Les systèmes de numération en appui de la paléolinguistique


CINQ (doigts de la main)

5 se dit sim~use'ti en guanche (une langue berbère des îles Canaries), hamm~is'ti en harari, ham~ush'te en tigrinya et amm~es't en ahmarique (3 langues éthiosémitiques), am~i'tto en anfilo (langue couchitique omotique). kham~sa (خمسة ) signifie "main" en arabe, 5 se dit ham~sa en arabe (langue chamito-sémitique), ẖam~esh en hébreux, semm~us en touarègue, xem~sa en kabyle. C'est l'origine du mot (k)am~itié / Am~istad / Am~icitas (on se serre la main en signe d'amitié).

En berbère taf~us't (ⵜⴰⴼⵓⵙⵜ) / a~fuss veut dire main et f~uss' en chleuh signifie 5. La forme kam(p)ust est devenue tchapust, tafust. Il est intéressant de souligner que le mot berbère Tafust est très proche du mot tap~ua't des amérindiens hopis.

5 se dit tav~an' en mongol, tav~i en kalmouk, et diw~'t en égyptien antique (diw dérive de djib), ti~ou' (ϯⲟⲩ) en copte, dim~y' en malgache, jow~i en pulaar.

Dans les langues nigéro-congolaises le nombre 5 se dit m~i'tano en lingala (Congo). Le kem initial (kem~is'tano) s'est effacé en em, m. L'érosion se poursuit avec ~i'tano en kikuyu (Kenya), tano en swahili, thanu en makua (Mozambique). Tunga en orok et sunja en gold et en sibe (langues toungouses). Dans les la langues papoues, 5 se dit ~ye'ting en abui (on retrouve la racine TIK de Ruhlen, précédée de la racine AJA / EYE), ~yoo'tine / ~yoo'ting en sawila, ~yi'tus en laalaa. 5 se dit '(t)chicu en nahuatl (langue uto-aztèque), avec chicu-ëyi qui signifie 8 (5+3).

5 se dit pr+am~ en khmer (famille austroasiatique), pl+ou / pla+ub~ en hmong. La forme pr / pl dérive de kpr, Kabbale. 5 se dit sol+im~a' en soso (Sierra-Leone). Sol est la forme contractée de sowol / sobol / kobor. 5 se dit Jor+oom~ en wolof (Sénégal) avec 8 = juroom nat (5+3). Dans les langues austronésiennes 5 se dit Kar+im~a' / Tar+im~a' en Thao, avec de nombreuses formes dérivées comme eli+m~a en hawaïen, r+im~a' en rapa-nui (île de Pâques), l+im~a' en indonésien etc. 5 se dit talli+m~a't en inupiaq (inuit, famille eskimo-aléoute). Tali résulte de la mutation k > ch, tch, t. En grec ancien kheír signifie « main », racine que l'on trouve dans les mots chiro-ptères, hecaton-chire ou molécules chirales. Kheir dérive de kewir / kebir.

5 se dit p~ e't en bulgare et en croate (Kep~es't) et des formes très similaires dans les autres langues slaves. En forme nasalisée cela donne p~ en'ta en grec ancien (famille indo-européenne), racine que l'on retrouve dans les mots pentacle, pentagone etc. C'est l'origine du mot français pente, 5 étant l’hypoténuse du triangle rectangle 3 4 5, dit triangle d'Isis (Pythagore: 3x3 +4x4 = 5x5). Le p peut se prononcer b et alors on obtient b~os't en basque, b~eş' en turc, b~esh' en ouzbek (famille altaïque). (k)b~is-mila en arabe, au début de la journée. Le p peut aussi se prononcer v, et on obtient vi~isi en finnois (famille finno-ougrienne), v~itta en sami, v~etä en moksha.

Les formes ~i'tsu ( japonais), w~o't (hongrois) et ~o't (khanty) ont été fortement altérées. Idem pour n'gaw~a (gongduk), n'g~a (biman), gu~a: (qiang du sud ), w~ ǔ' (chinois, forme équivalente à m~u', arbre), p~iq (she chenhu), h~a' (laotien), n'ăm~ (vietnamien), p~o' (guarani).

5 se dit penta en grec, fondz en ossète, p~an'tch en balouche, p~en'ki en lithuanien (kp~en'kwi); pênc en kurde, añc en malayalam. Formes plus complexes: f~un'f (allemand), f~i've (anglais), f~i'mm (islandais), p~e'mp en breton (page dédiée).

Les noms donnés au nombre 5 montrent que toutes les langues du monde dérivent d'une même langue-mère originelle. A priori il n'y a rien de commun entre Hamsa (5 en arabe), Lima (5 en indonésien) et Penta (5 en grec). Pourtant ce sont des mots qui ont exactement la même étymologie (et qui veulent tous les deux dire cinq).