Thème 1 Géographie : Sociétés et environnement, des équilibres fragiles
Chapitre 2 : Les ressources énergétiques sous pression: tension, gestion
Problématique : Pourquoi les ressources énergétiques sont-elles sous pression ?
Thème 1 Géographie : Sociétés et environnement, des équilibres fragiles
Chapitre 2 : Les ressources énergétiques sous pression: tension, gestion
Problématique : Pourquoi les ressources énergétiques sont-elles sous pression ?
Documents téléchargeables: II.A Bombes carbone
Étude de cas : la consommation électrique en Afrique du Sud
1. (4) utilisations de l’énergie (faire des catégories) ?
- Déplacements : voiture
- Commerces : alimentation
- Loisirs : télévision
- Vie quotidienne dans les maisons
2. 2 grandes voies d’obtention d’énergie pour les consommateurs + formes d’énergie pour chacune de ces voies ?
Les installations individuelles : Le réseau électrique national
- Groupes électrogènes et générateurs de secours - Repose sur le charbon à 80%
- Le gaz
- Les installations solaires individuelles
3. (2 ou 3) Inégalités liées à l’électricité ?
- Population des townships ne sont pas alimentées ;
- Le détournement de l’électricité dans les quartiers d’habitat précaire entraîne des risques (câbles dénudés)
- Les populations plus riches peuvent s’autoalimenter ;
4. Csq des délestages ? Organiser les conséquences en catégories.
(En correction, ~6 csq réparties en 2 catégories)
- Conséquences sociales : augmentation des vols, criminalité en hausse, insécurité
- Conséquences sur l’économie : diminution PIB du pays, revente illégale, certains entreprises menacées de fermeture
I. L’accès à l’énergie dans le monde
A. La croissance de la consommation mondiale d’énergie
Retrouvez ci-dessous le cours totalement rédigé du I.
Suite au I.C. se trouve le diaporama du I. projeté en classe avec les documents.
La consommation énergétique mondiale a doublé depuis les années 1980. Plusieurs raisons l’expliquent :
- La croissance de la population mondiale (+4 milliards d’habitants en 1980, +8 milliards en 2024, +10 milliards envisagés pour 2050). Au XXI°s, la croissance démographique concerne surtout
- La hausse du niveau de vie, d’abord dans les pays développés, actuellement dans les PED.
- Un modèle de développement toujours plus énergivore avec les industrialisations successives depuis le XIX°s : industries, transports, numérique (datacenters), nouvelles industries (dessalement par exemple)
B. L’accès à l’énergie dans le monde dépend majoritairement des hydrocarbures
L’accès à l’énergie dans le monde dépend largement des hydrocarbures, qui fournissent plus de 80% du mix énergétique (part des différentes sources d’énergies primaires) mondial : ~30% pour le pétrole, ~30% pour le gaz, +20% pour le charbon. Des pans entiers de l’économie mondiale dépendent des hydrocarbures, à l’instar des transports qui dépendent à +90% des produits pétroliers. Les hydrocarbures sont par ailleurs essentiel dans l’accès au chauffage, et indispensables pour la fabrication d’objets utilisés quotidiennement : plastiques, colles, lessives etc.
Les hydrocarbures peuvent être ‘conventionnels’ ou ‘non conventionnels’. Les hydrocarbures conventionnels sont exploités par forage depuis la fin du XIX° siècle. Les hydrocarbures ‘non conventionnels’ de schiste sont exploités depuis les années 2000 : ce sont des hydrocarbures (gaz ou pétrole) présents dans une roche-mère plus ou moins lourde, qui sont extraits par une technique de forage : la fracturation hydraulique. Le processus consiste à fracturer une roche à l’aide de grandes quantités d’eau et de produits chimiques pour en extraire les hydrocarbures.
Les hydrocarbures peuvent enfin être exploités sur terre ou en mer : ils sont alors nommés hydrocarbures off-shore (cf. cours risques).
C. Les inégalités liées à l’énergie dans le monde
Les ressources énergétiques révèlent de nombreuses inégalités. Parmi ces inégalités, il y a :
1) les inégalités liées à la disponibilité des ressources énergétiques : tous les pays n’ont pas les mêmes réserves. Les plus grandes réserves de charbon sont ainsi situées en Russie, EU, Chine, Inde et Australie. Les plus grandes réserves de pétrole sont quant à elles situées au Moyen Orient, Amérique du Nord, Venezuela. Les plus grandes réserves de gaz sont situées en Russie, Iran, Moyen Orient, Etats-Unis.
2) les inégalités de production. Les pays producteurs d’énergie utilisent leurs réserves pour satisfaire leurs besoins nationaux, et exportent une part plus ou moins importante de leurs ressources. Ainsi, les hydrocarbures de schiste permettent aux EU d’être le 1er producteur mondial de gaz, et d’être peu dépendants des importations. D’autres pays sont dépendants des exportations, comme les pays du Moyen Orient (cf. étude de cas Qatar). D’autres pays sont dépendants de leurs importations d’hydrocarbures car leurs réserves sont insuffisantes (pays européens).
3) les inégalités liées aux énergies consommées. Ainsi, le charbon, source d’énergie la plus polluante, est consommée à +50% dans le mix énergétique de la Chine, +20% dans celui des EU, +10% dans celui de la Russie, 3% dans celui de la France. A l’échelle mondiale, les produits pétroliers assurent près de 40% du mix énergétique, mais leur part peut varier de 30% (Europe) à 50% (Océanie). A l’échelle mondiale, dominent cependant encore très largement les sources d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).
4) les inégalités liées à la quantité d’énergie consommée. Les pays développés sont ceux qui consomment le plus d’énergie par habitant. Les pays en développement ont une consommation qui augmente. +600 millions de personnes n’ont ainsi pas accès à l’électricité dans le monde, dont les ¾ sont situés en Afrique subsaharienne.
II. Les énergies non renouvelables sous tension
A. La production d’hydrocarbures se poursuit malgré l’urgence climatique
L’exploitation des hydrocarbures, qu’ils soient conventionnels ou non conventionnels, ne faiblit pas. Cette exploitation est assurée par de nombreux acteurs.
· les FTN qui exploitent ces hydrocarbures, et en 1er lieu les 5 majors (ExxonMobil- EU, Shell- GB, BP- GB, Chevron, EU, Total- Fr) ;
· les banques qui financent ces FTN et les compagnies d’assurance qui les couvrent ;
· les États, qui, il ne faut l’oublier, permettent ces exploitations.
Cette constellation d’acteurs continue à exploiter ses activités sous couvert de greenwashing : il s’agit pour une entreprise de s’afficher en façade comme respectueuse de l’environnement, tout en participant activement à sa dégradation. Ainsi, l’entreprise Total s’est rebaptisée Total Énergies en 2021 : si l’entreprise affirme développer les énergies vertes, elle poursuit des mégaprojets pétroliers, par exemple le projet Tilenga en Ouganda.
Les conséquences de l’exploitation des hydrocarbures sont très lourdes. Ces derniers sont les principaux responsables du réchauffement climatique, de la montée des eau, de l’accélération des grandes catastrophes climatiques, de certains désastres écologiques (marées noires). Il faut ajouter des conséquences sociales, comme le déplacement de populations (cf. Total en Ouganda)
B. Les énergies fossiles soulèvent des enjeux géopolitiques
(Accroche) En 2023 a été achevée la construction du gazoduc Coastal GasLink dans l’Ouest du Canada, malgré l’opposition très vive des peuples autochtones cherchent à défendre leurs terres.
(Définition des termes du sujet) Les énergies fossiles sont des ressources issues de la décomposition des matières organiques : le charbon, le pétrole et le gaz, que ces derniers soient conventionnels ou non conventionnels. Ces énergies soulèvent des enjeux géopolitiques : elles génèrent des conflits ou oppositions, à plusieurs échelles entre les différents acteurs : individus, associations, États, organisations internationales. (Identifier le cadre spatial du sujet : ici, cela a été fait précédemment ). Ces conflits ont lieu dans le monde entier. Pourquoi les ressources énergétiques fossiles soulèvent-elles des enjeux géopolitiques ?
(Annonce de plan) Les ressources énergétiques créent des tensions à toutes les échelles : échelle internationale (A.), échelle régionale (B.), échelle nationale (C.).
Réponse problématique) Les ressources énergétiques fossiles soulèvent des enjeux géopolitiques à l’échelle internationale. (Démonstration / explication + exemple(s)) En effet, leur prix est fixé par les grands pays producteurs. Dans le cas du pétrole, ces grands pays producteurs sont regroupés dans l’OPEP (depuis 1960). Les principaux pays consommateurs n’ont donc pas de prise sur les prix. En cas de guerre ou de crise internationale, les pays producteurs peuvent décider de faire monter les prix (1973- 1er choc pétrolier). Les pays producteurs peuvent aussi décider de limiter leur production afin de maintenir des cours hauts. Ainsi, depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 a entraîné une hausse de la prix du gaz et du pétrole.
(Réponse problématique) Les ressources énergétiques fossiles soulèvent des enjeux géopolitiques à l’échelle régionale. (Démonstration / explication + exemple(s)) C’est le cas des hydrocarbures en Europe où les hydrocarbures sont sources de tensions. En effet, en raison du coûts des infrastructures, l’Union Européenne a misé de manière importante sur les hydrocarbures russes, et en particulier le gaz, acheminé par gazoducs. Ainsi, avant l’invasion russe de l’Ukraine, l’Union Européenne dépendait à +40% du gaz russe, avec des disparités : la Finlande en dépendait à +75% et l’Allemagne à +50%. Afin de réduire cette dépendance. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, les pays de l’Union Européenne cherchent à réduire cette dépendance, en diversifiant leurs sources d’approvisionnement (Australie, Etats-Unis, Qatar). La dépendance aux hydrocarbures russes reste cependant élevée.
(Réponse problématique) Les ressources énergétiques fossiles soulèvent des enjeux géopolitiques à l’échelle nationale. (Démonstration / explication + exemple(s)) Les énergies fossiles sont en effet au cœur des débats politiques et sociaux. Les politiques peuvent ainsi décider de taxer les hydrocarbures à la consommation afin d’en limiter la consommation. Cette taxation peut entraîner des mécontentements. Ainsi, en 2018 en France naît le mouvement des gilets jaunes, mouvement qui s’oppose à un projet de taxe impliquant du hausse du prix des carburants. Les 1ers manifestants se situent dans les zones rurales et périurbaines, où les alternatives à l’automobile sont insuffisantes. Les oppositions se traduisent par des occupations pacifiques de ronds-points qui deviennent des lieux de sociabilités. Elles se déploient également dans les villes, petites moyennes et grandes à l’occasion de manifestations les dimanches.
C. Le cas de l’énergie nucléaire
L’énergie nucléaire est une forme d’énergie obtenue à partir de l’uranium.
Le nucléaire n’est pas une énergie fossile car l’uranium n’est pas une ressource riche en carbone et issus de la décomposition de matière organique. Ce n’est pas non plus une énergie renouvelable car sa présence est limitée sur Terre.
Le coût du nucléaire et ses technologies en font une énergie utilisée par un nombre restreint d’États. La France est l’État du monde le plus nucléarisé par habitant : le nucléaire compte pour plus de 60% dans sa production d’électricité.
La question des déchets nucléaires est question géopolitique à échelle locale, par exemple autour du projet français d’enfouissement des déchets dans la commune de Bure dans la Meuse (projet Cigéo).
III. Les enjeux des énergies alternatives
A. Des enjeux à l’échelle internationale
Les énergies alternatives offrent plusieurs solutions pour sortir des hydrocarbures comme sources d’énergie principales.
Ces énergies permettent d'envisager la transition énergétique. En géographie, la transition désigne le passage d'un état à un autre. Ainsi, la transition énergétique actuelle désigne le passage d'une production d'énergie basée sur les hydrocarbures à une production basée sur les énergies renouvelables.
Les énergies alternatives permettent de produire de l’électricité, en utilisant différentes technologies : le photovoltaïque, l’éolien, l’hydroélectrique la géothermie. Différents espaces peuvent être aménagés : sur terre (éolien, photovoltaïque), sur l’eau (éoliennes), sous l’eau (hydroliennes), sous terre (puit de géothermie). Ces installations peuvent être utilisées sous forme de vastes installations, mais également sur des résidences individuelles. Ces énergies n’émettent pas de gaz à effet de serre. Elles sont utilisées de manière croissante dans le monde, mais de manière encore insuffisante.
Les énergies alternatives ont différents usages : production d’électricité, chauffage, transport. Ces usages sont interconnectés, ce qui en rend la lecture complexe. Ainsi, en Allemagne, l’électricité est produite à 40% par des énergies renouvelables (20% en France), et à +40% par des énergies fossiles (~10% en France), notamment le charbon. En conséquence, l’utilisation d’un véhicule électrique en Allemagne émet autant de CO2 que l’utilisation d’une voiture à essence en France.
Enfin, il ne faut pas réduire la consommation énergétique des habitants d’un pays à la seule consommation finale d’énergie. Une part importante de l’empreinte carbone est délocalisée dans les pays en développement en raison notamment des délocalisations industrielles. De même, les matériaux nécessaires à la fabrication des énergies renouvelables sont issus majoritairement de pays en développement où les conditions d’extraction peuvent être désastreuses pour l’environnement.
B. Des enjeux aux échelles nationales. L’exemple du lithium en Bolivie.
Avec les énergies renouvelables, les pays développés peuvent assainir la qualité de leur environnement (III.A), même si cela est encore insuffisant.
Néanmoins, les minerais à la base de ces énergies sont pour une grande partie extraits dans les pays en développement, comme la Bolivie pour le lithium, qui permet par exemple d’avoir accès aux transports électriques. Néanmoins, les conditions d’extraction de ces minerais sont très polluantes, raison pour laquelle on peut dire que les pays développés délocalisent leur pollution, tout en continuant à surconsommer les ressources. Les conditions de travail doivent aussi être considérées. Ainsi, au Congo, l’extraction du coltan et du tantale, métaux rares nécessaires pour les batteries des téléphones, sont aux mains de groupes armés pouvant exploiter le travail des enfants.
Les pays fournissant ces minerais y voient cependant des opportunités pour créer richesses et emplois.
C. Des enjeux à l’échelle locale. L’exemple des éoliennes de la montagne Sainte Victoire
A l’échelle locale, à l’image des éoliennes de la montagne Sainte Victoire, les énergies alternatives peuvent entraîner des oppositions. Parmi les arguments sont mobilisés :
· Au niveau économique, elles sont accusées de profiter en 1er lieu aux entreprises ;
· Au niveau paysager, elles sont accusées de défigurer les paysages ;
· Au niveau environnemental, elles sont accusées de menacer le cadre de vie d’espèces animales.
Ces oppositions peuvent agréger plusieurs acteurs :
· Certains riverains, agriculteurs et commerçants locaux qui peuvent vouloir préserver leur cadre de vie ;
· Certaines associations de défense de l’environnement.
· Les défenseurs du nucléaire ; etc.