testament 1788

Testament de René Théophile de Maupéou (1788)

« Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ainsi soit-il. Je soussigné Messire René Théophile de Maupeou, marquis de Maupeou âgé de cinquante huit ans veuf en premières noces de Demoiselle Marie Julie de Caqueray et époux en secondes noces de Demoiselle Marie Stanislas de la Vergne de Tressan chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, ancien colonel du Régiment de Bigorre infanterie seigneur de Sablonnières, Bellot, Montchevrel, du Jariel en partie, de présent en mon château de Sablonnières, sachant que rien n'est plus certain que la mort, ni plus incertain que l'heure d'icelle, ne voulant pas mourir sans laisser un témoignage authentique de ma reconnoissance aux personnes qui me soutiennent et me consolent dans mes peines, et depuis longtemps n'ont cessé de me donner des marques de leur plus sincère amitié, aux bons et fidèles domestiques qui m'ont donné des preuves d'un parfait et durable attachement ai fait, écrit, et signé mon présent testament et acte de dernières volontés ainsi qu'il suit. Premièrement, je recommande mon âme à Dieu, le prie de me pardonner mes fautes. Secondement, je donne et lègue a ma fille, Amicie, Elisabeth, Louise René Théophile que j'institue et établis ma légataire universelle tous mes biens meubles, immeubles, acquêts, conquêts venus et à venir dans quelque pays qu'ils soient situés et par quelque coutume qu'ils soient régis, soit de droit écrit ou droit coutumier, à la charge d'acquitter la légitime due a son frère et a ses sœurs, conformément a chacune des coutumes des lieux ou mes biens sont ou seront situés au jour de mon décès à la charge pareillement d'acquitter les reprises dues a Marie Stanislas de la Vergne de Tressan mon épouse, entendant néanmoins que la part d'enfant qui lui est assurée par notre contrat de mariage n'excédera pas la légitime a laquelle je réduis les frères et sœurs de ma légataire universelle à la charge de payer une pension viagère de six cents livres à ma fille aînée chanoinesse du chapitre et abbaye de Lons-le-Saunier en franche compté ou elle a fait ses vœux, enfin à la charge d'acquitter mes dettes et la disposition que je fais par le présent testament, dans le cas où par un bonheur inespéré mon fils le chevalier de Maupeou Lieutenant des Vaisseaux du Roi que l'on dit avoir péri avec le bâtiment sur lequel il s'est embarqué en mil sept cent quatre vingt six, reparoit avant ou après le jour de mon décès, ou donneroit des preuves authentiques de son existence, je l'institue et l'établis mon légataire universel conjointement avec ma fille Amicie Elisabeth Louise René Théophile ci-dessus nommée. Troisièmement, je donne et lègue a Marie Joseph Russel fille majeure et Marie Louise Elisabeth Michel Russel fille majeure demeurant a Nogent-l'Artault toutes deux mes tantes a cause de Demoiselle Marie Stanislas de la Vergne de Tressan mon épouse a chacune deux cents livres de rentes viagères, et arrivant la mort de l'une d'elles la survivante jouira jusqu'à son décès des quatre cents livres de rentes viagères. Quatrièmement, je donne et lègue à Denis Francois Desmarest mon ancien domestique deux cents livres de rentes viagères réversibles après le décès dudit Desmarest, moitié à Marie Jeanne Thomas sa femme, moitié à Marie Catherine Desmarest sa fille femme de Jean Debas, pour en jouir leur vie durant et après la mort de ladite Marie Jeanne Thomas femme de Desmarest, Marie Catherine Desmarests sa fille femme de Jean Debas jouira sa vie durant de la totalité de la rente que je lègue audit Desmarest son père. Cinquiemement, je donne et lègue à Jacques Failly père, mon ancien garde de chasse demeurant a Bellot, cent cinquante livres de rente viagère qui finira à son décès pour reconnaissance de ses services. Sixièmement, je donne et lègue à Pierre Desmoulins, mon cocher à mon service depuis longtemps, cent cinquante livres de rente viagères qui finira arrivant son décès. Toutes les quelles tentes viagères ainsi léguées seront payées du jour de mon décès comme pensions alimentaires sans aucune retenue d'impositions établies ou à établir sous quelque dénomination que ce soit et par quelque loi ou quelque autorité que ce puisse être au payement des arrérages desquelles rentes viagères, tant quelles auront cours, je déclare, par ces présentes obliger, affecter et hypothéquer mes meubles et immeubles présents et à venir spécialement et par privilège ma terre de Sablonnières sans qu'une obligation déroge à l'autre, pourront cependant mes héritiers légataires s'ils le jugent à propos, se libérer desdites rentes viagères en les remboursant sur le pied du denier dix c'est-à-dire mille livres pour cent livres de chaque rente viagère, lesquelles rentes je déclare avoir léguées aux légataires sans préjudice de ce qui leur sera dû de leur gage et de l'année courante d'iceux lors de mon décès dont ils seront payés comptant. Septièmement, je veux et ordonne que tous les frais nécessaires pour rendre mes présentes volontés et dispositions testamentaires exécutoires au profit des légataires circonstances et dépendances ne soient point à la charge des légataires mais pris sur ma succession. Huitièmement, je requiers qu'aussitôt mon décès arrivé, mon présent testament olographe et acte de dernière volonté soit rendu public, déposé chez un notaire et qu'on en donnera avis à Monsieur Pierre Paul Sylvain Lucas de Blaise, conseiller en la Cour des aides que je nomme pour mon exécuteur testamentaire je le prie de me donner cette dernière marque d'amitié en faisant mettre a exécution mon présent testament et d'accepter pour foible témoignage de ma reconnoissance une pendule a cylindre doré d'or moulu qui est actuellement dans ma chambre ou quelque part où elle se trouve et dans le cas ou mes héritiers loin de consentir a l'exécution des présentes élèveroient quelque contestation sous quelque prétexte ou pour quelque cause que je n'ai pu et ne peux prévoir, j'entends qu'en attendant le videment et jugement de la validité ou non validité de leurs moyens, ma succession soir régie par le dit sieur exécuteur testamentaire, et séquestrée entre ses mains jusqu'à ce qu'il en soit autrement décidé sans que la présente déclaration puisse être réputée comminatoire, enfin je veux et ordonne qu'arrivant pour quelque cause que ce soit que je ne peux prévoir, l'invalidité de quelques unes de mes dispositions testamentaires contenues en ces présentes, les autres sortent leur plein et entier effet. Telles sont les dispositions testamentaires que j'ai faites, écrites et signées auxquelles je déclare persister révoquant tous autres testaments, codicilles ou dispositions testamentaires que j'ai pu faire jusqu'à ce jour, déclarant que le présent testament doit être suivi et exécuté dans tous ses points comme étant ma ferme, constante et dernière volonté, en foi de quoi, après l'avoir lu et relu et examiné scrupuleusement, je l'ai signé étant en mon château de Sablonnières le huitième jour de mars mil sept cent quatre vingt huit, signé René Théophile de Maupeou.

Aujourd'hui vingt novembre mil sept cent quatre vingt onze, après avoir lu mon testament ci-dessus j'y ai ajouté les dispositions suivantes : Je donne et lègue à Francois Debas mon domestique la somme de cent cinquante livres de rente viagère pour ses bons services et j'y entends qu'il soit payé comptant de tout ce qui lui sera du pour ses gages et rentes au jour de mon décès. Je déclare persister dans mon testament ci-dessus, je veux qu'il soit suivi et exécuté dans tous ses points ainsi que le présent codicille comme étant ma ferme, constante et dernière volonté, en foi de quoi j'ai signé étant à Tournai le vingt novembre mil sept cent quatre vingt onze » (Archives départementales de Seine-et-Marne, E 742).

Ce testament fut ouvert par les maires et échevins de Tournai le 10 février 1792, déposé chez un notaire et enregistré à Paris le 14 février 1792.

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Dernière mise à jour le 25 novembre 2014

© Denis Lochouarn

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