triathlon de Fresnes

J’ai testé le triathlon

Avec mes gros mollets, je fais figure d’OVNI dans un peloton de coureurs à pieds dotés de mollets à peine plus gros que des pieds de poireau au mois d’octobre ! Il était temps pour moi, fort de ce constat, de m’essayer sur une discipline où ces proéminences seraient plus un atout.

Le triathlon. 

Discipline qui fait cohabiter 3 épreuves d’endurance : la natation, le vélo, la course à pied (appeler dans « le milieu » la Cap). Il existe plusieurs distances sur lesquelles les athlètes s’affrontent. Pour séduire la gente féminine ( :)) ou seulement pour rendre plus lisibles ces différentes distances, ces courses sont nommées comme les vêtements : XS, S, M, L, XL, XXL. Voici un tableau de correspondance qui permet de comprendre :

 

Après plusieurs discussions avec des collègues, je décide de me lancer. Je profite d’une invitation chez ma sœur en région parisienne pour m’inscrire au triathlon de Fresnes accompagné de mon beau frère. Distance XS (400, 11,5, 3). Il s’agit d’une distance très courte où il faut mieux être explosif pour faire un temps. Sortant fraichement d’une préparation marathon, je n’ai pas spécialement le temps de m’y préparer donc objectif : découvrir !

Pour le vélo, je récupère un vélo de course. 2 sorties pour se rôder. Une de 13 Km pour essayer la monture. Une autre de 30 Km avec Nico pour faire tourner la mécanique. Le souffle est là, les jambes suivent. Pour une petite distance, ça devrait tenir. On tachera surtout de pas être trop ridicule face aux concurrents plus affutés et surement bien plus rapides.

Pour la natation, j’ai déjà un peu plus de vécu. Au moment de l’inscription, l’organisation te demande un temps référence sur 400m. J’ai ressorti mes programmes de remise en forme de l’an passé. Bingo, j’avais gardé des références. Je m’inscris pour un temps à 7’10 (ce qui est surement prétentieux) mais l’an passé je valais 7’50, alors dans le cadre d’une compétition, je me dis que l’adrénaline aidant, je devrais m’approcher de mon temps d’inscription. J’ai axé les quelques semaines de préparation autour de la nage. A la fois pour récupérer du marathon, parce que techniquement, c’est la discipline qui demande le plus de travail et aussi parce que…j’ai pas le temps d’en faire plus (vélo et Cap).

Pour la course à pied, c’est bien simple, une petite sortie de 10Km suffira pour se préparer…enfin disons, que je ne pourrai pas en faire plus vu l’échéance et mon agenda.  

Le jour de la course 

Je retrouve l’excitation des premières fois. 211 participantes sont là. Un petit coup d’œil aux équipements des autres et on comprend vite qu’une bonne grosse majorité des présents sont des habitués de ce sport. Des vélos à plusieurs centaines (milliers) d’euros, des combi (trifonctions) toutes rutilantes. On s’installe dans le parc à vélo où l’arbitre brief l’ensemble des participants. Quelques exemples de règles : dans le parc à vélo, c’est casque sur la tête, jugulaire attaché. On ne monte pas sur le vélo à l’intérieur du parc. On ne peut monter dessus qu’après avoir franchi une ligne délimité à la sortie du parc à vélo. S’il vous passait par la tête d’oublier une de ces règles ou de vouloir y contrevenir, vous vous exposeriez à la sanction des arbitres….et vu la tête de certains d’entre eux…autant dire qu’on évite d’oublier !!! ‘sont pas là pour rigoler !

Le départ se fait par vagues successives toutes les 1’30 en fonction des temps natation donnés à l’inscription. Les dames sont invitées à prendre le départ en premier. Les temps les moins rapides commencent. Je vois alors une dame d’un certain âge se mettre à l’eau. Vision surréaliste, elle se met à nager la brasse. Mais pas la brasse genre : « je vais vous mettre une pilule », non plutôt le genre : « pas touche à mon brushing » ! Elle mettra pas loin de 20’ à faire ses 400 m sous les encouragements de toute l’assemblée. Le micro crache les noms des concurrents qui s’avancent pour récupérer leur bonnet et se mettre à l’eau. A l’appel de mon nom, je me retrouve avec 4 autres guss. L’habit ne fait pas le moine…cependant, à leur tenue et à leur physique, je m’aperçois qu’ils ont tous l’air bien habitué à tout ça. Au coup de sifflet, je m’élance. Je tente de ne penser qu’à la technique. Malheureusement, nous sommes encore nombreux dans la ligne d’eau (7 dans le même couloir dans un bassin de 25m)...

...et les accélérations pour doubler les retardataires me couteront à la fin de la natation. On me tape sur la tête avec une planche, c’est le signal. Il ne reste que 50 m. Je suis très loin d’être à montrer dans les écoles de natation à ce moment là !!!

Je sors de l’eau et trottine vers le parc à vélo. Un rapide  coup d’œil au bassin, je ne vois pas de bonnets de ma couleur encore dans l’eau. 3 autres concurrents directs sont juste devant moi. J’ai dû réussir mon pari de nager sous les 7’30.  La transition est peut être ce qu’il y a de plus rigolo dans un triathlon. Chaque habitué a rangé ses affaires soigneusement pour ne pas perdre de temps à l’habillage. J’ai tenté de faire un peu pareil. Je perds toutefois un peu de temps entre les chaussettes, les chaussures, la jugulaire que je n’arrive pas à clipser. Bref, j’arrive quand même à prendre mon vélo et à rejoindre la ligne où je pourrai l’enfourcher. Des 3 autres concurrents devant moi, j’en ai plus que 1 en visu, 1 qui doit déjà être loin et 1 derrière. Je m’élance le temps de recevoir les encouragements d’Emilie et de ma sœur.

C’est parti pour 11,5 Km de vélo. Celui qu’on m’a prêté est bien mais c’est pas une 1ère main et je n’arrive pas à glisser sur le grand plateau pour assurer un peu de vitesse. Je sens que je vais devoir mouliner !!! Quelques côtes viennent ralentir la course mais globalement c’est plat. Le circuit n'est pas spécialement bucolique, la proximité de l'aéroport d'Orly donne un charme urbain, jugez plutôt :

J’arrive enfin à passer sur grand plateau. J’accélère alors pour reprendre 5 ou 6 coureurs. Malgré tout, je me fais doubler par 2 tarés de la vitesse, le temps de l’dire, ils étaient déjà 50 m devant ! Les derniers kilomètres sont avalés à un bon rythme. La dernière descente et hop, l’arbitre me fait signe de descendre du vélo avant de franchir la ligne. J’attrape mon vélo par la selle, petit bonjour à mon Kop de fidèles supporters, et voilà la dernière transition.

On range le vélo, enlève le casque, le coupe vent et c’est reparti.

Transition plutôt rapide vers la course à pied.

Et là, c’est le drame…tu as l’impression de courir avec des sabots! Le 1er kilo est dur. Pas dans la difficulté mais surtout dans la recherche de mon rythme. A la montre le rythme est pourtant pas mal mais aucune sensation… Ca y est, j’y suis ! Le temps de me sentir mieux et de stabiliser l’allure, qu’arrive la grosse difficulté du parcours. Une grosse cote de 500m vraiment sadique où un runner me laisse sur place...(dur pour le moral). J’accélère dans la dernière partie de la cote, ce qui me permet de reprendre encore quelques concurrents. Le dernier kilo est en descente, faux plat descendant. J’envoie toute la sauce : c’est écrit dans mon dos : on ne me double pas…enfin…plus !!!

Je franchis la ligne dans une belle foulée que je n’aurais pas crue possible dix minutes auparavant. J’ai plutôt bien géré la Cap où j’ai repris encore quelques adversaires sans me faire doubler par plus de 2 gars.

Bilan des courses : 82ème sur 190 arrivants. 48’ d’efforts. Pour info, le 1er l’a terminé en 35’.

Pour une première expérience, plutôt satisfait. Cette épreuve est un condensé de plusieurs difficultés mais une en particulier m’a vraiment paru compliquée : la transition vélo – CaP.

Mon objectif est d’en refaire un autre fin mai à Laval. Je vais mettre l’accent sur le vélo. Étant donné que c’est sur cette discipline qu’on passe le plus de temps, je prends donc le pari que c’est ici qu’il faut insister ! L’expérience de la course à pied est quand même bien utile. Au niveau de l’endurance, c’est en place. Il faut maintenant travailler l’aspect vitesse. C’est un bon complément pour notre discipline.

Keep in touch !!!!