Couverture du livre Weapons of math destruction
de Cathy O'Neill
Geogebra : Résoudre des équations, représenter des fonctions, créer des constructions, analyser des données, explorer la 3D !
Gif généré par Erintagration : démonstration visuelle des intéractions entre élèves sur la plateforme Parlay.
Après la lecture du cadre de référence des compétences numériques, il m'a été possible d'identifier deux compétences que je considère maîtriser et deux autres que j'aimerais développer au cours de la session.
Tout d'abord, je crois avoir eu l'occasion de développer ma pensée critique à l'égard du numérique ainsi que ma culture informationnelle au cours des dernières années. En effet, j'ai été marquée par la propagation de la désinformation sur les réseaux sociaux lors des confinements. Je me suis donc intéressée au phénomène, notamment en écoutant la série Les Décrypteurs qui présente des outils pour la détecter. La lecture du roman Weapons of math destruction m'a permis, quant à elle, de me questionner sur les différents impacts du Big Data et des différents types d'algorithmes qui façonnent notre quotidien. Je crois que ses connaissances se reflètent sur ma manière d’utiliser le numérique en classe.
D'un autre côté, ce regard critique ne devrait pas freiner mon exploration du numérique et de ses multiples avantages. C'est pourquoi j'aimerais être en mesure de l’exploiter en tant que vecteur d'inclusion. Or, je ne m'y connais peu en termes d'outils numériques qui me permettraient d'adapter mes méthodes d'apprentissages aux besoins de mes futurs élèves.
J’aimerais également permettre aux jeunes d’aller au-delà de la consommation interactive (Romero, 2015) du numérique en classe. Je suis moi-même familière avec la collaboration à l’aide du numérique mais je n’ai jamais produit une SAE qui pousse mes élèves à le faire. J’utilise couramment des outils comme Google Doc, Teams et Canevas pour créer du contenu en équipe. Je crois qu’en apprendre plus sur cette compétence m’aiderait à développer un projet scolaire qui permettrait à mes élèves de co-créer avec le numérique de manière pertinente.
Mon activité interactive sera créée à partir d’un Google Forms et de Geogebra. Dans le cadre des cours sur le mouvement rectiligne uniformément accéléré en physique mécanique (MRUA), je distribuerai un exercice différent pour chacun.e de mes élèves. Iels devront résoudre au complet le numéro puis créer un graphique qui illustre les paramètres du problème sur Geogebra. Ensuite, iels devront déposer une photo de leur démarche et le lien de leur graphique Geogebra sur un formulaire Google Forms. Bien entendu, je devrai vérifier les graphiques et effectuer un retour auprès des élèves qui devront faire des corrections avant de partager le formulaire au groupe.
Je crois que cette activité permettrait aux élèves de mieux visualiser les problèmes de physique mécanique et de valider rapidement leurs démarches. La remise des démarches et des graphiques me permet de déterminer les concepts les mieux et les moins bien compris par la classe. De plus, le partage de note entre les élèves s’inscrit dans une démarche socio-constructiviste: les élèves auront l’occasion d’échanger pour résoudre leur numéro et de comparer leurs méthodes de résolution de problèmes avec leurs camarades de classe.
Malheureusement, je ne pourrai contrôler la participation des élèves après la publication du Google Forms. En effet, iels ne seront pas tenu.es d’aller consulter les remises des autres élèves. D’autre part, cela m’oblige à effectuer une vérification rigoureuse du contenu de tous les élèves, ce qui peut être chronophage. Je crois cependant que les plus-values décrits plus haut en valent la peine.
Je connais plutôt bien l’application Google Forms : j’ai déjà créé des sondages et des formulaires par le passé. Après avoir regardé la capsule disponible sur le site de cours à ce sujet, je serais en mesure de paramétrer précisément les réponses qui peuvent être soumises. Sinon, je connais peu Geogebra et j’aimerais explorer cette plateforme. Je tenterai de l’utiliser davantage dans le cadre de mon cours de physique générale.
Dans le cadre de mon stage 1, j’ai eu l’occasion de développer une activité pour mes groupes-classe sur la nutrition. La mise en contexte était la suivante : « Une terrible tempête s’abat sur l’école et il est maintenant impossible de quitter l'établissement! En attendant les secours, vous vous séparez les provisions de la cafétéria (en équipe). Combien de jours cela prendra-t-il avant que vous ayez épuisé votre garde-manger? » Un seul ordinateur était permis par équipe pour consulter les tableaux de valeurs nutritives d’aliments photographiés et placés dans un dossier Google Photos. Le reste du travail devait être fait avec leurs calculatrices et leurs manuels scolaires, et ce, le plus rapidement possible. Avec cette activité, les jeunes avaient à développer leur esprit de collaboration.
Au regard du modèle SAMR (Puentedura, 2010), l’activité aurait pu permettre de développer d’autres compétences si elle avait été davantage complexifiée, et ce, en intégrant le numérique. En permettant aux jeunes de choisir un logiciel pour effectuer les calculs, par exemple, Excel. Ceci aurait apporté une amélioration fonctionnelle (Augmentation) puisque l’activité impliquait des multiplications et additions simples, compétences déjà bien développées chez les élèves de secondaire 3.
D'ailleurs, en permettant les recherches Internet, la pédagogie entourant l’activité devra être repensée (Modification). Les élèves auront à comparer les données de différentes sources pour déterminer les paramètres de leurs calculs (ex. calories quotidiennes). Il faudra donc s’assurer d’avoir fait un rappel des caractéristiques d’une source fiable et exiger une bibliographie aux équipes.
Pour finir, puisque les ordinateurs accélèrent les calculs, les élèves pourront accomplir beaucoup plus dans le même laps de temps. Au lieu d’une course contre la montre, les équipes pourraient prendre la période pour co-rédiger un court rapport (Redéfinition). Tous les rapports seraient ensuite discutés et analysés à la fin du cours sous forme de discussion de groupe (Pourquoi diffèrent-ils? Quelles ont été les différentes sources utilisées?).
En conclusion, en appliquant le modèle SAMR, il est possible de transformer l’activité et de pousser les jeunes à développer leur pensée critique et leur capacité à résoudre des problèmes à l’aide du numérique.
Dans le cadre du cours Didactique des sciences I, plusieurs types de situations apprentissage-évaluation ont été présentées dont l’îlot de rationalité interdisciplinaire (IRI). L’activité consiste à étudier, analyser puis proposer une solution à un enjeu actuel donné, et ce, en mobilisant plusieurs disciplines. J’ai tout de suite pensé à ce type d’activité en explorant les outils Mindmeister et Parlay.
Le premier, plateforme permettant la création en équipe d’une carte mentale, permettrait de structurer la première étape consistant à cerner les multiples dimensions de l’enjeu par les élèves. De plus, puisque le projet se déroulerait dans plusieurs cours, les enseignant.es pourraient s’en servir pour faire le suivi de l’avancement entre chaque discipline. Les élèves pourraient également s’en servir comme fil conducteur de leur projet, disponible en tout temps.
Parlay, quant à elle, serait l’application idéale pour faire l’évaluation des équipes en fin de projet. En effet, ces dernières doivent parvenir à proposer, aux termes du projet, plusieurs solutions viables à leur enjeu. Or, celles-ci doivent se baser sur les informations recueillies par l'équipe et prendre en compte les aspects sociaux, environnementaux et économiques qui sont sources de discussions riches. Parlay encouragerait les équipes à se remettre en question entre elles et exercer leur pensée critique. Tout d’abord, chaque équipe aurait à rédiger un tour de table sur la plateforme afin que les autres équipes puissent le consulter et nourrir leurs réflexions. Ultimement, ces échanges ont le potentiel d’amener plus loin leurs projets. Pour finir, certaines fonctions de l’application permettent de dresser un portrait global de l’engagement individuel des élèves, ce qui aiderait l’enseignant.e à faire des interventions ciblées pour s’assurer une répartition équitable des tâches entre les élèves d'une même équipe.
Tout au long du cours TEN-1903, j’ai pu développer et raffiner les dimensions de ma compétence numérique que j’avais ciblées au début de la session.
Pour commencer, je crois avoir une utilisation plus éthique du numérique, dimension fondamentale de la culture numérique et du sens critique, qu’au début du cours. En effet, suite au cours sur les principes entourant les droits d’auteur, je sais désormais comment intégrer du contenu disponible en ligne à mes activités pédagogiques sans brimer les droits de leur créateur.ice. J’en profite pour distinguer les deux dimensions mentionnées : la culture informationnelle permet d’évaluer la crédibilité des informations divulguées en ligne alors que la pensée critique encourage les échanges et réflexions sur la place du numérique dans notre quotidien.
D’ailleurs, le cours sur la conception universelle de l’apprentissage (CUA) m’a particulièrement inspirée. En effet, j’ai pris conscience des possibilités que le numérique offre pour permettre aux jeunes de choisir la méthode d’enseignement optimale selon leurs besoins. Cependant, je crois que la pratique aiderait énormément à consolider ces concepts ; il y a plusieurs paramètres à considérer lorsqu’on permet aux élèves de choisir entre plusieurs options et cela semble nécessiter beaucoup d’organisation.
Finalement, j’ai appris qu’il n’est pas toujours pertinent d’utiliser le numérique et qu’une réflexion préalable doit être faite pour s’assurer de la pertinence de son utilisation et de la façon dont il sera intégré. Ainsi, le niveau d’engagement des élèves peut être nettement amélioré par l’entremise de la création de contenus en collaboration, un type d’activité que je n’ai jamais construite auparavant. Même si j’ai déjà moi-même utilisé le numérique pour co-créer, maintenant je sais que préparer une activité pédagogique de la sorte exige de considérer à la fois le contenu disciplinaire, les enjeux pédagogiques et les contraintes technologiques (modèle TPACK).