La violence éducative ordinaire est une pratique qui consiste à utiliser des formes de violence physique, psychologique ou émotive pour discipliner les enfants et leur faire adopter des comportements qu’on estime être les bons. Et que cette violence est culturellement tolérée et banalisée par la société.
Les effets néfastes de la violence éducative ordinaire sur le développement émotionnel, psychologique et comportemental des enfants sont de plus en plus documentés et reconnus. Elle crée un environnement familial et éducatif basé sur la peur, la menace et la coercition, plutôt que sur le respect mutuel, la communication et l'empathie.
Les enfants qui sont victimes de ce type de violence peuvent développer des sentiments de honte, de culpabilité, de colère et de peur, qui peuvent affecter leur estime de soi et leur santé mentale à long terme. De plus, ces enfants ont plus de risques de développer des comportements agressifs, des troubles de l'attachement, des problèmes de comportement et des difficultés d'adaptation sociale. Les blessures émotionnelles prennent racine dans la VEO.
Il est important de reconnaître que la violence éducative ordinaire perpétue un cycle de violence intergénérationnelle, dans lequel les enfants qui ont été maltraités physiquement ou émotionnellement ont plus de risques de reproduire ces schémas de comportement lorsqu'ils deviennent parents à leur tour. Pour briser ce cycle, il est crucial de promouvoir des pratiques éducatives basées sur le respect mutuel, la communication ouverte et le soutien émotionnel.
La France célèbre le 30 avril, la Journée de la non-violence éducative ordinaire depuis 2004 et a voté, en 2019, la Loi relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires qui interdit les violences physiques et psychologiques dans l’éducation de l’enfant.
Différents pays ont mis en place de multiples moyens législatifs pour réduire la violence éducative ordinaire : Belgique, Suède, Finlande, Norvège, Autriche, Danemark, Lettonie, Croatie, Allemagne, Bulgarie, Togo, Kenya, république du Congo, Soudan du Sud, Uruguay, Venezuela, Brésil, Argentine, Costa-Rica, Honduras, Nouvelle-Zélande et au niveau fédéral des États-Unis.
Au Canada, seul les châtiments corporels sont encadrés par le Code criminel.
Pour en savoir plus : STOP VEO
EXEMPLES DE LA VIOLENCE ÉDUCATIVE ORDINAIRE :
LES VIOLENCES PHYSIQUES :
Bousculer l’enfant/le pousser/le tirer/lui tirer les oreilles/les cheveux…
Le laisser pleurer seul.
Le forcer à goûter/à manger/à finir son assiette.
Le priver de dessert.
L'empêcher d’aller aux toilettes
L'empêcher de boire/de manger
Lui prodiguer des soins sans prévenir, par derrière (nettoyer le visage/moucher)
Mettre un enfant sur le pot avant qu’il ne le demande.
L'allaitement et/ou le repas de l’enfant selon un horaire pré-établi et forcé.
LES VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES :
Crier/faire la grosse voix/ hausser le ton.
Faire les gros yeux/faire peur/effrayer l'enfant.
Réprimander.
Brimer.
L’isolement temporaire (sur une chaise, dans les escaliers, dans le coin…)
Récompenser les comportements dits acceptables et punir les comportements dits non-acceptables.
Ignorer l'enfant.
Pousser l’enfant à pleurer/provoquer ses pleurs.
Priver l'enfant d'affection.
Le punir/menacer de punir.
Faire du chantage.
Rabaisser l'enfant/l'humilier/l'insulter/se moquer de lui.
Rire quand l’enfant est en détresse.
Donner des surnoms humiliants/blessants.
Donner des récompenses.
Comparer les enfants.
Mentir/cacher des choses impliquant l’enfant.
Ne pas écouter l’enfant.
Ne pas arrêter de chahuter/chatouiller quand l’enfant le demande.
Ne pas respecter son intimité: entrer dans sa chambre sans y être invité, lire son courrier, ses comptes sur les réseaux sociaux, changer la couche de l’enfant devant tout le monde…
Critiquer ses amis, ses goûts devant lui.
Lui faire faire des promesses.
Se placer en autorité toute puissante.
Confisquer les objets précieux de l'enfant.
Mettre des étiquettes (positives ou négatives) à l'enfant.
Avoir des attentes qui ne concordent pas avec le développement de l’enfant.
Le forcer à mettre les habits que l’on choisit au lieu de respecter ses goûts.
Le forcer à faire des activités sans prendre en compte ses goûts.
Le réveiller brusquement, lumière vive, bruit, chatouilles.
Empêcher l’enfant de dormir.
Jeter les jouets de l’enfant sans son accord.
LES VIOLENCES CULTURELLES :
Imposer notre religion, coutumes et croyances.
Imposer notre notion du bien et du mal.
Percer les oreilles d’un enfant sans son consentement éclairé et réfléchi.
Forcer à demander pardon/à s’excuser.
Forcer à faire la bise/à se laisser embrasser.
Forcer à faire un câlin/à se laisser câliner.
L’exposer sur internet/dans nos conversations sans son consentement (photos, vidéos, raconter sa vie).
LES VIOLENCES DOUCES :
* Comportements, en apparence anodins, mais qui, répétés, peuvent être dommageables pour l’enfant.
Donner des surnoms et des sobriquets.
Utiliser du second degré alors que l’enfant n’est pas capable de le comprendre.
Presser l’enfant dans toutes ses activités.
Faire à sa place car on le trouve trop lent.
Exclure un enfant de la conversation en sa présence (parler de lui, dans une langué étrangère, en épelant les mots...)
Parler à l’enfant ou de soi en utilisant la 3e personne.
Le mettre devant un écran pour avoir la paix.
Utiliser un parc/couchette pour empêcher l'enfant de bouger.
Utiliser la poussette quand l'enfant veut marcher.
Forcer à rester à table pendant le repas.
LES VIOLENCES MÉDICALES :
Les violences dans le but de soigner.