Nous présentons ici 3 méthodes de datation des cadavres les plus utilisées. Il s'agit de :
Il existe d'autres méthodes comme par exemple, la putréfaction ou encore l’entomologie médico-légale.
La température du cadavre tend progressivement vers la température du lieu où se trouve le cadavre, la température corporelle du cadavre s'égalise avec la température du lieu en 24 heures. Malgré des critères qui vont faire varier la vitesse de baisse de température, cette méthode de datation est une des plus utilisée par les médecins légistes.
Le refroidissement du corp est divisé en trois phases qui sont les suivantes :
- Tout d'abord la première phase aussi appelé "plateau thermique initiale", où la baisse de température du cadavre est relativement lente et se situe entre la demi-heure et la 3èm heure suivant le décès.
- Ensuite il y a une deuxième phase appelé "phase intermédiaire de décroissance rapide" où la température baisse très rapidement et dure de la 3èm heure jusqu'à la 18èm heure.
- Enfin une troisième phase qui elle est aussi relativement lente, qui a lieu de la 18èm heure à la 24èm heure. Elle est aussi appelé "phase terminale de décroissance lente".
La méthode de datation de cadavre par la température est limitée à la deuxième phase de baisse de température.
Plusieurs mesures sont à savoir :
- la température du milieu et la température corporelle du cadavre doivent être mesurée avec précision et avec le même appareil.
- la température du milieu est basée sur une température constante.
- la température corporelle est elle basée sur 37°c et peut être donc altérée par l'hypothermie et la fièvre.
Avec ces nombreux paramètres, qui sont la température du milieu, la température du corp de la victime mais aussi la masse de la victime, le nomogramme de Hengsse nous permet de dater la mort d'un corp de fonction de sa température. Ce nomogramme permet de donner un encadrement du temps passé depuis le décès.
La rigidité cadavérique, aussi appelé rigor mortis est un durcissement de la musculature provoqué par des réactions chimique qui affectent les fibres musculaires durant la phase post mortem du décès. C'est le résultat d'une perte d'élasticité des muscles.
Il faut savoir que la rigidité cadavérique ne dure pas longtemps sur le corps, elle débute entre 3 et 4 heures après la mort de l'individu, puis est remplacée par la putréfaction au bout de 3 ou 4 jours.
La rigidité cadavérique s'effectue sur l'ensemble des muscles du corps se déplaçant du haut du corps vers les membres inférieurs.
Il y a un ordre, déterminé par la loi de Pierre-Hubert Nysten, qui est un physiologiste franco-belge. D'abord la tête, puis le cou, les membres antérieurs (épaules, bras, avant-bras, poignets et mains), le dos, et enfin les membres postérieurs (jambes et pieds). Les membres les plus petits se rigidifient plus rapidement que les gros.
Au cours de cette phase, la circulation sanguine étant arrêtée, l'oxygène n'arrive donc plus dans les muscles et passe rapidement en anaérobiose, c'est-à-dire un stade où les conditions de vie des muscles sont sans oxygène.
Voir l'animation des fibres musculaires ci-dessous :
Environ 10 heures après la mort, le corps est totalement rigide. Puis, après 24 heures la rigidité du corps est à son apogée, elle continuera de 12 à 36 heures en fonction de la taille du corps. Ainsi, elle disparaîtra dans les 2 ou 3 jours qui suivent le décès.
Comme expliqué auparavant cette méthode nous permet de savoir, de manière moyennement précise, combien de temps s'est écoulé depuis le décès de la personne.
Le graphique ci-dessous nous donne l'évolution de la rigidité cadavérique au cours du temps.
Évolution de la rigidité cadavérique au cours du temps
La lividité cadavérique est une coloration rouge violacée de la peau dû à un déplacement de la masse sanguine vers les parties déclives du cadavre débutant à l'arrêt de l'écoulement du sang.
Les lividités cadavériques apparaissent entre la deuxième et la quatrième heure après la mort de l'individu lorsque la pompe cardiaque qui envoie le sang dans l'organisme s'arrête, entraînant la stagnation du sang dans le corps. Elles deviennent ensuite progressivement de plus en plus marquée pour atteindre le maximum de leur intensité à la douzième heure, elles restent visibles jusqu'à la trentième heure.
A la douzième heure, à la suite d'une perte d'étanchéité des parois vasculaires, le sang imbibe le tissu et l'appui appliqué sur une lividité ne peut pas déplacer le sang. On dit que les lividités sont fixes.
Des ouvertures se forment dans la paroi des vaisseaux sanguins, des globules rouges s'en échappent après la mort de l'individu. Le sang s'accumule et devient visible par la peau qui devient translucide, d'où une modification de sa teinte qui caractérise les lividités cadavériques.
Des zones de coloration rose bleutée de la peau apparaissent d'abord sur le cou et s'étendent ensuite à d'autres régions de l'organisme vers la quinzième heure après le décès. Sous l'effet de la gravitation, le sang de l'individu allongé s'accumule.
La vitesse de formation des lividités peu varier, elle dépend de la température, de l'humidité, de ventilation, des vêtements. Dans les affaires criminelles, les lividités peuvent indiquer un changement de la position du cadavre si leur emplacement constaté ne correspond pas à celui attendu.
Dans un premier temps, les lividités son effaçable par pression. Si l'on appuie sur une zone de lividité, cela chasse le sang des vaisseaux et la peau devient plus pâle par rapport aux zones avoisinantes.