L'eau

A propos de l'élément aquatique qui constitue l'une des caractéristiques du parc, l’Inventaire thématique de la Région wallonne indique [1] que l’un des centres d’intérêts du parc «est constitué d'une suite de six grands étangs disposés en ligne et reliés entre eux. Depuis le sud, s'ouvre une longue et belle perspective sur les quatre premiers étangs. Deux ponts en enfilade enjambent l'île qui sépare le pre­mier plan d'eau du deuxième. Constitués d'un appareillage de roches porté par un arc en plein cintre, ils témoignent du goût du paysagiste allemand Keilig pour les scènes d'esprit rocailleur. Selon le même goût du pittoresque, une cascade établie sur des affleurements rocheux artificiels, relie les deux étangs suivants. Ses tranches sont constituées de lits de brique recouverts d'un enduit imitant la roche et sont disposées de manière à repré­senter une faille naturelle. Ces scènes représentatives rappellent certains des ouvrages de Keilig comme le «ravin» du bois de la Cambre et les «falaises» du parc public d'Anvers. L'organisation des étangs et du parc alentours a été définie en fonction de la situation des sources dans le domaine ».

On ajoutera que, pour ménager l’effet de découverte progressive des plans d’eau [2], on a joué à la fois horizontalement sur des courbes créées grâce à l’implantation des bosquets ou à la forme donnée aux étangs et verticalement sur les différences de niveaux d’un étang à l’autre [3].

Deux axes participant au réseau hydraulique subrégional se déploient dans le parc du Sud vers le Nord. Du côté Ouest, le ruisseau Floriaval et du côté Est une série de six étangs alimentés par des sources et reliés entre eux par un ensemble de déclivités. L’une de celles-ci est aménagée en cascade artificielle, tandis qu’une autre – plus légère – est dissimulée sous deux ponts donnant accès à une petite île.

© L. le Hardÿ de Beaulieu

La cascade figurant ci-dessus est due au rocailleur François Dumilieu [4] qui fut entre autres aussi l'auteur de réalisations au zoo d'Anvers, au parc Josaphat à Bruxelles ou à l'aquarium de Ghezizeh en Egypte.

© L. le Hardÿ de Beaulieu

© L. le Hardÿ de Beaulieu

[1] Parcs et jardins historiques de Wallonie ; Inventaire thématique. Vol. 3, Ministère de la Région wallonne, Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine ; Division du Patrimoine, 1999, p. 34-36. Sur les ponts et la cascade, voir aussi O. De Bruyn, "Un poumon vert, le domaine du Bois-Lombut à Gosselies", Les Nouvelles du Patrimoine, 2020, n° 165, p. 24 et s.; sur les ponts, voir Nathalie de Harlez de Deulin, Les jardins du château d’Annevoie. Histoire et génie hydraulique, ed. Société archéologique de Namur, Namur, 2020, p. 187.

[2] Il n'y a pas ici un seul plan d'eau, mais une succession d'étangs qui apparaissent au fil d'une progression qui met en évidence des niveaux et des courbes successifs. Sur le souhait d'éviter d'imposer un plan d'eau visible en une fois, voir F.E. Keilig, « Lettres sur l’architecture des jardins », Lettre III. - Journal d’Anvers, 6 mars 1856 .

[3] Sur le thème de l'eau au Bois-Lombut, voir aussi https://www.boislombut.be/environnement

[4] O. De Bruyn, "L'art de la rocaille: une longue histoire (III)", Demeures historiques et jardins, 2018, n° 199, p. 5-12, sp. p. 11.