Marathon vert - Par Tanguy B.

En quête du Graal des 3h !

 

Après avoir coupé un peu après mes marathons du bout du monde de Douarnenez et de la liberté à Caen, je me prévois un nouveau marathon, plus proche, Rennes et son marathon vert. Marathon pour faire un temps si la météo est correcte car c’est sur le circuit des prochains championnats de France, donc probablement roulant.

 

 

 Ma prépa : Bonne préparation sur les bases de 3h (mon objectif depuis 2 marathons). J’enchaîne VMA/Seuil et sorties longues avec 5 séances/semaine sur 12 semaines. Tout ce passe bien. Je fais le 10Km de Martigné où je pulvérise mon meilleur chrono en 36’59s. Mon précédent record était la corrida de Château-gonthier avec 39’25 environ.

Seul hic, et gros hic, une chute lors d’un week end me force un arrêt total de ma préparation pendant 10 jours à 1 mois de l’échéance (8 points de fil sur le visage et une plaie au pied). J’hésite même à renoncer. Puis je reprends tranquillement. Mais je vois le positif. J’ai rechargé mes batteries pendant ce temps là. J’ai tout de même parcouru près de 700Km lors cette prépa.

 

 J-1 semaine : Je ne me sens pas prêt, certainement dû à la coupure car mes dernières sorties sont difficiles et pourtant plus light. La pression peut-être ! Car mes objectifs 2014 étaient :

- Descendre sous les 38’ au 10km : objectif atteint.

- Me qualifier en multi-activité pour les championnats Europe avec ma boite Eiffage (environ 10km de course à pied enchaîné avec environ 25km de VTT) : objectif atteint.

- Descendre sous les 3h au marathon. Dernière chance car au bout du monde j’ai fait 3h05 et à Caen 3h04.

 

J-1 : Je suis détendu, reposé et en cure de sucres lents et d’eau. Mon dossard est récupéré. La météo s’annonce superbe sans trop de vent donc ça s’annonce bien.

 

Jour J :

            6h : Debout ! Comme d’habitude pour un marathon. Sauf que là Aurélie se lève aussi. Et oui, pour celui-là on a 1h de route et les routes seront barrées de bonne heure donc on prend de l’avance. Je m’enfile mes 200g de pates et ma banane.

             7h : Départ pour Rennes, Cap-Malo très exactement.

 8h : Nous arrivons. Je me change à la voiture, pendant ce temps là Camille et Aurélie prennent leur petit déj. Je suis content qu’elles viennent me voir courir. De vrais supporters çà aide. En plus, on a étudié le parcours en détails et je sais où elles seront.

8h30 : Elles partent car les routes vont être barrées. Moi je file à l’endroit où il ne faut pas oublier d’aller pour ne pas être géné pendant la course ……… ;-) Je m’échauffe tranquillement, je mange un peu, je visite le site. Je me rends compte que tout le monde n’est pas vu à la même enseigne car les élites ont le droit de gérer leur propre ravitaillement. J’aperçois les futurs gagnants, les Kenyan et Ethiopiens.

 9h : Je vais sur la ligne de départ, il est prévu à 9h15 et là super, des portes sont prévues pour chaque sas. On n’est pas obligés de remonter tout le monde déjà présent sur la ligne. Du coup, je suis dans le 1er sas, celui des 3h à 1 mètre de la corde. Devant celle-ci, le sas des élites. Ils sont bien 80.

 9h13 : 2min du départ. Ils annoncent 1410 partants. Record battu. Tant mieux pour l’organisation qui était jusque là irréprochable. Et là !Mdr, la flamme de départ se dégonfle. Cà me rappelle une petite course du 53. Tout le monde rigole, çà détend. Sauf les élites qui grognent un peu. Les organisateurs ne peuvent pas l’enlever car elle est accrochée aux arbres et il y a des barrières. Ils tentent plus ou moins de la retenir mais c’est compliqué, il faut la regonfler. Après 10minutes la flamme de départ reprend forme. Le départ peu être donné et sans compte à rebours, PAN ! Départ, tout le monde est surpris mais le départ est bien donné, enfin !

0 à 8km : Comme prévu, je reste derrière les meneurs, mais la, contrairement à Caen où j’était en queue de peloton, je me mets juste derrière eux, histoire de ne pas avoir de surprise. Ma seule surprise est lors du 1er ravitaillement car ce n’est pas évident de bien se ravitailler dans le peloton tellement on est nombreux. Idem pour l’épongeage du 7.5km.

 8 à 21km : Je passe devant les meneurs et leur prend 200m. Ce n’était pas ce que j’avais  prévu mais pour les ravitaillements je vais être plus tranquille.

Bon, je ne suis pas a l'abri mais vu la météo ça va le faire, il y a juste une légère brise et un superbe soleil. Du coup, il y a beaucoup de monde tout le long du parcours, c'est super. En étant devant les meneurs j'ai entendu plusieurs fois en passant devant les gens qui disaient que tant que les meneurs 3h n’étaient pas passés,  c’était les bons qui passaient. Ça, je peux vous dire que ca motive. Durant ce 1er semi, je suis encouragé 3 fois par ma petite famille et ça aussi ca motive. Je passe le semi en 1h29m35s. Parfait, je suis très bien, pas mal aux jambes et je suis très bien ravitaillé,  surtout en eau. Aux épongeages, je bois l’eau de l'éponge, tant pis si elle n'est pas très bonne.

 21 à 35km : Je suis toujours devant les meneurs. Je sens que la fatigue arrive mais c’est normal. Mon appréhension est le 32eme km car en général c'est la que ça commence à être dur. En même temps, aucune grosse difficulté sur ce circuit hors mis les passages sous les ponts car ca signifie une petite cote abrupte derrière. 

 35 à 38km : Surprise, un des meneurs me double. Bon je me dis que c'est bien car je vais suivre jusqu'au bout si tout va bien. Et a ce moment la c'est le cas. 

 38 à 41km : La, c'est plus dur, nous sommes 6 dans le groupe des 3h et je compte le meneur. C'est très dur, on est 3 à avoir du mal, il nous encourage et je le remercie encore. Il dit que nous avons 20s d'avance pour l'instant et donc que l'on peut ralentir. Les 3 nous sommes unanimes,  "non" on continue car il ne faut pas jouer avec la limite du chrono, ca serait dommage. Je décroche au 40ème quand  nous arrivons dans le vieux Rennes, les pavés me fond mal aux genoux. 

41 à 42.195 km : Je suis distancé de 200m par rapport au meneur mais je me parle et me dit que ça serait dommage si près du but. Je relance tant bien que mal mais chaque pas me rapproche de la ligne. Je connais les 500 derniers mètres.  Je regarde ma montre et me dit que normalement c'est bon. Sauf si je me suis planté dans mon calcul car, a ce moment là, je vous assure que c'est compliqué d'ajouter 2h57m30s avec 2m10s (ce que j'estime pour terminer).

Dernier virage,  le tapis rouge en ligne de mire ..... 2h59m35s, que du bonheur,  je lève les bras comme si j'avais gagné la course. En tout cas, j'ai gagné ma course, l'objectif mythique est atteint ....

 

Je me répète mais QUE DU BONHEUR! 

 

Maintenant, un peu de repos avant un nouvel objectif.