Dimanche 5 juillet.

Nous quittons Tucson en direction de White Sands. Impressionnantes quand même la taille et les formes de ces plantes. Sur la route nous visitons le Saguaro desert museum : musée à ciel ouvert (petit coin sympathique de désert) dans lequel sont présentées la faune et la flore locale. Côté faune, tout ce petit monde est tellement avenant qu’il est soigneusement enfermé, parfois même derrière des vitres bien solides : rattlesnake(serpent à sonnette), tarentule, bobcat, … Tout n’est pas dangereux non plus et la serre aux colibris permet de voir voler ces espèces pas si courantes à observer dans le milieu naturel. Le tout est très bien fait et on ressort un peu moins ignorant qu’en y entrant et un peu moins lourd également quand on ne prend pas assez d’eau. Grosse chaleur garantie et je ne parle pas de celle qui règne dans la voiture quand nous l’ouvrons.

Une ranger nous présente le "squelette" d'un saguaro, l'endroit où les oiseaux font leur nid.

Le Saguaro est un trésor de génie de la nature: l'eau, très très rare ici est récupérée par les racines , emmagasinée grâce à un tissu spongieux, les plis en accordéon du cactus lui permettent de se gonfler.

Peu d'évaporation, car tout se passe, y compris la photosynthèse à l'intérieur du tronc. De plus, il est recouvert d'une membrane qui réduit l'évaporation. Le réseau de racines, tentaculaire, est tellement évolué, qu'en une pluie, il peut récupérer l'eau qui lui permet de subsister pendant un an (soit environ 900 litres quand même!)

Son combat commence dès la naissance, puisque les petites graines que nous voyons sur la photo ci-dessus, il peut en produire jusqu'à 40 millions au cours de sa longue existence (soit 175 à 200 ans), mais peut-être une seule deviendra saguaro! Les graines qui ont la chance de s'épanouir, vont mettre un an à atteindre un demi centimètre et quinze ans pour atteindre trente centimètres. Les premiers bras apparaîtront seulement vers 75 ans, ainsi que les premières fleurs et graines. Vers 150 ans, ils peuvent atteindre une quinzaine de mètres et peser huit tonnes.

Alors quand vous vous promenez au milieu de ces vénérables papis , pensez-y, respect messieurs les saguaros!

Pour nous remettre, nous passons au Saguaro National Park faire un petit trek, histoire de transiter au milieu des respectueux vieillards qui nous observent du haut de leur dizaine de mètres d’épines acérées. Les formes sont propices à faire marcher l’imagination, avec leurs bras aux positions si diverses. Thibaud a la bonne idée de ramasser une boule d’épines de Saguaro inoffensive à terre, malgré les recommandations de notre G.O qui a tout lu sur le sujet.

- Surtout il ne faut jamais essayer de retirer des épines avec les doigts …

- Bah, une petite boule d’épines, faut pas exagérer quand même !

Gagné ! Les épines se comportent comme de la colle et chaque doigt qui les touche pour aider le malheureux pris au piège se retrouve pris à son tour. Après Thibaud, c’est le plus vénérable d’entre nous qui participe. Résultats, de deux doigts collés nous sommes passés à quatre. L’affaire s’avère délicate. A chaque mouvement le truc est conçu pour s’incruster d’avantage. Grisemote prend son courage à une main, glisse un bâton sous l’intrus dans la forêt de doigts et tente d’un geste souple et gracieux de l’arracher. Et hop ! …. On passe de quatre doigts collés à cinq (on pourrait en faire une comptine pour les enfants…).

L’incident finira par une épilation délicate entre victimes et du sparadrap, avec un œil noir vers « qui nous savons ».

Conclusion, même si on a l’impression de maîtriser, ne jamais toucher aux aiguilles de Saguaro (petit message pour les ados qui connaissent tout …). Adios les saguaros aux formes surprenantes, nous filons vers d’autres cieux … ceux de White Sands, le désert blanc.