Thème introductif Histoire : La périodisation
Problématique : Comment se construit l’étude du temps en histoire ?
Thème introductif Histoire : La périodisation
Problématique : Comment se construit l’étude du temps en histoire ?
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I. Etude de cas. La construction d’une césure temporelle historique : la fin de l’Antiquité.
Deux dates sont généralement utilisées comme césure entre la période de l’Antiquité et la période du MA :
· 410. La date signifie alors le sac de Rome par les ‘Barbares’.
· 476. La date signifie alors la fin de l’ER d’Occident.
Ces césures peuvent être critiquées.
· Les Barbares ne sont pas extérieurs à l’ER en 410 : ce sont des peuples intégrés à l’armée depuis la seconde moitié du IV°s.
· L’ER ne disparait pas en 476 : il n’y a que la partie occidentale qui disparait : la partie orientale se maintient jusqu’en 1453, avec pour capitale Constantinople.
II. Le découpage du temps en périodes historiques : une construction historique discutable
A. Les périodes et les césures chronologiques françaises conventionnelles
L’historiographie française se caractérise par le découpage en 4 périodes, dont il est très difficile de sortir : l’Antiquité, le Moyen Age, les Temps Modernes, l’époque contemporaine. Une période, ou âge, se définit comme un intervalle de temps qui est doté d’une cohérence interne. Cette périodisation se fixe au XIX°s, et accorde une place majeure à l’histoire politique.
Ces termes ont eux-mêmes une histoire : ainsi, le terme de Moyen Age serait utilisé pour la première fois par Flavio Biondo au XV°s, afin de démarquer l’ère dans laquelle il évolue de l’ère précédente.
Le passage d’une période à une autre est caractérisé par la construction de césures chronologiques. Ces césures se fixent aussi au XIX°, et amplifient l’importance de certains évènements.
Ces césures sont discutées par les historiens qui les utilisent pour périodiser le temps. Ainsi, ces césures sont discutables.
B. Les césures chronologiques sont discutables
III. Le découpage « en tranches » du temps (Jacques Le Goff)
A. De multiples manières d’appréhender le temps
Les périodes conventionnelles françaises ne sont pas des périodes universelles. Par exemple, l’Ancien Régime russe se termine en 1917 avec les révolutions russes.
De plus, d’autres périodisations sont possibles. Parmi ces possibilités :
· Les historiens peuvent proposer d’autres découpages que la périodisation conventionnelle. Ainsi, l’historien Jacques Le Goff propose de penser un long MA, allant du III°s au XIX°s ;
· Les périodes peuvent être pensées sur des périodes plus courtes. Par exemple, au XIX°, Jules Michelet propose le terme de ‘Renaissance’ ;
· Les césures entre les périodes peuvent être de différentes natures.
B. Mesurer le temps, une nécessite pour périodiser ?
Le calendrier chrétien a, pour reprendre l’historien Patrick Boucheron, "colonisé le temps" mondial. Trois remarques peuvent être faites :
· L’évènement marquant le point de départ d’un calendrier est un évènement choisi. Dans le cas chrétien, ce point de départ n’a pas toujours été le même.
· Le calendrier chrétien est orienté de la naissance à la crucifixion de Jésus : c’est un calendrier linéaire. D’autres formes de calendrier existent, comme les calendriers circulaires.
· Le calendrier chrétien n’est pas le seul calendrier dans le monde. Changer de calendrier revient à changer de date.