J’ai découvert la photographie grâce à mon père et mon grand-père, qui étaient tous deux photographes. Mais c’est surtout avec mon père que j’ai véritablement plongé dans cet univers, en l’accompagnant dans sa boutique à Kinshasa, vers l’âge de 14-15 ans.
À cette époque, mon rêve était de devenir économiste ou footballeur, mais certainement pas photographe. Mon père voulait que je reste avec lui dans son magasin, alors que je n’en avais aucune envie. Je voyais cette activité comme une contrainte et non comme une passion. Je poursuivais mes études de commerce avec l’objectif de devenir économiste.
Curieusement, ce qui m’a poussé à m’intéresser à la photographie, c’était une fille dont j’étais amoureux. Ses parents, PDG d’une entreprise, organisaient régulièrement de petites fêtes le week-end et avaient besoin d’un photographe. Par amour – ou peut-être par instinct de rapprochement – j’ai accepté de prendre des photos pour eux. Sans vraiment m’en rendre compte, cet engagement a été le premier pas vers ce qui allait devenir ma vocation.
J’ai obtenu mon diplôme en techniques de commerce à 17-18 ans, puis j’ai eu l’opportunité de venir en Suisse, à Zurich, grâce à l’invitation de mon frère. C’est lors de ce voyage entre l’Afrique et l’Europe que j’ai eu un déclic. La photographie, que je voyais autrefois comme une contrainte, m’est apparue comme une passion profonde qui avait toujours été en moi, sans que je m’en rende compte. Lorsque je prends des photos, cela me procure une joie indescriptible. Il faut le vivre pour le comprendre.
Désireux de me former, j’ai commencé à chercher des cours. Cependant, la barrière de la langue – le suisse-allemand – m’a empêché de m’inscrire immédiatement en Suisse. J’ai alors décidé de suivre une formation à distance à Paris, pendant cinq ans...
Trois mois après mon arrivée en Suisse et le début de mes études de photographie par correspondance, j’ai rencontré mon ex-femme. Elle m’a soutenu pendant deux ans, à une période où je ne travaillais pas encore et me concentrais uniquement sur mes études. Nous nous sommes mariés et avons déménagé à Genève, où j’ai trouvé un emploi dans un laboratoire de photographie. J’y ai travaillé pendant cinq ans tout en poursuivant ma formation. Entre-temps, j’ai également effectué un stage dans un laboratoire professionnel de photographie à Genève, "Image de Marque", et me suis rendu plusieurs fois à Paris pour des apprentissages.
Après avoir obtenu mon certificat en photographie, j’ai décidé d’ouvrir ma propre entreprise, Flashcolors, en 2006, à la rue Boutini. J’y suis resté six ans avant de déménager mon magasin à la rue de Lausanne 80 en 2012, où j’ai exercé pendant sept ans. En 2019, j’ai de nouveau changé d’emplacement, toujours à la rue de Lausanne, mais cette fois au numéro 36. Malheureusement, la pandémie de Covid-19 m’a contraint à fermer définitivement mon magasin en décembre 2020.
Ce coup dur m’a fait envisager de tout arrêter et de quitter la Suisse pour partir à Los Angeles ou New York, afin de me spécialiser dans la photographie de portrait. En attendant, j’ai travaillé depuis chez moi pendant toute l’année 2021. Finalement, en 2022, j’ai trouvé un bureau à l’intérieur de l’hôtel Warwick, où je suis installé jusqu’à aujourd’hui.
Depuis la création de mon entreprise jusqu’à aujourd’hui, j’ai eu l’opportunité de travailler sur des projets prestigieux :
Reporter aux Nations Unies
Photographe au Festival de Cannes
Shooting pour des marques de bijoux et de vêtements de luxe
Reportage à Davos chaque année
Photographies lors de réceptions pour des événements diplomatiques
Photographe de la Dynastie de Savoia (Italie)
Mon parcours, semé d’embûches et d’opportunités, m’a fait comprendre une chose essentielle : la passion finit toujours par nous rattraper, même lorsqu’on essaie de l’ignorer. Il faut toujours croire en ses rêves, ne pas laisser les autres dicter notre chemin et rester maître de ses décisions, car notre vie nous appartient. Rien n’est facile, et parfois on a l’impression que tout va s’arrêter, mais il y a toujours une force cachée en nous qui nous pousse à nous relever et à poursuivre nos ambitions. C’est pour cela qu’il ne faut jamais abandonner, rester positif et suivre son destin...
Merci.