Jour 3 Rando Caldeirao Verde

Lundi

Avec une certaine appréhension, nous emportons les chaussures de marche, vont-elles servir aujourd’hui? Oh oui, elles ont servi !

Le programme du jour, c’est la route au nord vers Santana et la fameuse rando Caldeirao Verde (donnée dans le guide rando que nous avons acheté comme 4H1/2 aller/retour, nous mettrons plus !)

maison typique de Santana

Fameuse, elle le fut ! On se croyait dans un film « d’Indiana Jones ». Chemins glissants longeant des ravins abrupts au milieu de la forêt tropicale, traversées de tunnels d’un noir abyssal (ne pas oublier la lampe torche sinon la traversée est presque impossible), passages sous des cascades.

Un vrai bonheur pour les grands comme pour les plus jeunes. Nous arrivons en bout de course dans une caldeira (ancien cratère de volcan) où coule une très belle chute d’eau.

Malgré les quelques protestations des enfants, la rando est si belle que nous décidons d’enchaîner sur la Caldeirao do Inferno qui doit nous rajouter environ deux heures, réservée aux randonneurs expérimentés et cela par temps sec. Le temps est clément, nous décidons de la tenter, si ça s’avère trop dangereux, nous ferons simplement demi-tour. Elle est finalement interdite ! Nous croisons des randonneurs qui en reviennent. Après prise d’infos, c’est bon, on y va !

C’est vrai que le pas doit être sûr, voire même très sûr et qu’il ne faut en aucun cas être sujet au vertige ! Nous longeons des précipices, que dis-je, des abîmes, que dis-je le vide sans aucune protection, sur un chemin qui fait environ trente centimètres de large. Puis nous marchons sur d’anciens rails d’un petit « train de mine » en veillant à ne pas tomber dans la levada qui nous suit tout au long du parcours. Au final, après avoir affronté tout cela, nous voilà bloqués ! Plus moyen de trouver le chemin, à droite, à gauche, en haut….rien ! Nous croisons deux autres groupes de randonneurs perdus aussi. Avec les infos des uns et des autres et un peu de déduction la solution sera trouvée : il nous faut en fait, comme dans « Tintin et le temple du soleil », passer sous la cascade pour pouvoir continuer notre route !

Nous cheminerons un petit moment avec deux des personnes. Il faut franchir quatre tunnels totalement obscurs et nous profiterons de leurs lampes beaucoup plus puissantes que la notre, toute petite pour une famille de cinq.

L’arrivée dans la vallée encaissée au milieu de parois qui nous surplombent avec un à-pic impressionnant est très belle, mais c’est certainement le chemin pour y parvenir et le fait que ça se mérite qui nous a le plus enchantés.

Bon, hommage aux enfants, car à part un arrêt pique-nique de trente minutes, c’est en fait dix heures de marche que nous avons effectuées. Et quand les pieds et les rotules commençaient sérieusement à ressentir la fatigue, une petite pluie tropicale nous accompagna sur la fin. Ce soir-là, ce fut un restau bien mérité !

Cette journée fut aussi marquée par la chute la plus spectaculaire du voyage. Tous yeux au paysage fabuleux, j’eus l’imprudence de ne pas surveiller mes pieds et la racine est traitre ! Objectif photo en avant, suivi par les dents, les mains et les genoux, c’est ventre à terre que je décidais de poursuivre la rando. Me voilà quitte pour un genou enflé et couronné, retour en arrière à l’âge de mes 8 ans. Pour le reste, après quelques soins, tout est rentré dans l’ordre rapidement.

Un autre piège perfide, outre les racines, c’est dans les tunnels. A contrario le malheureux qui guette le sol dans la faible lueur de la lampe peut se voir infliger une sanction immédiate à la tête cette fois-ci pour motif de plafond très bas !