Eléments historiques

Eléments historiques

C’est au IXème siècle que Villana ou Vislena nous est connu. L’origine de ce nom bas latin est une petite communauté de paysans libres, une « villa ».

L’implantation du lieu cultuel de Villana est bien difficile à dater. Il nous reste du Xème siècle une abside semi-circulaire, arasée, parementée en petit appareil. Elle est flanquée de deux massifs contreforts et de trois baies en plein cintre, dont deux partiellement condamnées. L’intérieur badigeonné laisse percevoir sous son effritement des fragments de fresques difficilement lisibles. Des oules acoustiques (poteries) de terre cuite auraient été incluses au XIII ou XIVème siècle dans les parois du chœur de cette petite église romane.

Devait succéder à cette église dont il ne nous reste que le chœur, la construction au XIIème siècle d’une église, et son clocher, dédié à la Ste Vierge (Santa Maria de Villena).

Une bulle du pape Innocent II (1130 – 1148) confirme la possession de cette église par l’abbaye bénédictine de Cormery, dont un prieuré à Villaines en dépendait déjà.

Le nouvel édifice de 50 pieds de long et 23 pieds de large était de plan, en croix latine, et recouvert d’une toiture en deux pentes. Son plafond était charpenté et on y accédait depuis la porte principale par la descente intérieure d’un escalier de sept marches. Au couchant, la façade pignon laisse voir une petite ouverture en plein cintre au-dessus de la porte principale.









Au sud-est l’édifice est flanqué à sa croisée d’un clocher-porche. Cette tour à la base massive et défensive est soutenue à ses angles par des contreforts plats à quatre retraits successifs. La partie supérieure est constituée d’une superposition de baies géminées à petits claveaux. Elles sont séparées par des colonnes à astragales imposantes, surmontées de chapiteaux parfois à décor foliaire. Une corniche ornée d’un damier couronne la tour. La flèche octogonale de la toiture charpentée, recouverte d’ardoises qui coiffe l’ensemble, ne nous confirme pas son origine du XIIème siècle.

Cette modeste église qui jouxtait au sud-est le cimetière paroissial, accueillit des sépultures jusqu’au XVIIIème siècle.

Ce fut pendant des siècles, avec un château construit à proximité (aujourd’hui disparu) l’un des rares édifices bâtis dans les vallées de cette paroisse. L’habitat était essentiellement troglodytique.

Malgré la construction en 1822 d’une tribune en bois au-dessus de la porte collatérale, l’église devenait trop petite. Au sud une galerie longeant la nef fut édifiée en 1828.

« Deux arcades chacune de 8 pieds de large et 10 de haut à partir de la clé du sol seront percées pour communiquer avec l’église ».

Cette paroisse à la population croissante dont l’activité principale était la fabrication de la vannerie, vivait dans la pauvreté voire le dénuement. L’église St André de Villaines dans un état délabré était de surcroît devenue trop exigüe pour l’accueil des fidèles.

C’est dans ce contexte qu’arrivait à la cure de Villaines en décembre 1843 l’Abbé Jean-Laurent CHICOISNE

Jean-Laurent CHICOISNE

Né le 12 avril 1812 à Meigné le Vicomte (49).

Ordonné à Tours le 24 juin 1836.

Nommé Vicaire à la Chapelle/Loire le 30 août 1836 puis curé de Villaines le 20 décembre 1843.

Fondateur de la Société Coopérative des Vanniers de Villaines le 15 novembre 1849 ainsi que de la Société de Secours Mutuel de ladite société dont il s’occupa personnellement.

Edificateur de l’oratoire de la Vierge au bourg en 1850.

Réédificateur de l’église St André en 1858.

Edificateur du presbytère en 1862 ainsi que de la sacristie en 1872.

Donateur d’un hospice et ses dépendances devenu maison d’école pour l’instruction des filles en 1878.

Il fût le premier aumônier du camp du Ruchard.

L’Abbé Jean-Laurent CHICOISNE meurt dans son presbytère le 21 février 1875.

Ses prodiges de désintéressement et de dévouement reconnus de tous en font le bienfaiteur de la commune de Villaines les Rochers.




Après avoir été si longtemps désirée, la décision d’agrandissement fut prise en 1856.

La mise en œuvre du projet fut dirigée par l’architecte diocésain Gustave GUERIN (1814 – 1881).

Le 22 avril 1858 était bénie la première pierre de reconstruction dans le style roman.

La nef de l’église du XIIème fût coupée en deux, ses murs gouttereaux et ses pignons restants furent rehaussés. Une nouvelle nef et un chœur de plan octogonal traversèrent l’ancien édifice. L’ancienne nef est devenue le transept de la nouvelle église. L’orientation du monument fut complètement modifiée et devint nord-sud. L’ensemble fut recouvert d’une toiture d’ardoise en deux rampants. La décoration intérieure fut confiée à la société St Grégoire placée sous l’égide de Louis-Marie Charles BODIN Comte de GALEMBERT (1813 – 1891).

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