triathlon chateau gontier distance M

Il y a certaines courses qui vous tiennent plus à cœur que d’autres. Pas parce qu’elles sont plus difficiles, pas parce qu’elles sont plus longues, pas parce qu’elles réunissent les meilleurs, non juste parce que cette course représente un objectif majeur de votre saison sportive. Le tri distance M de château gontier était de celle-là !

Après 1 an d’ajustements sur des distances S à Laval, Port Brillet ou autre j’avais vraiment le souhait d’aller plus loin. D’aucuns diront qu’il s’agit d’aller toujours chercher plus loin ses propres limites … Surement !

Le jour J tant attendu est enfin arrivé. J’ai bien dormi mais je dois bien admettre qu’une petite boule dans le ventre est là…elle ne partira d’ailleurs qu’une fois le starter donné. Le départ est pour 14h30 mais le temps de récupérer le dossard, de s’échauffer et de s’installer dans le parc, j’arrive vers 13h au parc St Fiacre. Je pars tout de suite reconnaître le début du parcours. Là où me semblait condensées les principales difficultés du jour. De retour dans le parc, je me rends compte que les organisateurs avaient groupé les athlètes par club. Je me retrouve donc au milieu des lavallois. Et autant dire qu’à mes yeux, ce ne sont que des cadors ! De ceux qu’on voit toujours dans les 1ers des courses. Pas complexé pour autant et complètement inconnu à leurs yeux, nous échangeons volontiers quelques mots agréables. Qu’on se le dise : le triathlète est pas méchant voire même sympathique J’assume donc complètement mon niveau de grand amateur novice.

Après le brief traditionnel de l’arbitre (suivi très attentivement depuis l’épreuve de Port Brillet avec l’aventure de Tanguy) il est temps de se mettre à l’eau. A ce moment-là, je ne fais pas le malin. Un étrange cocktail d’émotions se livrent bataille. La joie, l’angoisse, la peur, l’impatience…300 partants se glissent dans la Mayenne qui est à 24°. A peine le temps d’entrer dans les derniers que le coup de pistolet est donné. Je me retrouve complètement dans le fond du peloton. Pas facile de faire alors sa place. C’est compact et ça joue des coudes (des jambes, des bras, de la tête,…) pour avancer. Bon an mal an, après 400m de course j’arrive enfin à poser ma nage. Par contre, je suis complètement dans l’inconnu niveau position de course. Sur le retour (avec le courant) je ne sens plus de contacts avec les autres. Associé à ça que mes lunettes pleines de buée et le soleil en pleine face rendent la visibilité quasi nulle. Je m’imagine à ce moment-là complètement à la rue. Mais pas découragé pour autant, j’en remets une couche et je me rends compte que je suis juste décalé sur la droite et dans un peloton. Je sors de l’eau après 1500m pas trop fatigué. Le passage allongé-debout est vraiment particulier, je suis un peu désorienté sur 10m et retrouve mes esprits assez vite, le temps d’entendre les encouragements de Titi et des gars du club de tri sur la berge. Satisfaction à l’arrivée au parc : il reste plein de vélos !

C’est parti pour 40Km. Je ne m’affole pas sur les 2 premières montées. Par contre je ne donne pas ma part au pauvre sur les portions plates et descendantes. J’appuie sur les pédales. J’accroche un wagon d’une dizaine de coureurs. Je me prends un petit coup au moral quand, juste après m’être dit que j’étais bien en regardant mon compteur aux alentours de 40Km/h, un gars très affuté nous laisse sur place le temps de le dire…Fin de la 1ère boucle. Tous les spectateurs sont rassemblés au parc St Fiacre. L’ambiance est vraiment bonne et j’entends des encouragements de part et d’autres. Je n’ai pas vraiment le temps de voir de qui et d’où ça vient. Je relance pour la 2ème boucle. Mon plan de course se passe à merveille pour le moment ! le 2ème tour doit être fait légèrement moins vite pour garder du jus pour la CAP à venir. Je dois  bien admettre que quand bien même j’eu voulu aller plus vite, les jambes n’auraient suivies qu’à contre cœur… Je me fais prendre par quelques coureurs dans la 2ème boucle. Sans m’affoler, je garde mon allure, en gestion de projet on appelle ça « stick the plan ! ». Je profite de la partie descendante vers le parc à vélo pour faire tourner les jambes, récupérer et m’hydrater.

Reste pour moi la principale difficulté : la CAP et ses 10 Km! Après avoir posé le vélo, et au moment de repartir sur la course, Emilie me dira que j’ai poussé un gros soupir…Je reste néanmoins très concentré pour tenter de garder une allure digne de ce nom. A mon grand étonnement, les premiers kilos se passent plutôt bien. L’allure est bonne. Les jambes tiennent et répondent à la sollicitation. Je reprends pas mal de concurrents qui m’avaient doublé sur le vélo. Je reconnais un gars de Segré avec qui on s’étaient tiré la bourre à Montreuil Juigné en début de mois et qui m’avait doublé sur le vélo quelques minutes avant. Avouons-le sans détour, quel plaisir de doubler tout ce monde ! Bon je suis malgré tout assez vite repris par la réalité. Il fait chaud, j’ai 2h15 d’efforts soutenus dans les pattes et je commence à marquer le coup. Le temps de me rafraichir au ravito et je repars. Les jambes sont très lourdes et le moral commence à marquer le coup. J’utilise alors mon expérience marathon pour avancer : « pense à ce virage dans 400m » et puis après « allez, le prochain ravito » et ainsi de suite jusqu’à l’arrivée. Le rythme est alors nettement moins bon. Mais qu’importe, j’ai fait une bonne course (pour mon niveau) et c’est ravi que je m’approche vers la zone d’arrivée. Le temps de prendre Aubin et Julie avec moi pour effectuer les 100 derniers mètres et c’est la libération ! Je finis en 2h36 dans un état plutôt convenable et surtout emplie d’une fierté sans modestie. A ce moment, je me considère comme le champion olympique…bon ça ne dure que 10’’ mais quel pied mes amis quel pied !

Diverses conclusions :

-          Sportivement la distance M est une distance vraiment sympathique. On rentre dans la gestion de l’effort. Je comparerai ça à un semi par rapport à un 10 Km.

-          Contre toute attente, après ces quelques courses, la nation est mon point fort

-          Contre toute attente, après ces quelques courses, la course à pied est mon point faible…

-          Une progression en vélo depuis quelques mois mais encore une marge de progression certaine !

Je me suis vraiment bien fait plaisir, c’était une première fois qui en appellera surement d’autres !