’innovation).
Bio-bibliographie
Hicham MAHTANE est Docteur en Sociolinguistique et Enseignant chercheur de Langue, Communication et Terminologie à la Faculté des Sciences Semlalia Marrakech - Université Cadi Ayyad. Intéressé par la recherche en Linguistique, Sociolinguistique, Didactique, Pragmatique, Analyse de discours, Dialectologie, Langue, Ethnographie de la communication, Interactionnisme et préparation à la vie active. Membre du Laboratoire de recherche Linguistique et Référentiels Culturels (LLRC) à la Faculté de Langue Arabe - Université Cadi Ayyad (Maroc). Il a plusieurs publications dont:
MAHTANE, Hicham. (2020). Les interactions langagières des jeunes "tchatteurs" marocains. Pour la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), Edition Dar Al Qalam, Rabat.
Publication d’un article intitulé : « L’innovation lexicale du français dans les interactions médiatisées marocaines », (en ligne) dans la revue Kalbotyra, éditée par l’université de Vilnius (Lituanie), Vol. 15, 2021.
Publication d’un article, dans la rubrique "CRMEF, ENS, UNIVERSITÉ", intitulé : « Le français, est-il encore en statut ambigu au Maroc ? », le 07 Avril 2019 sur : www.marocagreg.com
« L’alternance codique dans la presse écrite francophone au Maroc », in Technolectes, dictionnaires et terminologies, - Publication du Laboratoire Langage et Société (CNRT – URAC 56) – 2013 […]
Anas MOUTIA (Marrakech) : La formation en FOS et développement de la productivité dans l’entreprise- Réflexion managériale
Les différentes mutations observées ces dernières années dans le monde du travail rendent désormais essentiel la maîtrise des langues spécifiques à tous les niveaux de l'entreprise. Les dirigeants deviennent de plus en plus conscients de l’importance de la formation linguistique à visée professionnelle pour faire face aux demandes croissantes du marché, devenu plus exigeant en matière de qualification linguistique des ressources humaines. Au sein de l’entreprise, les défaillances observées au niveau des compétences en langues chez les salariés peuvent se répercuter négativement sur sa productivité et sa notoriété. Pour le salarié, cette non-maîtrise peut entraîner un ralentissement de sa carrière ou son exclusion du travail.
Si ce constat semble partagé et confirmé par plusieurs recherches actions 1 menées dans cette perspective, il s’avère qu’une réflexion pluridisciplinaire associant didactique de langues, linguistiques appliquées et managements des ressources humaines reste peu explicitée.
S’inscrivant dans une réflexion managériale, nous allons essayer dans le cadre de cette proposition de démontrer comment la mise en place d’un dispositif de formation en français sur objectif spécifique « FOS » dédié au personnel des entreprises francophones ou multinationales pourrait créer une prévalue contribuant à la croissance de l’entreprise. Nous partons de l’hypothèse que la formation en FOS pourrait impacter positivement deux volets essentiels de l’entreprise, notamment l’optimisation du recrutement des ressources humaines, chose qui va participer in fine à la réduction des coûts de charge, et l’uniformisation des divergences interculturelles des employés issus de différentes cultures.
Dans ce sens, nous envisageons la formation en FOS dans des contextes de travail multiculturels comme une condition de réussite de l’entreprise car une non homogénéisation du code linguistique de communication, il nous parait impossible de faire manager et fonctionner un collectif, d’y accomplir les tâches nécessaires de travail et d’y maintenir les liens sociaux.
Bio-bibliographie
Anass Moutia est Enseignant Chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Marrakech, Université Cadi Ayyad. Il est également membre permanent du laboratoire de recherche LIMPACT de ladite faculté.
Rachid OUSKOU (Béni Mellal) : Le rôle des centres de carrière des universités dans le renforcement de l'employabilité des jeunes ? Cas du Career Center de l’Université Cadi Ayyad
Depuis quelques années, les universités et les établissements d’enseignement supérieur au Maroc s’alignent de plus en plus avec les nouvelles tendances pédagogiques internationales. D’ailleurs, différentes sont les facettes de cette perspective. Parmi autres, l’instauration des centres de carrière comme un pas considérable pour reformuler les anciennes méthodes pédagogiques et les adapter aux exigences du marché.
À cet égard, cette politique vise à mettre à disposition des étudiants les outils nécessaires parallèles aux formations techniques délivrées, en termes de compétences transversales (soft skills), méthodes de recherche d’emploi, compétences communicatives et des mise en situations professionnelles via une panoplie d’ateliers, formations, panels métiers, visites d’entreprises et séances individuelles, etc. afin de créer, accroître et consolider le lien entre l’étudiant et le monde professionnel.
Ainsi, ce modèle occidental s’est adopté dans le contexte national afin de favoriser l’innovation pédagogique, diversifier les outils de formation et améliorer les compétences selon les exigences des employeurs, pour créer une synergie entre l’université et le marché d’emploi.
Bio-bibliographie
Rachid OUSKOU est Doctorant en sciences de gestion au sein du Laboratoire de Recherche en Sciences Économiques et Gestion Faculté Polydisciplinaire de Khouribga, Université Sultan Moulay Slimane. Il est également conseiller au sein de Career Center, Université Cadi Ayyad, Marrakech.
Amal KOHAIL (Meknès) : L’enseignement des Soft Skills à l’école des ingénieurs, selon l’approche par compétences
Les insuffisances du domaine de l’éducation constituent, sans doute, la trame de toutes les interrogations marquées au sujet de l’école marocaine incapable à produire un profil congruent avec les exigences de l’environnement socioprofessionnel. En dépit des efforts notoires qui ont été fournis dans ce secteur, les résultats obtenus restent, sans conteste, décevants et ne tarissent absolument pas de critiques récurrentes qui foisonnent de reproches accablants.
Ce contexte éducatif plongé, visiblement, de désarroi, et de chaos a donné naissance à une succession de réformes qui visent faire face à la défaillance de ce secteur et combler ses différentes carences. En effet, pour pouvoir dépasser les inefficiences identifiées et répondre aux exigences des temps modernes, plusieurs changements ont été introduits dans le système éducatif, et dans l’enseignement supérieur, cadre général dans lequel s’inscrit la présente contribution.
Afin de discuter ces changements ainsi que leur importance réelle, nous avons réalisé important de nous arrêter sur le sujet des Soft Skills, placé aux cœurs des débats liés aux compétences professionnelles qui ne peuvent être mobilisées, avec efficience, indépendamment des compétences comportementales.
Dans cette optique de conception, nous discuterons de la nouvelle ère des Soft Skills, par rapport au contexte des élèves ingénieurs de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers, Meknès. Notre implication, inscrite dans un cadre pédagogique, tire ses assises de notre expérience professionnelle, vécue auprès du public des ingénieurs auxquels une formation technique et professionnelle est prodiguée.
Bio-bibliographie
Amal KOHAIL est enseignante de langue et de communication à la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Université Moulay Ismail, Meknès
Abdennacer LAFRIFRA (Safi) : Proposition didactique pour le développement des compétences transversales chez les étudiants
Notre communication se donne pour but de proposer des pratiques pédagogiques et activités favorisant le développement de trois compétences transversales chez les étudiants de la filière Economie et Gestion et ce à travers des outils et des méthodes pédagogiques variés.
Dans la partie théorique, nous mettrons l’accent sur la notion de compétence transversale et celle de l’employabilité, le rapport entre les deux notions et sur quelques référentiels de compétences transversales tels que le référentiel du World Economic Forum, le référentiel de l’OCDE, le référentiel de l’AEFA et le benchmark sur les compétences clés élaboré par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle du Maroc.
Dans la deuxième partie, nous présenterons le design des séquences pédagogiques qui comprend deux étapes. D’abord, nous partons des besoins des étudiants pour élaborer un plan des séquences en leur administrant un document comprenant une liste de six compétences transversales (le travail en équipe, la créativité, la communication, la résolution de problèmes, la gestion de temps et l’adaptabilité), accompagnée chacune d’une définition, afin d’en choisir trois qu’ils jugent pertinentes à leur parcours et à leurs attentes en termes d’aptitudes et de comportements. Puis, nous exposons le design dans lequel nous détaillons les séquences pédagogiques autour des trois compétences majoritairement choisies.
Bio-bibliographie
Abdennacer LAFRIFRA est un enseignant à la Faculté Polydisciplinaire de Safi depuis 2020. Il a eu un diplôme du Doctorat en didactique des langues de la FLSH El Jadida. Il a exercé l’enseignement dans le cycle primaire et le cycle secondaire. Il a participé à des colloques et publié des articles comme :
« L’enseignement/apprentissage de la culture en classe de français langue étrangère : le cas des méthodes relevant de la perspective actionnelle », Action didactique, n°8, décembre 2021, pp : 182-206.
« La lecture en classe de français : quelques démarches interculturelles pour enseigner le texte littéraire (le contexte marocain) », in actes de colloque la troisième édition des Journées Jeunes Chercheurs sous le thème « Approche interculturelle du discours », Les 04-05 juin 2015 à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, 2019.
« Les tags au lycée marocain : de quelques fonctions sociolinguistiques et culturelles », in actes de Colloque Médias numériques, Langues, Discours, Pratiques et Interculturalité, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Agadir, Les 24, 25 et 26 octobre 2016, pp. 483- 492, 2016.
« Vers de nouvelles pratiques en classe de français : un apprenant-acteur de son apprentissage », AQEFLS Reflets, Vol.33, numéro spécial, 2016, pp.267-272, 2016.
« L’analyse de discours des méthodologies en didactique des langues : le cas des avant-propos de deux manuels scolaires de la 3ème année du cycle collégial marocain », Nodus Sciendi, Vol.14, Septembre 2015.
Mina EL HILALI / Karima BENELBIDA (Marrakech): Le module « Culture » au service du développement des compétences transversales
L’introduction des modules transversaux au sein du cursus des masters de l’université Cadi Ayyad a pour objectif de préparer les futurs lauréats au monde professionnel aussi bien en matière de capacités méthodologiques, linguistiques et communicationnelles leur permettant une insertion facile dans l’environnement socio-économique national et international qu’en savoir et connaissances transversales multidisciplinaires susceptibles de leur permettre de comprendre leur environnement aussi bien immédiat que lointain.
En effet, outre l’acquisition de connaissances diverses relatives à des thématiques variées qui s’étalent sur trois semestres, ce module mobilise diverses compétences généralement escomptées dans le monde de l’emploi à savoir celles réflexives (analyse et synthèse) et organisationnelles (méthodologie, organisation, structuration, etc.) reliées aux situations et tâches professionnelles, d’un côté et d’un autre, celles en rapport avec le développement des attitudes personnelles des étudiants (coopération, instauration d’une culture de travail fondée sur la confiance et la reconnaissance de la contribution des autres, etc.) ainsi que celles relationnelles (Travail dans une équipe interdisciplinaire, découverte, gestion et adaptation de la diversité et du multiculturalisme, etc.).
Notre communication a pour objectif, donc, de réfléchir, aux apports de l’enseignement du sous-module “culture”en matière de ces compétences indispensables à l’intégration professionnelle des futurs lauréats du master. Le développement de celles-ci leur permet de se préparer à leur futur rôle dans un monde où la communication, la collaboration ainsi qu’une attitude responsable et autonome semblent être de plus en plus demandées.
Bio-bibliographie
Karima BENELBIDA est docteure en sciences humaines et sociales. Enseignante-chercheure à la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech, Université Cadi Ayyad, Maroc. Membre permanent du Laboratoire de recherche « Langue Identité Médias Patrimoine Culture et Tourisme » (LIMPACT) affilié à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Marrakech. Elle a participé à plusieurs colloques internationaux portant sur le cinéma, l’interculturel, le genre et l’identité. Parmi ses publications : « L’androgénéité dans Pégase de Mouftakir », « La traversée culturelle du genre ». Vol 3, Léotine Gueyes-Troh, Perpétue Dah et Elise Adjoumanie (coordination), Collection(s) : Littératures et cultures afro-américaines, L’Harmattan. 2021. « Corps et genre dans Les jardins de Samira de Latif Lahlou », « Le cinéma marocain au féminin », Bouhouhou, Adham, Amraoui (sous la dir. de), Laboratoire LIMPACT, FLSM de Marrakech, Université Cadi Ayyad.
Mina EL HILALI est Enseignante Chercheure à la faculté des Sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech. Elle est docteure en Patrimoine, Tourisme et Développement durable et membre permanent du Laboratoire de recherche «Langue Identité Médias Patrimoine Culture et Tourisme » (LIMPACT) affilié à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Marrakech.
Halima TAHIRI (Settat) : (الأمن النفسي وعلاقته بالابتكار من أجل التحصيل والأداء الجيد لدى الطالب الجامعي (عينة من طلبة الجامعة المغربية
يواجه طلبة الجامعة المغربية مجموعة من التحديات الإستراتيجية التي تحمل في طياتها عددا من الصعوبات والمشكلات التي تعيق مسارهم الدراسي والاجتماعي، أمام تحقيق أهدافهم وطموحاتهم، كما تتضمن أيضا العديد من الفرص والقوى المحفزة والدافعة، الأمر الذي يتطلب البحث عن طرق وأساليب جديدة تطلق العنان للإبداع والابتكار، من أجل تحصيل أكاديمي متوازن يحقق النجاح والتفوق. بعيدا عن التلقي التقليدي لكل تحصيل علمي وأداء أكاديمي في وقتنا المعاصر وبعيدا عن بيئة تتداخل فيها المخاوف مع الآمال ويتداخل فيها القلق مع التوازن النفسي و يتداخل فيها الاضطراب مع السواء
إن هذه التحديات تتطلب دعامة أساسية ومركزية في سلم الحاجيات الإنسانية ألا وهي الأمن النفسي، الذي يعد أحد أبعاد الصحة النفسية والذى يتضمن الطمأنينة النفسية والتوازن الانفعالي، و الاتزان والتوافق والاستقرار، وبالتالى فإن شعور الفرد- الطالب بالأمن النفسى ينعكس على جوانب مختلفة من حياته، بل وينعكس على شخصيته وسلوكاته والتى تتمثل فى زيادة تقديره لذاته وقدرته على تحقيق التوافق النفسى والاجتماعى فى شتى المجالات.، كما أن ثقته بنفسه، وتحرره من الخوف والتهديد وقدرته على مواجهة ضغوطات وصعوبات الحياة الجامعية والتأقلم معها والإبداع فيها بكفاءة وفعالية دون حدوث اضطراب أو خلل، يعد دافعاً للتحصيل السليم والنجاح المستحق، وفضلا عن ذلك فإن للأمن النفسي تأثيرا واضحا على علاقات الطالب الاجتماعية والبيئية وعلى كفاءته في إدارة هذه العلاقات والحفاظ عليها تنطلق هذه الدراسة من سؤال أساسي مفاده: ما هو الدور الذي يمكن أن يلعبه الأمن النفسي في تعزيز سلوك الابتكار لدى الطالب الجامعي من أجل الأداء والتحصيل الجيدين؟ وتتفرع عن هذا السؤال أسئلة من قبيل:كيف يعمل الأمن النفسي على تعزيز هذا السلوك؟ وكيف يساهم في تحقيق ما افترضنا أن يحققه، من دافعية للإنجاز وثقة في النفس ورضى عن العمل ومقاومة الضغوط وغيرها من العوامل التي حققها الأمن النفسي كحاجة إنسانية أساسية لدى الأفراد؟ ماهي العلاقة بين الأمن النفسي وجودة الحياة الطلابية وكيف يمكن لهؤلاء الطلبة اجتياز المراحل الصعبة والمواقف الضاغطة وتحملها ومواجهتها؟ ما هي التدابير والإجراءات التي تقوم بها بعض الجامعات لتحقيق الأمن النفسي وغيرها من المسؤوليات الاجتماعية؟ أسئلة وغيرها ستحاول هذه المداخلة الإجابة عنها من خلال ما استنتجناه من الدراسات السابقة في الموضوع ومن خلال الاعتماد على المنهج الوصفي التحليلي، استنادا إلى استمارة موجهة لفئة طلبة الإجازة تتخللها مجموعة من الأسئلة الدالة على الموضوع المدروس
Résumé: Les étudiants universitaires marocains sont confrontés à un ensemble de défis stratégiques qui comportent un certain nombre de difficultés et de problèmes qui entravent leur parcours scolaire et social afin d'atteindre leurs objectifs. Il comprend également de nombreuses opportunités et forces motrices et motivantes, ce qui nécessite la recherche de nouvelles voies et méthodes qui encouragent la créativité et l'innovation pour une réussite scolaire équilibrée qui permet d’atteindre le succès et l'excellence qui ne va pas de pair avec les méthodes traditionnelles.
Ces défis nécessitent un pilier fondamental et central dans l'échelle des besoins humains à savoir la sécurité psychologique, qui est l'une des dimensions de la santé mentale, qui comprend le réconfort psychologique, l'équilibre émotionnel, la compatibilité et la stabilité, ce qui se traduit par l'augmentation de son estime de soi et sa capacité à atteindre une compatibilité psychologique et sociale dans divers domaines. Sentiments qui lui permettent de faire face aux difficultés et aux pressions de la vie universitaire.
S'adapter et faire preuve d'efficacité, sans perturbation, est un motif de réussite méritée. En outre, la sécurité psychologique a un impact évident sur les relations sociales et environnementales de l'étudiant et sur sa capacité à gérer et à entretenir ces relations. Cette étude découle d'une question fondamentale: quel rôle peut jouer la sécurité psychologique dans l'amélioration du comportement d'innovation de l'étudiant universitaire pour un apprentissage réussi ? Comment la sécurité psychologique renforce-t-elle ce comportement ? Comment les étudiants peuvent-ils surmonter les difficultés, les situations stressantes, les supporter et les affronter ? Quelles sont les mesures et procédures prises par certaines universités pour assurer la sécurité psychologique de ses étudiants? Notre communication tentera de répondre à ces questionnements et à bien d’autres et ce à travers une recherche effectuée en s'appuyant sur l'approche analytique descriptive, basée sur un questionnaire adressé aux étudiants du premier cycle.
Bio-bibliographie
Halima TAHIRI est Enseignant chercheur à la Faculté des Arts et Lettres, Université Hassan I – Settat où elle enseigne la Littérature de Critique Modernes et Contemporaines. Elle est également chercheure en psychologie. Elle assure l'accompagnement psychologique et social des étudiants en situation de vulnérabilité et responsable de la cellule d'écoute à ladite Faculté. Elle a plusieurs publications dont « L'impact de la lecture des introductions théoriques », publié par le Centre de Recherches Sémiotiques et Culturelles, Adam Space Publishing, Marrakech, première édition 2020 et« Études contemporaines en littérature», critique et lecture, aux éditions du Laboratoire de linguistique, communication et pédagogie, aux éditions Adam Space, première édition 2020.
Hassnae EZ-ZOUAKI (Tétouan): Pour une transition réussie de l’apprentissage des langues étrangères: du lycée à l’université
Compte tenu des résultats du test de positionnement dont le niveau des étudiants inscrits en Semestre I était l’objet d’une évaluation, nous constatons que le pourcentage de maîtrise de la langue française est alarmant. Ce qui suscite une situation problématique qui embarrasse doublement le professeur et l’étudiant surtout lorsque l’on sait que « toutes » les disciplines scientifiques sont enseignées en langue française. Le problème manifeste de la non-maîtrise de la langue française par certains étudiants des filières scientifiques et techniques s’est installé, au fil des années avec les intentions réformatrices de l’enseignement par le ministère de tutelle et qui, pour des raisons diverses, n’aboutissent pas à des résultats satisfaisants. De la francisation à l’arabisation puis le retour progressif, en fonction des cycles, à l’enseignement des matières scientifiques en français conformément à la loi-cadre 51.17 qui met en œuvre certains points de la vision stratégique 2015-2030. La situation de l’enseignement au Maroc souligne un manque de cohérence entre la formation apportée dans les années du lycée et la formation post-bac. Les contenus enseignés dans le cycle secondaire par rapport à la langue française ne répondent pas aux attentes de certains élèves ayant un profil scientifique. De même, l’étudiant se retrouve confronté à l’apprentissage de certains contenus qui, selon sa conception, ne l'intéressent guère. Nous tenterons, donc, dans cette communication de remettre en question les difficultés qu’envisagent certains étudiants ayant des profils scientifiques quant à l’apprentissage de la langue française. Ensuite nous proposerons, avec plus d’objectivité et de précautions des pistes qui pourraient constituer des perspectives pour pouvoir bannir ces difficultés quant à l'enseignement et l’apprentissage de la langue française à l’université.
Bio-bibliographie
Hassnae EZ-ZOUAKI est Professeur Chercheur à la faculté Polydisciplinaire de Larache-Maroc Université Abdelmalek Essaâdi-Tétouan-Maroc
Noureddine LBYAD (Kénitra) : Les compétences transversales un outil majeur de communication : entre formation linguistique et contexte professionnel
La notion de compétences transversales est posée comme un enjeu majeur pour la sécurisation des parcours professionnels et pour une adaptabilité de l’étudiant sur le marché du travail, d’où la nécessité de comprendre la visée de cette notion. Tout d’abord, en cherchant à répondre à la question suivante : comment peut-on motiver les étudiants via les différentes pratiques langagières afin qu’ils améliorent leurs compétences communicatives, et par la même occasion, développer leurs capacités et leurs qualités humaines à travers différentes compétences transversales ?
Pour répondre à cette interrogation, nous nous sommes basés sur des focus groups auprès des étudiants dans un cadre de la formation des futurs ingénieurs (un échantillon de 60 étudiants de la première année préparatoire à l’E.M.S.I ). Laquelle formation est construite autour du développement de compétences transversales. Il s’agira d’appréhender la fonction identitaire de ces compétences, qui oscillent entre l’outil de connaissance, l’outil de reconnaissance et la nécessaire prise en compte des contextes d’explicitation des compétences, qui consisterait à ce qu’elles soient transversales à différents champs professionnels, notamment en ingénierie, mais étanches entre champ formatif et champ professionnel. En outre, nous avons tenté d’interroger les représentations sociales des compétences acquises dans un cursus centré sur le développement de telles compétences et d’observer in situ la manière dont les étudiants allaient les exprimer entre eux et les partager. En dernier lieu, nous allons présenter les résultats de cette recherche.
Bio-bibliographie.
Noureddine LBYAD est enseignant de la langue française au cycle qualifiant à Marrakech, et, également, doctorant inscrit en 4ème année de thèse, au centre d’études doctorales de la faculté des langues, lettres et Arts- Kénitra, laboratoire langage et société. Il prépare sa thèse de doctorat sous le titre: l’investissement immatériel du Maroc en Afrique subsaharienne et le rôle incontournable des technolectes dans le développement du partenariat sud-sud. Parmi ses articles publiés: “Expérimentation de l’enseignement à distance : vers une articulation entre le distanciel et le présentiel, in Revue linguistique et Référentiels Interculturels. Vol.3, No 1 (2022)” et “ L’enseignement à distance est-il une modalité efficace et efficiente ? in Revue Éducation, Formation et Société, numéro 2 (2022), ISSN : 27378853”.
Zineb HMIDI, L’innovation dans l’enseignement des langues : Entre exigences pédagogiques et considérations pratiques
Tout comme les États, les économies, les sociétés, etc., les systèmes éducatifs sont aujourd'hui plus que jamais défiés par des changements rapides dans tous les domaines. En effet, la mondialisation a atteint un niveau d'influence sans précédent sur les personnes et fait de plus en plus tomber les frontières et les barrières en ne laissant personne à l'abri. Les valeurs libérales, entre autres, de concurrence, d'efficacité, de rentabilité sont devenues les forces motrices de tous les systèmes, y compris le domaine éducatif. Les forces de ces dynamiques, associées aux rapports d'évaluation des organisations et des agences internationales exercent une forte pression sur les gouvernements pour qu'ils changent. Conséquemment, des modes de changement fleurissent en donnant lieu à la nouveauté des modèles, des slogans, des recommandations, des lignes directrices, et des pratiques. Ainsi, la quête de la nouveauté et de l'innovation devient plus grande que jamais. Dans un secteur comme l'éducation, connu pour être très conservateur, les réactions aux pressions pour le changement sont variées et vont du rejet, à l'imitation, à l'adoption, à l'adaptation, etc.
Bio-bibliographie
HMIDI Zineb enseignante de français au cycle secondaire qualifiant. Doctorante à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines Ibn Zohr d'AGADIR dont la thèse s'intitule "Les défis linguistiques et culturels dans la traduction littéraire - Cas l'ETRANGER d'Albert Camus". Auteure d'un article intitulé "Texte et contexte dans la traduction multimédia" paru dans la deuxième édition du congrès international Translation, Education, Literature and Education-TELL2. Traductrice d'un article du français vers l'Arabe: Linguistique, littérature et discours littéraire – لسانيات، أدب، خطاب أدبي
Agrégative de Français au CPA de Marrakech, titulaire d'un master de recherche en Didactique du français à la Faculté des Sciences de l'Education de Rabat et d'une licence en Linguistique à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines Cadi Ayyad de Marrakech.