Triathlon St Suliac

Vu par François :

Embarquement pour St Suliac !

Me voilà en voiture vers St Suliac avec toute la famille Chat. Autant vous dire que depuis une semaine et encore plus ce matin, je m’interroge sincèrement sur mon inscription : « mais qu’est-ce que je viens faire dans cette galère ??? » Heureusement la présence d’Aurélie, des enfants et bien entendu de Tanguy facilite la décontraction. Et puis, de toute façon qu’est-ce que je crains ? Un Mayenne bis ? L’entrainement a quand même été beaucoup plus sérieux ! Un coup de chaud dans le Mont Garot ? Et alors, toutes les côtes se montent… à son allure, suffit de pas se griller trop vite sur le reste du parcours ! une défaillance en CAP ? c’est clairement mon objectif : faire une « bonne CAP »…là, je continue d’avoir une petite boule au ventre. Allez ! Maintenant qu’on est là, qu’il fait un grand soleil, que les gens sont souriants et que j’ai finalement assez envie de réaliser ce triathlon, on y va !

Natation :

C’était ce qui me motivait le plus initialement : nager en mer. Sauf que là, il faut plus imaginer la Mayenne salée pour obtenir le contexte global : une eau finalement pas aussi claire que ce que je pensais et pas trop de vagues mais avec une longue partie en contre-courant, marée descendante oblige. Le départ est donné. Je me suis mis sur l’extrême droite pour prendre la 1ère bouée à l’extérieur. C’est la foire d’empoigne mais je contourne relativement bien le tumulte. Je reste légèrement sur le côté. Je pose ma nage et réalise une bonne nat…jusqu’à la dernière bouée où j’arrête de regarder loin devant et m’écarte petit à petit du peloton. Un kayak vient à ma hauteur. Je lève la tête et constate avec effroi que je suis à 100 m du peloton…à l’extérieur du virage. Quel con !!!! Je dois m’enquiller cette centaine de mètres supplémentaires. Je ressors de l’eau un peu en colère contre moi-même…j’avais réalisé jusqu’à cette bouée une natation correcte. Sans ce détour, je pense honnêtement que j’aurais pu faire 3-4 minutes de moins.

Vélo :

Là, commencent les ennuis. Pas 3, pas 4 mais 5 boucles à réaliser ma petite dame ! Et comme si ça ne suffisait pas, un passage par une bien vicieuse côte : le fameux Mont Garot et sa pente à 15%. Et bien croyez-moi si vous voulez mais ce passage à 15%, on a le temps d’en profiter parce que l’allure lors de mes différents passages était proche de 10 Km/h. Contrepartie (positive) : une masse de supporters était venue pour encourager les coureurs. Un petit aire de tour de France et de l’ascension d’un col. Ce qui ne m’aura pas empêché de jurer plusieurs fois et de maudire aussi silencieusement que profondément cette maudite côte…. Allez pour le principe, elle aura quand même eu le droit à un « ô la salope » bien tranché après la 2ème montée. Vu la difficulté, j’avais décidé de ne pas me griller les ailes sur le reste du parcours vélo. Tanguy me dépassera dans la 2ème boucle. Je le suivrai sur la portion plate/vallonée jusqu’à la prochaine bosse où nos carrures respectives ne nous permettent plus les mêmes performances…lui s’envole, moi je scotche. L’avantage certain de passer 5 fois par le même endroit est de rencontrer du spectateur régulièrement. Au mont Garot donc, mais aussi dans St Suliac où les virages serrés sont propices à l’amalgame de supporters déchainés prêts à donner de la voix pour supporter leurs champions. Les gars du club de tri de laval auront su me transmettre leur énergie à chacun de mes passages.

Cap :

Normalement, pour moi c’est là que les choses compliquées s’accentuent. Sauf que là, j’étais bien décidé à ne pas subir la CAP. J’avais donc délibérément levé un peu le pied en vélo pour garder du jus. Objectif attendu : remonter du monde ! C’est parti pour 2 tours. Ça commence par une longue montée progressive qui annihile toute volonté d’allonger les foulées.  Tiens j’ai dû encore balancer un « ô la salope » à ce moment-là...Le terrain alterne des petits sentiers et de la route. Bien plus à l’aise sur ces dernières portions, j’en profite pour remonter des concurrents. Ça donne des ailes. J’aborde le 2ème tour très confiant. Même circuit, même stratégie : ne pas se griller dans les montées et allonger sur le plat et les descentes. J’ai remonté une quinzaine de concurrents. Je suis à 2 Km de l’arrivée et pour être honnête, j’ai vraiment très bien vécu ma course. J’entends néanmoins un concurrent qui se rapproche petit à petit. Non ! il ne passera pas ! au dernier ravito, pas le temps de boire de l’eau. J’ordonne aux enfants (je suis comme ça avec les gosses) de m’arroser joyeusement avec tous leurs gobelets d’eau. Message reçu : la dizaine de gamins qui tendent les gobelets s’en donnent à cœur joie et moi je suis trempé et rafraîchit ! La dernière descente. Je n’entends plus le concurrent, j’en remets une couche pour valider ma place. La dernière ligne droite, je me retourne : il est très loin. Je peux lever les bras !

Je suis très loin du podium et des places d’honneur (que je ne vise pas de toute façon). Lever les bras à ce moment, c’est surtout une victoire sur moi-même, une revanche sur Mayenne. Je finis lucide et en ayant gagné des places sur la CAP…une première ! Finalement, en gérant un peu mieux l’effort sur le vélo et en conservant un maximum de jus pour la CAP j’ai trouvé là un moyen de me faire plaisir sur un triathlon distance M. Reste maintenant à être plus concentré sur la nat pour ne pas perdre bêtement des minutes.

Quant à St Suliac, il parait que c’est un des plus beaux villages de France … je n’en ai pas vu grand-chose. Non pas que je passe trop vite en vélo ou en CAP mais que je n’ai pas été très concentré sur le paysage urbain du coin. Par contre la vue sur la Rance et la campagne malouine : super agréable !

Maintenant Château Gontier à la fin juillet, toujours associé à mon pote Tanguy.

Keep in touch.

 

 

 Vu par Tanguy :

Une nouvelle aventure démarre pour moi. Une nouvelle fois, mon coach Fanch m’entraine dans un nouveau défi, la distance M : 1500M de nat/42km de vélo et 10km de CAP. Mon objectif annuel étant le triathlon M de Château Gonthier, il me joue la carte de la découverte de la distance avant de se lancer cet objectif. Je n’avais pas prévu ce triathlon dans ma préparation mais ma douce étant également ravie d’aller voir un triathlon en bord de mer, je ne peux donc pas refuser l’invitation de François.

A 1 mois de l’évènement, je fais donc une petite prépa (petite en terme de durée car je fais tout de même 5/6 séances par semaine. Je remercie d’ailleurs ma petite femme pour le temps sacrifié). Plus l’évènement approche et plus j’ai à la fois impatience et appréhension qui me gagnent. Impatient car nouveau défi et changement de distance mais appréhension car, qui dit changement de distance dit 2 fois plus de natation, et de plus natation en mer !!

Pour corser le tout, ce triathlon est réputé exigeant. Avec une natation à 5 virages dont 2 très proches du départ, un parcours vélo avec 5 ascensions du mont Garot et un parcours de CAP pas du tout plat qui ressemble plus à une course nature qu’à un 10km.

Parcours vélo :

1 boucle donc à faire 5 fois

La journée commence bien, accompagnée de ma petite famille et de François, on arrive sur l’aire d’accueil. C’est un camping donc super pour se garer, se préparer et surtout en fin de course pour se doucher. Le soleil est au rendez-vous avec une température idéale. On se restaure autour d’une salade de pâtes excellente, préparée par nos supporters. On en profite pour regarder l’arrivée du format S qui se court le matin et remporté par, je l’annonce, un futur champion Lavallois : Nicolas Terrien. Ce gars-là n’a que 17 ans (cadet) et il se permet de gagner. Après tout, je ne suis que 2 fois plus âgé que lui….

Ensuite, on part avec François faire une reco du parcours vélo, les 42 km sont découpés en 5 boucles de 8km. Ainsi, on s’en fait 1 avant car on se dit que ça fait pas assez lol. Pour ma part, elle me rassure car hormis le mont Garot, le reste passe assez facilement. François n’en dira pas autant.

Retour au sas où l’on se prépare, chacun dans sa bulle. Cette aire de transition est différente de tous les triathlons que j’ai faits jusque là. Elle est en ligne, c’est-à-dire toute en longueur et que tous les athlètes (258 au départ sans les relais) sont répartis sur 4 couloirs. Dans un sens quand tu arrives, tu n’as pas à réfléchir sur ton couloir mais il faut faire attention à ton numéro de place (écrit petit d’ailleurs)

Direction l’eau. J’avais un doute Sur le fait que l’eau était salée car on est loin dans les terres par rapport au barrage de la Rance. Une mise de la tête sous l’eau me confirme que si, elle est bien salée, tant pis. Au moins ici on voit nos mains quand on nage, contrairement à la Mayenne ou Port Brillet.

Place au départ. Je prends mon temps pour démarrer car 1500m, c’est long et je ne veux pas prendre de coups. Mon choix est le bon car après 150m environ on tourne sur la 1ere bouée et ainsi, je la passe sans encombre. 50m plus loin, la 2ème bouée, pareil. Là, je me dis que c’est bon maintenant, le groupe sera étalé à la 3ème bouée. Bah non, à la 3ème je passe à l’intérieur et ça bagarre un peu. Maintenant, cela ne me dérange plus trop. Ensuite, une longue ligne droite d’au moins 700m. Je la craignais au départ mais finalement elle passe assez bien. L’eau salée ne me dérange pas non plus, les quelques vagues qu’il y a quand un bateau passe me font plus sourire qu’autre chose, une petite houle de 50cm histoire de monter et descendre, nouvelle sensation amusante. Le plus difficile est la dernière longueur que je pensais plus courte. Mais bon, c’est la dernière pour rejoindre la terre ferme. Je finis cette natation très bien, et surpris de ne pas être plus entamé physiquement que ça. Les 2 points qui me faisaient peur au début sont passés, et surtout se sont bien passés. Je sors en 32’56 avec un objectif initial de 35’

La transition T1 pour le passage à vélo est par contre une catastrophe. Je galère à mettre mes chaussettes, je galère à mettre mon ravitaillement dans les poches de ma tri fonction. Au final, je mets tout dans mes chaussettes et je pars après un temps canon de 3’16’’. Pour comparer, le 1er mettra 48’’. En gros je fais le 203ème temps en transition sur 212 classés. Rien qu’en bossant un peu la transition, je peux gagner 1’30 et sans efforts supplémentaires.

Le parcours vélo se passe bien, je fais le 1er tour souple, les 3 suivants plus fort et le dernier tour plus tranquille. Je remonte pas mal de monde, je me fais prendre un tour quand même par les 1er. C’est impressionnant de les voir pédaler, ça semble tellement facile et on se demande pourquoi nous, on n’ y arrive pas. Je reprends François dans mon 2ème tour. « Déjà » je me fais comme réflexion. J’apprends par la suite que la natation lui semblait trop courte et qu’il a fait du rab. Il avait aussi annoncé qu’il ne forcerait pas sur le vélo pour finir bien en CAP et pas sur les rotules contrairement à Mayenne.

La transition T2 se passe bien, excepté que je me fais surprendre par la ligne de descente du vélo. Il est vrai que l’on a pas repéré ce détail et donc, pas le temps d’enlever les scratchs de mes chaussures. Tant pis, je vais déposer mon vélo avec mes chaussures de vélo aux pieds. Cela ne me fait pas perdre beaucoup de temps au final.

La CAP, elle, commence par une belle petite côte. Il fait chaud et l’organisme commence à souffrir. Mon allure n’est pas celle escomptée. Je cours une bonne partie de la 1ere boucle avec une pointe de côté. Une fois passée, j’accélère un peu mais mon corps ne répond plus vraiment. Je n’insiste pas car je me raisonne en me disant que mon seul objectif dans ce triathlon est de finir car c’est mon premier M. Dans le dernier km, un gars que je viens de doubler me colle le train. Je sens qu’il attend l’arrivée pour me sprinter. Tout juste, dans la dernière ligne droite il accélère. Un dernier encouragement de ma petite famille et moi aussi, j’accélère. On finit ensemble sur la ligne d’arrivée à une grosse allure de sprint. Le speaker commente même notre sprint, excellent. Mais c’est bibi qui passe la ligne en 1er (dans la même seconde), non mais oh !!!

Super triathlon, de supers sensations malgré un parcours difficile, vivement Château Gontier …..

Encore merci à mes supporters