La troupe d'amateurs réunit plus de 10 000 spectateurs chaque saison.
Après 36 années d'existence, pas question d'arrêter pour les acteurs et l'équipe technique.
« Tous les grands projets ont démarré devant un verre », se justifie Yvan Mahé, 61ans, couvreur retraité et fondateur de la troupe d'Yvias, il y a trente-six ans, comédien et metteur en scène. « C'était avec Pierre le Boucher, le directeur de l'école. On s'est dit qu'on pourrait faire une troupe pour aider l'amicale. J'ai été volontaire pour m'en occuper. »
Le projet rassemble six comédiens la première année pour une farce paysanne jouée à l'occasion de l'arbre de Noël de la commune. « Une date pas adaptée, les enfants étaient trop énervés. L'année suivante, on a joué hors période de Noël. On a mis sur pied trois pièces pour que tout le monde passe sur scène. Nous étions quatorze comédiens. »
Yvias, près de Paimpol, est une terre de théâtre, jusqu'en 1972, une troupe existait avec le patronage. Quand la troupe d'Yvias se formedébut des années 80, le terrain est fertile pour les amateurs.
Montée en puissance
Bénévolement, ils donnent de leur temps et parfois de leur argent pour que la troupe vive. « On a commencé à être invités autour d'Yvias à la fin des années 90. »
L'accélérateur est le festival paimpolais du théâtre amateur en 2000. Les Yviasais remportent le prix du meilleur décor pour Tailleur pour dames, de Feydeau, et le prix du meilleur comédien pour Yvan Mahé pour son rôle dans Quand allons-nous nous marier ? Autre coup de pouce, la troupe joue dans le film Terre de sang de Nicolas Guilloux.
C'est à cette époque que la troupe se sépare de l'amicale laïque. « Ça devenait trop dur à gérer. On a décidé de faire une troupe à part entière. En 2001, la troupe théâtrale d'Yvias est née ».
Des amateurs avant tout
Il ne reste que des passionnés, voire des enragés du théâtre. « On était moins mais on bossait deux fois plus. »
Le début des années 2000 voit aussi la troupe faire de plus en plus de dates en Côtes-d'Armor et, le bouche-à-oreille aidant, en Bretagne. « Les meilleures années, on a fait jusqu'à 37 dates en tournée. On joue d'octobre à la mi-avril. »
La troupe reste composée d'amateurs mais le public se montre de plus en plus exigeant. « On nous attend au tournant. On veut faire de la qualité, mais on ne peut pas plaire à tout le monde. »
« Pas facile de trouver des pièces adaptées à notre cas, alors, depuis deux ans, j'écris moi-même les pièces sous le pseudo Leo Loanenzo, les prénoms de mes petits enfants. Je sais ce que le public attend.
La troupe fait du théâtre populaire, il n'y a pas de message politique. »
Pour faciliter la vie des comédiens et de l'équipe technique-ils sont treize en tout-Yvan Mahé pense se diriger vers un duo. « Sans laisser tomber la troupe, mais en alternance, pour souffler un peu. »