Témoignages

Gilbert, Pimont (Saint-Epain)

Nous avons acheté notre maison, une longère, en 1979. A cette époque, il y avait très peu de circulation, de mémoire un camion toutes les 5 minutes. Puis le « marché commun » s’est développé et le nombre de camions a considérablement augmenté. Aujourd'hui, selon Vinci Autoroutes, nous sommes dans une zone sonore de 65 dBa, ce qui est une moyenne pondérée ! Selon les vents, nous subissons des nuisances bien plus grandes. Nous disposons de murs très épais (1 mètre), de portes et volets double vitrage et d’une bonne isolation des combles ce qui rend le bruit intérieur assez faible. Le problème se situe à l’extérieur, même si « la bête humaine » s’habitue à tout… C’est un bruit continuel, d’autant que nous sommes des adeptes des activités de plein air : jardinage, marche,… La gêne se situe aussi au niveau de la pollution atmosphérique : quand nous nettoyons le toit de notre véranda, la pellicule huileuse que nous retirons ne trompe pas et on oublie, un peu, que c’est pire que le bruit, à terme.

Stéphanie, Villeperdue

Nous avons fait construire notre maison fin 2000 et y vivons depuis mai 2001. Elle est située à 150 m de l'autoroute. A l'époque, nous nous apercevions très peu de sa présence aussi bien visuellement qu'acoustiquement. Mais depuis environ 3 ans, depuis des travaux de défrichement et changement de revêtement réalisés par la société autoroutière, nous avons une vue des plus désagréables sur l'A10 et nous entendons son bruit lancinant à l'intérieur de la maison, ce qui n'était pas le cas autrefois. Nous souhaitons vivre fenêtres ouvertes et non cloisonnées.

Christian, hameau de Sauvage, Pussigny

Nous habitons une maison du 17e siècle dans un hameau plein de charme. Quand nous l'avons acheté en 1990, le bruit de l'autoroute, située à 150 m environ, était tout à fait supportable : la circulation à cette époque étant bien moins importante. Les nuisances se sont accentuées avec les années mais aussi, avec la construction de la LGV et d'un tunnel pour l'A10, jusqu'à devenir insupportables aujourd'hui. Le bruit est permanent à l'extérieur comme à l'intérieur : nous ne pouvons même pas ouvrir les fenêtres la nuit. Les protections acoustiques mises en place par Vinci ne sont d'aucune efficacité et amplifie, peut-être même le problème : ce sont des murs anti-bruits réfléchissants et non absorbants !

A10, LGV… nous cumulons des nuisances sonores très importantes sans parler de la qualité de l'air respiré qui n'a jamais été contrôlée. Notre habitation a perdu toute son âme de maison de campagne.

Geneviève, Vellèches

J'habite une maison du XVe siècle, acquise par mon arrière grand-mère en 1917. Chaque génération de ma famille en a apprécié sa tranquillité, son paysage reposant avec une vue dominante sur la campagne environnante… jusqu'en 1975. Située à 360 m de l'autoroute A10, la maison a d'abord subi des nuisances lors des travaux de construction : bruits assourdissants, tremblements qui ont causé des fissures dans les murs… Mais surtout, le ''bruit'' de la campagne à 30 dB environ a été irrémédiablement remplacé par le bruit de la circulation, notamment des poids lourds d'années en années toujours plus nombreux, pour atteindre 60 dB annualisés en 2015 soit au minimum une multiplication par 100 du bruit ambiant !

Dès l'ouverture, en octobre 1977, nous avons posé des verres épais sur toutes les ouvertures de façade. Nous avons également planté sur une de nos parcelles de terre en bordure de l'A10, une peupleraie pour assourdir le bruit, mais sans effet réel car ne protégeant qu'une petite partie du tracé visible de notre maison, d'autant plus que le feuillage caduque est inexistant la moitié de l'année. Aujourd'hui, nous vivons fenêtres fermées toute l'année, aussi bien le jour que la nuit, y compris en période de canicule ! Malgré son cachet historique, notre patrimoine immobilier est dévalorisé par la proximité de l'A10. Il le sera encore plus avec l'élargissement et la construction d'une nouvelle voie qui rapprochera encore plus les poids lourds de notre maison. Depuis 1917, 4 générations ont entretenu, restauré cette maison afin de conserver le patrimoine architectural laissé par les précédents propriétaires, mais aujourd'hui ces travaux nécessaires ne pourront jamais être valorisés lors d'une revente future, faute d'acheteurs. Il est douloureux de constater qu'autant d'effort, de travail, de peine et d'abnégation soient réduits à néant pour des intérêts financiers faisant fi des articles de la Charte de l'environnement de 2004. Il est encore temps et possible de faire quelque chose pour empêcher que nos habitats dispersés ne deviennent que des ruines jalonnant le tracé de l'A10... Nos "Enfants" ne nous le pardonneront pas.

Isabelle, vallée de Courtineau (Saint-Epain)

J'ai hérité de la maison de mes grands parents : une petite longère qui est dans ma famille depuis au moins le milieu du 19e siècle. J'y habite depuis 18 mois après de vastes travaux de restauration. Située au creux de la vallée de Courtineau, jamais je n'aurai cru y entendre, de manière aussi prenante, le bruit de l'autoroute pourtant située à 1 km de là ! Ces derniers temps, j'ai renoncé à m'installer sur ma terrasse le soir car j'avais l'impression d'être assise au bord de l'autoroute, ou plutôt au pied du viaduc ! Car c'est le bruit de la circulation sur le viaduc du Courtineau que j'entends. Le bruit doit se trouver ''coincé'' et amplifié dans la vallée. Selon le sens du vent, il est plus ou moins fort.

Je possède, à flanc de coteau, une ancienne habitation troglodytique. J'espérais la rénover pour la louer en gîte mais, située légèrement en hauteur, l'intensité du bruit y est encore plus grand si bien que je préfère renoncer à ce projet. On ne loue pas un gîte pour y rester enfermé, sans pouvoir profiter de la beauté du site !

Ayant fuit les nuisances sonores de la ville, je déplore maintenant le fait qu'aujourd'hui le centre de Tours soit moins bruyant que ma chère vallée de Courtineau.

Le viaduc actuel du Courtineau : 2 ponts à pile sans aucune protection acoustique.

Grégory, Les Baffaults, Villeperdue

Nous avons acheté notre maison il y a 2 ans. Cette maison, qui date des années 90, nous a séduit lors de nos différentes visites. Il faut dire que les conditions atmosphériques étaient bonnes : on entendait bien sûr un peu de bruit, mais rien à voir avec ce que l'on subit avec un vend d'ouest ou sud-ouest, même modéré. C'est alors invivable : le bruit sourd nous empêche de dormir, nous sommes obligés de fermer les fenêtres en plein été, et en journée, il y a une réelle nuisance, si on est en terrasse ou dans le jardin, nous devons élever la voix. En période de forte circulation, les effets sont décuplés, ce qui nous fait dire qu'avec l'élargissement et l'augmentation du trafic, ces nuisances vont augmenter. Pourtant des solutions existent : murs anti-bruit, revêtement de la chaussée… 5dBA en moins, c'est déjà énorme !