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La glace est bien là, d'une bonne épaisseur.
Le ciel est bleu, le soleil brille, des cygnes d'un blanc immaculé sillonnent les airs, c'est magnifique.
Il faut insister un peu pour que le chien consente à nous suivre sur la glace puis la confiance prend le pas sur l'instinct et il se détend.
Nous nous éloignons du port de Nonsard pour nous diriger vers l' « île aux moutons » (en été des moutons y sont amenés sur une barge)
Nous distinguons au loin une zone plus sombre à la surface du lac : elle nous intrigue car il n'y a pas de courant particulier à cet endroit. Pourquoi n'y aurait-il pas de glace par là-bas?
Nous marchons sur la glace d'un pas de plus en plus assuré, une fine couche de neige y facilitant l'adhérence : on peut même y faire du vélo.
Vu du ciel, ça doit être génial, un peu frisquet peut-être!
Parvenus sur l'île,
nous comprenons que la noirceur apparente de la surface du lac est due à la présence d'une myriade de poules d'eau,
serrées les unes contre les autres.
Leur présence, combinée à celle des cygnes, entretient un trou d'eau libre.
Nous en découvrons un 2ème de l'autre côté de l'île.
Il doit leur en falloir de l'énergie pour empêcher le gel de faire son œuvre alors qu'il fait facilement -15°C depuis plusieurs nuits!
Pour boire et manger, ces 2 trous d'eau leur sont vitaux.
Malgré ma passion pour le froid, j'espère qu'il ne durera pas trop longtemps car la surface d'eau libre doit se réduire de quelques m2 chaque nuit....
Quelle vulnérabilité! Elle n'a d'ailleurs pas échappé à un renard que nous voyons traverser un bras du lac au loin sur la glace.
Le soleil décline rapidement à cette époque de l'année et si l'atmosphère se refroidit à la vitesse grand V, les couleurs, elles se réchauffent.
Une heure environ avant le coucher du soleil, d'un seul coup, tous ensemble, les oiseaux sont pris d'une frénésie incroyable.
Les cygnes, en formations de quelques éléments, décollent, font un tour au-dessus de l'île, parfois deux, puis regagnent la surface du lac au bout de quelques minutes.
Le tout dans un vacarme incroyable :
course des pattes palmées battant la surface de l'eau ou de la glace au décollage, chuintement généré par leurs ailes puissantes, cri aigu des bestioles, puis atterrissage.
Le plus élégant et le plus bruyant se fait dans l'eau.
Le plus rigolo se fait sur la glace : la bestiole dérape sur plusieurs mètres, essayant de conserver son équilibre, pas toujours avec succès : crise de fous rires garanties pour les spectateurs, un peu jaloux de l'élégance de ces oiseaux dans les airs!
Tout ça multiplié par des centaines d'oiseaux!
Copain, chien raisonnable, sait qu'il ne doit pas les embêter!
Pleine lune sur le lac...
Soudain, en quelques minutes, tout se calme et les oiseaux s'installent pour une longue nuit glaciale dans leur « douillet » trou d'eau.
A croire que cette débauche d'énergie avait pour but de les réchauffer avant d'affronter le froid nocturne?
Le soleil ne chauffe plus guère...
Quelques instants plus tard, le soleil disparaît derrière l'horizon et c'est avec un pincement au cœur que nous quittons les oiseaux.
La pleine lune éclaire d'une lumière blafarde la campagne lorraine : la nuit promet d'être fraîche!
C'est décidé, nous revenons demain avec les filles. Il faut leur montrer ça!
Les cygnes sont au RDV.
Cette fois j'ai pris mon zoom : pas facile de capturer ces animaux en plein vol! Vive le numérique!
L'atmosphère en fin d'après-midi est paisible.
Et puis comme hier, les oiseaux se mettent à voler dans tous les sens: on ne sait plus où donner de la tête.
On a vraiment le sentiment de vivre un moment exceptionnel, sans doute du au gel quasi total de la région qui oblige les oiseaux à se concentrer sur cette partie du lac.
Vivement le printemps pour eux!
Espérons encore un bel hiver l'année prochaine...