Marathon de la liberté - Par Tanguy B.

C’est reparti !

 

A peine récupéré de mon marathon du bout du monde du 06 avril dernier, je repars pour une préparation pour le marathon de la liberté de Caen. Je veux absolument faire celui-là car c’est le 70ème anniversaire du débarquement donc je peux m’attendre à un superbe marathon.

Ma prépa : un peu plus light que celle du bout du monde car il ne faut pas non plus que je me crame. Je reste sur une préparation de 3h mais avec « seulement » 4 séances par semaine au lieu de 5. Tout se passe bien, je sors correctement et même très correctement  toutes mes séances, VMA, seuil et longue distance donc je suis confiant. Seul léger hic, à 1 mois du marathon je sens que mes chaussures arrivent en fin de vie. J’investis dans une nouvelle paire mais je continu à faire 2 séances sur 4 avec mes anciennes car trop près du marathon pour en changer maintenant.

J-1semaine : Derniers apéros…Merci président……..fin de prépa, je suis prêt et impatient avec en ligne de mire la fameuse barre des 3h. Toute la semaine je fais attention à ce que je mange et pour la 1ere fois même, les 3 derniers jours j’augmente mon alimentation en glucides et mon hydratation. Je mets toutes les chances de mon côté.

J-1 : Je ne suis pas en terre inconnue car ma belle-sœur est de la région donc nous en logeons chez eux. Déjà en terme d’organisation c’est plus simple. D’ailleurs elle est inscrite sur le semi-marathon, son 1er et Aurélie, elle, sur le 10km. Mon beau-frère, lui, devait faire une compétition de bateaux mais j’apprends qu’elle est annulée car ils annoncent trop de vent pour le dimanche matin. Aïe ….. En plus, vent de NE  donc de ¾ face sur la moitié du parcours et en plus de grosse rafales. Ca s’annonce dur dur mais je ne change pas d’objectif pour autant.

Je récupère mon dossard au mémorial de Caen en fin de journée. Organisation irréprochable !

Jour J :

6h debout, comme d’habitude pour un marathon, la maison est calme, le jour se lève. Un petit dèj avec un « gâteaux de pâtes », jus d’orange, barre céréales, banane bref du classique.

7h40, je me fais déposer par mon beau-frère qui du coup avait été réquisitionné  comme taxi pour faire la dépose des 3 runners car tous les départs étaient à des points différents mais avec une arrivée commune. Bref, il me dépose à 10min à pied de mon point de départ. Un petit réveil musculaire qui fait du bien ! Je prends la température et c’est confirmé, ça souffle et il fait frais. Sur le site, l’organisation est toujours impeccable. Tout le monde patiente dans un petit parc juste à côté de la ligne de départ. Je reste bien couvert, je mange, je bois, je marche, je discute avec d’autres concurrents, bref je fais passer le temps. C’est un peu long car le départ n’est qu’à 9h10. On est 2300 annoncés au départ, ma plus grosse course.

8h50, je fais mon pactage, et le mets dans le camion vestiaire. Encore bien organisé. Un petit échauffement tranquille de 10min puis je vais dans le départ et en effet, ça fait du monde car je suis dans les derniers et il faut que je remonte tout le monde si je ne veux pas perdre de temps au départ. L’avantage du marathon, c’est qu’on te laisse facilement te positionner dans ton sas. Bref 9h08, je suis dans les 100 premiers sur la ligne donc idéal. J’aperçois les kenyans, heureusement car je ne les reverrais pas. Quand j’arriverai, ils seront déjà douchés …..Ça calme.

9h10, Pan ! Le départ est donné, c’est parti, Enfin …… Je suis bien positionné. Je me mets dans le groupe des 3h dès le début et il y a du monde. On est au moins 130 dans ce groupe. Je trouve ça impressionnant d’être autant. Les meneurs impriment l’allure et moi je me mets en fin de ce groupe pour être à l’abri du vent. Ça va vite, entre 4’10 et 4’15 au km, je pense que les meneurs connaissent le parcours et savent très bien que du temps sera perdu en 2ème moitié de parcours

Kilomètre 10 : Le train imprimé est toujours le même. Je suis bien, on est toujours autant dans le groupe mais devant nous il y a un trou énorme. Les ravitos se passent bien, à chaque fois ils sont des 2 cotés de la route et, chose super, ce n’est pas des verres à boire mais des de petites bouteilles d’eau ce qui est très pratique car on ne renverse pas partout en les prenant. Encore un bon point pour l’organisation.

Kilomètre 18 : Ouistréam, on fait un ¼ de tour sur la droite et la on a le vent dans le dos. On longe le canal de caen et là, j’ai une impression de chaleur énorme, le fait de ne plus avoir le vent peut-être. Le train reste toujours le même pareil. C’est quasiment plat depuis le départ.

Kilomètre 21 : On passe à coté du fameux Pegasus bridge. Très joli pont qui a fait parlé de lui lors du débarquement. On récupère le parcours du semi. Je suis bien en arrière de peloton des 3h. Je me dis qu’il serait peut être judicieux de se mettre plus près des meneurs car ca va bientôt se corser mais je me dis que j’ai encore le temps. Les ravitos s’enchainent et se passent bien.

Kilomètre 26 : Toujours en queue de peloton on passe sur une petite passerelle et derrière une petite côte. Le groupe explose. Les meneurs sont devant et je me suis fait piégé, quel c…. je me l’étais dit. Bon, je suis en forme, je met 1,5/2 km à les rejoindre. Avec cette petite côte, on est descendu à une trentaine dans ce groupe.

Kilomètre 30 : Je sens une pointe dans ma chaussure, pas bon, une ampoule arrive (chaussure usée ???)Mais bon pour l’instant ça va, je vais tenir sauf que les côtes commencent. Le vent n’est plus dans le dos mais de côté et les meneurs ne faiblissent pas. A cette allure, ils vont être en avance sur les 3h. On est 4/5 dans un groupe à 200/300m  des meneurs. Je me dis qu’il ne faut pas les lâcher. Je demande si certains veulent tenter de les rattraper avec moi mais personne ne répond. Bon moi j’y vais, j’accélère légèrement mais au détour d’un virage, le vent, de face, en plus, les faux plats sont là. Je suis en 4’30, je ne les rattrape pas.

Kilomètre 35 : C’est dur, je suis seul, De temps en temps je double un concurrent du groupe des 3h et me fait rattraper. Je me rends à l’évidence, les 3h ça ne va pas être pour aujourd’hui car je fatigue. Et en effet, les kilomètres sont désormais en 5’. Vivement un marathon où je n’aurais pas de panne, pourtant je me suis bien hydraté et bien alimenté. Mais, plus de fioul, j’ai beau relancer la machine, ça ne tient pas longtemps, au bout de 200m la fatigue me rappelle.

Kilomètre 40 : Mes supporters sont là avec les pancartes ! !,

Enfin. On a beau être fort dans la tête, quand on a des encouragements de proches, ça redonne de l’énergie. En plus, tout le monde n’est pas là, donc je me dis que je vais en avoir d’autre plus loin. Au loin  j’aperçois la flamme rouge du dernier kilomètre et le public sur le bord de la route se fait de plus en plus dense. A 500m de la ligne d’arrivée mes autres proches sont là, je me dis qu’il faut activer si je veux battre mon record. Les 3h sont loin, j’accélère, c’est long mais c’est quoi par rapport aux centaines de kilomètres de la préparation. Je serre les dents, mon ampoule me fait mal. Je fais les derniers 100m les yeux fermés, je donne tout. J’ai bien fait, je bats mon record tout de même de plus de 30s. Arrivée en 3h04’52’’. Je ne sais pas si sans mon ampoule je serai descendu sous les 3h. Ça m’étonnerai mais je pense avoir perdu tout de même au min 2’. Je suis satisfait quand même sachant que le but 1er est de finir. Le vainqueur, lui, ……2h13’04’.

Ainsi, j’en déduis que le kenyan blanc est moins fort que le kenyan noir !!!!!!!

 

Je félicite évidement ma belle-sœur qui fait son 1er semi en 2h 00’59’’ et évidement aurélie sur le 10km qui met 59’13’’.