Thème 1 HGGSP :
S’informer, un regard critique sur les sources et les modes de communication
Problématique :
Quels sont les enjeux liés à l’information ?
Thème 1 HGGSP :
S’informer, un regard critique sur les sources et les modes de communication
Problématique :
Quels sont les enjeux liés à l’information ?
Introduction : Comment s’informe-t-on aujourd’hui ?
A. Des médias et supports de communication nombreux et divers
1. Définitions introductives
Une information c’est
UN FAIT : elle ne cherche pas à influencer les gens ( ce n’est ni une opinion, une publicité, un communiqué)
VÉRIFIÉ : ce n’est pas une rumeur.
D’ACTUALITÉ : c’est-à-dire relativement récente.
ET D’INTERET PUBLIC : elle concerne beaucoup de monde.
Les médias désignent l’ensemble des moyens de communication utilisés pour diffuser l’information à une audience large. Ils peuvent être publics ou privés, financés dans des proportions variables par les subventions ou les usagers.
Il est possible de rencontrer le terme de medium : il désigne alors un média, au singulier, par opposition au pluriel, mais la distinction n’est que rarement effectuée en français.
2. Mon accès à l’information
3. Élargissement
Il existe différents médias en France et dans le monde.
· Ces médias sont la TV, radio, presse écrite. Attention à internet : il faut distinguer les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les plateformes vidéo (youtube), les sites d’informations pure player (sans édition papier) comme Mediapart.
· En France, le premier média reste la TV, puis viennent la radio et les moteurs de recherche. La presse écrite est loin derrière.
· Dans le monde la situation est particulière selon les pays mais généralement TV et sources internet dominent.
L’utilisation de tel ou tel média ne reflète pas forcément la confiance qu’on lui accorde
· Large utilisation d’internet mais déficit de confiance en raison de la diffusion d’intox, de théories du complot
· La confiance dépend aussi de la conjoncture. Par exemple, le traitement médiatique des attentats en 2015 a fait débat, ce qui explique la chute de confiance l’année suivante.
La fiabilité d’un média repose enfin sur plusieurs critères :
· Des sources recoupées et vérifiées ;
· L’indépendance par rapport au directeur du média ;
· Des préoccupations autres que l’audience que l’on va faire et la capacité à hiérarchiser l’information : cela éloigne la tentation de la dramatisation ou de la fausse info qui fait vendre. (vidéo complémentaire ci-contre)
B. Un accès à l’information différencié
Plusieurs facteurs influent sur les modalités de l’accès à l’information.
· Des facteurs culturels. Parmi ces facteurs, le critère générationnel occupe une place majeure Ainsi en France, seuls 2% des plus de 65 ans s’informent sur les réseaux sociaux /53% des 18-24 ans : cela recoupe la fracture numérique (infra). En allant plus loin, on remarque aussi que les réseaux sociaux consultés varient en fonction des générations.
· Le niveau socio-économique : alors que catégories supérieures recherchent des info précises sur internet, les moins diplômés regardent la TV et utilisent le web mais ne sont pas dans une démarche informative.
· Un facteur territorial. Certains territoires souffrent de la fracture numérique (ruralité) et sont exclus de l'information par internet : en 2020, 14% des Français ne disposent pas d’une connexion internet à domicile. Dans le monde, ce sont plus de 2G de personnes qui n’ont pas accès à internet.
· Un facteur politique.Certains pays contraignent la liberté d’expression, exercent la censure, et souffrent d’un manque d’accès à l’information. Cela est le cas dans des régimes autoritaires comme la Chine et la Russie.
C. Une pluralité d’information menacée
1. Cours
Au moins 2 séries de facteurs menacent la pluralité de l’information
Sur internet, que cela soit les moteurs de recherche ou les réseaux sociaux, l’univers de l’usager a tendance à se rétrécir dans des bulles. Plusieurs raisons l’expliquent :
- les usagers ont tendance à s’enfermer dans des réseaux et des recherches qui partagent et renforcent leurs points de vue. Ainsi, les individus se transmettent des informations au sein d’un même groupe social, générationnel etc… appauvrissant le débat d’opinion.
- des algorithmes sont paramétrés par les géants du numériques, et enferment les usagers dans des « bulles de filtre », sans que ceux-ci n’en n’aient toujours conscience. Ces algorithmes étant privés, il n’est pas possible pour les États à ce jour d’agir dessus.
Dans le monde, selon RSF, la liberté de l’information est globalement en recul. Elle est menacée :
- Dans certains pays ou zones de conflits. Ainsi, les Talibans ont supprimé la radio féminines Radio Begum en février 2025. En Palestine, les journalistes qui couvrent les conditions de vie des civils sont menacés.
- Dans des régimes autoritaires (supra), ou qui le deviennent (Etats-Unis) ;
- Dans des régimes plus démocratiques comme la France.
AXE 1. Les grandes révolutions techniques de l’information
JALON 1 : L’information imprimée : de la diffusion de l’imprimerie à la presse à grand tirage
L’enjeu de l’information précède les médias et s’inscrit dans un temps long d’innovations.
· La première de ces innovations est peut-être les techniques permettant de faciliter la communication. Cette dernière précède l’écriture. Ainsi, dès la préhistoire, les membres des sociétés communiquent, avec des objectifs qui nous échappent encore aujourd’hui (religieux ? païen). De nombreuses techniques permettent de faciliter cette communication. On joue sur les supports au fil du temps et des espaces : argile en Mésopotamie, le papyrus (qui s’obtient à partir d’une plante), le parchemin, le papier (inventé en Chine au I°s ap). Les hommes ont aussi cherché à transmettre des messages à distance : signaux de fumée, pigeons (utilisés encore durant la 1GM).
· Une invention majeure est celle de Gutenberg, dans l’actuelle Allemagne, au début des années 1450
o Cette invention est celle de l’imprimerie à caractères mobiles. (Les livres imprimés avant le 1er janvier 1500 [limite purement chrono] portent le nom d’incunables). Cette permet d’abaisser considérablement les coûts de production et de diffuser de manière bien plus conséquente.
o Cette invention s’inscrit dès l’origine dans une logique commerciale et capitaliste. Gutenberg réalise en effet son invention en s’alliant avec des grands marchands qui ont investi dans ce nouvel art, comme Johann Fust. Par ailleurs, une fois découverte, les centres d’imprimerie à caractères mobile se diffusent le long des axes commerciaux (Allemagne, Italie).
o Les conséquences de cette découverte sont majeures, mais ne doivent pas être exagérées. 1) Techniquement, l’important n’est pas l’invention de l’imprimerie : il existait déjà des impressions sur cuivre et sur bois (xylographie). Même si cela était plus long et coûteux, il était déjà possible d’imprimer avec des caractères fixes. (Le moine dans son scriptorium n’était donc pas le seul moyen de recopier des livres, et on réalise d’ailleurs, à ce moment-là, que les moines pouvaient commettre des erreurs !) 2) L’accès à l’imprimé reste cependant un luxe dont l’acquisition est réservée à l’élite (même si des phénomènes de lecture collective).
· Au XIX° est inventée la rotative. L’invention a lieu au milieu du XIX°, et permet de produire en continu sur des rouleaux de papier (bobines), en abandonnant les caractères mobiles au profit d’une plaque moulée dans une pate. Cela permet de produire en masse et de manière diversifiée : journaux, livres, reportages, actualités etc.
JALON 2 : L’information par le son et l’image : radio et télévision au XX
1. Travail sur vidéo
Progrès techniques (+ dater) qui accompagnent l’évolution de la radio et de la TV ?
- 1920s : création 1ère chaînes radios (Radio Tour Eiffel en 1921)
- 1930s : invention du direct
- 1950s : bande FM (modulation des ondes- pas de sensibilité aux conditions météos) + transistor sans fil + essor de la TV avec inventions (télécommande)
- 2000s : internet > permet les podcasts + accentue la concurrence des sources d’information
Évolution de la programmation ? (4 ou 5 périodes)
- 1921 > début 2GM : premières stations / développement de la radio
- 2GM : contrôle de la programmation par Vichy / résistance à Londres
- 1945 > années 1970 : radio et télé publiques encadrées par l’État
à 1964-1974 : période de l’ORTF : missions d’information, contrôle et distraction du public
- Années 1970 : 1ère radios pirates + développement de la publicité
- 1981 : libéralisation et radios libres à + 2000 chaînes
Quelles relations radio / pouvoirs politiques ? (5 ou 6 moments à distinguer)
- Durant la 2GM, collaboration des radios officielles / aussi résistances avec Radio Londres
- Après 2GM, contrôle de l’État sur la radio
- 1968 : contrôle du gvt sur ORTF (censure / pression / renvoi des grévistes) + information par des radios à l’étranger
- 1969 : Tutelle directe du 1er Ministre sur ORTF à selon le président Pompidou, l’ORTF est « la voix de la France »
- 1974 : démantèlement de l’ORTF en plusieurs organismes, mais l’État garde le contrôle de l’information
- 1981 : Fin du monopole de l’État > naissance des ‘radios libres’ + démultiplication des chaînes de radios
à années 1980 : privatisation de certaines chaînes de télévision (Canal +, TF1)
Conséquences radio / TV sur le rapport à l’information dans la société ? Analyser les vidéos
- Démocratisation de l’information (+40% des Français écoutent la radio en 2025) à accès aussi aux illettrés / analphabètes
- Renforcement de l’accès collectif à l’information
- L’information devient un phénomène de cohésion sociale : écoute collective en famille, dans les bars
- Modification temporalité de l’information : accès au direct
- Avec la télévision, association de la voix au visuel : le présentateur télé
- Importance accordée à l’image à télévision (Chirac nettoie ses lunettes)
- Commercialisation de l’information avec la publicité + la privatisation dans les années 1980
2. Complément
Complément chrono :
· Après son apparition dans les années 1920, la radio se démocratise dans les années 1930.
· Avec la démocratisation des années 1930 puis la 2GM, la radio devient un enjeu de rivalité pour le pouvoir et les résistances : c’est la guerre des ondes. Ainsi, dans le III° Reich nazi, la radio est contrôlée par le ministre de la propagande, Joseph Goebbels. En France, un ministère de l’information est créé en 1940, à la fin de la III° République. Au cours de la 2GM, les nazis font ainsi de la radio un relai majeur de propagande en Europe de l’Ouest, tandis que les résistances utilisent aussi ce média.
· Quant à la TV, si elle est expérimentée dans les années 1930, elles se démocratise véritablement à partir des années 1950. Dans cette généralisation, l’information s’impose vite comme un programme phare (1er JT télé en France en 1949 par Pierre Sabbagh)
Avec l’audiovisuel les journalistes s’inspirent surtout de la presse écrite, et adaptent les formes journalistiques plus qu’ils ne les renouvellent.
· Ainsi, dès le début, la TV est envisagée comme un canal de spectacle. Par exemple, dès 1949, l’équipe de reporter organise une course en montgolfière au-dessus de Paris, qui devait figurer parmi les reportages muets du 1er JT : l’épisode s’est fini par un incendie et a failli virer au drame !
· L’origine des images évolue également. Les années 1950 en sont une étape importante. Par exemple, en 1953, le couronnement en direct de la reine Elizabeth II est retransmis en direct dans 5 pays : c’est une prouesse technique. De plus, en 1954 est créé l’Eurovision, un réseau télévisuel européen.
· Enfin, la fréquence de l’accès à l’information à l’information se démultiplie. Si la 1ère station de radio française d’information continue, France info, est créée dans les années 1980 (1987), ce format se développe dans les années 1990-2000. Aujourd’hui, la majorité de ces chaînes apportent peu d’informations : elles se contentent d’inviter des pseudos-spécialistes qui débattent à longueur d’antenne, sans contradiction.
Enfin, avec le développement de l’audiovisuel apparaissent de nouveaux enjeux liés au pouvoir :
· Le débat politique occupe une place centrale dans la course au pouvoir. Le 1er évènement majeur de ce type est le débat opposant Kennedy à Nixon en 1960. Ce débat aurait peut être joué un rôle dans l’élection de JFK (pas de sondage précis dispo), alors méconnu, plus jeune et plus à l’aise avec l’outil médiatique.
JALON 3 : L’information mondialisée et individualisée : naissance et extension du réseau internet
(internet) 3 périodes clefs ?
Fin des années 1960 : Arpanet à système de communications militaires de l’Arpa (agence alors en charge du programme spatial des EU- depuis, activités transférées à la NASA)
Début années 1990 : invention du World Wide Web (la « Toile mondiale ») : il s’agit de la la hiérarchie mondiale des sites, reliés les uns aux autres par des liens hypertextes
Fin des années 1990 : participation de l’internaute via réseaux sociaux, blogs, plateformes collaboratives
Acteurs du développement (de l’internet) ?
Les scientifiques : innovent
Les gvt / gvt US notamment dans les années 1990 à légifèrent en encouragent
Les fournisseurs d’accès (AOL) : permettent un accès commercial
Parmi les entreprises, poids des GAFAM / BATX : mondialisent l’information, toujours dans un souci de performance économique
Csq (d’Internet) sur l’information ?
Relever et/ou proposer 4 ou 5 termes ensuite expliqués et illustrés par l’extrait vidéo
Individualisation : internaute peut diffuser l’info (blogs puis réseaux sociaux)
Mondialisation : extension de l’information à l’échelle mondiale
Mutualisation de l’information : savoir en ligne (wiki)
Concentration de l’information : GAFAM
Accentuation de la désinformation : introduction de techniques pour induire en erreur
Géopolitisation : données deviennent un enjeu de pouvoir géopolitique à plusieurs échelles :
AXE 2 : Liberté ou contrôle de l’information : un débat politique fondamental
JALON 1 : L’information dépendante de l’opinion ? L’affaire Dreyfus et la presse
1. Cadrage et enjeux de l’affaire Dreyfus
1. Les (5 ou 6) étapes-clefs de l’affaire ? Synthétiser chaque étape en une ou deux lignes.
1894 : découverte bordereau à l’ambassade de France > Dreyfus est accusé, et condamné à la déportation à vie à l’île du Diable (Guyane)
1895 : dégradation militaire dans la cour des Invalides
1896 : découverte du « petit bleu » : le chef des renseignements (colonel Picquart) accuse le commandant Esterhazy
1898 : Esterhazy est acquitté- Zola publie son célèbre « J’accuse » dans l’Aurore
1899 : 2° procès (militaire) à Rennes- Dreyfus est condamné à 10 ans de travaux forcés (circonstances atténuantes) puis est gracié
1906 : innocence reconnue par la Cour de cassation > réintégration dans l’armée, mais sans prise en compte de l’ancienneté
2. Faire une typologie des acteurs (~5 ou 6 catégories). (certains croisements possibles)
- Dreyfusards : ce sont ceux qui cherchent à démontrer l’innocence de Dreyfus ;
- Antidreyfusards : ce sont ceux qui acceptent le 1er verdict et qui croient en la culpabilité de Dreyfus ;
- L’armée (Etat major + tribunaux militaires) : monte l’affaire contre Dreyfus ;
- Les intellectuels : penseurs qui s’engagent publiquement dans l’affaire ;
Le terme est utilisé au départ de manière péjorative, puis est repris par les Dreyfusards
- Les médias, surtout la presse : relaient les informations, influencent l’opinion public
- L’opinion public : se divisent autour de l’affaire.
Même si fracture de la société avec tensions voire violences, pas de guerre civile pour autant.
3. (~3) Conséquences au-delà de l’affaire ?
- Création Ligue des Droits de l’Homme- LDH (1898)
- Accélérateur du sionisme de Theodore Herzl
- Naissance de l’intellectuel’
4. Réflexion. Peut-on parler d’une erreur judiciaire ?
L’affaire Dreyfus s’inscrit dans le contexte plus large de la persécution antisémite qui a lieu en Europe à la fin du XIX°s. Ainsi, en 1886, Edouard Drumont écrite La France juive, un violent pamphlet antisémite.
L’affaire est une machination politique qui se déroule en France entre 1894 et 1906 contre le capitaine Alfred Dreyfus, un Français juif alsacien accusé de trahison.
Ce n’est pas une erreur judiciaire comme on l’entend parfois : ainsi, l’instruction a lieu uniquement à charge, et des faux sont produits par l’armée (notamment par le colonel Mercier) : c’est une affaire d’État. Une affaire d’État est un cas judiciaire ou politique problématique qui a été rendu possible par l’action de personnalités publiques (militaires, politiques, administratives)
2. Presse d’opinion et presse d’information