- Qu'est ce que les parabènes?

Les parabènes, qu’est ce que c’est ?

Les parabènes (méthylparabènes (E218), propylparabènes, butylpa-rabènes et benzylparabènes) sont des conservateurs que l'on retrouve dans l'alimentation, le maquillage et les produits pharmaceutiques. Leur première utilisation remonte à 1920, mais depuis 1950, on s'en sert à grande échelle en quantité extrêmement faible pour la conservation des produits cosmétiques, afin d'éviter l'apparition de microbes générateurs de maladies tels que les bactéries et les moisissures. Les numéros E des parabènes vont de E214 à E219. On s'en sert généralement comme conservateurs de produits cosmétiques. En 2007, la FDA (Food & Drug Administration) a publié aux Etats-Unis un article sur l'utilisation des parabènes et de ses risques. Chimiquement parlant, les parabènes sont des esters d'acide parahydroxybenzoïque, un dérivé phénolique de l'acide benzoïque. C'est une substance blanche cristalline stable faiblement soluble dans l'eau et le chloroforme, mais extrêmement soluble dans l'alcool, l'éther et l'acétone. En présence d'oxygène, les parabènes se dissolvent rapidement dans la nature. D'ailleurs, ceux qui s'imaginent que les parabènes sont des substances purement chimiques se trompent. La nature elle-même produit de nombreux parabènes, entre autres le méthylparabène, que l'on retrouve dans différents organismes. Un exemple célèbre est 'hydrophile, qui utilise le méthylparabène pour se protéger des moisissures. Autre exemple : la myrtille. On retrouve également de l'acide parahydroxy­benzoïque, la substance de base de tous les parabènes, dans différentes baies, notamment le cassis.

L'industrie cosmétique utilise principalement le méthylparabène, le propylparabène et le butylpara-bène. On retrouve généralement plus d'un parabène dans les produits cosmétiques, car on combine souvent différents types de conservateurs pour augmenter leur efficacité.

Dans quelles sortes de produits cosmétiques retrouve-t-on des parabènes ? Dans le maquillage comme dans les produits hydratants et nourrissants, dans les produits capillaires, le shampooing, la crème pour les mains, les huiles de massages, les lotions, les baumes pour les lèvres, les gels douches, les crèmes solaires et les produits de rasage. La plupart des déodorant parfums, etc. n'en contiennent pas.

Depuis l'entrée en vigueur de nouvelle législation européenne en matière d'emballage de produits cosmétiques, les fabricants sont tenus d'indiquer les composants de leurs produits sur chaque pot, boîte ou flacon. Ces informations sont importantes pour les consommateurs qui veulent savoir si le produit contient un composant qu'ils préfèrent éviter.

Où donc a débuté cette campagne anti-parabènes ? En 2004, une étude a mis au jour des parabènes dans les tumeurs au sein de certaines femmes. Ceci aurait un lien avec les propriétés faiblement oestrogéniques des parabènes et l'influence des œstrogènes sur le cancer du sein.

En 1984, le Cosmetic Ingrédient Review (CIR) s'était déjà exprimé sur la sécurité des méthylparabènes, des propylparabènes et des butyl-parabènes et avait conclu que la quantité de parabènes contenue dans les produits cosmétiques pouvait atteindre 25%, alors que, généralement, les teneurs en parabènes des produits cosmétiques varient entre 0,01% et 0,3%...

Pourtant, cette étude n'a pas prouvé que les parabènes pouvaient causer des cancers ni qu'ils présentaient un quelconque danger pour la santé. Aucune étude comparative visant à analyser la quantité de parabènes dans un tissu normal n'a malheureusement été réalisée à ce jour. En effet, ces tissus pourraient, eux aussi, contenir des parabénes… Depuis 2005, aucune autre étude ni enquête n'a été menée, mais le sujet a entraîné de nouvelles recherches. En effet, en principe, un fabricant de produits cosmétiques peut utiliser n'importe quel composant dans ses produits, à condition que celui-ci ne présente aucun risque pour la santé. Tant que ce n'est pas le cas, les autorités n’interviennent pas...

Les parabènes semblent avoir un effet oestrogénique bien plus faible que les œstrogènes naturellement présents dans le corps. Une étude menée en 1998 a démontré que les formes les plus puissantes de parabènes testés lors de l'étude de la FDA (butylparabènes) étaient 10.000 à 100.000 fois

moins actives que l’estradiol un type d'œstrogène naturel. En outre, dans l'industrie cosmétique, les parabènes sont utilisés en quantités tellement infime qu'il est assez improbable qu’ils puissent provoquer des cancers. Dans certains cas, ils causent des réactions allergiques, mais ces désagréments surviennent généralement en cas d'usage externe sur une peau abîmée.

Selon une étude scientifique, nous possédons actuellement dans notre corps environ 300 des substances chimiques de fabrication humaine. Une partie de ces substances est toxique et difficilement destructible. En 2004, l'Hôpital académique de Groningen,TNO et Greenpeace ont analysé 46 substances toxiques différentes présentes dans le sang de 91 Néerlandais. Ils ont découvert que 36 d'entre elles étaient présentes dans le sang de tous les participants.

La même année, le World Wide Fund for Nature a étudié le sang de différents individus issus des quatre coins d’Europe. Toutes les personnes étudiées semblaient avoir dans leur sang un cocktail de substances chimiques toxiques. Parmi les 101 substances étudiées, 76 ont été retrouvées en moyenne, on a identifié dans chaque organisme 41 substances et chez tous, au moins 13 substances semblables, dont un certain nombre est interdit depuis environ vingt ans déjà. Ce qui s'applique aux produits cosmétiques s'applique également à la nourriture et même à l'air que nous respirons : l'homme moderne est de plus en plus exposé à toutes sortes de substances chimiques : selon les estimations, 500 à 5000 fois plus que nos ancêtres ! Les substances qui perturbent les hormones peuvent entraîner des malformations de naissance, une réduction de la fertilité, des troubles du développement lors de la puberté, de l'asthme, des dommages au foie et à la glande thyroïde, et des cancers. Les effets sur la santé dépendent du degré et de la durée d'exposition. En outre, l'homme absorbe également des substances qui dérèglent les hormones par d'autres produits cosmétiques, par l'alimentation, l'eau, le contact buccal et cutané avec des jouets ou des vêtements, ainsi que par l'inhalation de l'air intérieur et de poussières. Ces substances pénètrent dans le corps par la peau, mais sont également présentes dans l'air et à la surface de l'eau et peuvent causer des dommages à la nature avant de finalement aboutir dans la nourriture. Si l'on veut se protéger définitivement de cette profusion de produits chimiques, il convient d'effectuer régulièrement une cure purificatrice afin que le corps détruise les substances toxiques par lui-même.

Les entreprises aimeraient pourvoir se passer de ces conservateurs, mais comme la plupart des composants de l'industrie cosmétique ne sont pas inertes, cet objectif sera difficile à atteindre dans un avenir proche.

Comme toujours, il y aura un prix à payer : les entreprises préfèrent investir dans la recherche de produits efficaces contre les rides, les cheveux gras, etc., plutôt que dans des conservateurs qui, au final, ne sont qu'un morceau de « ballast » et qui, surtout, ne coûtent pas cher. En outre, les parabènes ont l'avantage de pouvoir s'utiliser dans une large gamme de pH !

Voici quelques exemples d'avantages dont disposent les produits avec conservateurs par rapport aux produits sans conservateurs :

Plus longue conservation.

Ils ne conservent dans une armoire, dans un sac ou dans une salle de bain et non au frigo.

Ils ne se dégradent pas, même si on les emporte en voyage.

Les produits solaires se conservent plus longtemps, même s'ils sont exposés à des températures élevées.

Le baume à lèvres que vous partagez avec votre partenaire n'entraîne ni éruption de boutons ni irritation des lèvres.

II y a 20 ans, apparaissait sur le marché le premier produit cosmétique dont l'emballage entièrement hermétique permettait de protéger la crème de l'air extérieur. Ice de Monteil était emballé dans un récipient à pompe sous vide qui a été breveté tellement il était révolutionnaire. Entretemps, différents types de cet emballage destinés à empêcher le consommateur d'entrer en contact avec le produit ont été lancés sur le marché. On actionnait une pompe pour recevoir la quantité de produit nécessaire à appliquer sur le visage ou une partie du corps. Malgré l'efficacité de ce genre d'emballage, ils n'ont pas connu un franc succès sur le plan marketing : de nombreuses femmes voulaient pouvoir arborer un luxueux récipient dans leur salle de bain, et y plonger les doigts, un facteur sensoriel important qui contribue à l'aspect « confortable » d'un produit cosmétique. En outre, l'esthéticienne ne dispose pas de ce genre d'emballage, étant donné que beaucoup de produits qu'elle utilise sont emballés en vrac. Une hygiène irréprochable est donc indispensable en institut !

Des cosmétiques sans parabènes ?

Existe-t-il une alternative à l'utilisation des parabènes ? Le secteur de l'« industrie verte » cherche constamment des alternatives aux parabènes. Mais l'efficacité de ces substances sur le long terme n'est pas toujours garantie.

Le problème des cosmétiques est que, selon la loi, ils devraient se conserver 30 mois. Pourtant, le temps qui s'écoule entre la production d'un produit cosmétique et son utilisation peut être assez long et entretemps, celui-ci est transvasé, transporté par camions, exposé à différentes températures et conditions... Si les produits sont fabriqués de manière parfaitement hygiénique (ce qui est généralement le cas étant donné que la plupart des industries cosmétiques répondent aux mêmes normes de production que l'industrie pharmaceutique...), cet objectif pourrait être facilement atteint. Le problème survient lorsqu'un produit est ouvert et qu'il s'écoule un long laps de temps entre la première ouverture et la dernière utilisation. Les produits qui se trouvent sur une planche et dont le bouchon n'est pas fermé immédiatement, qui sont conservés dans des environnements très chauds et/ou humides peuvent très vite se dégrader, la structure homogène risque alors de se « décomposer » et une odeur nauséabonde indique souvent que le produit est bon à jeter ...

Extrait « Les parabènes : avantages et inconvénients » de Sylvia Sylvester