01 : Interview de Jean-Pierre Vallaude, Président de Renault Histoire

T R O I S Q U E S T I O N S À

Jean-Pierre Vallaude

Président de Renault Histoire

Jean-Pierre, quels ont été les trois temps les plus forts de ta carrière chez Renault ?

J’ai exercé mon métier d’ingénieur dans trois domaines d’activités, ingénierie moteurs, ingénierie châssis et qualité, dans trois entreprises du groupe, Renault, American Motors, Renault Véhicules Industriels (devenu Renault Trucks dans le groupe Volvo), et j’ai bien connu trois cultures étrangères, américaine, suédoise, japonaise. Incontestablement, ma

mutation chez American Motors et la confrontation qui s’en est suivie avec sa culture d’entreprise américaine a fortement marqué mon début de carrière. Plus tard, ma mutation dans le monde du poids lourd et la découverte de la culture suédoise de Volvo a été aussi un moment très marquant ; et enfin, je citerai ma nomination au poste de directeur de la qualité du groupe comme troisième point fort.

Que peut apporter la culture Renault, modelée par l’histoire de l’entreprise, pour être le point d’appui d’une transformation radicale de l’entreprise ?

Le monde automobile dans son ensemble est confronté à un environnement très difficile : une crise sanitaire d’une violence extraordinaire dans un contexte de marché mondial en forte baisse et de mutations technologiques sans précédent. Pour Renault, s’ajoutent dix-huit mois de trouble managérial.

Mais dans son parcours, Renault a déjà su plusieurs fois rebondir. Certains disent que Renault n’est jamais aussi bon que dans la difficulté. C’est en faisant preuve d’audace, d’agilité, de créativité, de frugalité et grâce à la mobilisation de ses collaborateurs que Renault s’en est toujours sorti. Une fois encore, je suis convaincu que c’est en s’appuyant sur sa culture et en plaçant l’humain au centre du jeu que Renault va rebondir.

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Quel doit être le rôle de la DG de Renault pour organiser et soutenir cette confrontation féconde entre la culture Renault portée par notre association et les contraintes et opportunités du marché ?

Tout d’abord, dans quelques jours, Lucas Di Méo va prendre officiellement ses fonctions et je me permets de lui souhaiter la bienvenue. Pour répondre à cette question, je vais partir d’une phrase célèbre de Michel Gornet : « si on fait comme on a toujours fait, on aura les résultats qu’on a toujours eus ».

Il est clair que vu les résultats actuels, Renault doit changer des choses mais pour cela, encore faut-il bien connaître ce qui a déjà été fait pour ensuite le confronter aux idées neuves que ne manquera pas d’avoir la nouvelle direction générale. A l’évidence, Renault Histoire peut contribuer à la bonne connaissance de ce qui a déjà été fait de positif pour en comprendre les principes, peut-être oubliés mais sur lesquels il serait judicieux de s’appuyer ; et de ce qui s’est avéré négatif, il convient d’en tirer des leçons, car pour ne jamais faire deux fois la même erreur, il faut apprendre de ses échecs. « Je ne perds jamais, disait Nelson Mandela, car soit je gagne, soit j’apprends ! »

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