APPEL COMMUN A COMMUNICATIONS et PUBLICATIONS

Depuis le premier cours d’entrepreneuriat à Harvard en 1947 et la montée en puissance de l’éducation en entrepreneuriat (EE) à partir des années 70 (Katz, 2003 ; Kuratko, 2005), le rythme de développement de ces programmes d’enseignement, de formation et d’accompagnement s’est considérablement accéléré ces 20 dernières années, sous la pression des pouvoirs politiques de nombreux pays (Fayolle, Verzat et Wapshott, 2016). Voyant l’entrepreneuriat comme une cause sociétale, un moteur de croissance, d’innovations et d’emplois (European Commission, 2013), les acteurs et décideurs de tous niveaux ont saisi cette prise de conscience collective et ont fortement misé sur son développement en élargissant sa définition à la faculté de transformer des idées en actions pour résoudre des problèmes et générer ainsi de la valeur pour soi et pour autrui (Blenker et al., 2012). Trois acteurs majeurs agissent dans la dynamique sociétale de l’EE : les décideurs politiques qui orientent et soutiennent, les Écoles et Universités qui développent les programmes et veillent à la qualité des apprentissages et les entrepreneurs, représentants du monde des affaires développant de nouvelles connaissances, de nouveaux outils et de nouveaux comportements pour composer avec un environnement de plus en plus rapide et turbulent. Cependant, ces trois acteurs semblent souvent éloignés et concentrés sur leurs propres dynamiques :

- Pour les premiers, les objectifs visés sont la sensibilisation des élèves et des étudiants ainsi que l’apprentissage de l’entrepreneuriat par la pratique, au plus près des réalités du terrain pour développer des compétences essentielles telles que la créativité ou le travail en équipe (European Commission, 2013). Finançant en partie l’EE et en quête d’évaluations et de retours sur investissement (Eynon, 2013), les pouvoirs publics demandent aujourd’hui la justification du bien-fondé des démarches engagées.

- Pour les Écoles et Universités, le développement des initiatives et des programmes a été considérable. Mais, souvent réalisé dans l’urgence et la concurrence (Paul, 2002), il n’a donné lieu que tardivement à des travaux scientifiques (Kuratko, 2005). L’action est allée beaucoup plus vite que la théorie, la pédagogie et la recherche nécessaires pour la justifier et l’expliquer (Rideout et Gray, 2013). L’EE est maintenant présente aux quatre coins du monde et se fait à tous les niveaux des différents cadres institutionnels et disciplinaires (Valerio, Parton et Robb, 2014) mais se heurte toujours à des problèmes de légitimité de la discipline (Katz, 2008), de l’enseignant (Foliard, Le Pontois et Fayolle, 2018) ou des difficultés pour trouver sa place dans l’Université (Gibb, 2011)

- Plus problématique encore, le fossé entre les Écoles ou Universités, les praticiens et les entrepreneurs reste largement ouvert avec de vraies difficultés pour inclure l’EE dans un écosystème entrepreneurial qui ne l’attend pas, qui avance et développe de nouveaux comportements, outils et connaissances. Les enjeux sont importants et les connexions doivent être augmentées et améliorées pour d’une part enrichir les enseignements à partir de la pratique et, d’autre part, améliorer cette pratique de terrain par des travaux de recherche assis sur des bases théoriques et méthodologiques plus solides (Fayolle, Verzat et Wapshott, 2016) permettant de développer l’analyse critique.

Si chacun de ces acteurs est confronté à des problématiques qui lui sont propres, les interconnexions peuvent être à la base de programmes d’enseignement contemporains, authentiques et performants. Cependant, ces interconnexions sont rares et la littérature adresse faiblement les liens entre les membres de cette triade. La recherche peut jouer un rôle pour rapprocher ces acteurs en montrant les bonnes pratiques, en apportant analyse et réflexivité. L’EE reste un hot topic pour l’année 2018, particulièrement pour sa portée pratique et ses implications managériales (Kuckertz et Prochotta, 2018). Le développement des initiatives émanant du secteur privé et associatif visant à soutenir les futurs entrepreneurs est symptomatique de la situation et questionne le fonctionnement de nos organisations. Des initiatives récentes comme l’Ecole 42 et Matrice soutiennent l’autonomie des étudiants en proposant des programmes sans cours et sans enseignants mais basés sur l’apprentissage par les pairs et le coaching.

ORATEURS INVITES :

Dr Andrea-Rosalinde HOFER Analyste politique – Entrepreneuriat, Politique et Analyse – OCDE

Peter BAUR – DG Education et Culture – Commission Européenne

FORMAT DES CONTRIBUTIONS ATTENDUES

Les résumés étendus comprendront entre 1.000 et 3.000 mots en français ou en anglais. Ils préciseront la problématique et l’intérêt de la recherche, le cadre théorique, la méthodologie, les résultats envisagés, la contribution potentielle. Comme il s'agit d'une conférence internationale, nous proposons des sessions en français et en anglais. Afin de faciliter la compréhension de votre travail par tous les participants, merci d'écrire votre support de communication (PPT ou autre) en anglais, même si votre présentation est en français.

Les résumés étendus sont à envoyer exclusivement sous format PDF et anonyme à l’adresse : stephane.foliard@univ-st-etienne.fr

DATES À RETENIR (COMMUNES A LA CONFÉRENCE ET AU NUMÉRO SPÉCIAL D'ENTREPRENDRE ET INNOVER)

Envoi des résumés étendus 30 novembre 2018

Réponse du Comité scientifique 20 décembre 2018

Envoi des communications complètes 20 février 2019

Date limite d’inscription 1 mars 2019

Publication du numéro spécial E&I Automne 2019

INFORMATIONS PRATIQUES

Droit d’inscription : 160 Euros (incluant matériel, pauses café, repas), 80 Euros pour les doctorants.

Informations pratiques sur la ville de Roanne :

http://leroannais.com/

Contact organisateurs :

stephane.foliard@univ-st-etienne.fr et sandrine.lepontois@univ-st-etienne.fr

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