CreHack

A propos du projet : 

CreHack est un projet de neurosciences cognitives, partiellement financé par le programme de bourses francilien, Horizon 2020 Marie Skłodowska- Curie n° 945298. 

La partie principale de ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de la convention de subvention Marie Sklodowska-Curie n° 101026191.

La Fondation des Treilles a soutenu ce travail.

Un comité d'éthique officiel a approuvé le projet (CPP Ouest II - Angers, RCB : 2019-A02511-56).

La créativité est une capacité cognitive impressionnante qui fait de l'humain une espèce extraordinaire. Pour faire face aux défis actuels de notre société, la créativité est une compétence essentielle et nécessaire qui change la donne en matière d'innovation.

Pourtant, les mécanismes cognitifs et cérébraux de la créativité sont encore mal compris. Formellement, la créativité est définie comme la capacité à produire un objet/une idée à la fois original(e) et efficace. La créativité devrait donc impliquer un processus d'évaluation de l'efficacité et de l'originalité, en interaction avec un processus de génération d'idées candidates. Aujourd'hui, une approche de modélisation unitaire fait toujours défaut dans le domaine des neurosciences de la créativité, et le processus d'évaluation a été peu exploré.

Grâce à la modélisation computationnelle, le projet CreHack vise à étudier le rôle spécifique de la composante évaluative dans les mécanismes de créativité. Cette approche permet de démêler les différentes étapes du processus créatif. Le projet utilise un nouveau dessin expérimental pour développer ce modèle et étudie sa validité cérébrale par neuro-imagerie (IRMf).

LES RESULTATS

Dans ce projet, nous avons mené deux études comportementales et une étude IRMf. 

La première étude comportementale a été publiée (Lopez-Persem et al, 2023) et présente un nouveau modèle computationnel pour expliquer la production d'idées créatives. Ce modèle inclut une composante "évaluateur", qui attribue des valeurs subjectives aux idées candidates considérées par un individu avant de produire sa réponse finale. Nous avons constaté que les individus sélectionnent leur idée finale en fonction de la valeur des idées. Les valeurs subjectives peuvent être considérées comme la quantification de la mesure dans laquelle nous aimons/apprécions les choses. Elles sont directement liées aux préférences subjectives. Dans cette étude, les participants devaient fournir des associations de mots créatives en réponse à un mot cible. Il est intéressant de noter que plus les participants aiment leurs idées, plus ils veulent les proposer rapidement et plus ils les tapent rapidement sur un clavier. Cette étude démontre pour la première fois le rôle mécanistique des préférences dans la créativité sémantique.

La seconde étude comportementale (Battistello et al, en préparation) a reproduit et étendu les résultats à deux domaines de créativité supplémentaires : les dessins et les utilisations alternatives d'objets. Elle démontre que les préférences jouent un rôle dans tous les domaines de la créativité. 

La troisième étude a été menée à l'intérieur d'un scanner IRM (avec la même expérience que dans la première étude comportementale) et nous avons découvert que le système cérébral des valeurs, un équivalent du système de récompense, est activé proportionnellement à la mesure dans laquelle les participants apprécient leurs réponses lorsqu'ils les produisent. Cette étude confirme le rôle crucial des préférences dans la créativité, par le biais d'une explication biologique. Elle démontre que le système cérébral des valeurs attribue des valeurs à tout type d'éléments, y compris les idées auto-générées, et que la créativité dépend en partie de la façon dont nous aimons nos idées. Le manuscrit est actuellement en préparation (Moreno-Rodriguez et al, 2024).

Ces trois études ont été présentées par les premiers auteurs (Battistello et Moreno-Rodriguez) lors de conférences internationales sur des posters et par A. Lopez-Persem lors de conférences invitées dans des séminaires nationaux et internationaux et des conférences internationales.

Le projet a également permis de sensibiliser le grand public. A. Lopez-Persem participant régulièrement à des interviews nationales et internationales pour divers médias (BBC, Le Monde, France Culture, Phosphore, etc.) et à des événements scientifiques généraux (Semaine du cerveau).