APPEL A COMMUNICATION


À la demande de plusieurs collègues et chercheurs d’ici et d’ailleurs, nous prolongeons les délais de cet appel d’un mois

(Dernier délai pour envoyer les propositions : 30 novembre 2021)

Appel à communication

« Représentation », mot clé qui accompagne la production culturelle de l’humanité ainsi que sa réception depuis ses balbutiements, demeure d’une actualité brûlante vu son caractère transversal et ses capacités de renouvellement. Ce terme désigne de manière globale ce rapport qu’établit l’être humain avec la réalité. Il fait donc intervenir un intermédiaire entre lui et le réel en ayant recours à une sorte de médiation. Cette dernière pourrait être une langue, un produit culturel, un symbole, une création ou une convention... La littérature et les arts peuvent être considérés comme des outils de médiation mais ne peuvent se limiter à cette fonction puisqu’ils sont censés constituer des œuvres. Ils sont appelés à jouer parfois un rôle indépendant de leur référent initial ou de leur source d’inspiration… Toutefois, l’interprétation de cette relation pourrait aussi dépendre de la réception. Le regard-esprit qui reçoit une œuvre-représentation n’est jamais neutre.

Alors s’impose d’ores et déjà la question du rapport entre l’œuvre et la représentation. Doit-on entendre par représentation une certaine analogie, correspondance, ressemblance, similarité, voire identité ?

Dans son ouvrage La Crise de la représentation, le philosophe Daniel Bougnoux affirme : « Représenter implique l’extraction d’un schème à partir d’un territoire et sa transposition dans un autre monde – dont les matériaux, les supports ou l’élément sont généralement plus diaphanes ou faciles à manier – appelé carte. »

Ce sont bien cette transposition et son résultat qu’il convient d’interroger. En nous inscrivant dans l’actualité et en prenant en compte l’évolution des concepts et de la technologie, une interrogation s’impose : pourquoi représenter aujourd’hui par des formes classiques et traditionnelles (peinture et récit…) alors que nous sommes à l’ère du numérique ?

Toutefois, il faut signaler que l’impact du numérique ou du digital n’est pas absent. Ceci est pris en compte et influence de plus en plus la représentation dans différents domaines. Que l’on choisisse la méthode traditionnelle ou que l’on implique les nouvelles technologies dans ce processus, « l’acte de se représenter n’est pas un acte gratuit », comme l’affirme Pierre Guenancia qui ajoute : « on ne se représente pas quelque chose seulement pour le plaisir de faire vivre en imagination un fragment du monde, il n’a donc pas un caractère « esthétique » mais un caractère « pratique » parce qu’il modifie la conscience qui se rapporte à une chose et constitue de ce fait une actualisation et une activité plus grandes de la conscience de soi, des autres et du monde. »[1].

Il est intéressant de constater que les outils mis à notre disposition par le développement technologique pourraient aussi constituer des obstacles. L’évocation de la caverne dans le constat fait par Pierre Guenancia mérite toute notre attention : « En tous les domaines nous serions séparés des choses mêmes ou de l’être par des écrans qui nous cachent la réalité en même temps qu’ils nous présentent des images, des représentations, des artifices de tous ordres, comme dans la célèbre allégorie de la caverne. »

Alors, les apports de l’ère du digital facilitent-ils ou compliquent-ils l’opération de représentation ? De quelle manière les mutations sous leur impact se manifestent-elles dans les divers domaines qui nous préoccupent ?

Nous savons, par exemple, que l’intégration du concept de représentation en sciences de l’éducation en général, et en didactique plus particulièrement, a contribué à la mise à l’écart des méthodes traditionnelles et à l’ouverture sur de nouvelles pratiques pédagogiques.

André Petitjean dissocie la Représentation des représentations : « Ce qui me permet de définir la Représentation comme l'activité socio-cognitive, j'ajouterai discursive, par l'intermédiaire de laquelle chaque individu catégorise et interprète les objets du monde et les représentations, comme les produits de la pensée ordinaire, telle qu'elle se matérialise dans les croyances, les discours et les conduites des individus. »[2]. Ainsi qu’elles soient processus ou produits, les représentations sont à la fois « obstacles et points d’appui, elles doivent être repérées, objectivées, travaillées par les pratiques d’enseignement. »[3]

Il sera donc question, dans cet axe, de présenter des dispositifs de repérage et d’objectivation des représentations au sein d’une classe de langue, ainsi que d’exposer des outils à même d’analyser les pratiques d’enseignement / apprentissage en relation avec ce concept. C’est à ce niveau qu’il serait légitime d’interroger l’impact des nouvelles technologies et de la digitalisation, notamment après l’expérience de l’enseignement à distance imposée par la pandémie de la Covid 19 (2020-2021).

Dans d’autres domaines, les mêmes interrogations s’imposent. La représentation dans les œuvres littéraires a connu et continue de connaitre d’innombrables mutations aussi bien au niveau de la forme que du fond. Le livre numérique aurait, selon certains observateurs, un impact direct sur l’esthétique même du texte de création. La dimension esthétique est remise en question. Cependant ce que nous appelons « esthétique » est en lui-même problématique. Jean-Pierre Cometti pointe du doigt cet aspect : « Le mot « esthétique » désigne un ensemble de pratiques, d’intérêts ou de conceptions passablement étendu, dont les frontières sont vagues et instables. D’un strict point de vue critique ou théorique, les études littéraires, l’histoire, les sciences sociales, la linguistique, la philosophie, voire les sciences de la nature peuvent revendiquer des intérêts dans ce domaine, avec l’ambition d’apporter un éclairage que nul n’a le droit de sous-estimer a priori. »[4]

Il faut dire que la langue n’est pas figée et son évolution amène à poser la question de la représentation dans ses rapports avec la précision sémantique. Par ailleurs, au-delà d’une seule langue, il est aussi tout à fait essentiel d’interroger la traduction et son rôle dans le transfert des représentations à l’ère de la mondialisation.

S’agissant de la représentation, la palette des domaines qui nous interpellent s’élargit assez rapidement. Cependant, afin de mieux cerner notre propos, nous envisageons focaliser le colloque international de 2022 sur les mutations introduites par l’impact de la digitalisation sur la représentation.

Nous suggérons à titre indicatif ces quelques axes :

- Littérature : représentation entre produit final, processus et influence du numérique

- Didactique et représentation : quelles nouvelles pratiques ?

- Le livre numérique : usages et transformations

- La réception comme représentation : en classe, face à un spectacle et dans l’espace public.

- Cinéma, théâtre, peinture et les nouveaux défis de la représentation.

- Représentation et réseaux sociaux

- TICE : digitalisation et son impact sur la réception

- Traduction et transfert des représentations

- Éducation et construction des représentations

- …



[1] Guenancia Pierre, Le regard de la pensée. Philosophie de la représentation, Paris, PUF, 2015.

[2] Petitjean André, « La transposition didactique en français » In: Pratiques : linguistique, littérature, didactique, n°97-98, 1998. pp. 7-34.

[3] Halté Jean-François, La didactique du français, Paris, PUF, Collection « Que sais-je ?», 1992.

[4] Cometti Jean-Pierre, Art, représentation, expression, PUF, 2002


MODALITES DE SOUMISSION

Les communications orales auront une durée de 20 minutes. Les propositions doivent nous parvenir en prenant en compte les paramètres suivants :

  • Langues du colloque : arabe, français et anglais

  • Fichier Word incluant le nom de l’auteur, affiliation, coordonnées complètes, titre de la communication, 5 mots-clés, un résumé́ d’environ 500 mots et une brève notice bio-bibliographique de l’auteur.

  • A côté des chercheurs et des universitaires, les doctorants sont également vivement encouragés à soumettre des propositions soit sous forme de communication ou de posters.

  • La procédure de publication des actes du colloque s’enclenchera dès le mois d’avril 2022 et les participants recevront la feuille de route de cette autre étape.

  • Envoyer les propositions aux trois adresses suivantes :

samira.dlimi@ens.um5.ac.ma ; abdellah.baida@ens.um5.ac.ma ; baidabdel@yahoo.fr


DATES A RETENIR

Ouverture des soumissions en ligne : 05/08/2021


Date limite des soumissions : 30/11/2021


Notification des décisions aux auteurs : 15/12/2021


Tenue du colloque : 30-31/03/2022

FRAIS DE PARTICIPATION

A la demande de certains collègues les délais de payement des frais d'inscription ont été prolongés jusqu'à mardi 22 mars 2022 à minuit.

  • Etudiants :400 dh (40 euros)

  • Autres : 900 dh (90 euros)


Ce montant couvre la documentation, les pauses-café et les repas de midi


Modalités de payment:

Les frais d'inscription doivent être versés sur le compte de l'ENS sur le RIB ci-dessous, avant la date du 15 mars 2022.

Faire parvenir aux organisateurs un justificatif de payement.

Cette annonce s'adresse aux intervenants NON DOCTORANTS.

Un avis concernant les doctorants sera bientôt diffusé.


RIB:310810100002470062690193



COMITE D'ORGANISATION


  • Adil AZHAR

  • Abdellah AZOUR

  • Abdellah BAÏDA

  • Samira DLIMI

  • Sana BOURBI

  • Malika EDDAKHCH

  • Abdelhamid EL JEMLI

  • Abdesselam FERRATI

  • Azz-Eddine HAMDAN

  • Jihad KARRAMI

  • Lahcen MADI

  • Abdellah SALMI

  • Siham YAKRIB

  • Naima ZOUITI







COMITE SCIENTIFIQUE

Coordination du colloque : Abdellah Baïda & Samira Dlim

Comité scientifique :

Rachida AZDOUZ (Université de Montréal, Canada)

Abdellah BAÏDA (ENS – Université Mohammed V – Rabat)

Juliana Bertucci BARBOSA (Université fédérale de Triângulo Mineiro, Brésil)

Valdir Heitor BARZOTTO (Université de São Paulo, Brésil)

Mohamed CHIGUER (ENS – Université Mohammed V – Rabat)

Samira DLIMI (ENS – Université Mohammed V – Rabat)

Malika EDDAKHCH (ENS – Université Mohammed V – Rabat)

Abdelkhaleq JAYED (Université Ibn Zohr, Agadir)

Abdelhamid EL JEMLI (ENS – Université Mohammed V – Rabat)

Touriya FILI-TULLON (Université Lyon 2)

Bérénice HAMIDI-KIM (Université Lyon 2)

Antoine KATTAR (Université Picardie Jules Vernes)

Abdelouahed MABROUR (Université Chouaib Doukkali, Eljadida)

Lahcen MADI (ENS – Université Mohammed V – Rabat)

Evangélia MOUSSOURI (Université Aristote de Thessalonique-Grèce)

Christine PETIT LAMBERT (Haute Ecole de la Province de Namur -HEPN- Belgique)

Mustapha TRABELSI (FLSH – Université de Sfax, Tunisie)

Marc QUAGHEBEUR ( Président de l’Association Européenne d'Etudes Francophones -AAEF-)




INFORMATIONS CONCERNANT L’ENTRÉE AU MAROC

Les passagers doivent présenter un résultat négatif de test PCR de COVID‑19 réalisé dans les 48 heures avant le départ du premier point d’embarquement. Le résultat de dépistage doit être rédigé en arabe, en français ou en anglais. Cette réglementation ne s’applique pas aux passagers de moins de 6 ans.

Les passagers de plus de 6 ans seront soumis à un test antigénique à l’arrivée.

Les passagers doivent être en possession d’un certificat de vaccination indiquant avoir été entièrement vaccinés au moins 14 jours avant l’arrivée. Les vaccins acceptés sont : AstraZeneca (Vaxzevria), Covaxin, Covishield, Janssen, Moderna (Spikevax), Nuvaxovid (Novavax),Pfizer‑BioNTech (Comirnaty), Sinopharm, Sinovac et Sputnik V.

Cette réglementation ne s’applique pas aux passagers de moins de 18 ans.

Les passagers doivent compléter un formulaire de santé des passagers en ligne avant le départ (La page s’ouvre dans un nouvel onglet) en arabe ou en français. La version papier du formulaire devra être présentée à l’arrivée.

https://www.onda.ma/form.php



INFORMATIONS UTILES

Pour arriver à Rabat :

De l'aéroport de Casablanca: 1 heure en train. ( prévoir 150 dh équivalent de 15 euros plus au moins)

De l'aéroport de Rabat-Salé: 20 mn . (En taxi prévoir 200 dh équivalent de 20 euros plus au moins; en autobus prévoir ??)

Les moyens de transport à Rabat :

Le tram ( ticket à 6 dh)

Le petit taxi jaune prix selon compteur

Attractions :

La ville de Rabat est parmi les villes impériales du Royaume du Maroc. Plusieurs sites méritent le détour après la fin du colloque


L'ouverture aura lieu dans la salle des actes