J1 : Lundi 28 avril 2014
Avec un départ matinal de Paris-Orly, nous bénéficions dès notre arrivée d'une grosse demi-journée. Certes, la météo n'est pas des plus fameuses, il fait gris sur Ajaccio et sur la montagne c'est encore pire. A ce compte-là, il nous faut immédiatement renoncer à notre projet initial de revoir le lac de Creno, situé à plus de 1300 mètres d'altitude. Recentrons-nous plutôt sur la côte.
Alors après avoir récupéré notre voiture chez Citer (une DS 3 quasi neuve), fait quelques courses dans le centre commercial de Mezzavia, nous mettons le cap vers le nord-ouest sur la D81 en direction de Porto où nous logerons les trois nuits à venir.
80 kilomètres nous en séparent et sur les routes corses, il faut bien compter deux bonnes heures pour les parcourir. D'autant qu'il est midi et qu'un arrêt pique-nique s'impose dès la sortie d'Ajaccio afin de faire honneur à la charcuterie locale et nous mettre définitivement dans l'ambiance.
A hauteur de Sagone, la route suit les contours du golfe jusqu'à Cargèse. En raison de la météo perturbée, la mer est blanche d'écume si bien qu'on pourrait se croire sur les bords de l'océan à Swakopmund en Namibie ! Une image étonnante tellement éloignée de la belle Bleue à laquelle on s'attend.
Après un dernier passage dans les terres, nous voilà arrivés à Piana peu après 14 heures. C'est là que nous attend notre première randonnée du séjour… au Capu Rossu.
En ligne de mire, une tour génoise dressée sur une falaise de porphyre rouge surplombant le golfe de Porto.
Sur le parking, des randonneurs se targuent d'avoir fait la balade en un peu plus de deux heures. Le guide Rother indique trois heures et le document du Conservatoire du littoral cinq, nous espérons nous situer dans la moyenne. De fait, nous ne sommes pas là pour battre un record alors mora… mora comme diraient les Malgaches.
Entre romarins, cistes et arbousiers, nous suivons le petit sentier rocailleux (en descente… facile !) tout en humant avec bonheur l'air parfumé du maquis et la brise marine chargée d'embruns.
Le spectacle est à la fois sur l'eau avec ces monolithes surgissant des flots et sur la terre avec ces brassées de fleurs garnissant le sentier.
Les asphodèles nous font une véritable haie d'honneur !
Plus loin, des murets nous rappellent qu'en un temps pas si lointain le cap, aujourd'hui déserté, était habité. Des constructions en pierre appelées casettes servaient au stockage de la paille et du blé et servaient d'abri aux hommes et aux bêtes.
L'une d'entre elles a été rénovée récemment.
Un tunnel végétal qu'on croirait taillé en conséquence offre un peu d'ombre aux randonneurs de passage avant de s'engager dans l'assaut final vers la tour.
Construite sur une falaise de plus de 300 mètres de haut, la tour génoise de Turghiu offre à 360 degrés à la ronde une vue époustouflante sur le paysage environnant avec une impression d'être à l'extrémité du monde…
Dommage que les nuages soient venus obscurcir le tableau.
Mais la descente nous donne l'occasion de quelques jolies vues supplémentaires.
Et après un nouveau passage près de la maisonnette et de son aire de battage, nous sommes de retour à la voiture à 18 heures.
Pari tenu : un peu moins de 4 heures en tout pour 7,7 km et 500 mètres de dénivelé… une belle mise en bouche pour cette première journée corse.
Il n'y a plus qu'à rejoindre Porto en passant par la route des Calanche de Piana, un parcours qui n'a rien à envier à Zion ou à Bryce avec ses énormes colosses de granite rouge. On aura l'occasion d'y repasser alors aujourd'hui sous un ciel à nouveau nuageux on ne s'arrête que brièvement juste avant Porto.
Serrée autour de sa tour génoise usée par les vents et battue par les vagues, au fond d'un golfe extraordinaire taillé à flanc de montagne, toute une palette d'hôtels et de restaurants font de cette "marine" une base idéale pour découvrir la côte et l'arrière-pays.
C'est là que nous posons nos valises à l'hôtel des Flots Bleus dans une petite chambre rénovée, avec une grande terrasse garnie de chaises longues, pile en face de la fameuse tour génoise.
La mer est démontée mais le fracas des vagues atténué par le double vitrage. Nous pourrons donc dormir sur nos deux oreilles.
Mais avant cela, il est temps de se mettre à table au restaurant tout proche, "la Mer". Le menu se laisse aisément deviner !
Entre l'entrée et le plat, nous abandonnons momentanément notre table pour mettre le coucher de soleil dans la boîte, un des plus beaux de la Méditerranée, dit-on !
Kilométrage au compteur au départ : 489 km
Distance parcourue en voiture dans la journée : 102 km