Descriptif de l'église
Décoration intérieure de l’église
L’ornementation des 1200m2 fut répartie en trois tranches de travaux pour des raisons financières. L’exclusion de la dorure, l’emploi du silicate de potasse ainsi que la sollicitation de donateurs et la surveillance des travaux par l’Abbé CHICOISNE permirent de mener à bon terme le projet.
En 1859/1860 la voûte en berceau lambrissée fut peinte à l’huile par Henri GRANDIN auxiliaire de la société St Grégoire.
La nudité des murs crépis de la nouvelle construction laissait toute latitude à M. de GALEMBERT pour la répartition des tableaux. C’est le choix du style roman pour ces peintures dites nazaréennes qui fut arrêté. La tradition médiévale d’assimiler de grandes figures de l’Ancien Testament fut respectée dans l’ornementation des pignons est-ouest.
La cohérence du décor s’appréhende à trois niveaux de lecture :
- Le sanctuaire riche en symboles est consacré au mystère du Saint-Sacrifice. Les tympans au-dessus des grands arcs bordés d’arabesques, sont garnis de pampres, grappes et sarments enroulés dans le goût du Roman. Les fleurs des champs accompagnent les épis dont le prolongement de la tige donne le relief des pilastres. Les instruments de la Passion sont tenus par quatre anges encadrant l’autel. Différentes formes mystiques du Christ sont représentées dans quatre cartouches : l’agneau immolé, le pélican (qui donne ses entrailles pour nourrir ses enfants), l’agneau triomphant et la colombe tenant un rameau vert symbole de rédemption du genre humain. Le tétramorphe est inscrit dans des cartouches circulaires sur les quatre piliers à la croisée du transept tel les quatre évangiles qui sont les colonnes de l’édifice chrétien. Sur la face nord du transept sont représentés les douze apôtres formant un cortège d’honneur en avant du maître-autel qu’ils encadrent.
- La partie basse du transept et de la nef supporte au-dessus d’un lambris une draperie en trompe l’œil surmontée des 14 stations du Chemin de Croix sur un fond bleu intense. Différents événements ponctuant la vie de Jésus sont représentés par quatre grands tableaux : Jésus naissant (adorés par les bergers), Jésus et la Samaritaine (don de l’Impératrice Eugénie), Jésus agonisant et Jésus triomphant (jaillissant dans une mandorle étoilée). Au couchant, dans l’embrasure de la porte principale du XIIème une originale frise de poissons était peinte au-dessus de la cuve baptismale. Elle est surmontée d’arabesques et au sommet du pignon sont représentés Moïse et Aaron encadrant le Décalogue. A l’est le pignon supporte un grand Christ (en ronde bosse) entouré de rois et de prophètes. Un très beau couronnement de la Vierge, mère de Dieu, orne la partie haute.
- Le pignon sud de la nef ainsi que la face sud du transept sont décorés de saints personnages dont la représentation fut influencée par les donateurs.
