Ikebana signifie littéralement "donner vie aux fleurs". C'est un art martial traditionnel au Japon, qui consiste à réaliser des arrangements de fleurs et végétaux, selon des principes d'harmonie.
Les ikebanistes prêtent attention aux sens de croissance, couleurs, formes, lignes de différents matériaux végétaux, et cherchent à créer dans leurs compositions un équilibre dans l'asymétrie.
La pratique de l'ikebana, un art zen, permet une forme de méditation par l'observation minutieuse et la sublimation des végétaux. Très vite, le regard porté sur l'environnement naturel qui nous entoure s'en trouve changé.
L'ikebana devient peu à peu un art de vie, en quête de l'essentiel à travers une forme d'épure, procurant bien-être et raffinement au quotidien.
Les origines de l'ikebana remontent au Xe siècle au Japon, par la pratique de rituels menés par les moines bouddhistes, repris plus tard par la noblesse de la cour impériale et les samouraïs, séduits par son symbolisme et son raffinement.
Les premières écoles sont nées au XVe siècle, établissant et transmettant des règles précises de composition. L'école Ikenobo a été la première école d'ikebana.
L’école Ohara a été créée pendant l'ère Meiji par Unshin Ohara, ancien élève de l'école Ikenobo. Il inventa une nouvelle forme de composition, le moribana, dans des vases bas et peu profonds, avec l'utilisation de pique-fleurs, utilisant notamment les nouveaux végétaux venus de l'Occident, grâce à la réouverture du pays au reste du monde. C'est aujourd'hui la deuxième plus importante école d'ikebana au Japon.
Au Japon, la nature est particulièrement vénérée. L'ancienne religion japonaise, le shintoïsme, toujours pratiquée aujourd'hui, considère la nature comme sacrée. Il y a un esprit, "kami", qui incarne et anime les éléments qui la composent : vent, pluie, montagne, rivière, arbre...
L'ikebana s'attache à sublimer la beauté de la nature.
Dans la pratique de l'ikebana, une attention est portée au passage des saisons, et sa transposition esthétique dans les compositions. Seront ainsi valorisés les feuillages colorés à l'automne, le dépouillement en hiver qui souligne le graphisme des branches nues, le foisonnement des couleurs et floraisons au printemps puis en été.