En route maintenant vers Zadar d’où nous allons prendre le bac pour Dugi Otok à 19h.
La traversée se fait de nuit, dommage car le bac se faufile encore une fois entre plusieurs îles.
Nous arrivons à Brinj, à peu près au milieu de cette île qui comme la plupart des îles croates s’étire tout en longueur.
Dimanche 04/11
Beau temps!!!
Vite une plage : direction la baie de Sakarun au NO de l’île.
Une vraie plage avec du sable, une eau cristalline très peu profonde qui fait presque 20°C (mieux que la Bretagne en été!)
Le fond de l’air est un peu frais alors en attendant que ça se réchauffe nous nous baladons jusqu’au joli petit port de Veli Rat
puis nous perdons un peu dans une oliveraie
avant de retrouver la plage de Sakarun.
Vers 11h, je jette un regard inquiet vers le ciel qui se couvre par le nord.
Vite, on remballe et on file vers le sud mais les nuages vont aussi vite que nous…
Nous arrivons à la pointe sud de l’île dans la baie de Telascica.
C’est une zone protégée et l’accès au lac salé de Mir ne se fait qu’à pied (2 km)
La baie est parsemée de plusieurs îles et îlots, un vrai dédale, c’est beau.
Sur le chemin du lac de Mir se trouvent 2 restaurants destinés aux plaisanciers, fermés bien sûr en cette saison.
Ça gâche un peu l’endroit…
Heureusement, le comité d’accueil est très affectueux (et assez gourmand, prompt à nous fouiller les poches!)
Le lac salé n’est pas vilain mais bon, on dirait simplement une crique de plus.
Il parait que son eau est plus chaude que celle de la mer.
Mon idée était depuis le départ d’essayer d’avoir une vue sur l’archipel des Kornati depuis la pointe sud de Dugi Otok.
De là où nous sommes (flèche), ce n’est malheureusement pas possible.
Mais nous remarquons sur cette carte qu’un réseau de chemins de terre parcourt la péninsule opposée, de l’autre côté de la baie de Telascica.
C’est parti!
Quelques km plus loin, nous nous dirigeons vers la plage de Proversa (accès uniquement à pied)
Depuis le col qui se situe juste avant de descendre sur la plage, nous découvrons enfin ces fameuses Kornati .
Comme elles sont bizarres!
Comme elles sont belles!
Nous décidons de dormir ici, nous sommes scotchés par la beauté du lieu.
Avec Fred, nous montons sur un petit sommet voisin pour avoir une vue encore plus étendue: beau, très beau.
Et encore…. Il n’y a pas de soleil…
Demain peut-être?
Lundi 05/11
J’ai mal dormi, à guetter toute la nuit le ciel pour voir s'il y avait des étoiles.
A 5h, nuages.
A 6h, ciel orange!!!!
Vite, je remonte à toute vitesse en haut de la colline, juste à temps pour voir le soleil disparaître derrière une épaisse couche de nuages!
J’essaie de maîtriser mon essoufflement pour ne pas faire bouger l’appareil photo quand je déclenche avec le peu de lumière présente.
On a toute la journée devant nous pour profiter de l’endroit avant de reprendre le bac pour rentrer.
Le soleil finira bien par revenir!
Nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres vers la plage de Cuccica et c’est encore plus beau (eh oui, c’est possible)
Nous descendons à pied jusqu’à la mer et en remontant faisons la découverte de ces étranges « cornichons péteurs »:
Quand ils sont à point, le simple fait de les détacher de leur tige entraîne l’expulsion d’un puissant jet de graines à plusieurs mètres.
Avec un peu d’expérience, on peut se faire un stock d’explosif qu’il suffit de dégoupiller après l’avoir orienté en direction de sa cible. Détail appréciable, le jus est très amer mais ne pique pas les yeux.
Je vous laisse imaginer ma surprise quand, me baissant pour cueillir l’un des ces curieux fruits, celui-ci m’explosa dans les doigts.
Après cet amusant intermède… toujours pas de soleil.
Mais…. Ça s’arrange…
Le soleil nous gratifie de quelques rayons!
Une éclaircie se profile à l’horizon!
Le calcaire est partout, ménageant des lapiaz difficilement franchissables pour le chien.
L’île est très aride et il n’y a pas d’eau, pas de source, pas de puits.
C’est sans doute la raison de l’absence quasi-totale de tourisme sur l’île.
Nous avons d’ailleurs croisé 2 camions d’eau.
Sinon, c’est l’eau de pluie…
Le paysage a souffert d’incendies récents mais garde toute sa beauté.
La géologie est vraiment particulière.
Les oliveraies sont soigneusement entretenues, protégées du vent et du feu par les murs.
Au fil de la journée, la température devient très douce, idéale pour tremper nos pagaies dans ce paysage de rêve!
Mais l’heure du bac approche, un dernier regard vers les Kornati.
Nous passons par Sali, « la capitale » de l’île, toute petite.
Dans une petite épicerie (dans la maison rose) nous faisons provisions de fruits, confiture et délicieux yaourt à boire.
Sur le quai, les olives sont stockées dans de grosses barriques.
Ensuite nous filons vers Brinj où le ferry nous attend à 18h15 (il n’y a que 2 bateaux par jour).
On a adoré Dugi Otok: île hors du temps, épargnée par le tourisme du fait de son manque d’eau.
Les villages n’ont pas la beauté de ceux de Hvar, Korcula ou Peljesac, ils sont d’une architecture plus banale (sans être de type balnéaire comme ceux de Pag) mais les paysages sont uniques.
Le revers de cette absence de tourisme, il faut l’avouer, est que les plages ne sont pas nettoyées et sont donc parfois jonchées de tout ce que la mer y dépose, au gré des vents et des courants, en particulier à l’extrémité nord de l’île.