Lettre ouverte aux médecins exerçant en Fédération Wallonie-Bruxelles

Je m'appelle Delphine Caprasse.

Je suis médecin spécialisée en prévention et aujourd'hui je lance une alerte :

Depuis plus de 20 ans je suis convaincue que "l'éducation à la promotion de la santé" est le seul moyen donner les clés aux familles pour résister aux catastrophes climatiques, sociales et sanitaires qui risquent d'arriver dans les années à venir.

Comme vous, aujourd'hui je désespère de voir les démarches politiques de promotion de la santé se développer sans les médecins :

- à partir de septembre 2024, la responsabilité officielle de cette éducation est donnée aux  professeur.e.s de gymnastique, sans formation spécifique validée par la faculté de médecine, vu que cette spécialité "n'existe pas" (or les élèves sont supposés aller vers eux pour recevoir une réponse à "n'importe quelle question" qu'ils pourraient se poser concernant la santé) ;

- les médecins scolaires, en principe chargés d'intervenir dans les missions d'information des élèves en matière de promotion de la santé, sont cantonnés (par manque de temps et de guidance) dans un rôle de promotion de la vaccination et de dépistage des problèmes, alors que pour vraiment aider les élèves à mieux prendre soin d'eux il faudrait les aider à développer leurs ressources de santé ;

- les références EBM disponibles en matière de conseil de prévention non médicamenteuse pour les élèves et leurs familles sont lacunaires, notamment dans certains domaines cruciaux comme l'approche de la douleur ou de l'instabilité de l'humeur ;

- le "système" souffre tellement de son inertie que les organismes publics en charge de la promotion de la santé de vos enfants ou petits-enfants ne savent plus quoi faire pour enrayer les épidémies.

Or c'est tellement important de transmettre notre expérience spécifique en tant que médecin dans la construction des notions véhiculées en promotion de la santé !

Avec l'aide de "non-médecins" qualifiés dans le domaine de l'éducation, du mouvement, de l'approche douce de la médecine, nous avons mis 4 ans à construire du matériel, une structure administrative, des idées d'approche,  un projet "clé sur porte" qui peut apporter du changement si maintenant des "médecins bénévoles" s'en emparent et le développent.

On a :

• des connaissances en matière de principes d'hygiène, d'accompagnement du stress, de développement du bien-être physique ;

• une base solide pour développer des outils permettant d'aborder "simplement" la discussion avec les élèves, adaptables selon l'âge et modulables selon votre expérience et votre créativité en matière "d'animation" ;

• un point d'appui pour commencer à développer la base de données "d'observations sur le terrain" nécessaire à l'orientation les politiques de santé "préventive" ;

• la certitude que si chaque médecin, qui dispose d'une demi-journée de temps en temps à "donner", va saisir l'occasion de rencontrer les élèves d'une classe ou deux, on sera tous gagnants : 

nous, médecins, en donnant du sens au fondement de notre métier 

qui est de promouvoir la santé de chacun de manière durable dans le temps, 

et eux, les enfants, leurs familles, leurs amis, en recevant toute 

la confiance et le bien-être qu'on pourra insuffler dans leurs vie

en les aidant concrètement à mieux s'organiser pour se protéger des maladies, quels que soient leurs moyens et histoire personnelle !

On peut TOUS prendre contact avec une école et proposer un peu de temps pour ça.

Moi, je vous propose aujourd'hui de se rassembler pour encore mieux :

• développer les supports et les idées,

• s'organiser afin que chaque école qui en a besoin puisse recevoir la visite d'un d'entre nous de temps en temps, selon la spécialité dans laquelle on peut partager de l'expérience,

• renforcer la démarche et obtenir qu'elle soit "reconnue" par les organismes officiels, voire intégrée dans les principes éducatifs à promouvoir ?

Sous l'égide de l'Asbl NAIMA, j'appelle aujourd'hui le "monde médical" à s'investir dans l'éducation, pour donner une chance aux générations futures de ne pas être pilotées un jour par des mesures sanitaires liberticides, rendues obligatoires par dégradation progressive de l'état de santé général des populations.

Et concrètement, dès aujourd'hui, je vous propose de me contacter si vous croyez aussi qu'ensemble on peut faire naître une étincelle d'espoir que le Monde peut être Imaginé Autrement... même en médecine !

En vous remerciant d'avance pour votre soutien à cette démarche, qui s'appuie sur un travail acharné de plusieurs années et dans laquelle je me "mets à nu", en tant que médecin engagée avec des idées "différentes", devant vous tous et toutes, mes chers.chères collègues.  

Bien à vous,

Delphine

Wavre, le 19/05/2024