Parlons puissance de machine à coudre

Sans remonter au début de la machine à coudre ou la puissance dépendait essentiellement de la force musculaire de l'utilisatrice ou utilisateur ( bras pour moulinette ou jambe pour pédale ) intéressons nous aux machines à coudre familiales équipées de moteur électrique.

Lorsque l'on parle de puissance, deux facteurs rentrent en jeu :

1) La capacité a passer non seulement des épaisseurs mais aussi des choses dures.

2) La vitesse de couture, le nombre de points par minute.

Pour répondre à ceci il y a la partie "mécanique de la machine" et sa partie "motorisation".

Pour la partie mécanique, sans rentrer dans les détails techniques une machine 80% métal, ( je parle bien sur de la mécanique et de la structure pas de son habillage ) sera plus solide et aura donc plus de capacité à passer des épaisseurs et du dur qu'une 80% plastique.

De même vu de l'extérieur, une machine plus "grande" et plus lourde sera plus "puissante" et apportera plus de confort de couture qu'une "petite" ultra légère .

Moteurs commandés par rhéostat :

En 110V puis en 220V cela n'a pas changé grand chose. Ce qui faisait la puissance d'une machine à coudre familiale c'était la puissance de son moteur, malheureusement pour coudre lentement le système du Rhéostat ( transformant la puissance en chaleur dans la pédale ) faisait non seulement ralentir la machine mais surtout lui faisait perdre de la puissance. Nos grand-mères étaient donc confrontées au dilemme suivant : pour piquer des tissus épais il fallait accélérer sinon le moteur n'avait pas assez de puissance, mais en accélérant l'aiguille se tord et casse, donc elles n'avaient d'autre choix que de mettre une aiguille plus grosse, malheureusement plus l'aiguille est grosse plus il faut de la puissance pour lui faire pénétrer les épaisseurs. De plus il ne faut pas oublier que la liaison entre la poulie du moteur et le volant de la machine se faisait le plus souvent à l'aide d'une courroie trapézoïdale qui imposait une traction importante pour ne pas patiner et donc consommait une bonne partie de la puissance du moteur. Par ailleurs les moteurs à charbon de part les frottement et les étincelles qu'ils produisent sont aussi par eux même de gros consommateurs d'énergie donc il n'y avait qu'une possibilité augmenter la puissance du moteur. Certains fabricants sont allés jusqu'à des moteurs de 120W alors que la moyenne était de 70W. ( Bien entendu je ne parle ici que de machines familiales ) Cependant augmenter la puissance d'un moteur ne va pas sans augmenter sa taille et son poids, ce qui obligea à chercher d'autres solutions car la taille et le poids de la machine était devenu crucial avec les machines portatives.

De nouvelles pistes sont étudiées puis utilisées avec plus ou moins de réussite. La première fut la diminution des frottements, galets caoutchouc, engrenages et ce qui maintenant est la norme, la courroie crantée, semblable à une chaîne de vélo plus de patinage mais surtout quasiment plus de tension donc de frottement. Cette simple évolution a permis de gagner pratiquement 20% de force de pénétration. Dans les années 1980 grâce à l'électronique naissante une nouvelle technique de gestion de la vitesse des moteurs va se faire jour et permettre ainsi aux couturières de tout poil de faire face à l'arrivée massive des jean's et leurs ourlets problématiques !

Moteurs à variateurs électroniques :

Grâce à ce variateur on peut faire varier la vitesse du moteur tout en gardant sa puissance nominale, les débuts furent un peu difficile car cela donnait un fonctionnement assez saccadé.

Sans augmenter la puissance nominale du moteur ( en fait les machines ne cousaient pas plus épais ) cela permettait de coudre plus lentement tout en gardant la puissance de pénétration, donc de moins casser les aiguilles. On trouve alors des machines entièrement mécaniques ou à commande électronique mais avec un moteur en 220V à variateur électronique. La puissance indiquée sur la plaque au dos de la machine bien qu'indiquant la puissance totale consommée ( moteur + lampe ) restait encore un point de comparaison solide pour "estimer" la capacité à passer des épaisseurs ou tout au moins du dur ! Il était alors évident qu'une machine marquée 70w serait plus puissante et rapide qu'une marquée 55w.

Moteurs " Brushless" ( Sans Charbons )

Avec la généralisation des machines à coudre électronique, la dernière innovation est le moteur brushless.

Il est très difficile de faire une comparaison de "Puissance" avec les anciens systèmes car ce type de moteur électrique élimine tous les inconvénients du moteur classique . Il est sans entretien et à performances égales, son rendement est toujours meilleur, ceci étant dû en partie à l'absence de pertes mécaniques (frottements) et électriques (étincelles) liées aux balais (charbons ).

Pour les machines à coudre haut de gamme nécessitant une commande et une régulation électronique du couple, de la vitesse et/ou de la position, les avantages du moteur sans balais sont tels qu'il est en train de devenir un incontournable des machines de qualité.

Le premier mot que nous allons bannir pour ne pas avoir l’air d’une nouille à une soirée Brushless, c’est le mot "couple " . Remplaçons le par "rendement". C’est à dire par la quantité d’énergie électrique transformée en énergie mécanique. Ou la propension d’un moteur à ne pas gaspiller l’énergie électrique en énergie thermique.

Si les moteurs à charbon d’antan sont surclassés par les Brushless, c’est parce que ces derniers ont un rendement beaucoup plus élevé. A taille plus petite, ils délivrent bien plus de "puissance", par ailleurs on peut les faire tourner beaucoup plus vite ce qui permet d'augmenter la démultiplication entre la poulie du moteur et le le volant de la machine ce qui fait qu'aujourd'hui nous trouvons des machines à coudre qui sont tout à la foi puissantes pour passer des épaisseurs et rapides dans leur vitesse de couture.

Le drame !

A l'heure du :" on trouve tout sur internet" et bien peine perdue, on ne peut pas trouver de comparatif de "puissance" sérieux d'une machine familiale par rapport à une autre car il y a beaucoup trop de facteurs techniques, pire encore, la grande majorité des revendeurs ne connaissent même pas les composants internes des machines à coudre, la plupart n'ouvrant jamais les capots d'une machine certains ne déballant même pas les machines avant livraison, sans parler de ceux confondant encore rhéostat et variateur électronique.

Je sais ce que vous allez me dire : " Mais sur internet il y a l'arme fatale du retour des utilisatrices " !

Alors là permettez moi de sourire, de rire ou parfois de pleurer en effet quand on sait que plus de la moitié des machines à coudre sont vendues sans que les utilisatrices ne reçoivent le moindre conseil d'utilisation, que 80% des utilisatrices, au bout de 2 ans, ne connaissent pas plus de 30% des capacité de leur machine et que par contre 80% des commentaires sur le net sont publiés dans les 2 mois suivant l'achat ... Je vous laisse vous même, en tirer, les conclusions.